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Nomination de l’Abbé Ildevert Mathurin Mouanga comme évêque de Kinkala

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

La Conférence épiscopale du Congo, CEC, vient de s’enrichir de nouveau avec la nomination par le Pape François de l’Abbé Ildevert Mathurin Mouanga comme ordinaire de Kinkala. Il y a un peu moins de trois mois, la jeunesse faisait son entrée au sein de cette conférence, avec Mgr Daniel Franck Nzika dont la cérémonie de consécration/installation sur la cathèdre d’Impfondo, a eu lieu dimanche dernier seulement.

Un air de jeunesse souffle donc sur la Conférence des Evêques. Une vigueur nouvelle est introduite au sein de l’Eglise qui est au Congo; elle est signe d’une volonté d’aborder avec force et résolution ce 21è siècle avec tous les enjeux et les défis qu’il apporte. Désormais, nos prélats seront en majorité des prêtres d’après les indépendances, pas de la période coloniale.

Ils prennent la tête de diocèses qui on été précipités dans les errements de notre recherche de nous-mêmes aux plans humain, politique, spirituel. Une page va résolument se tourner ; une ère s’achever. Et il n’y a pas diocèse qui ait porté mal ces pesanteurs que celui de Kinkala, éventré et mis à genoux par la volonté d’un homme qui se réclame justement de Dieu.

Kinkala a un nouvel Evêque. Mais ce n’est pas cela qui présente l’avenir comme moins hasardeux. D’autant que son prédécesseur, venu là véritablement par esprit d’obéissance, en a littéralement «bavé», subissant au propre comme au figuré les violences qui se sont déchaînées dans le Pool sans espoir apparent de les éteindre. Or, on y est parvenu. Que des flammèches se voient ici et là ne doit pas masquer la volonté exprimée par tous d’accueillir la paix.

Un nouvel Evêque à Kinkala, oui, mais sa nouveauté sera tout autant «interrogeable» à l’aune du gros défi de la paix qu’il devra affronter. Il le reconnait d’ailleurs lui-même dans l’interview qu’il nous accorde en page 9. Il se sait attendu au tournant de tout ce qu’il y a à relever: les institutions, les infrastructures, les mémoires cabossées, la spiritualité mise à mal, la coexistence entre générations lacérée.

Ceci dit, rappelons une évidence: Kinkala c’est le Congo. Rien de ce que cette portion du Congo voudra faire, en Eglise ou comme Nation, ne devra incomber à lui seul. Nous sommes une étendue de 342.000 Km², un peuple de 5 millions d’âmes, une histoire qui n’a jamais fait de bien à quelques-uns seuls quand quelques autres avaient mal.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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Homélie pour le 1er dimanche du carême A (1er Mars 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Hommage à l'abbé René Fromont inhumé aujourd'hui

Frères et Soeurs,

 

Ce premier dimanche du carême nous révèle que Jésus, après son baptême, resta quarante jours au désert. Durant ces quarante jours, il livra un grand combat spirituel contre les forces du mal. Même si cela ne s’est peut-être pas passé à la lettre comme le décrit Matthieu, mais l’important est de se demander : Qu’est-ce que Dieu veut nous dire par ce récit ?

 

Oui, nous sommes invités à fixer notre regard et notre cœur sur Jésus au désert. Il a dû faire des choix importants et décisifs en confrontation à ces deux voix intérieures qui nous parlent. Chacun d'entre nous sait sans doute ce que veut dire être tenté. Puisque nous sommes sans cesse tiraillés entre des tendances diverses et même opposées. Une des tentations à laquelle nous succombons souvent est celle de l’utilisation de Dieu à notre profit. C’est la tentation du marchandage, celle qui consiste se servir de Dieu comme un gage, à condition qu’il nous délivre de la maladie, qu’il fasse cesser le mal dans le monde, qu’il arrête les guerres, qu’il nous fasse sortir de la drogue, de l’alcoolisme, de l’angoisse, etc.

 

Prenons donc conscience de nos combats intérieurs d’homme et de femme, puisque le désert de nos tentations, nous le connaissons bien. C’est cette tendance à nous investir totalement dans la consommation des biens matériels. C’est chercher à posséder toujours plus, à n’importe quel prix. Au bout du compte, notre cœur devient aussi dur que pierre, puisqu’il devient incapable de s’ouvrir à la Parole de Dieu et de partager avec celui qui a faim. C’est dire qu’en nous fermant à Dieu, nous devenons imperméables à son amour ; nous renions notre identité de fils et de filles de Dieu.  Notre tentation à ce niveau, c’est de rompre notre relation à Dieu, d'aller chercher ailleurs nos satisfactions, de nous tourner vers de faux dieux séducteurs tels  l'argent, la puissance, le plaisir, etc. Vivre le carême comme un temps de conversion, c'est faire ou refaire une place dans nos vies à la confiance en Dieu.

 

L'Évangile est donc un appel et un engagement au service des autres et principalement des plus démunis, des plus souffrants. Durant ce carême, nous sommes invités à nous laisser conduire par l’Esprit, comme Jésus au désert. Comme lui, nous serons confrontés à des épreuves et à la tentation dans notre vie. Mais la Parole de Dieu sera notre force. Les 3 lectures d’aujourd’hui ont en commun la liberté donnée à l’être humain et sa capacité de choisir. Donc de dire oui au bien, et non au mal.

 

Nous devons profiter de ce Carême pour nous poser des questions de fond. Quelle sorte de chrétienne ou de chrétien suis-je devenu ou suis-je en train de devenir? Est-ce que je me laisse vraiment guider par l'Évangile ? Dans la 2e lecture, saint Paul nous rappelle que le premier Adam par qui est entré le mal, l’injustice et la mort dans le monde est maintenant remplacé par le second Adam, Jésus ressuscité qui rétablit la justice et qui donne la vie. Croyons-nous cela? Que faisons-nous pour en témoigner? Voici le moment favorable pour remettre les pendules à l’heure. Passons la porte de la miséricorde pour découvrir le visage plein d’amour de Dieu.

 

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Abbé René FROMONT Vers la maison du Père

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

L'abbé René Fromont aux côtés de l'abbé Daleb

Chers frères prêtres, Chers frères diacres, Chers frères et soeurs,

Je viens confier à votre prière notre frère Abbé René FROMONT, qui a rejoint la maison du Père cette nuit. La date des obsèques est fixée au vendredi 28 Février 2020. La messe de sépulture a lieu à la cathédrale d'Amiens.

Que l'âme du fidèle défunt repose en paix.

 

Monsieur l’Abbé René FROMONT
né le 4 décembre1924 à Marchiennes (59)
ordonné prêtre le 29 juin 1949 à Amiens

Il est décédé le 25 février 2020 à Amiens

Il fut successivement :

– Vicaire à Roye  en 1949
– Curé à Monchy-Lagache en 1955
– Curé à Friville-Escarbotin en 1965
– Vicaire à Renancourt en 1970
– Vivaire à Ham en 1978
– Curé in solidum à Ham en 1997
– Prêtre auxiliaire en 2000
– En retraite en 2018

Bonjour,
La tempête frappe de nouveau, c’est l’époque ! Mais il y en a beaucoup d’autres qui jaillissent du coeur des hommes, hélas, trop répandues par les médias !

Scandales pour les petits, les enfants et les jeunes !

Fruits des ancêtres qui, lors des années 1888 - 1910 ont voulu chasser Dieu et la transmission de sa Révélation, de l’enseignement public et de la vie collective ! A tel point que nos contemporains sont ignorants de toute foi et morale ! et surtout, sans avoir été éduqués à une manière de vivre en personnes humaines ! Méconnaissant le sens de l’existence, l’homme doué d’intelligence pour y réfléchir et se conduire en humain, incapable de vivre en simple animal automatisé par ses instincts, ne peut que se conduire que comme un monstre !

écrit par René Fromont

 

 

 

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Homélie pour le 7ème dimanche du temps ordinaire A (23 Fév 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Prêtres venus d'ailleurs en mission dans le diocèce d'Amien

Frères et Soeurs,

 

Le livre des Lévites était adressé d’abord aux prêtres du temple qui étaient de la tribu de Lévi.  Il contient un code législatif et il fait un lien entre la sainteté de Dieu et la sainteté du peuple de Dieu. La sainteté humaine découle donc de la sainteté de Dieu : «Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint». La sainteté n'est donc pas un attribut humain à obtenir par notre propre justice ; c'est plutôt un don de Dieu, un don par lequel nous participons à la sainteté de Dieu. 

 

Ce livre des Lévites nous rappelle que c’est le Seigneur lui-même qui parla à Moïse pour lui dicter la Loi. Mais au vu du comportement de la société, Moïse est arrivé à autoriser la Loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent ». Cette vieille loi du talion avait fait ses preuves, elle apparaissait comme une mesure destinée à faire réfléchir les criminels avant de passer à l’acte. Elle protégeait aussi les délinquants contre des vengeances aveugles et exagérées.

 

Et voici que pour Jésus, tout cela est radicalement dépassé par la loi nouvelle de non-violence : « Aimez vos ennemis ». Pour un bon juif pratiquant, l’ennemi, c’était l’étranger, le païen, l’autre qui était différent.  Le prochain c’était celui qui partageait la même foi et la même culture. Jésus vient donc bouleverser les relations humaines. Si nous regardons ce qui se passe dans notre cœur, nous découvrons combien l'agressivité nous habite et nous travaille. Nous en voulons parfois à beaucoup de gens, lointains ou proches.  Nous leur en voulons de ne pas nous reconnaître tels que nous nous voyons, de ne pas deviner ce que nous désirons, de ne pas nous accepter tels que nous sommes. Nous leur en voulons d'être eux-mêmes et de le rester. Nous aimons ceux qui nous aiment, nous nous attachons à ceux qui nous valorisent,  nous ne saluons parfois que ceux qui les premiers ont fait le geste de nous saluer. Notre moi reste au centre de tout.

 

C’est pourquoi le message du Christ nous concerne tous. Aimer ceux qui nous aiment, tout le monde fait ça. Comme chrétiens, il faut faire plus, autrement, qu’est-ce qui nous distingue ? Qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire depuis que nous sommes devenus chrétiens ? Ce que Jésus nous propose, c’est un amour dans toute sa gratuité, sans discrimination, sans domination, un amour qui nous fait ressembler à Dieu.

 

Jésus nous demande d'être parfaits dans nos relations d'amour avec les autres. Comment est-ce que nous aimons ? Est-ce que nous sommes de ceux qui disent œil pour œil et dent pour dent ? Tendre l’autre joue, c’est donner un peu de soi-même et ne pas  en vouloir à celui qui vous a fait mal. Faire deux mille pas, c’est donner un peu de  son temps et accompagner avec bienveillance celui qui vous a déjà fait perdre votre temps. Laisser son manteau, c’est donner un peu de son bien à celui qui en est complétement dépourvu et qui réclame une meilleure répartition des biens de ce monde. Ne pas riposter au méchant, c’est agir dans la ‘non-violence’ avec  un peu et même beaucoup de patience.

 

Être parfait ne veut pas dire être ‘impeccable’ et sans défauts mais reconnaître que nous sommes indéfiniment perfectibles, appelés à une plus grande sainteté.

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Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle
Bénédiction de la toiture renovée et pose d’un nouveau coq à Frettemolle

La messe célébrée par l’évêque d’Amiens, puis l’élévation et la pose d’un nouveau coq ont permis de faire de l’issue des travaux extérieurs à l’église un événement pour la commune, ce samedi 8 février.

 

Les vents forts étaient plutôt annoncés pour ce dimanche après-midi, et même si le temps était moins favorable qu’en milieu de semaine, une nombreuse assemblée a assisté ce samedi 8 février dans la matinée à la messe dans l’église rénovée Saint-Martin de Frettemolle rénovée. Et, surprise, Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d’Amiens, a pris place dans la nacelle pour accompagner vers les cieux un nouveau coq flambant neuf qu’il venait de bénir pendant l’office. La limite des cieux étant néanmoins à 25 mètres de hauteur, point de fixation du gallinacé doré.

Auparavant, accompagné du Père Daleb Mpassy, curé la paroisse Notre-Dame de Poix, du Père Albert Saelens et de deux diacres, l’évêque d’Amiens avait célébré la messe à laquelle avaient pris part des habitants de la commune d’Hescamps et de communes proches, ainsi que de nombreux maires du secteur, la fondation du Patrimoine et de la sauvegarde l’Art français représentée par Jean-Piere Duthoit, et le sénateur Christian Manable. Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, était excusé. Cette cérémonie marquait la fin d’une partie - la plus importante - des travaux de l’église.

Dans les discours qui ont suivi, Etienne Boderau, maire de la commune, a rappelé quelques chiffres concernant ce chantier dont les premières études avaient débuté en 2015 « Au final, 270 000 € ont été nécessaires pour refaire charpente et toiture avec des subventions, en premier lieu, de la région Hauts-de-France pour 125 000 €, mais aussi du Département, de la Fondation de l’Art français et de la Fondation du patrimoine, soit des subventions à hauteur de 65 %. La charge pour la commune représente, elle, 98 000 €. Pour mémoire, la commune regroupée d’Hescamps doit pourvoir à l’entretien de quatre églises et deux chapelles. Des demandes de subventions ont déjà été effectuées pour la voûte du chœur de cette église, qui nécessite également une restauration sérieuse, la charpente délabrée ayant laissé passer l’eau ».

Le délégué à la Fondation du Patrimoine, Régis de Lauzanne, a précisé de son côté que « les entreprises ou les particuliers peuvent encore faire un geste en faveur des travaux permettant d’obtenir une défiscalisation de 60 %. Le programme étant de 2018, il s’achèvera en 2023. Actuellement, 4 670 € ont été collectés, et par rapport à d’autres projets, c’est une participation basse... »

 

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Le cardinal Giovanni Battista Re devient le Doyen du Sacré-Collège

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le 18 janvier 2020, le Pape François a approuvé l’élection du nouveau Doyen et du nouveau Vice-Doyen du Sacré-Collège. À l’occasion des vœux à la Curie romaine le 21 décembre dernier, une nouvelle procédure avait été annoncée pour le mandat de Doyen du Sacré-Collège, après le retrait du cardinal Sodano. Alors que cette charge était théoriquement à vie, elle sera désormais limitée à un quinquennat, éventuellement renouvelable une fois.

 

Conformément à cette nouvelle procédure, le 18 janvier, le Pape a approuvé l’élection, faite par les cardinaux de l’ordre des évêques du Doyen du Sacré-Collège pour la période 2020-2025 donc, en la personne du cardinal italien Giovanni Battista Re, qui était Vice-Doyen depuis le retrait du cardinal Etchegaray en juin 2017.

 

Le cardinal Re, qui a eu 86 ans le 30 janvier dernier, fut notamment préfet de la Congrégation pour les Évêques de 2000 à 2009. Il cumulera désormais le titre suburbicaire de Sabina-Poggio Mirteto avec celui d’Ostie, qui est traditionnellement affecté au Doyen. Et le 24 janvier, le Pape a approuvé l’élection du nouveau Vice-Doyen en la personne du cardinal argentin Leonardo Sandri, actuel préfet de la Congrégation pour les Églises orientales. Âgé de 76 ans, il garde le titre des saints Biagio et Carlo ai Catinari.

 

Le rôle du Doyen : Le Doyen n’est pas nécessairement le plus âgé des cardinaux, mais ce mandat est toujours confié à un cardinal doté d’une longue expérience au sein de la Curie romaine. Depuis 1965, il n’est pas directement nommé par le Pape, mais il est élu par le collège des cardinaux-évêques, et le Pape confirme ensuite cette élection. Il n’a pas d’autorité hiérarchique directe sur les autres cardinaux, mais il préside généralement les obsèques des cardinaux qui résident à Rome et, le cas échéant, celles du Pape. Son rôle est important notamment en cas de décès du Pape régnant, puisque c’est lui qui fait part à l’Église universelle, au corps diplomatique et aux gouvernements de la mort du Pape. Il préside les congrégations générales préparatoires à l’élection du nouveau Pape et il est chargé de convoquer le conclave, qu’il préside s’il a moins de 80 ans. Au terme de l’élection, le Doyen sollicite le consentement de l’élu à la charge pontificale et s’informe du nom qu’il souhaite porter.

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Homélie pour le 6e dimanche du temps ordinaire A (16 Fév 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Un dimanche à LOULOMBO

Frères et Soeurs,

 

Au temps de Jésus, la religion juive comptait plus de 600 lois qui réglaient la vie quotidienne. Si bien qu’il difficile de les retenir par coeur, et même quasi-impossible de les pratiquer convenablement. Et dans les premières communautés chrétiennes, des conservateurs voulaient garder intactes ces traditions juives, mais heureusement que des gens comme Saint-Paul soutenaient qu’on ne devait pas les imposer à des chrétiens d’origine non juive.

 

Et à ce sujet, les propos de Jésus semblent contradictoires. D’abord Jésus dit que rien ne disparaîtra de la loi, puis il ajoute qu’il est venu parfaire la loi. Mais dans le vécu, Jésus lui-même a pris ses distances par rapport à plusieurs lois juives, par exemple celle relative au sabbat ; il reproche même à ses compatriotes de se servir de cette loi pour ne pas aider leur prochain. La question qui se pose aux Juifs, aux premiers chrétiens, et à nous-mêmes aujourd’hui, c’est de savoir comment interpréter la loi. Comment vivre la loi dans son esprit, sans en rester à une interprétation réductrice ou légaliste ? Notons que chaque société est régie par des Lois et que nul n’est censé ignoré la Loi. Aujourd’hui, nous distinguons dans l’Eglise Catholique  dix (10) commandements de Dieu, et cinq (5) commandements de l’Eglise. Le savons-nous ? Avons-nous conscience de cela ? Et comment les vivons-nous ? Heureusement pour nous que tous ces commandements se résument en un seul : le commandement de l’Amour « Aimez-vous les uns les autres »

 

Oui, Jésus est venu proposer une manière de vivre que toutes les lois de Moïse ont exprimée maladroitement mais qui étaient pourtant libération pour l’humanité.

  • La loi sur le meurtre vise à maintenir des relations fraternelles avec les autres au point que la qualité de ces relations a préséance sur toutes les exigences religieuses et liturgiques. Jésus demande de remplacer la colère par le pardon et la réconciliation avec le prochain.
  • La loi sur l’adultère vise à maintenir un amour de son conjoint qui soit vrai et sincère, un amour de tout son cœur et de tout son corps. Il vise  à maintenir un amour éternel où deux êtres ne deviennent qu’une seule chair.
  • La loi sur les serments vise à maintenir la valeur d’une parole qui est toujours vraie.

Pour Jésus, ce ne sont pas seulement les actes qui comptent, mais aussi les mots et les intentions. Tuer quelqu'un, cela ne nous arrive pas, sinon dans des cauchemars. Mais, il y a bien des manières d'empêcher l'autre de vivre, de se mettre en travers de son bonheur ou de sa liberté, bien des manières de l'ignorer ou de le rayer des vivants qui nous concernent. Notre désir de nous approcher de Dieu implique la volonté de nous rendre proches des autres. Il ne suffit plus seulement de connaître la loi, il faut la mettre en pratique. Dieu ne veut pas nous enfermer dans un carcan ; il veut par sa loi nous conduire à la vraie liberté : celle des enfants de Dieu. La loi de Dieu voudrait faire tourner notre regard vers ce qui construit la relation avec l’autre. Et à ce propos, L'Évangile nous rapporte deux paroles extrêmement vigoureuses sur les occasions de chute.

  • "Si c'est ton œil qui te fait tomber, arrache-le, et jette-le loin de toi".
  • "Si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi!"

Ce que Jésus affirme là, c'est que, par fidélité à son message, il faut renoncer à une part de nos désirs, et parfois renoncer à certains de nos désirs et activités qui sont porteurs de morts spirituelles pour nous-mêmes et pour les autres.

 

 

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Homélie pour le 5e dimanche du temps ordinaire A (09 Fév 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Dans l’évangile que venons d’entendre, Jésus dit à ses disciples que vous êtes le sel et la lumière du monde. Ces disciples, c’est nous les chrétiens d’aujourd’hui. Nous sommes donc sel et lumière pour le monde entier. C'est dire que sans chacun de nous, le monde serait dans le noir, la vie humaine n'aurait pas de goût.

 

Notons que le sel et la lumière sont des symboles très forts. Et voici quelques exemples pour nous en convaincre :

  • Depuis quelques années plus de 170 pays participent à l'événement Une heure pour la terre, visant à sensibiliser la population aux changements climatiques. Pendant une heure les gens peuvent éteindre les lumières pour se plonger dans le noir et réfléchir à des solutions permettant de sauver la planète des changements climatiques.
  • Les peintres sont en quelque sorte des artistes de la lumière. En effet, seule la lumière peut révéler les formes. D'ailleurs, cette lumière des peintres possède également une dimension spirituelle. (Je ne sais pas s’il y a ici des amoureux de la peinture) Par exemple, la lumière qui surplombe le Guernica de Picasso a pour fonction symbolique de révéler l'horreur du massacre.
  • Le voyageur égaré en pleine nature, dans la nuit, comprend ce que peut représenter la lumière des lampes allumées dans une ville qu’il aperçoit.
  • Et le sel fut longtemps le seul moyen de conserver les aliments et était donc un élément stratégique. Sans sel, les aliments se décomposent rapidement. Sans sel, les aliments sont fades.

Être sel de la terre et lumière du monde, c'est recevoir de Jésus une mission qui apporte un surcroît de sens au monde. La mission qui nous est confiée est exigeante. Comment, dans nos relations quotidiennes, pourrions-nous être sel de la terre ? Comment oser croire que nous pourrions être lumière du monde ? Notre foi donne-t-elle de la saveur à la vie de ceux qui nous entourent ? 

 

Pour illuminer le monde, il sied de lui annoncer la Bonne Nouvelle en la mettant simplement en pratique. Car la lumière de Dieu jaillit non seulement des paroles, mais aussi des actes. C’est ce à quoi le prophète Isaïe exhortait son peuple, 8 siècles avant Jésus (Cf. 1ère lecture). Nous sommes donc appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde en traduisant dans notre vie de tous les jours avec les personnes qui nous entourent le message d’amour de Jésus. Or, tous nous avons cette faiblesse de placer nos espérances en nous-mêmes ou dans les seules possibilités humaines et nous oublions souvent Dieu. Demandons la grâce de découvrir que notre mission est d’empêcher le monde de se banaliser. Nous devons lui donner le vrai goût de vivre, en lui donnant le goût de Dieu.

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Homélie Dimanche de la présentation au Temple A (02 Fév 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Conférence auprès des Jeunes à Madrid

Frères et Soeurs,

 

Le prophète Malachie soulève une question inquiétante pour tous ceux et celles qui attendent l'arrivée de Dieu avec espérance joyeuse.  Dans la tradition prophétique, ce jour signifie une période de jugement. Par conséquent, les prophètes le décrivent avec un langage dramatique. Selon le contexte, c'est une promesse de délivrance ou une menace de jugement qui est évoquée, ou les deux éléments à la fois. Dans ce contexte, le but du jugement divin n'est pas de punir, mais c'est apporter restauration et vie renouvelée.

 

Cependant, il est extrêmement difficile d'imaginer que le Dieu prêché par Jésus est le même Dieu que Malachie décrit comme juge.  Nous nous sommes tellement habitués à l'idée de l'amour de Dieu et de sa venue, que nous ne sentons plus le frisson de la peur que cette venue invoque chez Malachie.  La 1ere lecture peut donc donner un ton discordant à nos attentes. Si Dieu est bonté et lumière, le jugement et les drames semblent contraires au Dieu que Jésus a proclamé.

 

Quel intérêt trouver alors, aujourd'hui, à ce récit de la présentation de Jésus au temple ? L'expérience de Marie et de Joseph a sans doute été unique. Comme nous, ils ne comprenaient pas tout. L'Évangile le répète à plusieurs reprises.  Ils ont traversé des événements imprévisibles comme la naissance de leur enfant dans la pauvreté, la fuite en Égypte, le séjour en exil. Marie et Joseph nous ressemblent, car la vie ne nous ménage pas toujours.

 

Nous n'avons pas tous à fuir en Égypte, mais le manque de santé, d'appui, de force, de moyens nous fait souvent traverser des moments difficiles. Notre cœur est parfois transpercé lorsque par exemple, un enfant prend des chemins que nous n’imaginions pas ou que nous redoutions. Lorsqu’il fréquente des copains et des lieux qui sont à craindre. Chacun d’entre nous pourrait évoquer de multiples difficultés familiales : les histoires d’héritage, les brouilles entre les frères et les sœurs, les problèmes d’alcool, les maladies, la mort d’un enfant à sa naissance, l’accident qui blesse ou porte la mort, les difficultés pour joindre les deux bouts et les fins de mois difficiles. Tout ce qui ne tourne pas rond comme nous avions rêvé.

 

Oui, nous sommes parfois  secoués par les événements. Et souvent s'effondrent plusieurs de nos plus beaux projets, comme pour Marie et Joseph. Leur seule force était la confiance en la bonté et en la fidélité de Dieu. En effet, les difficultés de la vie ne vont pas disparaître sous prétexte que nous sommes chrétiens ou que nous prions pour que tout s’arrange. Rien n’est changé par la foi. Et pourtant tout est changé, lorsqu’on est chrétien car notre vie a du sens, même au cœur de son apparente stérilité, même au moment où, comme pour Marie, une épée nous transperce le cœur. 

 

La tradition orientale appelle la fête d'aujourd'hui la « fête de la rencontre », car, dans le temple de Jérusalem, a lieu la rencontre entre la bienveillance de Dieu et l'attente du peuple élu. Syméon et Anne apparaissent comme des Juifs pieux qui attendent l'accomplissement des promesses de Dieu pour Israël. Syméon entrevoit le salut qu’un jour le monde entier verra le pardon des péchés et la délivrance de la mort éternelle. Il attendait depuis longtemps l'accomplissement de la prophétie de Malachie. Demandons cette grâce.

 

 

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Homélie du 3ème Dimanche du T.O A (26 Janv 2020

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Un dimanche à Kinkala

Frères et Soeurs,

 

Au temps d’Isaïe, à un peuple démuni, le prophète annonce un âge prochain où la nuit se transformera en jour. Pour lui, Israël ne doit pas désespérer parce que les mêmes personnes qui ont marché dans les ténèbres, connaîtront bientôt une grande lumière. En effet, la lumière renversera la faim, le dépeuplement et la défaite militaire, subis dans l'obscurité. Mais le seul problème, c’est qu’il faut être patient, car le temps de Dieu n’est pas le temps de l’Homme.

 

Dans cette attente, des problèmes continuent à se poser et les difficultés foisonnent. La communauté de Corinthe va d’ailleurs en payer les frais. Cependant, jusqu’aujourd’hui nous constatons que nos Églises modernes ressemblent à cette ancienne Église de Corinthe, confronté à de nombreux défis. C’est pourquoi, dans la seconde lecture, Paul plonge au cœur des problèmes pratiques qui affectaient cette Église. Ces problèmes s’articulent autour des divisions, et de la relation avec Jésus ressuscité. Et St Paul rappelle qu’il n'y a pas d'autre nom assez grand, assez glorieux que celui de Jésus pour rassembler tout le monde malgré la diversité de points de vue et les différences de contexte ou de statut de vie.

  • Il y avait, tout d'abord, les loyalistes qui disaient : «Nous sommes de Paul. Car c’est lui qui a commencé cette église. Nous sommes venus à la vie en Dieu par Paul, et Paul est celui que nous allons écouter par-dessus tous les autres.»
  • Ensuite, il y avait ceux qui étaient attirés par la prédication d’Apollos. Celui-ci était un orateur exceptionnel selon le livre des Actes des Apôtres.
  • Puis il y avait les traditionalistes (il y en a toujours, même de nos jours), ceux qui disaient : «Je ne sais pas pour Paul ou Apollos. Revenons aux débuts. Revenons à Jérusalem. Nous sommes de Pierre. Quand Pierre est venu, nous avons vraiment senti que nous étions sur une base solide. Après tout, il a été l'un des premiers apôtres que Jésus lui-même a appelés.»
  • Enfin, il y avait un quatrième groupe. Ils disaient : «Vous pouvez être de Paul ou de Pierre ou d'Apollos, mais nous, nous sommes du Christ ! Nous retournons au Seigneur seul. Ce qu'il dit, nous l'écouterons, même par Paul ou Pierre ou n'importe qui d'autre - cela ne fait aucune différence pour nous.»

Notons que c'est une menace sérieuse pour la vie d'une Église de trouver des gens qui choisissent des prédicateurs préférés au point de ne vouloir écouter personne d'autre. 

 

Dans le contexte narratif de l’Évangile, quand la nouvelle de l'arrestation de Jean-Baptiste, vient à Jésus, il fait le choix de se retirer en Galilée, où il appelle ses premiers disciples, où il prêche le sermon sur la Montagne, où il commence son ministère de guérison et enseigne ce que signifie être un Messie, c’est-à-dire Dieu avec nous. Le Jésus de Matthieu agit comme un prédicateur itinérant sans repos. Oui, Jésus n'opte pas pour le confort du familier, au contraire il embrasse l'appel de Dieu pour trouver ceux et celles qui ont besoin d'une parole de Dieu.

 

La puissance de l'appel de Jésus peut nous surprendre et nous faire prendre conscience qu’il est la lumière du monde. Jésus n'a pas à persuader ceux qu’il appelle.  Chacun des appelés semble avoir un emploi stable et, plus important encore, des liens familiaux. Et pourtant, ils vont se laisser séduire par le Christ. Ils acceptent de porter cette lumière au monde. De fait, le royaume de Dieu a commencé non seulement parce que Jésus l'a annoncé, mais aussi parce que des témoins comme vous et moi ont accepté de porter cette lumière. Dieu n’aime pas agir en solo, il veut faire participer l’humanité à sa mission.

 

 

 

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