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Erigé le 24 mai 2013, à la suite du démembrement du diocèse de N’Kayi, le diocèse de Dolisie, qui couvre le département du Niari, a accueilli son tout premier évêque, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, qui a été ordonné et qui a canoniquement pris possession de son siège épiscopal, au cours d’une messe solennelle célébrée au stade municipal Denis Sassou Nguesso de Dolisie, dimanche 25 août 2013.

L’ordination épiscopale lui a été conférée par Mgr Andrés Carrascosa Coso, nonce apostolique au Panama (Amérique centrale), ancien nonce apostolique au Congo et au Gabon, consécrateur principal, avec comme co-consécrateurs, NN.SS Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, président de la C.e.c (Conférence épiscopale du Congo), premier vice-président du Sceam (Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), et Daniel Mizonzo, évêque de N’Kayi, ancien administrateur du diocèse de Dolisie. La messe d’ordination épiscopale et de prise de possession canonique du siège de Dolisie s’est déroulée avec la participation de Mgr Jan Romeo Pawlowski, nonce apostolique au Congo et au Gabon, qui a lu les bulles créant le nouveau diocèse et nommant son évêque, des évêques du Congo (NN.SS Anatole Milandou, Yves Marie Monot, Jean Gardin, Victor Abagna Mossa, Urbain Ngassongo et Miguel Olaverri Aronis), des évêques du Cameroun (NN.SS Samuel Kleda, archevêque de Douala, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, et Joseph Atanga, archevêque de Bertoua) et du Gabon (Mgr Basile Mvé Engone, archevêque de Libreville), ainsi que du secrétaire général de la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo), l’abbé Léonard Santedi Tchinkumpu) et Mgr Hervé Itoua, évêque émérite de Ouesso, résidant en Europe. Plus de quatre cents prêtres, venus des diocèses du Congo, de Cabinda (Angola) et de quelques pays de la sous-région ont concélébré cette eucharistie.

Côté officiel, on a noté la présence de Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’intérieur et de la décentralisation, représentant le président de la République, Justin Koumba, président de l’assemblée nationale, deux membres du gouvernement (Pierre Mabiala, Yvonne Adélaïde Mougany), des parlementaires, les autorités locales (Jean-Pierre Heyko-Lekoba, préfet du Niari, Jean-Jacques Mouanda, président du conseil départemental, Paul Adam Dibouilou, maire de Dolisie), les préfets du Pool (Jean-Michel Shanga), et des Plateaux (Philippe Edgar Diafouka Bambela), l’administrateur-maire de la communauté urbaine de Kinkala (Anne-Marie Bernardine Malonga), les autorités locales de la force publique (colonel Léon Bangui, commandant de la zone militaire de défense n°2 Dolisie, le colonel Samuel Sansa, commandant de région de gendarmerie (Niari, Bouenza, Lékoumou), le colonel Jean-Désiré Kakola, directeur départemental de la police, le colonel François Lambert Elenga-Ognimba, chef d’antenne du Conseil national de sécurité), etc.

D’une capacité de trois mille places, le stade municipal Denis Sassou Nguesso était plein, jusque sur l’aire de jeu, à l’occasion de la messe marquant l’ordination épiscopale et l’installation canonique sur son siège diocésain, de Mgr Bienvenu Manamika qui a choisi comme parole de vie: «J’ai prié pour toi, pour que ta foi ne chancelle pas. Quand tu seras revenu raffermis tes frères» (Luc 22,32). Sur les gradins, on pouvait distinguer, grâces aux pancartes, les différentes délégations de chrétiens venus des différents diocèses du pays et même des paroisses, comme la délégation de la paroisse Sainte-Anne de Poto-Poto. Un vol spécial de la compagnie Tac (Trans Air Congo) a été affrété, grâce à la bonne volonté de quelques chrétiens de cette paroisse, au profit de plus d’une centaine de prêtres, religieux, religieuses et laïcs de Brazzaville. La délégation du diocèse de Kinkala, où Mgr Manamika a été vicaire général avant d’être nommé évêque de Dolisie, était très importante. La cérémonie liturgique, qui a été animée par la chorale diocésaine, le chœur des amis du grégorien (composé des choristes de Pointe-Noire et Dolisie), la schola populaire diocésaine et la chorale Saint-Charles de la paroisse Notre-Dame de Fatima de Dolisie, a duré quatre heures et demi (9h30-14h).

Après le rituel d’ordination épiscopale, l’autre temps fort a été l’homélie prononcée par Mgr Andrés Carrascosa Coso. Ce dernier a rappelé le rôle de l’évêque et son ministère, défini les symboles qu’il porte (anneau, mitre et cross), avant de prodiguer des conseils au nouveau prélat. A cette occasion, il l’a mis en garde contre le tribalisme. «Dieu te demande de protéger ton troupeau du danger du tribalisme et du régionalisme. N’accepte pas de tomber dans les tentations du tribalisme qui fait oublier que chaque prochain, peu importe son ethnie, est un enfant de Dieu», a-t-il dit, suscitant les applaudissements de l’assistance, heureuse d’entendre le prédicateur fustiger le tribalisme, un mal qui ronge la société congolaise. Il faut dire qu’à la fin de son homélie, prononcée dans un français impeccable et posé, Mgr Carrascosa a été fortement applaudi par l’assistance. Les trois autres moments forts ont été les mots prononcés par NN.SS Daniel Mizonzo, Louis Portella et le nouvel évêque du nouveau diocèse. Après avoir remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite de l’événement, à commencer par le couple présidentiel, ses confrères évêques décédés et vivants, les prêtres, notamment Mgr Denis Moussavou et l’abbé François de Paul Moundanga-Ibéni, les autorités départementales, les responsables et les chrétiens des diocèses de NKayi et de Dolisie, Mgr Daniel Mizonzo a prodigué trois conseils au nouvel évêque, à savoir: poursuivre l’œuvre d’évangélisation amorcée, celle de la traduction des Bibles en kituba (ensemble avec les diocèses de Pointe-Noire et de N’Kayi) et faire aboutir le projet d’érection du diocèse de Mossendjo, pour le Niari forestier.

Pour cela, il lui a recommandé d’acquérir les terrains de ce futur diocèse, créer des paroisses, tandis que lui-même s’occupe de l’aboutissement du projet de création du diocèse de Sibiti, dans le département de la Lékoumou. Après avoir remercié le Saint-Père, le Pape François qui, aussitôt arrivé, a signé le décret de création du nouveau diocèse de Dolisie et nommé le tout premier évêque, Mgr Portella a, comme son prédécesseur, remercié le couple présidentiel «pour l’attention bienveillante et généreuse» à l’égard de l’Eglise, à l’occasion des circonstances particulières. Face au phénomène des antivaleurs qui envahit la société, il a relevé certains défis, dont le premier est de poursuivre l’œuvre de l’évangélisation en profondeur du diocèse. Avant de lui souhaiter la bienvenue au sein de la Conférence épiscopale, qui s’enrichit de sa présence. Le nouvel évêque a, quant à lui, remercié tout le monde, à commencer par le Saint-Père jusqu’aux évêques, en passant par les autorités nationales (notamment le président de la République et son épouse), les prêtres et tous les chrétiens venus de partout. Ensuite, il a adressé une prière à Dieu pour tous ses bienfaits à son égard, de l’avoir choisi comme pasteur pour évangéliser son troupeau, dans le Niari.

S’adressant aux chrétiens de Dolisie, Mgr Manamika leur a demandé à travailler dans l’unité, pour la bonne marche du diocèse «Tous, nous devons être unis», leur a-t-il dit en langue Kituba. Parmi les nombreux cadeaux offerts au nouvel évêque, il y a un véhicule de marque Toyota Prado, don du président de la République. En tout cas, dans son ensemble, la fête a réussi et les chrétiens de Dolisie débordant de joie étaient satisfaits d’accueillir leur évêque. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions, sur les différents messages qui ont été prononcés au cours de cette importante célébration eucharistique.

Source: Aristide Ghislain NGOUMA, Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA et Pascal BIOZI-KIMINOU. (Photos: Jean-Baptiste MILANDOU)