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Dieu est contre la guerre et aucun système politique ne peut vivre sans le peuple

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

Oui ou non pour le changement de la Constitution ? Le débat passionne les Eglises africaines, de Kinshasa à Ouagadougou. L’Eglise est prophétique: tout en respectant la loi sur la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat, c’est une question de principe que d’annoncer le danger qui pointe à l’horizon. Mais, revenons à l’essentiel: quel est le sens profond de Dieu et pourquoi faudrait-il, de nos jours encore, s’y intéresser ? On mesure, en effet, la dimension de Dieu comme étant l’Être suprême, créateur et conservateur de l’univers, adoré dans les diverses religions monothéistes.
Pour moi, je me reconnais dans ces mots de Saint-Exupéry: «Je ne suis d’aucune religion, mais la culture chrétienne dans notre tradition occidentale ne peut être occultée». Après avoir affirmé que l’être n’est pas «tout-à-fait»: il n’est ni Dieu ni vérité établie, mais devenir, et donc création toujours renouvelée.
Nietzche proclame que Dieu est mort. Dans ma tradition bantoue, l’option morale des parents, à partir des questions religieuses fondées sur l’invisible, le Tout-Puissant, ressemblait à une doctrine du devoir. La notion de Dieu se transmettait par l’autorité de la coutume. L’aumônier du village concluait que Dieu, par son infinie bonté, sa grande générosité, est la puissance par laquelle le cosmos, dans toute son harmonie, existe avec toutes les forces qui agissent. La thèse, qui passe pour une vérité évidente, est que pour exister, il faut croire en Dieu.
A propos, on peut dire que dans nos villes, dans nos campagnes, il faut être aveugle pour croire que Dieu est mort: les églises traditionnelles y sont présentes. Les églises de réveil ou sectes s’imposent à l’orée de ce 21ème siècle, avec leurs batteries de tam-tams pour chanter haut et fort les louanges du Seigneur, sans pour autant se conformer aux règles de la religion, car la pensée religieuse qu’elles distillent vient brouiller la célèbre pensée du saint philosophe et théologien Augustin: «Ne va pas au dehors, rentre en toi-même. C’est dans l’homme intérieur qu’habite la vérité». Subitement les églises sont en train de devenir à la fois le centre de la cité et la réponse à une crise de l’ordre traditionnel. On revient à la question récurrente: Peut-on se passer de N’Zambi-a-Mpungu, l’omniscient, le «Tout-autre»?
Le comportement des missionnaires religieux triomphants au 18ème siècle vis-à-vis des peuples autochtones a posé un problème singulier, du fait de l’imbrication entre évangélisation et animisme. Mais, une fois que l’évangélisation est en bonne posture, affirmée, l’animisme a déposé ses armes et semble convenir d’une cohabitation comprise et apaisée. Car, l’élévation est une exigence. Et sans doute, aujourd’hui, ne sommes-nous pas suffisamment exigeants vis-à-vis de nous-mêmes, exigeants vis-à-vis de nos concitoyens qui ont en charge de nous représenter dans les organisations religieuses, dans les institutions philosophiques et politiques?
Aujourd’hui, notre société fait l’apologie de l’hyper individualisme. Elle est aussi, hélas, soumise à la tyrannie du paraître. Le pays dans lequel nous devons vivre ensemble nous impose un modèle de médiocrité inacceptable. Pour vivre heureux, il faut s’aliéner de sa liberté, cesser de s’appartenir, devenir esclave des choses. Or, tout le processus d’évangélisation du peuple congolais sous-entendait, naturellement, le salut mondain: tous ceux qui ont été élevés sous les influences de la tradition et de l’évangélisation, se doivent de développer une image positive d’eux-mêmes et d’être fidèles à ce qu’ils croient. Je pense que la croyance en Dieu suscite le changement du chrétien. Pour ce faire, il nous faut donc une autre stratégie qui montre comment nous pouvons occuper une place essentielle dans la culture du progrès: celle qui va permettre d’acquérir des aptitudes nouvelles dans le sens d’une amélioration.

Notre monde d’aujourd’hui est celui de Galilée et de Darwin.

Il est indispensable de rappeler que l’oubli et le mépris sont les causes des malheurs du monde. Si Dieu avait laissé les croisades et les guerres de religions éclater, c’est, paraît-il, pour transmettre le message du nouveau testament avec pour mythe fondateur, le Christ. Ce sont-là des moments qui perturbent autant qu’ils fascinent. D’abord, même lorsqu’elle est justifiée, la guerre fait connaître des infamies. Il y a, là, quelque chose qui paraît contraire aux théologiens: le Dieu de Jésus, c’est le messager de la concorde, de l’absence de conflit entre les hommes et de la paix.
Enfin et surtout, l’Europe actuelle fascine: en effet, elle devient une spécificité. Ce qui procure la paix réelle entre la France et l’Allemagne. Ici, les croisades et les guerres de religions ont laissé la place à la tolérance et à la liberté absolue de conscience. C’est ainsi que les dictatures ont fait la place aux démocraties. «Ainsi me suis-je, par la grâce de Dieu, conservé pur entier, sans agitation et trouble de conscience...». Je dis que tout se résume dans ces paroles de Montaigne, le même qui aimait à dire: «Mon métier et mon art, c’est vivre».
Les ouvrages qui lui sont consacrés racontent que ce philosophe lucide, loin des dogmes de son époque, a cherché une réponse à l’horreur des guerres de religions. Il a considéré qu’en commettant d’abominables massacres, les chrétiens se révèlent pires que les cannibales du Brésil et qu’il présente comme plus humains que ses contemporains européens.
Lévi-Strauss, l’autre ethnologue qui a cherché à mettre en évidence la structure des sociétés, n’en pense pas moins. Morale de tout ça: il faut profiter de la vie, en la rendant bonne. Ne jamais se la gâcher par des tourments inutiles.
Je passe maintenant à la Seconde guerre mondiale. 1940 voit s’affronter deux courants dans l’opinion, chez les chrétiens: d’un côté le courant qui considère que la guerre est une idée qui doit s’éloigner de la sphère religieuse. L’autre courant considère que la guerre, c’est comme un mal nécessaire. On peut s’attendre à ce que l’homme soit appelé à sauver le monde pour se sauver lui-même. Cette méthode radicalise les positions défendues par les Nations unies, selon lesquelles les ennemis d’hier peuvent, dans certains cas, être les alliés d’aujourd’hui, tout en veillant à cultiver et à affirmer leur voie spirituelle propre fondée sur le libre examen et la tolérance.
Aussi, la guerre voit-elle les serviteurs de Dieu bien divisés. Mais, la culture judéo-chrétienne apporte en général un témoignage éloquent en faveur de l’authenticité de la bible sur la vie du Christ. Le christianisme peut se résumer ainsi: croire en Dieu, aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et son prochain comme soi-même par amour de Dieu. Puisque le monde ancien avait failli, il fallait inventer un nouvel homme, un individu neuf, tolérant, dépouillé des carcans idéologiques de son époque.
Jésus-Christ prêche une nouvelle morale. Il le fait dans un esprit d’ouverture qui prétend qu’aucun homme n’est supérieur à un autre, qu’aucune civilisation n’est supérieure à l’autre. C’est pour cette raison que le Christ a passionné les pères fondateurs de l’Eglise, soit l’ensemble de fidèles chrétiens unis dans cette communauté particulière.
La doctrine sociale de l’Eglise incite le triomphe des chrétiens sur les imperfections de leur nature spirituelle, pour progresser vers la justice. Depuis le 4ème siècle, le monde a été profondément marqué par la culture judéo-chrétienne autour de la vie du Christ. Le Christ a cherché à se nourrir de son époque, en brandissant le glaive, symbole du combat: il existe quelque chose comme la vengeance de rendre la Justice. Mais, qu’est-ce-que la justice? Sans donner de la justice une définition qui serait moins claire, je puis la caractériser par son trait le plus apparent: justice signifie d’abord vertu morale. Elle réside dans la reconnaissance et le respect du droit naturel. Le port du glaive par le Christ constitue l’ouverture d’un grand chantier de travail pour la construction, la déconstruction et la reconstruction. Il est donc au pouvoir des hommes de s’abstenir de l’absurdité. En cela, la liturgie constitue un levier au moyen duquel le chrétien peut être amené, par sa puissance intellectuelle, à renverser les entraves de la matière.

Pour tout ce qui précède, je ne crains pas d’affirmer que Dieu est contre la guerre.

La triste histoire du Congo est révélatrice de ce que la guerre est toujours injuste, absurde et abjecte. Je ne suis pas un rêveur. Je sais que les malentendus existeront. Mais comment résoudre nos malentendus sans faire la guerre? Pour que l’idée de guerre s’arrête à jamais, n’est-il pas l’heure de revenir à l’ordre spirituel qui nous donne une nouvelle conception de Dieu et la guerre?
Dans la culture occidentale moderne, le problème philosophique entre la religion et la guerre a été abondamment traité par Karl Barth, théologien protestant suisse. Sa conclusion est on ne peut plus cinglante: Dieu n’a rien à voir avec la guerre; Dieu n’est pas dans la guerre. Il ne reproche pas aux théologiens libéraux d’avoir pactisé avec la démocratie, mais de rechercher Dieu là où ils n’ont aucune chance de le trouver. Cela explique sans doute pourquoi le même Barth a critiqué aussi sévèrement les protestants allemands tentés par l’inhumanité d’Adolph Hitler: «Ceux qui suivent Hitler dans sa volonté de destruction profanent le message biblique».
Pour conclure, je n’ai voulu qu’effleurer un sujet d’actualité qui nécessite, à lui seul, une série de conférences. Mon intention est de relever le fossé qui se creuse entre la vérité divine et le reniement de la justice des hommes au profit de l’absurdité. Pourquoi? Parce que le Congo est dans l’incapacité de faire corps derrière les idées nobles qui encouragent la dignité de la vie et non moins antidote à la violence.
Rarement les solutions sont politiques, loin des intérêts du peuple congolais. Dieu ne peut pas justifier une telle terreur. La paix n’est pas seulement l’absence d’une guerre, mais la possibilité de faire coexister les contraires dans un contexte apaisé. Cependant, chacune de ces constitutions a été rédigée, sinon pour l’éternité, du moins pour une période qu’on espérait très longue. Mais hélas, les pouvoirs ne se sont pas appliqués à en soigner la forme autant que le fond. Mais l’expérience permettra de déclarer si le Congo, enfin, trouvera, comme les nations civilisées, après la Constitution de 2002, une Constitution adaptée à son tempérament, à ses mœurs politiques et capable d’évoluer avec le monde moderne.
Le président de la République, lui qui a remis le pays entre les mains de Dieu au sortir de la guerre de 1997, doit-il laisser à nouveau le pays s’enfoncer dans l’ensauvagement? Il doit prévenir la combinaison des malentendus qui cultivent des penchants nihilistes issus de l’intolérance politique. La crise intellectuelle et spirituelle fait entrer le Congo dans une période de puérilité, symbole d’irresponsabilité dont nous ignorons toujours les conséquences ultimes. Ni le vide intellectuel et spirituel, ni l’intolérance politique partout viscérale ne portent à l’optimisme, en 2016. Nous sommes comme prisonniers du politiquement incorrect. Le mépris de la vie humaine est de la provocation directe aux valeurs que notre société à majorité chrétienne est censée défendre. Il faut dire, après tout ça, qu’aucun système politique ne peut vivre sans le peuple. Il faut, donc, reconstituer le peuple. Ce qui serait la meilleure manière de faire la politique: c’est la démocratie qui triomphera.

Joseph BADILA

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On n’a pas beaucoup entendu la voix de l’Afrique au synode sur la famille, au Vatican

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

On imagine mal une reproduction heureuse des espèces, en dehors du groupe social formé par les deux parents et leurs rejetons. C’est vrai des bêtes et, bien entendu, des humains. Dans la grâce du sourire de la mère et l’œil vigilant et aimant du père, le petit d’homme a chance de croître en âge et en sagesse. La famille est l’humus où jeter le grain de sénevé de l’Evangile.


Aucune surprise, par conséquent, si depuis ses origines, la famille est un souci constant pour l’Eglise. Il s’est accru avec l’évolution du monde, notamment de l’Occident européen. L’histoire a retenu les dates charnières où l’Eglise dut prendre position sur la question. Les noms des papes sont connus, qui marquèrent leur passage par leur prise de position sur la famille. Innocent III, au tournant de l’Occident médiéval; Pie IV, au début des temps modernes et de la crise de la conscience européenne; Léon XIII, au cœur de la société industrielle; enfin, plus près de nous, Paul VI et Jean-Paul II. Tous ont placé la famille au principe du croît de la chrétienté.
Aussi, quelle prudence dans leur pensée lorsqu’il est question d’ouvrir la famille à une certaine évolution. Pas question de «bouger les lignes» aussi longtemps que la finalité; le but et le terme d’une inévitable évolution ne sont pas cernés avec netteté aussi longtemps que l’horizon de l’avenir reste chargé de promesses certes, mais d’incertitudes plus encore.
On ne peut regretter que dans une thématique où on attendait l’Afrique, comme étouffée, la voie de l’Afrique n’ait pas été entendue. On attendait que les «Eglises locales» mêlent leurs voix à celle de l’Eglise universelle, étonnamment occidentale par le grand nombre de ses délégués au synode, et leurs prises de positions. On s’attendait à ce que les Pères synodaux africains jettent dans le débat, par exemple, la question de la polygamie (ou polygynie) qui, aux Africains, et même à quelques occidentaux restés accordés à l’ordre naturel, paraît moins choquante que le fameux «mariage pour tous» à propos duquel on peut se demander si la rencontre des semblables peut-être, à terme, un facteur d’épanouissement de la société qui l’encourage.
En réduisant l’Eglise africaine au silence par rapport à cette question, le synode s’est montré terriblement européen-centrique, travaillant à imposer aux autres sociétés et cultures ce qui n’est un bien que pour elle. Ne mettant en débat que les points qui font problème en Europe. Le bon Pape François prétend que les homo-sexuels qui scandalisent les Africains qui ne sont pas encore aliénés à leur culture ont des valeurs à apporter à l’Eglise et qu’il faut leur ouvrir les portes. Nous attendons que ces valeurs, il nous les épelle.
Et justement, l’Evangile qui est exigence, invite à l’excellence, interdit à ceux qui veulent le suivre, d’être à la remorque du siècle; et même leur conseille d’entrer en rébellion contre leur société, dont ils transgressent, au contraire, les tabous et les lois.
Le silence des Africains au synode m’amène à d’autres considérations: peut-être que le niveau intellectuel de l’Eglise africaine plutôt bas ne permet pas à cette Eglise de prendre part à un débat qui demande de belles intelligences? L’explication est probablement mauvaise, puisque un grand nombre de prêtres de cette Eglise africaine sont passés par la Grégorienne et que, dans les séminaires jésuites du continent, un accent particulier est mis sur la formation intellectuelle. Alors pourquoi si peu d’audace? L’idée reçue que le Blanc est supérieur et qu’il a la science infuse? Alors intimidés, ils se seraient tus?
L’Eglise africaine doit, pourtant, savoir que tant qu’elle ne se fera pas entendre dans de telles rencontres, pour participer à la recherche de la vérité, elle ne sera pas prise au sérieux en Occident et ailleurs dans le monde. Elle doit se faire la conviction que ce n’est pas par ses célébrations liturgiques bruyantes qui tournent au folklore qu’elle comptera au sein de l’Eglise universelle; mais seulement par l’originalité et la profondeur de sa pensée. Il est temps qu’elle emboîte le pas à Cyprien, à Tertullien et à cet étonnant Augustin dont elle ne doit pas oublier que nullement Noirs, sans doute, mais Africains à part entière, ils furent, par la puissance et la profondeur de leurs pensées, une sacrée pierre d’angle dans la maison Eglise.

Par Dominique Ngoïe-Ngalla

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Jubilé d’or des Fraternités catholiques du Congo : «Le grain germé par Maman Firmine, arrosé par Maman Mapoumba, a porté du fruit»

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités

C’est sous le thème: «La semence des pépinières dans les Fraternités catholiques du Congo, après cinquante ans», que les Fraternités catholiques du Congo ont célébré, du 18 au 22 novembre 2014, le jubilé d’or de leur existence. A cette occasion, un hommage a été rendu à feue Firmine Malekat Lezo, l’une des pionnières de cette première association des femmes catholiques qui deviendra plus tard, Fraternité féminine.

En effet, plusieurs activités ont marqué ce jubilé d’or à travers l’archidiocèse de Brazzaville, parmi lesquelles, le triduum, la conférence débat sur les cinquante ans d’existence et le pèlerinage sur la tombe de Firmine Malekat Lezo, pour culminer à la messe d’action de grâces célébrée, samedi 22 novembre 2014, en la Basilique Sainte-Anne du Congo, par Mgr Yves Marie Monot, évêque de Ouesso, président de la commission épiscopale de l’apostolat des laïcs, et concélébrée par NN.SS Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, président de la C.e.c (Conférence épiscopale du Congo) et Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma.

Il y avait également de nombreux prêtres venus de tous les diocèses, parmi lesquels les abbés Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la C.e.c, Guy-Noël Okamba et Ildevert Mathurin Mouanga, respectivement, recteurs des deux grand-séminaires (théologat et philosophât), Germain Makouiza, aumônier national des Fraternités féminines catholiques du Congo, Léonard Milongo, vicaire général de l’archidiocèse de Brazzaville, père Nicaise Wilfrid Ossebi, vicaire épiscopal chargé de la vie consacrée, Armand Kiyindou, curé- recteur de la Basilique Sainte-Anne du Congo. Le C.n.a.l.c (Conseil national de l’apostolat des laïcs) était représenté par son président, Georges Makosso. La présidente des Fraternités féminines catholiques du Congo, Joséphine Songuemas Mapoumba, bien qu’affaiblie par le poids de l’âge, était présente à cette fête, ainsi que la famille de feue Firmine Malekat Lezo, l’une des pionnières des Fraternités féminines, d’heureuse mémoire. Le tout dans une animation liturgique de la chorale diocésaine des Fraternités. De même, il y avait des délégations des confessions religieuses sœurs, notamment, l’Armée du Salut et les protestants, ainsi que celles venues du Cameroun, Cabinda et France où les Fraternités catholiques existent déjà.
La première association des femmes catholiques (composées des anciennes élèves de l’école Saint-Joseph de Cluny) deviendra, plus tard, Fraternités féminines catholiques du Congo.
Dans son homélie, Mgr Yves Marie Monot a exhorté les femmes catholiques à vivre une vie chrétienne de famille, de couple, de foyer, en étant un modèle de vie dans le quartier, dans les différents services de la paroisse et en fructifiant les talents reçus de la part de Jésus.
Trois temps forts ont caractérisé la messe de clôture du jubilé d’or des Fraternités catholiques du Congo: la présentation des jeunes filles âgées de 6 à 10 ans, pépinières devant prendre la relève des ainées, venues de huit paroisses de l’archidiocèse, ainsi que du diocèse d’Owando; l’accueil et la promesse de 149 nouveaux membres des différentes Fraternités paroissiales, soit 120 femmes et 29 hommes; le mot de remerciements de la présidente diocésaine et le message de la présidente nationale, Mme Joséphine Songuemas Mapoumba sous forme de témoignage.
Dans son message, celle-ci a invité les femmes catholiques à réfléchir sur trois projets: la formation des membres des Fraternités par des cours d’alphabétisation; l’organisation régulière des conférences-débats sur le mariage et la vie consacrée, et enfin, l’organisation de la campagne d’adhésion des jeunes filles. «En effet, l’œuvre amorcée par les anciennes élèves de Saint Joseph de Cluny ayant à leur tête Firmine Malekat Lezo, en 1964, fut reconnue officiellement dans l’Eglise, le 21 juin 1972, par Mgr Emile Biayenda, alors archevêque métropolitain de Brazzaville, pour scruter l’horizon et poser les jalons d’un futur prometteur. Après quoi, les femmes ont été rejointes par les hommes qui ont créé une Fraternité masculine. Depuis là, les deux Fraternités cheminent et mènent des activités ensemble», a précisé Joséphine Mapoumba. 
Pendant le chant d’action de grâces, l’on pouvait lire sur les banderoles portées par quatre femmes à l’autel de la messe: «1964-2014: voilà cinquante ans, l’œuvre de Maman Firmine est immortelle»; «Le grain germé par Maman Firmine, arrosé par Maman Mapoumba, a porté du fruit».
Enfin, le président du C.n.a.l.c a offert une effigie de Notre-Dame des sept douleurs à la présidente nationale des Fraternités catholiques du Congo, Joséphine Mapoumba, en signe de reconnaissance et de fidélité à l’Eglise de leur mouvement.

Pascal BIOZI KIMINOU

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Le printemps arabe ou les départs négociés des despotes africains

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

La logique n’a pas toujours d’effets objectifs. Des fois, elle relève de points de vue et non de la vérité absolue des faits. Je voudrais dire qu’elle ne fait pas toujours l’unanimité, elle comporte parfois des erreurs d’appréciation. Concernant les orientations des Occidentaux au sujet de la longévité politique des chefs d’Etat de notre continent, il arrive qu’il s’agisse de préjugés racistes et de complexe de supériorité de la part des super-puissants. La position aussi caporaliste des présidents Obama et Hollande que je respecte beaucoup d’ailleurs, est un diktat, car ils s’immiscent, ostensiblement, dans les affaires intérieures de nos Etats, nonobstant le fait que ces Etats sont souverains, même s’il est établi que ces derniers avaient entériné les accords, voire la charte de la Cour pénale internationale (C.p.i).


Dans cette optique, ces dispositions passent de facto pour des conventions. Il est, cependant, demandé à ces chefs d’Etat d’être conventionnels, puisque «les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à tous ceux qui les ont faites».
De fait, la politique a des similitudes avec le commerce. En commerce, le service a deux phases: il y a la vente et le service après-vente. Je fais allusion à la destitution desdits despotes, sous quelque forme que ce soit et à la sécurisation du pays, après leur départ.
Ensuite, ces hommes forts font face aux influences exogènes, en l’occurrence les tribunaux internationaux. Sur place, ceux qui s’humilient, en proposant une alternance pacifique avec tous les partenaires politiques (Parlementaires, société civile, chefs traditionnels, notables, etc) sont censés trouver une issue apaisée à l’échelle endogène naturellement.


Dans le cas qui nous intéresse et pour lequel nous épiloguons, il y a des garanties qui s’imposent, c’est-à-dire prévenir les soulèvements hostiles de la part des nationalistes radicaux et des partisans ou fanatiques des chefs d’Etat déchus, pour ne citer que les cas de la Lybie et de l’Irak où les deux camps se rentrent dedans au quotidien, éclipsant la paix, en faveur des troubles sociaux, si ce ne sont des guerres civiles; le tout laisse la place au boomerang.
Il y a, également, aussi subjectif que cela puisse paraître, les garanties qu’exigent certains présidents en exercice, mais menacés et sommés de partir, qui demandent leur protection, celle des parents biologiques et pourquoi pas la sauvegarde de leurs acquis. En tout cas, leur tâche est, pour le moins, herculéenne pour s’en sortir, notamment à l’échelon international.
L’argument avancé et réitéré de l’Union africaine et de certains chefs d’Etat en ce qui concerne le traitement des affaires à la Cour pénale internationale est objectif. En effet, il y a de la partialité voire de l’injustice. Notre continent en fait trop les frais. Par expérience de notre temps, nous constatons, et ce avec consternation, cette ségrégation et l’acharnement exercés par cette institution dont le rôle est certes justicier; qui s’abattent sur l’Afrique et dans certaines contrées arabes, avec comme prétexte le printemps arabe. Ce sont là des subterfuges. On est parfois tenté de proposer des lois d’habilitation ou des amendements, afin que ces affaires soient bien disséqués ou peaufinés, pour agir au cas par cas, si je puis ainsi m’exprimer.
Certes, je parais dubitatif, dans mon exposé, c’est parce que je tiens compte de ce que les ancêtres latins disaient en substance: «Le droit est l’art de la sagesse». C’est ainsi que j’ai eu recours à cette précaution de langage. Je n’entends pas, de peur de me trouver en porte-à-faux, prendre le risque d’être ce primesautier, dans un domaine aussi délicat. Nous apprenons qu’il y a réquisitoire d’une part et plaidoyer d’autre part.
Enfin, à propos de nos guerres civiles, je puis paraphraser Nicolas Machiavel qui disait: «On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut!». Autant proscrire les guerres dans notre beau continent où il fait bon vivre, avec un climat généreux. Car, les guerres entraînent la précarité généralisée qui nous fait obéir à l’instinct grégaire et de surcroit, profitent aux forces étrangères qui pillent aisément nos richesses, pour la circonstance.
Evacuant les critiques, je m’en vais proposer ma contribution: à mon humble avis, les sévices moraux infligés aux anciens présidents ne font pas l’affaire des peuples opprimés. Faisant allusion aux amendements, les juristes internationaux pourraient, dans la mesure du possible, expérimenter des cautionnements très conséquents à verser dans les trésors publics respectifs. De telles dispositions apporteront de véritables bouffées d’oxygène aux économies des Etats africains. C’est cette panacée qui nous aiderait à créer des emplois, pour soulager ces jeunes qui sont les plus grandes victimes et pour construire des écoles et des hôpitaux. Par exemple, les chefs d’Etat qui rembourseraient à hauteur de 80% de leurs butins sans provoquer d’effusion de sang devraient bénéficier de circonstances atténuantes et ne subiraient pas des peines telles que les condamnations à perpétuité. Par contre, on infligerait ces peines à ceux qui s’obstineraient à garder leurs «magots» ou fortunes mal acquises, opposant une résistance abusive, allant jusqu’à provoquer des actes séditieux. Je souhaite que les experts en droit pénal me complètent dans cette approche.


Quant à moi, mon travail n’est qu’un canevas. Voilà des façons qui soulageraient ces peuples pénalisés et abusés, à l’inverse de ces peines qui frisent la vengeance et qui ne changent en rien l’avenir de ces peuples qui croupissent perpétuellement dans la misère, du fait de ces dictateurs.
Un avis: dans ce monde contemporain, la revanche n’est pas nécessaire, car elle entraîne l’autodestruction et la barbarie. La revanche remonte de l’époque médiévale. A l’époque moderne, nous avons besoin de la guerre des idées, pour aller de l’avant et nous élever.
Je ne finirai pas mon propos sans m’incliner devant le frère Compaore, ainsi que tous les Frères Burkinabés, pour avoir fait preuve de cette grande retenue qui honore le continent. J’ai parlé.

François Salomon
DE KODIA «Francos UOMO» pour les intimes;
Directeur de société, consultant international en import-export;
Membre du Comité National du M.C.D.D.I.

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Communauté d’Inoni Plateau (archidiocèse de Brazzaville) : Ouverture de l’année pastorale et présentation du projet de la nouvelle chapelle

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités

Dimanche 16 novembre 2014, l’abbé Thierry Wilfrid Dialem-bonsoni, administrateur de la paroisse Sainte Marie-Madeleine de La Léfini, a présidé la messe d’ouverture de l’année pastorale paroissiale sous le thème: «Avec le Christ, fais de ta famille berceau et source de la rédemption d’Inoni plateau et ses communautés».

 

Au cours de cette messe concélébrée par l’abbé Simplice Makambou, vicaire de ladite paroisse dont la juridiction s’étend sur la communauté d’Inoni-Plateau, l’une des sept communautés de cette paroisse, l’administrateur paroissial a présenté le projet pastoral de la nouvelle année. Une quête spéciale a été organisée, à l’issue de laquelle une somme de 851.700 Frs Cfa, a été rassemblée. Cela a été une grande première pour la construction de la chapelle.

 

Dans sa prédication, l’abbé Thierry Wilfrid Dialembonsoni s’est appuyé sur la parabole des talents, pour exhorter le peuple de Dieu à être vigilant dans ses actes. «Le Seigneur, dans ce qu’il nous donne, attends ce que nous produisons, après avoir tout reçu de Lui, gratuitement. Dieu nous donne les charismes, compte tenu de nos capacités», a relevé l’administrateur paroissial.


La quête spéciale organisée au cours de cette messe pour la construction de la chapelle à Inoni plateau a donné une somme de 851.700 Frs. Cfa. Très content, l’abbé Thierry Wilfrid Dialembonsoni a annoncé l’organisation d’une grande quête appelée «nsinsani», au mois de juillet 2015, à concurrence de la somme de 4.716. 000 Frs Cfa, pour débuter les travaux de construction de la nouvelle chapelle.
L’administrateur paroissial a présenté le projet pastoral qui se divise en trois grands chantiers: le premier est celui de l’évangélisation (catéchisme, célébration eucharistique, adoration au Saint-Sacrement, visite des familles, créations des mouvements d’apostolats, etc); le deuxième chantier est celui de la construction des édifices (construction à court terme d’une église provisoire en tôles, d’une grotte, etc) et le troisième chantier concerne la création des unités de production avec «l’opération une communauté, un champ», dès le début du mois de septembre 2015. Les travaux dureront 24 mois.
«Pour que tous ces chantiers puissent voir le jour, nous comptons d’abord sur le Bon Dieu qui est le Maitre du temps et de l’espace, le Maitre de l’histoire de l’humanité, le pourvoyeur de tout. Avec Lui, l’échec n’est pas possible; car, tout ce qui se fait en son nom avec foi, espérance et charité rencontre des succès énormes», a indiqué l’abbé Thierry Wilfrid Dialembonsoni.
Signalons qu’à cette messe, les chrétiens venus des localités environnantes, d’Igné et de Brazzaville, se sont retrouvés dans la chapelle de la communoté d’Inoni plateau, pour rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA

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Intervention de Mgr Portella au synode extraordinaire sur la famille : Défis pastoraux concernant l’ouverture à la vie

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

La troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques s’est tenue au Vatican du 5 au 19 octobre 2014, sur le thème: «Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation». Elle s’est achevée sur un message conclusif des travaux, adressé aux familles du monde et, en particulier, aux familles chrétiennes. Le document contient également un appel aux institutions, afin qu’elles promeuvent les droits de la famille, tout en rappelant la réflexion sur l’accès à la communion, pour les divorcés-remariés.

Mais, avant d’en arriver là, les pères synodaux, réunis au tour du Pape François, ont débattu, pendant leurs travaux, pour donner chacun son point de vue, sur un aspect de la vie lié à la famille. C’est ainsi que Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, président de la Conférence épiscopale du Congo, premier vice-président du Sceam (Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), avait évoqué, dans son intervention, l’inquiétude de l’Eglise d’Afrique, face à la diffusion des méthodes contraceptives comme moyen de régulation des naissances sur le continent. Voici l’intégralité de son intervention.

«La famille, cellule de la société est non seulement le lieu de la procréation, mais aussi le protagoniste de la vie par excellence. Elle est le lieu de la vie comme l’affirme l’enseignement de l’encyclique «Humanae vitae», qui, malheureusement n’est pas assez connu des fidèles chrétiens, ou est simplement ignoré au profit de la promotion de la culture ambiante. Aussi l’enseignement du magistère du Pape Jean-Paul II sur la personne, le mariage et la famille est-il venu placer les méthodes naturelles de planification familiales au cœur de l’amour conjugal. C’est lui qui déclare: «Le but fondamental de la famille est le service de la vie, la réalisation, tout au long de l’histoire, de la bénédiction de Dieu à l’origine, en transmettant l’image divine d’homme à l’homme, dans l’acte de la génération» (FC 28).
Le continent africain est pourtant la cible privilégiée de la mise en application du plan d’action 1995-2015 de la Conférence mondiale du Caire sur la population et le développement et des objectifs du millénaire, plus particulièrement en matière de la promotion de la santé reproductive et sexuelle (comprenant la distribution des contraceptifs). Des exemples qui suivent en sont l’illustration: le sommet des chefs d’Etat à Londres en 2012, prévoyant un accès additionnel à la contraception des pays en voie de développement d’au moins 12 millions de femmes d’ici 2020.
Ces dernières années, un financement comportant des sommes colossales a été rendu disponible pour la réalisation de cet objectif; une des stratégies d’approche pour atteindre cet objectif est d’envahir les villages les plus reculés de notre continent. Nous sommes témoins de l’ampleur de la campagne contraceptive dans nos villages et de contraintes qui l’accompagnent.
L’Eglise d’Afrique se trouve, dès lors, dans un combat à mener, pour sauver les valeurs chrétiennes liées à la vie. Fort heureusement, notre force réside dans le constat selon lequel la culture africaine rejoint, d’une manière générale, l’enseignement de l’encyclique «Humanae Vitae». Elle est sensible aux valeurs de la vie, de la paternité et de la maternité responsables. Aussi, les pasteurs de l’Eglise d’Afrique ont-ils lancé, en 1994, à la Première spéciale pour l’Afrique du synode des  évêques, cet appel pathétique à l’adresse de tous les chefs d’Etat du monde: «Ne laissez pas bafouer la famille africaine sur sa propre terre! Ne laissez pas l’année internationale de la famille devenir l’année de la destruction de la famil-le» (Message du synode, n°30).
L’attitude d’ouverture à la vie est très présente dans les familles africaines. L’on ne doit  donc pas faire l’économie de la formation, pour aider les Africains à comprendre le bien fondé des motivations de base de l’Eglise, en ce qui concerne le recours aux méthodes naturelles de régulation des naissances et l’illicéité du recours à la contraception. Dans ce contexte, il n’est pas difficile, pour un Africain, de comprendre pourquoi l’Eglise attache une grande importance à ce que l’union et la procréation ne soient pas séparées dans l’acte conjugal.
L’Africain est sensible à la valeur de la famille comme sanctuaire de la vie et de l’amour. Le témoignage de la Fédération africaine pour l’action familiale (F.a.a.f) à ce sujet, est édifiant.
Dans l’exercice de sa mission, en effet, la F.a.a.f n’a cessé de se rendre compte, sur le terrain, que  les femmes en Afrique sont conscientes que toute action compromettant la fertilité blesse profondément la dignité de la personne humaine. Plusieurs parmi elles préfèrent utiliser les méthodes naturelles de régulation des naissances. Dans la plupart des cas où elles recourent aux méthodes contraceptives, elles y sont contraintes par les pressions des politiques gouvernementales.
Les méthodes naturelles de planification familiale sont donc accueillies comme une bonne nouvelle qui contribue grandement à l’épanouissement des couples et des familles, en dépit des circonstances psychologiques et sociales peu favorables et des pressions contraceptives exercées par les gouvernements et les Organisations non-gouvernementales (O.n.gs) internationales. Cette propagande contraceptive commence, malheureusement, à introduire une mentalité anti-vie qui fait que des comportements matérialistes et relativistes. «Nous souhaitons vivement que le synode aide à redécouvrir le sens anthropologique profond de la moralité de la vie conjugale qui, au-delà de tout moralisme, apparaît comme une tension féconde pour vivre la beauté exigeante de l’amour entre l’homme et la femme». Une mentalité anti-vie, égoïste, est une mentalité suicidaire pour l’humanité».

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Paroisse Notre-Dame de l’Assomption (archidiocèse de Paris) : 16ème anniversaire de la mort de l’abbé Jan Czuba à Loulombo

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

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Dimanche 9 novembre 2014, Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville et Mgr Stanislas Jez, recteur de la mission polonaise de Paris ont conjointement célébré une messe en mémoire du révérend père Jan Czuba, curé, missionnaire polonais assassiné en 1998 par les miliciens ninjas à Loulombo (département du Pool) au Congo-Brazzaville, à l’occasion du 16ème anniversaire de sa mort.

L’archevêque de Brazzaville et le recteur de la mission polonaise étaient entourés des prêtres congolais, notamment les abbés Irénée El-Yhombos et  Eric Paul Goma, ancien curé de Loulombo, tous deux appartenant au diocèse de Kinkala, et un nombre important de prêtres polonais. La communauté congolaise de Paris y a pris part.

Dans l’assemblée, on pouvait remarquer un grand nombre de Congolais venus rendre gloire à Dieu et prier pour l’âme du père Jan Czuba,  qui a donné sa vie pour le Congo, en particulier pour les chrétiens de Loulombo qu’il ne voulait pas quitter pour se réfugier ailleurs, loin des zones de guerre. Avec la communauté polonaise, toujours présente et plongée dans une ferveur de prière, la cérémonie était en deux langues, le français et le polonais. Le célébrant principal, Mgr Anatole Milandou, parlant en français, alors que Mgr Jez assurait la traduction en polonais. Quelque fois, il a parlé en lingala pour s’adresser aux Congolais, car rappelant qu’il a été missionnaire au Congo, pendant plusieurs années, plus précisément à Oyo (département de la Cuvette) et à la paroisse Jésus-Ressuscité et de la Divine Misericorde, à Brazzaville. Une chorale congolaise de circonstance, dirigée par Gabriel Sounga Boukono (Comité), a assuré quelques chants.


Dans son homélie en français, l’abbé El-Yhombos a mis l’accent sur le courage et la bonté du père Czuba, prêtre zélé, plein d’ambitions et de projets, voué à sa mission, qui aimait son peuple et partageait, avec celui-ci, les bons et les mauvais moments. «Nous rendons grâce au Seigneur pour l’avoir donné à l’Eglise. La personnalité de ce pasteur continue à être vivante dans les cœurs des hommes et femmes du Congo Brazzaville et plus particulièrement du diocèse de Kinkala qui  l’avait accueilli comme prêtre fidel donum et curé de Saint-Thomas de Loulombo».


Tandis que, en polonais Mgr Jez, retient un homme plein de joie qui était pressé d’aller au Congo pour sa mission hors de la Pologne. Il faut souligner, qu’avant de gagner le Congo, le père Czuba est resté un moment en France pour l’apprentissage de la langue française.


Dans une ambiance de prière, la cérémonie a pris fin par le mot de remerciements de Mgr Anatole Milandou. Après la bénédiction finale, une projection vidéo des images de la réouverture de la paroisse de Loulombo et quelques réalisations de l’association a été faite par Jean-Baptiste Milandou, fonda-teur de l’Association Père Jan Czuba Développement, en sigle P.j.c.d. La cérémonie s’est terminée par un verre d’amitié entre la communauté congolaise et polonaise.

Yves KIMINOU
Secrétaire de l’association

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MOT D’OUVERTURE DE LA SESSION PLENIERE DE LA CEC

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Voix d'évêques




C’est, après avoir été inondé des grâces de la canonisation de nos deux chers Papes Jean XXIII et Pape Jean Paul II, que nous nous retrouvons ici de nouveau, fidèles à notre rendez-vous annuel de la 42ème Assemblée Plénière de la Conférence Episcopale du Congo.

Nous avons l’an passé, réfléchi et fait réfléchir l’ensemble du Peuple de Dieu sur les antivaleurs qui minent notre société et qui demeurent une menace morale pour son avenir. D’ailleurs, il faut le reconnaître et en rendre grâce à Dieu, jeunes, adultes, à différents niveaux, dans différents groupes et dans différentes circonstances, ne cessent de se laisser interpeller par cette question des antivaleurs.

Aujourd’hui, nous avons fait le choix délibéré de poser un regard pastoral lucide sur la question désormais lancinante de la famille.

Il est que le contexte social et culturel globalisé avec ses propositions et même ses diktats, avec ses nouvelles normes, lance aujourd’hui un immense défi à l’Eglise qui, de par sa mission ; est porteuse d’un message et de valeurs indispensables à l’épanouissement de cette cellule si vitale de la société.

C’est pourquoi notre démarche de se veut pastorale, dans le sens où, après avoir établi un diagnostic aussi éclairé que possible, il nous revient, il nous incombe, d’esquisser les lignes d’une action pastorale renouvelée et vigoureuse ; …

Et c’est une urgence, si nous voulons sauver la famille et, à travers elle, l’ensemble de la société.

En effet comme l’affirme le Saint Concile dans ‘’Gaudium et spes’’ p. 47

« La santé  de la personne est de la société tant humaine que chrétienne, est étroitement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale».

Ou, nous portons une grande et grave responsabilité à l’égard des familles qui ont besoin de prendre encore plus conscience de la richesse sociale, culturelle, morale et spirituelle qu’elles constituent pour leurs membres et pour la société toute entière, et qui ont besoin surtout d’être soutenues dans ce dur combat qu’elles doivent mener au sein de ce tourbillon vertigineux fait de dégradation morale, d’idéologies hasardeuses ayant la prétention de défier même le dessein créateur.

Une mobilisation est attendue de la part de l’ensemble de l’Eglise-Famille de Dieu, mobilisation qui doit se déployer sous forme de formations, d’accompagnement assidu des couples et des familles, de préparation éloignée, prochaine immédiate (pour reprendre les termes même de ‘’familiaris consortio’’) plus systématique et plus méticuleuses, et aussi et surtout sous forme de prière, comme nous y invite d’ailleurs le Saint Père le Pape François dans sa lettre aux familles.

La source de l’amour, la source de la communion conjugale, la source de la communion familiale, c’est bien la communion trinitaire que nous a révélée Jésus le Fils.

Le Pape Jean Paul II, dans  ‘’Familiaris consortio’’ le dit de manière sublime (n°11).

«  Dieu est amour et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d’amour. En créant l’humanité de l’homme de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l’être, Dieu inscrit en elle (l’humanité de l’homme et de la femme) la vocation et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à l’amour à la communion. L’amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain ».

C’est beau de l’entendre, mais c’est encore plus merveilleux de le vivre. Voilà notre grand défit ! Avec la grâce de Dieu, le regard tourné ver Jésus-Christ lui l’auteur de notre foi, et éclairés et soutenus par la lumière de la force de l’Esprit sœur, nous pouvons, nous devons le relever.

Sur ces paroles je déclare ouverts les travaux de la 42ème session de l’Assemblée Plénière de la Conférence Episcopale des Evêque du Congo.
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Abbé Brice IBOMBO

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Paroisse Sainte-Marie Madeleine de la Léfini (archidiocèse de Brazzaville) : L’abbé Thierry Dialembonsoni installé dans ses fonctions d’administrateur paroissial

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

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La paroisse Sainte-Marie Madeleine de la Léfini située à quelques 165 km au Nord de Brazzaville, dans le district d’Igné (département du Pool), a vécu, du 11 au 12 octobre 2014, un triple évènement: la bénédiction de la grotte mariale à la communauté Saint-Vincent de Paul, à Yono, la messe d’au revoir de l’abbé Roland Ghislain Kinkouni, l’accueil et l’installation du nouvel administrateur paroissial, l’abbé Thierry Dialem-bonsoni. Tout a commencé le samedi 11 octobre 2014, avec la bénédiction de la grotte mariale, construite à la communauté Saint-Vincent de Paul à Yono, qui est l’une des plus grandes communautés que compte cette paroisse, avec près de 125 chrétiens, pour la plupart des légionnaires. En effet, la Légion de Marie de cette communauté ecclésiale de base compte en son sein deux présidia: Notre-Dame de la lumière, fondé le 19 novembre 2004 et Notre-Dame de la Visitation, fondé le 23 juillet 2011. La grotte mariale a été construite à l’initiative de l’abbé Roland Ghislain Kinkouni. L’eucharistie qui a débuté à 16h, était présidée par l’abbé Bienvenu Kimbengui, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, en mission pastorale dans le diocèse de Rabat au Maroc, en vacance à Brazzaville et concélébrée par les abbés Roland Ghislain Kinkouni, administrateur sortant et Simplice Makambou, vicaire. A la fin de la messe une procession a eu lieu jusqu’à la grotte mariale pour la cérémonie de bénédiction. Dimanche 12 octobre 2014, au cours de la messe qu’il a lui-même célébrée au couvent des Sœurs Marie Madeleine Postel, l’abbé Roland Ghislain Kinkouni, a dit au revoir à la communauté paroissiale de la Léfini qu’il a guidée sur le chemin de la foi pendant près de quatre ans de mission pastorale. La messe était concélébrée par les abbés Thierry Dialembonsoni, administrateur paroissial rentrant et Simplice Makambou, vicaire de ladite paroisse. Dans la foule des fidèles, on pouvait noter la présence des Sœurs Marie des Anges, du chef de village de Massina, le représentant du directeur du barrage hydroélectrique d’Imboulou et d’une forte délégation venue d’Igné et de Brazzaville. Par la même occasion, la communauté chrétienne a accueilli avec joie, le nouvel administrateur paroissial, l’abbé Thierry Dialembonsoni. A la fin de la messe, quelques mots de remerciements ont été prononcés tour à tour par M. Dieudonné Likibi, coordonnateur paroissial et l’abbé Simplice Makambou, qui ont reconnu les services rendus et tout le travail pastoral abattu par l’abbé Roland Ghislain Kinkouni, à commencer par les travaux de construction de la grotte Mariale à Yono et ceux du presbytère en cours de réalisation à Inoni Plateau. Ceci, grâce à la sollicitude paternelle de Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville. Pour sa part, l’administrateur paroissial sortant à exprimer toute sa gratitude aux chrétiens de la Léfini. Après quoi, l’abbé Roland Ghislain Kinkouni a remis à son successeur la chasuble comme pour lui passer le témoin, ainsi que tous les documents nécessaires. L’abbé Thierry Dialembonsoni, après avoir remercié l’administrateur paroissial sortant et toute la communauté chrétienne pour le travail abattu ensemble, a remis à chaque communauté ecclésiale de base, le programme pastoral des visites qui s’effectueront très prochainement. Pascal BIOZI KIMINOU (Sur les notes de l’abbé Roland Ghislain KINKOUNI)

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Paroisse Sainte-Anne (Archidiocèse de Brazzaville) : Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji a célébré la messe du 58ème anniversaire de sa vie sacerdotale

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

Dimanche 5 octobre 2014, Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji, prélat de Sa Sainteté, grand témoin de l’histoire de l’Eglise centrafricaine, en séjour à Brazzaville, a célébré une messe d’action de grâces en la basilique Sainte-Anne, à l’occasion du 58ème anniversaire de son ordination sacerdotale, dans ladite basilique. Le curé recteur de Sainte Anne, l’abbé Armand Serge Kiyindou, et bien d’autres prêtres l’ont accompagné dans cette célébration.

Dans l’homélie qu’il a prononcée, l’abbé Joseph-Marie Ngoui-Akandji, 86 ans, a fait un grand témoignage non seulement sur son ordination sacerdotale, mais aussi sur la basilique Sainte-Anne qu’il considère comme la fierté de l’Eglise d’Afrique centrale. «Magnificat anima mea Dominum» (Mon âme exalte le Seigneur!), a-t-il démarré son homélie, comme pour signifier la place qu’occupe la dévotion mariale dans sa vie spirituelle. Voici de larges extraits de son homélie.

«Je suis ému! Je suis très ému. Et comme on dit: «Les grandes émotions sont muettes». Aussi, chers amis, vous me pardonnerez donc mes balbutiements. Comment en serait-il autrement, dans ce sanctuaire sacré ou, mieux, dans cette maternité, témoin de notre naissance sacerdotale, il y a 58 ans!

Mais, avant tout, permettez-moi de remercier très sincèrement mon cher cadet Armand, nouveau curé-recteur de cette basilique, de l’opportunité qu’il m’a offerte, de présider l’eucharistie en ce lieu béni, plein de souvenirs historiques de notre Afrique centrale et de notre jeunesse du séminaire. Venu avec les évêques de l’A.c.e.r.a.c en juillet dernier, après plusieurs années d’absence de Brazzaville, la ville de notre jeunesse du Petit-séminaire et du Grand-séminaire, je souhaitais ardemment revoir Brazzaville, prier sur la tombe du Cardinal martyr, mon condisciple du séminaire, et célébrer l’eucharistie de notre 58ème anniversaire d’ordination en cette basilique témoin de l’évènement, le 7 octobre 1956!

Oui, chers frère et sœurs, c’était bien dans ce sanctuaire historique, riche de souvenirs, que par l’imposition des mains de Mgr Michel Bernard, alors archevêque de Brazzaville, nous avons été consacrés prêtres de Jésus-Christ, le 7 octobre 1956, en la fête de Notre-Dame du Rosaire. On se plaisait à nous appeler «les triplés» de Notre-Dame du Rosaire, car nous étions trois: l’abbé Georges-Firmin Singa, qui deviendra évêque d’Owando, puis de Pointe-Noire; l’abbé Emile Okoumou, son vicaire général à Owando, et moi votre grand-père, qui traîne encore sur cette terre: la vallée des larmes. Appelez-moi «Le Vieux», comme aiment m’appeler mes jeunes du Moyen-séminaire Saint-Paul des Rapides, à Bangui.

Mes deux compagnons avaient souhaité célébrer un de nos anniversaires avec moi, à Bangui, comme je l’avais fait chez eux, en 1987. Mais hélas! «L’homme propose et Dieu dispose». Georges et Emile m’ont déjà précédé dans la Maison du Père céleste... Puis-je me permettre de vous demander de vous lever et de garder une petite minute de silence et de prière à leur mémoire! (…)

Notre ordination sacerdotale en cette basilique fut une très belle fête et je m’en souviens encore comme d’hier! En effet, comment oublier cette grande mobilisation des communautés chrétiennes, l’organisation, les festivités? Et ici, je ne peux pas ne pas penser à ces nombreuses familles de Poto-Poto, Ouenzé, Moungali et même de Bakongo qui se sont investies. Les familles Maleka avec maman Firmine, la famille Maboni Joachim, Kobalet, Maloumbi, Ndéko, Djemissi, Dékora, Framageond, Singha, Okoumou, Ngandou, Békiabeka, Evariste le sacristain, pour ne citer que ceux-là. Je n’ai pas regretté de n’être pas ordonné à Bangui! Ce sont tous ces souvenirs, ces familles que je porte dans mon cœur et recommande à Dieu dans cette eucharistie, en ce jour béni de l’anniversaire de notre ordination: ils ont déjà reçu leur récompense. Puisse leur exemple se perpétuer dans cette basilique, véritable monument classé, un chef d’œuvre qui fait la fierté de l’Eglise d’Afrique centrale. Rappelez-vous, près d’ici, le discours historique du général De Gaulle et de Barthélemy Boganda, notre aîné dans le sacerdoce. (…) Chers frères et sœurs, en célébrant aujourd’hui l’eucharistie sur ce grand autel en pierre taillée d’une grandeur et d’une beauté unique en son genre, beaucoup de nos jeunes connaissent-ils son histoire; sa naissance, sa fête et son intronisation? C’est une grosse pierre taillée au fleuve Djoué! Son voyage du Djoué à Sainte-Anne fut une véritable fête de noces: la marche de la fiancée véritable regagnant la maison de l’époux!

Le curé-recteur ayant décrété le jour du transfert vers le soir tombant, tout le monde se rendit au Djoué et cette grosse pierre fut escortée en procession, placée sur un grand char de l’Armée française, entourée d’une foule immense des fidèles venus de différentes paroisses d’alors; une foule joyeuse, priant, chantant, dansant, courant avec des flambeaux à la main: une soirée féerique et inoubliable! Tous les grand-séminaristes de Libermann étaient là, heureux eux aussi, de chanter, de courir, de pousser le char: les Maloumbi, Ogné, Ondia, Malanda, Kiyindou, Bekiabeka, Singha, Okoumou, Ngoui, Dobozendi, Mbindi, Bantantu, Biayenda, pour ne citer que ceux-là! Ce sont là des souvenirs qui marquent et qu’on n’oublie pas. (…).

«Ad Jesum per Mariam». C’était, là, ma devise d’ordination: «Aller à Jésus par Marie». Oui, aujourd’hui comme hier, je me tourne vers Marie notre Sainte Mère et lui demande, alors que je n’ai plus beaucoup de force, de me prendre la main et de me conduire vers son Fils. Je lui dois beaucoup sur le chemin du sacerdoce et dans ma vie de prêtre».

Signalons que Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji a célébré les noces d’argent de son ordination sacerdotale, le 7 octobre 1981 et les noces d’or, le 7 octobre 2006, à Bangui (République Centrafricaine).

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