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Paroisse Sainte-Anne (Archidiocèse de Brazzaville) : Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji a célébré la messe du 58ème anniversaire de sa vie sacerdotale

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

Dimanche 5 octobre 2014, Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji, prélat de Sa Sainteté, grand témoin de l’histoire de l’Eglise centrafricaine, en séjour à Brazzaville, a célébré une messe d’action de grâces en la basilique Sainte-Anne, à l’occasion du 58ème anniversaire de son ordination sacerdotale, dans ladite basilique. Le curé recteur de Sainte Anne, l’abbé Armand Serge Kiyindou, et bien d’autres prêtres l’ont accompagné dans cette célébration.

Dans l’homélie qu’il a prononcée, l’abbé Joseph-Marie Ngoui-Akandji, 86 ans, a fait un grand témoignage non seulement sur son ordination sacerdotale, mais aussi sur la basilique Sainte-Anne qu’il considère comme la fierté de l’Eglise d’Afrique centrale. «Magnificat anima mea Dominum» (Mon âme exalte le Seigneur!), a-t-il démarré son homélie, comme pour signifier la place qu’occupe la dévotion mariale dans sa vie spirituelle. Voici de larges extraits de son homélie.

«Je suis ému! Je suis très ému. Et comme on dit: «Les grandes émotions sont muettes». Aussi, chers amis, vous me pardonnerez donc mes balbutiements. Comment en serait-il autrement, dans ce sanctuaire sacré ou, mieux, dans cette maternité, témoin de notre naissance sacerdotale, il y a 58 ans!

Mais, avant tout, permettez-moi de remercier très sincèrement mon cher cadet Armand, nouveau curé-recteur de cette basilique, de l’opportunité qu’il m’a offerte, de présider l’eucharistie en ce lieu béni, plein de souvenirs historiques de notre Afrique centrale et de notre jeunesse du séminaire. Venu avec les évêques de l’A.c.e.r.a.c en juillet dernier, après plusieurs années d’absence de Brazzaville, la ville de notre jeunesse du Petit-séminaire et du Grand-séminaire, je souhaitais ardemment revoir Brazzaville, prier sur la tombe du Cardinal martyr, mon condisciple du séminaire, et célébrer l’eucharistie de notre 58ème anniversaire d’ordination en cette basilique témoin de l’évènement, le 7 octobre 1956!

Oui, chers frère et sœurs, c’était bien dans ce sanctuaire historique, riche de souvenirs, que par l’imposition des mains de Mgr Michel Bernard, alors archevêque de Brazzaville, nous avons été consacrés prêtres de Jésus-Christ, le 7 octobre 1956, en la fête de Notre-Dame du Rosaire. On se plaisait à nous appeler «les triplés» de Notre-Dame du Rosaire, car nous étions trois: l’abbé Georges-Firmin Singa, qui deviendra évêque d’Owando, puis de Pointe-Noire; l’abbé Emile Okoumou, son vicaire général à Owando, et moi votre grand-père, qui traîne encore sur cette terre: la vallée des larmes. Appelez-moi «Le Vieux», comme aiment m’appeler mes jeunes du Moyen-séminaire Saint-Paul des Rapides, à Bangui.

Mes deux compagnons avaient souhaité célébrer un de nos anniversaires avec moi, à Bangui, comme je l’avais fait chez eux, en 1987. Mais hélas! «L’homme propose et Dieu dispose». Georges et Emile m’ont déjà précédé dans la Maison du Père céleste... Puis-je me permettre de vous demander de vous lever et de garder une petite minute de silence et de prière à leur mémoire! (…)

Notre ordination sacerdotale en cette basilique fut une très belle fête et je m’en souviens encore comme d’hier! En effet, comment oublier cette grande mobilisation des communautés chrétiennes, l’organisation, les festivités? Et ici, je ne peux pas ne pas penser à ces nombreuses familles de Poto-Poto, Ouenzé, Moungali et même de Bakongo qui se sont investies. Les familles Maleka avec maman Firmine, la famille Maboni Joachim, Kobalet, Maloumbi, Ndéko, Djemissi, Dékora, Framageond, Singha, Okoumou, Ngandou, Békiabeka, Evariste le sacristain, pour ne citer que ceux-là. Je n’ai pas regretté de n’être pas ordonné à Bangui! Ce sont tous ces souvenirs, ces familles que je porte dans mon cœur et recommande à Dieu dans cette eucharistie, en ce jour béni de l’anniversaire de notre ordination: ils ont déjà reçu leur récompense. Puisse leur exemple se perpétuer dans cette basilique, véritable monument classé, un chef d’œuvre qui fait la fierté de l’Eglise d’Afrique centrale. Rappelez-vous, près d’ici, le discours historique du général De Gaulle et de Barthélemy Boganda, notre aîné dans le sacerdoce. (…) Chers frères et sœurs, en célébrant aujourd’hui l’eucharistie sur ce grand autel en pierre taillée d’une grandeur et d’une beauté unique en son genre, beaucoup de nos jeunes connaissent-ils son histoire; sa naissance, sa fête et son intronisation? C’est une grosse pierre taillée au fleuve Djoué! Son voyage du Djoué à Sainte-Anne fut une véritable fête de noces: la marche de la fiancée véritable regagnant la maison de l’époux!

Le curé-recteur ayant décrété le jour du transfert vers le soir tombant, tout le monde se rendit au Djoué et cette grosse pierre fut escortée en procession, placée sur un grand char de l’Armée française, entourée d’une foule immense des fidèles venus de différentes paroisses d’alors; une foule joyeuse, priant, chantant, dansant, courant avec des flambeaux à la main: une soirée féerique et inoubliable! Tous les grand-séminaristes de Libermann étaient là, heureux eux aussi, de chanter, de courir, de pousser le char: les Maloumbi, Ogné, Ondia, Malanda, Kiyindou, Bekiabeka, Singha, Okoumou, Ngoui, Dobozendi, Mbindi, Bantantu, Biayenda, pour ne citer que ceux-là! Ce sont là des souvenirs qui marquent et qu’on n’oublie pas. (…).

«Ad Jesum per Mariam». C’était, là, ma devise d’ordination: «Aller à Jésus par Marie». Oui, aujourd’hui comme hier, je me tourne vers Marie notre Sainte Mère et lui demande, alors que je n’ai plus beaucoup de force, de me prendre la main et de me conduire vers son Fils. Je lui dois beaucoup sur le chemin du sacerdoce et dans ma vie de prêtre».

Signalons que Mgr Joseph-Marie Ngoui-Akandji a célébré les noces d’argent de son ordination sacerdotale, le 7 octobre 1981 et les noces d’or, le 7 octobre 2006, à Bangui (République Centrafricaine).

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