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Homélie 6ème dimanche du temps ordinaire

par Abbé Venceslas dia kazé

En ce dimanche de la santé, nous fêtons également Notre Dame de Lourdes (Date anniversaire de la 1ère apparition). Et la 1ère lecture en lien avec l’Évangile nous parlent de ces gens qui sont atteints par la lèpre. Cette maladie contagieuse était jadis considérée comme la conséquence du péché. C’était une raison de plus pour s’en éloigner. Pour éviter toute contamination, les lépreux devaient être tenus à l’écart. Ils vivaient entre eux dans la souffrance de l’exclusion.

En lisant ces textes bibliques, nous pensons à toutes les personnes malades et handicapées qui vivent en marge de la société et qui souffrent de la solitude. Mais ce dimanche de la santé est aussi destiné à rendre visible l’ensemble des soignants, les chercheurs, les aidants, les visiteurs des malades, les aumôneries et toutes les associations qui prennent en charge les personnes malades, âgées ou handicapées, les hospitaliers (ières) à Lourdes.

Ce service auprès des plus fragiles n’est pas que l’affaire de quelques-uns. Il nous concerne tous. Et pour remplir cette mission c’est vers le Christ que nous nous tournons. L’Évangile de ce jour nous montre bel et bien qu’il se préoccupait de tous les exclus. C’était même sa priorité. Il ne craint pas de braver les interdits en touchant le lépreux. Cette liberté qu’il prend trouve sa source dans son amour pour Dieu et pour le prochain. C’est un amour sans frontière qui ne craint pas de bousculer les règlements. C’est ainsi qu’un jour, il guérit un infirme le jour du Sabbat, et explique à tous que le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat.

Non seulement Jésus n’est pas contaminé par la lèpre mais c’est lui qui contamine le lépreux de son amour. En touchant le lépreux, il met sa chair saine en contact avec la chair malade de l’excommunié. Du coup, la contagion est inversée. L’amour l’emporte sur la haine. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner en allant vers les plus fragiles.

Le message de cet Évangile c’est un appel à nous laisser toucher par cet amour infini du Christ. Devant lui, nous nous reconnaissons défigurés par le péché. Mais il ne se lasse jamais de nous accueillir et de nous pardonner. Son amour pour nous dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer.

Comme Paul et bien d’autres après lui, nous avons à réorienter notre vie vers le Christ. Le Carême qui s’annonce pour mercredi prochain nous donnera l’occasion de nous mettre en chemin. Que cette prière devienne nôtre : “Si tu le veux, tu peux me purifier”.

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PUBLICATION DE L’ABBE SERGE BABINGUI : «Les Jésuites Henri de Lubac et Gaston Fessard: approches comparées pour une théologie politique renouvelée»

par Abbé Venceslas dia kazé

La salle de conférence du Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) située dans l’enceinte de La Semaine Africaine, a servi de cadre, vendredi 19 janvier 2024 à la présentation-dédicace du livre de l’abbé Serge Davy Gildas Babingui, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville: «Les Jésuites Henri de Lubac et Gaston Fessard: approches comparées pour une théologie politique renouvelée».

Cette cérémonie a connu la présence de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, accompagné de l’abbé Vincent Massengo, vicaire général. Il y avait aussi, de nombreux prêtres, ainsi que des religieuses et des individualités.

Dans la préface du livre, on peut percevoir les figures emblématiques des deux jésuites, dont l’architectonique ne fait l’ombre d’aucun doute que l’auteur a eu le mérite de produire. Les abbés Jonas Koudissa et Christophe Maboungou, respectivement directeur de l’Académie catholique de Brazzaville pour l’éthique (ACCABE) et recteur du grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, ont à tour de rôle évoqué la grandeur du chercheur qui s’est l’abbé Serge Babingui.

Dans sa présentation, l’abbé Christophe Maboungou, philosophe, a fait le décryptage de ce livre de 566 pages, réparti en trois grandes parties et s’étendant sur dix chapitres. En écrivant cet ouvrage, l’auteur s’est inspiré de deux Jésuites: Henri de Lubac et Gaston Fessard qui, chacun dans sa discipline de prédilection, ont apporté leur pierre à l’édifice, surtout dans des moments les plus sombres de l’histoire du monde, au 20e siècle pendant les deux guerres mondiales (1914-1918; 1939-1945) à la montée des régimes et idéologies dictatoriaux et libéraux en Europe (Nazisme, communisme, nationalisme), ainsi que la crise économique de 1929. A travers cet ouvrage, l’auteur passe au crible de la critique historique les événements qui ont cristallisé la donne mondiale de ce début du 20e siècle et qui ont eu un impact certain sur l’analyse théologique élaborée par les deux Jésuites. Ces nombreuses crises politiques ont perturbé l’organisation générale mondiale.

Devant cette nouvelle donne, la voix de l’Eglise toujours prépondérante, était attendue. Les pères Henri de Lubac et Gaston Fessard vont engager, initier une résistance qualifiée de résistance spirituelle et leur théologie sera baptisée, de facto, théologie sans mandat, dont les traces sont quasi présentes dans la correspondance et les écrits. Déclinant les objectifs poursuivis par l’auteur, il s’est tout de même interrogé sur la pertinence de ses écrits: «vivant, en effet, dans un siècle qui a connu les événements et les conflits les plus sanglants de l’histoire humaine, la montée de régimes totalitaires, des questions philosophiques, théologiques, historiques, morales et éthiques, Henri de Lubac et Gaston Fessard ont essayé de réagir avec les armes de l’esprit. Ils ont réagi et lutté avec les moyens qui étaient les leurs à cette époque-là. Comment les deux Jésuites appréhendent-ils le politique dans la perspective du salut en Jésus-Christ? En conséquence, cet ouvrage est intéressant en ce sens qu’il invite à une prise de conscience de la responsabilité de l’Eglise pour le bien commun intégral de l’homme et de la société».

A signaler que l’idée d’écrire cet ouvrage lui est venue de sa thèse soutenue à l’Université catholique d’Angers, en France le 2 mars 2023, en vue du grade de docteur en théologie. Le thème portait sur: «Les Jésuites Henri de Lubac et Gaston Fessard: approches comparées pour une théologie politique renouvelée». Cette thèse lui a valu l’obtention de deux Masters, l’un en théologie fondamentale et dogmatique obtenu à l’Institut catholique de Paris, l’autre en théologie catéchétique catholique et pratique avec pour problématique le bien-être de l’homme et la société obtenu à l’Institut supérieur de pastorale catéchétique. C’est un travail de comparaison entre deux prêtres jésuites du XXe siècle, en puisant principalement dans leur correspondance archivée de près de 960 ans.
Ce livre est vendu à 30.000 F.cfa.
Pascal

BIOZI KIMINOU

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Homélie pour le 3ème Dimanche de l'Avent (17/12/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Sœurs,

En ce 3ème dimanche de l’Avent, nous entendons des appels à la joie. Alors beaucoup se poseront la question : comment être dans la joie avec toute ces mauvaises nouvelles autour de nous? La maladie, la solitude, la précarité, les violences, les guerres, les persécutions ? En effet, ils sont nombreux ceux et celles qui vivent dans le désespoir aujourd’hui. Et pourtant, c’est là au cœur de nos épreuves et de nos inquiétudes que la voix des prophètes vient nous rejoindre et nous invite à la Joie.

C’est ce que nous révèle la première lecture : bien avant la venue de Jésus, le prophète s’adresse à un peuple qui vient de vivre une situation dramatique. Déporté en terre étrangère, pendant cinquante ans, ce peuple a souffert l’injustice, l’oppression et la pauvreté. D’où l’intervention du prophète Isaïe : il annonce la bonne nouvelle aux pauvres, réconforte les cœurs brisés, libère les captifs et annonce un temps de grâce pour ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur.

Cela reste d’actualité dans le monde tourmenté qui est le nôtre : le Seigneur est là, au cœur de nos vies. Il est venu rendre à tous les hommes leur liberté et leur dignité d’enfants de Dieu. Voilà une bonne nouvelle qu’il faut faire circuler de toute urgence : “le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations”. Cette justice, cette paix et cette fraternité, c’est comme des graines qu’il nous faut cultiver avec beaucoup de soin. Cela se traduit par des gestes d’accueil et de partage envers les autres.

L’Évangile de ce dimanche est une annonce de Celui qui apporte la vraie joie au monde. Non, il ne s’agit pas de Jean Baptiste ; ce dernier n’est que le témoin de la Lumière. Sa mission, c’est de la montrer et de lui rendre témoignage. D’ailleurs il le dit si bien lui-même : “Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas”. De même que l’arbre de vie était au milieu du jardin d’Éden, de même Jésus est au milieu de nous. Il se propose à tous. Tous peuvent avoir accès à lui. C’est l’abaissement d’un Dieu qui s’est fait homme et qui a vécu trente ans comme un homme.

Jean Baptiste est donc venu annoncer la Lumière dans un monde de ténèbres. Il est venu annoncer la Parole dans un monde de silence. Il faut savoir que, depuis longtemps, il n’y avait plus de prophète pour parler de la part de Dieu. En Jésus, c’est Dieu qui vient à nous, afin que la bonne nouvelle soit annoncée à tous. Ce message de joie nous rejoint dans notre monde qui souffre de la violence, de l’injustice et de l’égoïsme. Ainsi, comme Jean Baptiste, nous sommes appelés à rendre témoignage de celui qui est la source de toute joie.

Dans quelques jours, nous allons fêter Noël. L’occasion d’accueillir Celui qui vient chercher et sauver ceux qui étaient perdus. “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas”. Notre mission, c’est de révéler cette présence du Christ dans notre monde. Les plus beaux cadeaux, les plus fastueux réveillons n’auront de sens que si nous évangélisons vraiment Noël à retrouver son vrai sens dans nos vies, car c’est Jésus qui en est le principal acteur. Nous sommes donc tous invités et attendus à la crèche. Que le Seigneur nous donne de répondre généreusement à son appel.

 

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Homélie pour le 2ème Dim Avent (10/12/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Sœurs,

La liturgie nous fait entendre l’Évangile selon saint Marc. Nous lisons le “Commencement”, c’est d’ailleurs le premier mot de cet Évangile. Cela nous renvoie au premier récit de la Création dans le livre de la Genèse : “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre (Gn 1, 1). C’est une manière de dire que Dieu est le commencement de toutes choses. L’Évangile de Marc nous invite à accueillir Jésus qui fait toutes choses nouvelles.

Cet Évangile s’ouvre par la prédication de Jean Baptiste : “À travers le désert, une voix crie… et Jean Baptiste parut dans le désert”. Alors, on peut se poser la question : pourquoi avoir choisi le désert pour annoncer cette bonne nouvelle ? Pourquoi n’avoir pas choisi un lieu de passage des foules ?

En fait, il y a plusieurs raisons : car dans le monde de la Bible, le désert, c’est un lieu symbolique très fort. C’est le lieu de la rencontre avec Dieu. C’est dans cet espace dépouillé qu’il parle au cœur de l’homme pour l’inviter à se convertir : “Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route…”. Il s’agit d’enlever tous les obstacles pour que mieux accueillir le Seigneur.

Mais le désert est aussi le symbole de l’aridité de nos cœurs. Nos cœurs ressemblent souvent à cette terre aride, altérée et sans eau. Pensons à tous ces déserts d’humanité où l’homme est devenu pire qu’un loup pour l’homme, déserts de dignité dans lesquels des hommes et des femmes sont traités comme du matériel qu’on utilise et qu’on jette. Et nous n’oublions pas les nombreux déserts de solitude, les déserts d’amour de ceux qui ne savent pas aimer et ne se sentent pas aimés. Dans tous ces déserts, nous voyons des hommes qui n’arrivent pas à se comprendre ni à se supporter. Or c’est là, dans ces déserts, que le Christ nous rejoint. L’Évangile commence dans les déserts de nos vies.

Dans la première lecture, il s’agit de collaborer ensemble au projet de Dieu qui veut sauver son peuple et lui manifester sa gloire. L’Église d’aujourd’hui reprend le cri des prophètes : “Voici votre Dieu qui ne cesse de vous aimer.”

C’est de cette espérance que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Il n’est pas possible de l’annoncer aux autres si nous ne l’accueillons pas en nous. Vivre Noël, c’est d’abord accueillir cette venue du Sauveur dans notre vie. Il est la source qui vient irriguer nos déserts ; il fait revivre ce que l’on croyait mort. Aujourd’hui, nous te prions, Seigneur, toi qui es le Sauveur et l’Ami des hommes, donne-nous d’être les témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles que tu mets sur notre route. Amen

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Homélie pour le 1er Dim Avent (03/12/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Sœurs,

En ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique. Cette période nous rappelle que nous sommes en marche vers Noël. Oui, avec toute l’Église, nous nous réjouirons de la naissance du Christ Sauveur. Mais la liturgie d’aujourd’hui vient nous rappeler que Noël ce n’est pas seulement un événement du passé. Le Christ continue à venir dans notre vie. C’est pourquoi, nous recevons des appels à veiller et à préparer activement ce grand retour.

Notons que cette annonce du retour du Seigneur est une réponse à la prière du prophète Isaïe (1ère lecture) : « Reviens, Seigneur, pour l’amour de tes serviteurs ». Cette supplication est celle d’un peuple humilié, écrasé, dispersé. C’est très important pour nous qui vivons dans un monde où les nouvelles vont de mal en pire : Attentas, inondation, Guerre,…  C’est dans ce monde-là tel qu’il est, que nous sommes envoyés comme messagers de l’espérance.

Dans l’Évangile Jésus insiste très fortement sur cet appel à rester éveillés. La nuit dont parle Jésus, ce n’est pas celle des horloges. Cette nuit, c’est celle de la lassitude, du désespoir, du fatalisme, c’est quand l’indifférence, l’égoïsme et la violence l’emportent sur l’amour.

Il nous faut donc veiller pour préparer le retour du Messie. Ce retour, nous le préparons comme une grande fête, comme des serviteurs qui attendent leur maître en pleine nuit. Il nous faut absolument être prêt à l’accueillir. À l’approche de Noël, le risque est grand de nous laisser endormir par toutes les publicités mensongères, toutes les propagandes qui déferlent sur nous et sur notre monde. Il faut le dire et le redire : Noël c’est d’abord Jésus qui vient. Beaucoup l’ont oublié. Toutes les crèches, les sapins, les lumières, les cadeaux, ne sont là que pour nous parler de cette venue. Cela nous rappelle que Dieu nous rejoint dans notre nuit. Il se fait « Emmanuel », c’est-à-dire Dieu avec nous. Avec lui, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée à tous ceux et celles qui n’en peuvent plus de souffrir de la discrimination, de l’exclusion et de la solitude.

Avec Noël, il est urgent de remettre Jésus au centre de notre vie. La prière, l’accueil de la Parole de Dieu et l’Eucharistie sont là pour nous aider à rester en état de veille. En ce monde assoupi dans l’injustice et l’indifférence, Seigneur notre Dieu, ne laisse pas le sommeil nous gagner. Dirige nos regards vers Celui qui vient faire fleurir la paix et la vie. Aide-nous à devenir les veilleurs de notre humanité. C’est là, au cœur de notre vie de tous les jours, que nous voulons t’accueillir.

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17e SESSION DU CONSEIL NATIONAL DE L’ECOLE CATHOLIQUE

par Abbé Venceslas dia kazé

Les directeurs diocésains doivent mettre tout en œuvre pour une meilleure gestion des écoles.

Placée sous la coordination de Mgr Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo et président de la Commission épiscopale de l’éducation catholique, la 17e session du Conseil national de l’école catholique s’est tenue du 2 au 4 novembre 2023 au Centre interdiocésain des œuvres, à Brazzaville, sous le thème: «La synodalité comme mode de gouvernance de l’école catholique au Congo». Sœur Agnès Clarisse Nkourissa, religieuse de la Congrégation des sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé et secrétaire générale de la Commission épiscopale de l’éducation catholique (C.E.EDU.C.) et l’abbé Vivien Carol Etouolo, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (C.E.C) y étaient présents.

C’est après deux années de passage à vide (2020-2021; 2021-2022) à cause de la pandémie du Coronavirus, du manque de logistique à la C.E.EDU.C et la nomination des nouveaux directeurs diocésains dans la quasi-totalité des diocèses du Congo, que la C.E.EDU.C renoue avec les sessions. La 17e du genre a connu la participation de près d’une cinquantaine de délégués venus de tous les diocèses, hormis l’archidiocèse d’Owando (absent), les inspecteurs, les supérieurs majeurs et des partenaires des Eglises Evangélique et Kimbanguiste des écoles conventionnées.

S’exprimant à l’ouverture des travaux, sœur Agnès Clarisse Nkourissa a réaffirmé: «La synodalité nous amène à avoir une même vision, un même idéal et les mêmes objectifs. L’école catholique est un sujet ecclésial, un service qui doit avoir un projet éducatif qui a de l’éthique: enseigner, éduquer et évangéliser. La Commission épiscopale de l’éducation catholique se déploiera dans tous les diocèses pour rappeler toutes ces vertus cardinales de vivre ensemble pour une école de référence, de préférence et d’excellence», a-t-elle déclaré.

Mgr Daniel Franck Nzika a rappelé quant à lui, que la synodalité a pour définition de marcher ensemble. «Ce thème fédérateur peut être reformulé comme suit: marchons ensemble pour une meilleure gestion de l’école catholique comme il est écrit dans le texte de Luc 5, 4: Il a dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher et comme le rappelle aussi le Pape François».

La leçon inaugurale ou exposé de cadrage a été donnée par le frère père Armel Badi Bilombo, franciscain, sur la synodalité comme mode de gouvernance de l’école catholique. Droit canon à l’appui il a démontré combien ce thème était révélateur et important alors que l’école congolaise dans l’ensemble traverse des moments difficiles, surtout avec le phénomène de la délinquance juvénile en milieu scolaire. Il a rappelé la nomenclature de la communauté éducative qui est composée de l’évêque ordinaire du lieu, du vicaire épiscopal, des directeurs diocésains, des coordonnateurs, des commissions diocésaines, des directeurs chefs d’établissement scolaire, du personnel administratif, des enseignants, des élèves et des parents d’élèves. «La synodalité comme volonté qu’a l’Eglise de cheminer ensemble pour faire face aux défis de son époque. Les concepts de gouvernance et d’éducation sont des modalités qui accompagnent l’élaboration des politiques éducatives», a-t-il indiqué.

Pendant trois jours des travaux, les participants ont été édifiés et ont pris connaissance des réalités des diocèses, à travers l’état des lieux et la radiographie faits par les directeurs diocésains de l’école catholique (DDEC), suivis de quelques suggestions. Dans l’ensemble, ils ont déploré le manque d’infrastructures viables pour une éducation de qualité, notamment la précarité des bâtiments devenus vétustes et délabrés dont certains datent de l’époque coloniale; le manque de matériel logistique; l’épineux problème d’immatriculation du personnel à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS); l’épineux problème des bénévoles et vacataires dont le recrutement serait imminent à la Fonction publique selon le quota disponible, fixé par le ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation; la non application de l’accord-cadre signé en 2017 entre le Saint-Siège et l’Etat congolais; le licenciement abusif des enseignants sans tenir compte du cahier de charge; les salaires impayés en dessous de la grille fixée par l’Etat. A cela s’ajoute l’enclavement des diocèses ruraux par manque de voies d’accès. En tout cas, de nombreux problèmes freinent l’évolution de l’école catholique. Pourtant, au niveau des examens d’Etat, dans l’ensemble, les résultats sont satisfaisants. Aussi, pour un meilleur suivi de l’élève, chaque diocèse devra mettre en place un bureau diocésain des parents d’élèves.

Outre les communications faites par les directeurs diocésains, il y a eu d’autres intervenants. M. Bernard Kouba de la C.E.EDU.C a fait une mise au point sur les activités du projet «Ecole verte» lancée en 2017 lors du Conseil national de l’Enseignement catholique tenu à Djambala. Il a mis en relief les différents aspects qui caractérisent ce projet, notamment: l’hygiène, l’assainissement, la lutte contre les maladies des mains. Le directeur de l’Enseignement protestant a exposé sur le réseautage des écoles confessionnelles en s’appuyant sur la mise en place d’une structure d’ensemble afin de bien relever les défis qui s’imposent aux écoles. Les supérieurs majeurs du Congo ont axé leur communication sur la définition des concepts de synodalité, de gouvernance et d’éducation.
La communication de l’école technique des métiers et de la pharmacie était axée sur sa genèse, ainsi que sur les opportunités d’apprentissages. Le groupe NSIA, une société d’assurance, a présenté aux participants sa gamme de produits. Le représentant de l’université catholique d’Afrique centrale -l’institut catholique d’arts et de métiers (U-CAC-ICAM) a parlé des différents types de formations qui s’articulent autour de l’ingénieur en informatique et généraliste avec des volumes de formations respectives. Sœur Agnès Clarisse Nkourissa et M. Raoul Sika, tous de la C.E.EDU.C, ont fait le compte rendu de l’assemblée générale de l’organisation internationale de l’Enseignement catholique-Afrique centrale (OIEC-AC) tenue à Bata, en Guinée Equatoriale. L’institut supérieur catholique Mater Dei dont le siège est basé à la cathédrale Sacré-Cœur (Place mariale) a présenté les filières dans leurs spécificités. Enfin, sœur Rolande Solange Milandou, Franciscaine missionnaire de Marie, a parlé de la drogue et ses méfaits en milieu scolaire et familial.

Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et vice-président de la Conférence épiscopale du Congo, invité surprise, a exhorté les participants à travailler ensemble et en synergie pour être plus efficaces dans le combat spirituel et de l’éducation. Au terme de cette session, les participants recommandent: l’uniformisation du document sur l’enseignement de la culture religieuse; la mise en place d’une plateforme des écoles confessionnelles pour le suivi des prescriptions des conventions auprès du Gouvernement; la digitalisation de l’enseignement catholique; la prise en compte des personnels de l’école catholique dans la Fonction publique territoriale.

A la cérémonie de clôture, sœur Agnès Clarisse Nkourissa a souligné qu’au «sortir de ces assises, il nous faut entreprendre cette marche synodale que nous appelons de tous nos vœux, en mettant en place un espace de concertation pour affronter avec davantage de chance de succès les défis qui se signalent, mieux s’imposent à nous au quotidien», a dit la secrétaire générale de la C.E.EDU.C.

Mgr Daniel Franck Nzika a indiqué que l’heure est maintenant au travail et personne n’a le droit de dormir sur ses lauriers. «Les défis à relever sont énormes et cela ne peut se faire que si nous marchons ensemble». L’évêque président a rendu un hommage à M. Pierre Nzila, ancien ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et supérieur, décédé la semaine dernière, suite à un accident de circulation. A signaler que M. Pierre Nzila a rendu d’énormes service à l’Eglise catholique dans la retrocession des écoles.

Pascal BIOZI KIMINOU

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Homélie pour le 33ème Dim T.O (19/11/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Sœurs,

Les textes bibliques de ce dimanche nous disent que nous avons tous une mission, confiée par le Dieu, à remplir ici-bas. Et le jour, viendra où nous aurons à lui rendre des comptes. C’est donc chaque jour que nous avons à nous préparer à cette grande rencontre. Pour cela, nous ne sommes pas seuls, car le Christ lui-même est là au cœur de nos vies pour nous conduire sur le chemin de la bonne gestion des talents que Dieu nous a confié.

C’est dans ce sens que le livre des Proverbes (1ère lecture) nous parle de la femme vaillante, très appréciée pour ses qualités d’épouse et de mère ; elle fait le bonheur de son mari et de ses enfants. Elle montre également ses qualités de cœur devant Dieu et devant le pauvre. Cette femme nous rappelle que nous avons à répondre, chacun et tous, à notre vocation quelle qu’elle soit. Notons que c’est Dieu lui-même qui nous confie notre vocation comme époux, épouse, père et mère de famille, prêtre, religieux, religieuse.

Dans le même ordre, l’Evangile nous relate la parabole des talents qui nous montre le chemin à suivre. Elle nous raconte l’histoire d’un homme qui se prépare à partir en voyage. Il appelle ses serviteurs et leur confie tous ses biens. En son absence, ils doivent les faire fructifier. Les deux premiers serviteurs doublent le capital de départ. Tous deux reçoivent les louanges de leur maître. Quant au troisième, il se contente de restituer l’argent reçu ; il est réprimandé et puni. La signification de cette parabole est claire : l’homme qui part en voyage c’est Jésus ; les serviteurs c’est nous. Les talents c’est les dons que le Seigneur nous confie, c’est sa Parole, nos qualités, nos avoirs, c’est aussi des frères et des sœurs à aimer. Le Seigneur ne nous demande pas de les conserver précieusement dans un coffre-fort mais plutôt de les faire fructifier. Il veut que nous les utilisions pour notre bien et celui des autres. Chacun peut alors se poser ces questions : Combien de personnes avons-nous encouragées par notre espérance ? Combien d’amour avons-nous partagé avec notre prochain ? Combien de personnes avons-nous aidés avec le peu que nous avons.

La journée du Secours catholique nous donne l’occasion de répondre à cet appel du Seigneur. Depuis 1946, cette structure s’efforce de rayonner la charité. Dans cette organisation, des chrétiens se donnent corps et âme, pour faire reculer tout ce qui déshumanise. Malheureusement, les pauvres sont trop souvent victimes de préjugés. Et comme nous vivons dans un monde dur et violent, chacun s’occupe de lui-même. Même pas un regard vers le voisin, comme dans la parabole du riche et de Lazard. Un jour, la question nous sera alors posée : « Qu’as-tu fait de ton frère ?” N’oublions pas, ce qui donne de la valeur à notre vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent. ». Sans quoi, nous n’aurons rien fait de plus que les païens.

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JOURNEE MONDIALE DES MISSIONS : L’évêque de Dolisie a appelé sa chrétienté à une vraie charité

par Abbé Venceslas dia kazé

La Journée mondiale des missions a été célébrée dimanche 22 octobre 2023. Au niveau de l’Eglise universelle, la quête de ce jour-là est impérée, au profit de l’œuvre de l’évangélisation, destinée aux Œuvres pontificales missionnaires (OPM). A Dolisie, la Journée a eu un écho favorable, grâce à l’implication de l’évêque du lieu, Mgr Toussaint Ngoma-Foumanet. A l’occasion, il a présidé la messe en l’église Notre-Dame de Fatima, au cours de laquelle il a exhorté les chrétiens à une vraie charité en faveur de cette Journée.

Cette année, la Journée mondiale des missions a coïncidé avec le 29e dimanche ordinaire de l’année A. C’est le jour que l’évêque de Dolisie a choisi pour aller prier avec les chrétiens de la paroisse Notre-Dame de Fatima. Il a profité pour leur présenter le vicaire général du diocèse, qu’il a nommé récemment, en vertu du canon 475§1 du Code de droit canonique. Il s’agit de l’abbé Cyrille Patrick Bika, curé de cette paroisse, nommé le 9 octobre 2023.

Au cours de cette messe animée par la chorale Saint Charles Lwanga, l’abbé Albert Matsoumbou, vicaire de la paroisse qui a donné l’homélie (Is 45,1-4.6; Ps 95; 1 Th 1,5; Mt 22,15-21), a rappelé au peuple de Dieu l’importance de la Journée mondiale des missions, en prenant pour illustration le choix des disciples par Jésus. En effet, l’évangile de ce dimanche portait sur le récit de César et Dieu. Ainsi, l’abbé Matsoumbou a exhorté les chrétiens à payer l’impôt pour la cause de l’Eglise. Il a appelé à la communion pour bâtir le diocèse, dans une marche d’ensemble, synodale. Ce qui, d’après lui, suppose communion constante avec l’évêque, cohésion, symbiose en vue de la synodalité.
Lors de cette messe, l’évêque de Dolisie soucieux de donner à la Journée mondiale des missions tout son caractère, a appelé ses chrétiens à une vraie charité. Il les a édifiés sur le bien-fondé de la quête de ce dimanche, qui est impérée pour soutenir l’œuvre de l’évangélisation. Ce qui corrobore les recommandations de la récente session nationale des OPM tenue à Brazzaville, qui a rappelé aux directeurs diocésains de cette structure leur mission.

L’évêque de Dolisie a par ailleurs commenté le thème pastoral annuel qu’il a choisi pour son diocèse: «Dans l’unité, l’amour et l’espérance, ensemble construisons notre diocèse»! Celui-ci est sous-tendu par trois sous-thèmes: la reconstruction du tissu familial, le développement, la construction des infrastructures. Il a parlé également de la Cité diocésaine en construction sur la colline des quatre points cardinaux, l’un des symboles de la ville de Dolisie. Cette Cité comprendra entre autres une grotte mariale dont l’inauguration est prévue pour le 24 mai 2024, à l’occasion de la marche mariale marquant la fête patronale du diocèse qui est sous la protection de Notre-Dame Auxiliatrice. La statuette de la Vierge Marie de 2 m de hauteur et celle de Jésus ont été entièrement financées par le ministre camerounais des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella.

Le diocèse de Dolisie qui a pris un bon élan grâce à son premier évêque Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, suscite de grands espoirs. L’évêque actuel reconnaît que son prédécesseur y a construit les bases de la foi. C’est ainsi que Mgr Toussaint Ngoma-Foumanet espère bâtir solidement l’œuvre sur les fondements posés par le premier évêque du diocèse.

Aristide Ghislain NGOUMA

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PAROISSE NDUNZIA MPUNGU DE MFILOU-NGAMABA : La chorale Les Compagnons de Jésus a célébré ses 50 ans

par Abbé Venceslas dia kazé

Fondée en octobre 1973, la chorale Les Compagnons de Jésus de la paroisse Ndunzia Mpungu de Mfilou-Ngamaba, dans le 7e arrondissement de la ville de Brazzaville, a commémoré ses cinquante ans de présence dans l’œuvre d’évangélisation par le chant, la christianisation des mœurs et coutumes grâce aux chants liturgiques. C’était dimanche 29 octobre 2023, trentième dimanche du temps ordinaire de l’Année liturgique A.

Présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, la messe a été concélébrée par les pères Jean Jonas Bonaventure Makoka, Fils de la charité, curé de la paroisse à l’honneur, Hector Lifpou, vicaire paroissial, Casimir Moukouba, directeur diocésain de liturgie, les abbés Bernard Mivec Sitou Tchissafou, cérémoniaire de l’archevêque et Luc Emmanuel Beverys Boumpoutou, cérémoniaire adjoint.

Plusieurs personnalités de divers rangs ont marqué par leur présence cette messe mémorable dont Mme Irène Marie Cécile Mboukou Kimbatsa née Goma, ministre des Affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire, et son époux; MM. Rodrigue Matouba, président du Comité diocésain des chorales (CDC), Paul Kompakol, président du Conseil d’administration de la Caisse de participation à la promotion des entreprises et à leur développement (CAPPED) et son épouse, le Professeur Omer Massoumou, doyen de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH) de l’université Marien Ngouabi, notamment.

Animée par la chorale jubilaire vêtue de l’uniforme marquant la commémoration de son jubilé d’or, la messe a connu la participation massive des fidèles chrétiens de cette paroisse, vêtus pour certains de l’uniforme distinctif de leur mouvement d’apostolat.
Le mot de bienvenue du curé a été l’un des temps forts ayant caractérisé le début de la messe qui a rassemblé une foule compacte des participants dans cette église arborant un décor festif caractéristique des grandes célébrations liturgiques.

Au cours de l’homélie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a félicité et encouragé les membres de la chorale cinquantenaire pour les efforts accomplis jusqu’à ce jour, leur ayant permis de résister, de tenir bon cinquante ans durant, de continuer à ramer contre vents et marées tout en persévérant dans le domaine de l’évangélisation par le chant, leur champ de compétence et d’apostolat. Il a aussi félicité les trois choristes qui ont reçu la bénédiction nuptiale cette année marquant le cinquantenaire de leur chorale.

Vers la fin de la messe, Sylvain Rameaux Mbemba, président de la chorale festive, a prononcé le mot d’usage. Il a retracé un pan de l’histoire de cette chorale avec ses hauts et ses bas et a invité les choristes à avancer au large afin de transmettre avec assurance et fierté la flamme de l’évangélisation aux générations futures.

Intervenant en dernier lieu, Mgr Bienvenu Manamika Manamika Bafouakouahou a remercié, au nom de la chorale, Mme la ministre pour sa présence à cette messe et pour sa contribution à la réussite de ces festivités. L’archevêque a mis en garde les choristes semeurs de troubles et qui s’abstiennent de cotiser, afin qu’ils renoncent à leurs mauvaises pratiques pour semer le bien dans l’avenir qui fera avancer la chorale et toute l’Eglise. Cela pour contribuer «tous d’un seul cœur» à la construction de l’Eglise diocésaine.

Gislain Wilfrid BOUMBA

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Le prix Faÿ, un cadeau pour la ville de Poix-de-Picardie (Somme)

par Abbé Venceslas dia kazé

En 1917, le capitaine Maurice Faÿ a été affecté à l'escadrille SPAD II en qualité d'observateur. Le camp dépendait d'un état-major d'escadrille cantonné au château de Moyencourt-lès-Poix. Le 18 juin 1918, le capitaine dut effectuer une importante mission photographique sur Moreuil, Morisel et la vallée de l’Avre.

Malheureusement, une rafale de balles ennemies l’atteint en plein cœur lors d’un combat aérien au cours de cette mission périlleuse. Son enterrement a eu lieu ici dans cette église Saint-Denis de Poix-de-Picardie.

Pour lui rendre un vibrant hommage, depuis plusieurs années, durant la cérémonie du 11 novembre, ici à Poix-de-Picardie (Somme), le prix Faÿ est remis à un enfant méritant de l’école primaire de la ville par les membres de la famille du défunt capitaine.

Afin de recevoir ce prix, l’élève doit briller par ses bons résultats scolaires, mais aussi par son assiduité au catéchisme. Et ce, depuis le 8 août 1921. Aujourd’hui les valeurs religieuses véhiculées par la remise de ce prix posent Problème.

Dès lors, je me pose la question de savoir : La France garantit-elle toujours aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d'expression de leurs croyances ou convictions. Telle est la définition de laïcité selon Jean Baubérot.

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