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DEVOIR DE MEMOIRE : Il y a 140 ans, un arbre a pris racine

par Abbé Venceslas dia kazé

La série d’évocations sur l’histoire de l’évangélisation du Congo se poursuit. Les festivités y relatives pour la célébration de ce grand événement historique de l’Eglise du Congo commenceront le vendredi 2 juin et culmineront le dimanche 4 juin 2023 à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur par une messe de clôture.

Après avoir évoqué la personnalité de Mgr Prosper Philippe Augouard, fondateur de la mission de Linzolo, nous voici à celle de Mgr Marie Hyppolite Carrie, fondateur de la mission de Loango (Pointe-Noire) comme point de départ de cette longue marche des 140 ans. En 1870 les missionnaires spiritains conduits par les pères Duparquet et Marie Hyppolite Carrie s’installent à Landana, en Angola ou ils fondèrent une mission. C’est en 1876 que l’arbre sera planté à Loango par les missionnaires qui s’installèrent sur la côte congolaise sous la férule du père Marie Hyppolite Carrie. Cet arbre a grandi et a donné beaucoup de fruits. En 1880, l’explorateur français Italien Pierre Savorgnan De Brazza arrivait à la mission de Landana et au cours d’un entretien, il raconta au père Marie Hyppolite Carrie les péripéties de son dernier voyage. Il lui annonça qu’il avait conclu un important traité avec le roi Makoko dans le Haut-Congo et il avait laissé sur les bords du Stanley-Pool un poste français sous la garde du sergent Malamine Kamara. Après la signature de ce traité, il débarque à Landana et c’est de là que s’ouvrira la voie à l’évangélisation du Congo. Pierre Savorgnan De Brazza sollicita l’appui des missionnaires spiritains en leur demandant d’ouvrir une mission pour barrer la voie à Stanley Pool bloqué par les rapides du fleuve Congo. Ne sachant pas quand et comment il pourrait retourner dans le Haut-Congo, Pierre Savorgnan De Brazza fit de vives insistances auprès du père Marie Hyppolite Carrie, en lui demandant d’envoyer des missionnaires.

Mgr Marie Hyppolite Carrie, grande figure de l’évangélisation du Congo. Le 23 mai 1886 création du vicariat apostolique du Congo français avec comme administrateur le père Marie Hyppolite Carrie. Ce haut prélat a beaucoup œuvré pour l’évangélisation des peuples de la côte maritime congolaise et de la foret du Mayombe, ainsi que ceux de la vallée du Niari. Il avait pour credo «travailler inlassablement, afin que la mission s’installe définitivement et que l’évangélisation prenne corps au Congo». C’est en 1890 que le Saint Siège crée le vicariat apostolique du Moyen Congo qui sera démembré en 1947 pour crée le vicariat apostolique de Loango érigé en diocèse le 14 septembre 1955. Ce diocèse s’étendait sur environ 100 km regroupant les régions administratives du Kouilou, du Niari, de la Bouenza et de la Lekoumou. Puis, fut démembré pour crée le diocèse de Nkayi regroupant les régions de la Bouenza, du Niari et de la Lekoumou. Le 30 mai 2020, le diocèse de Pointe-Noire a été érigé en archidiocèse avec comme premier archevêque métropolitain, Mgr Miguel Angel Olaverri Arroniz. L’archidiocèse de Pointe-Noire s’étend sur le périmètre des départements administratifs de Pointe-Noire et du Kouilou avec comme suffragant les diocèses de Nkayi et de Dolisie qui constituent la Province ecclésiastique du sud-ouest (PESO).

C’est à Loango, point de départ de l’évangélisation du Congo que fut inhumé Mgr Marie Hyppolite Carrie en 1921. Sur sa tombe, il est écrit comme épitaphe sa célèbre phrase: «Travaillons, nous avons l’éternité pour nous reposer».

Pascal BIOZI KIMINOU

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Homélie pour le jour de Pâques (09/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs, 

L’Évangile de saint Jean nous dit qu’il faisait encore sombre lorsque Marie-Madeleine se rendit au tombeau ; comprenons bien : ce n’est pas seulement l’obscurité de la nuit. Il veut nous montrer que la lumière est en train de l’emporter sur les ténèbres. Elle chasse la nuit dans laquelle les hommes sont plongés à cause de leur péché. Jésus ressuscité est la Lumière qui luit dans les ténèbres. Cette lumière, rien ne peut l’arrêter, ni l’empêcher de briller. Arrivée devant le tombeau, Marie-Madeleine découvre que la pierre a été roulée. Elle en déduit qu’on a volé le corps de Jésus ; elle court prévenir Pierre et Jean. Tous deux arrivent devant le tombeau vide. Ils voient les linges restés sur place et bien rangés. Pierre est perplexe ; mais pour Jean, c’est différent : il se penche, « il vit et il crut ». (Jean 20, 8) Quand St Jean rapporte cet évènement dans son Évangile on estime que 40 ou 50 années se sont déjà écoulées. C’est dire toute l’importance qu’a eu ce moment  dans la vie du disciple. Et pourtant qu’a-t-il vu ? Un simple signe : le tombeau vide et les linges qui avaient enveloppé le corps laissés intacts à leur place. Le corps avait disparu. Il n’a donc pas de preuve devant lui, et pourtant : « il vit et il crut ».

       Nous aussi, nous voyons des signes, je le rappelais encore hier au cours de la Vigile pascale. Mais notre foi en la résurrection du Christ est-elle au cœur de notre vie de chrétien ? Que signifie pour moi être ressuscité avec le Christ ? Nous sommes invités à réfléchir à ces questions aujourd’hui. Cette célébration nous invite à prendre conscience que notre vie vient de Dieu et nous conduit à Dieu. Elle ne peut m’être enlevée ni même s’arrêter au moment de la mort ; avec le baptême, elle se poursuit dans l’éternité. Face à ce don : ou je l’accueille avec gratitude, ou je refuse de reconnaître d’où il vient et où il me conduit.

       Personne n’a eu à accepter la vie lorsqu’il a été appelé à l’existence, mais au fur et à mesure que nous avons pris conscience de nous-mêmes, nous nous sommes bien rendus compte que cette vie qui nous appartenait, nous n’en étions pas les maîtres absolus. Je tiens ma vie d’un Autre, c’est une évidence. Mais quel sens a ma vie ? C’est à moi qu’il revient de lui donner ce sens, de lui trouver une signification et de lui faire porter du fruit, pour moi et pour les autres. Pourquoi ma vie ne prendrait-elle pas sens en cette vie du Christ, donnée pour tous ?

        Oui, frères et sœurs, notre vie ne prend sens que lorsqu’elle s’ouvre à Dieu et aux autres. Si ma vie est un don reçu, c’est pour qu’elle devienne à son tour don pour les autres, don de soi dans l’amour. Tout ce qui m’ouvre aux autres donne naissance à une vie nouvelle, chemin d’espérance, source de communion et de joie. Tels sont les thèmes qui reviennent sans cesse dans les récits des apparitions de Jésus ressuscité : joie, espérance, liberté, confiance, rencontre, repas partagé, célébration, prière, parole libérée, force du témoignage…

       Comme le disait récemment le pape Benoît XVI : «…Il s’agit d’un changement intérieur de l’existence. Cela exige que je ne sois plus enfermé dans mon moi, considérant mon propre épanouissement comme ma principale raison de vivre. Cela exige que je me donne librement à un Autre – et le pape écrit le mot Autre avec une majuscule - pour la vérité, pour l’amour, pour Dieu qui, en Jésus Christ me précède et m’indique le chemin. Il s’agit de la décision fondamentale de ne plus considérer l’utilité et le gain, la carrière et le succès comme but ultime de ma vie, mais de reconnaître en revanche la vérité et l’amour comme critères authentiques. Il s’agit du choix entre vivre uniquement pour moi-même ou me donner… » Et il concluait en réaffirmant que « la vérité et l’amour ne sont pas des valeurs abstraites ; en Jésus Christ elles sont devenues personne. En Le suivant, j’entre au service de la vérité et de l’amour. En me perdant je me retrouve. »

       Qu’ajouter à cela sinon de vous inviter à percevoir autour de vous le témoignage de ceux et celles qui vivent cette foi en Jésus ressuscité et qui font de leur vie, avec générosité et avec joie, un don d’eux-mêmes. Oui, Christ est ressuscité et nous sommes ressuscités en Lui. Laissons cette vie nouvelle envahir et transformer nos existences pour en faire un pain rompu et partagé, un vin qui apaise toute soif et communique la joie. Il vit et il crut… Nous aussi nous voyons et nous croyons !

 

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Homélie pour le Samedi Saint (08/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Cette veillée qu’ensemble nous vivons est pleine de symboles : la lumière, l’eau et l’alléluia. En partant de la bénédiction du feu à la Lumière venue éclairer nos ténèbres, autant de signes visibles traduisant des réalités parfois invisibles. Cependant notre civilisation en perpétuelle évolution technique et scientifique, a malheureusement de la peine à lire les signes. Qui de nous se fie encore à la couleur du ciel ou à la forme des nuages pour savoir le temps qu’il fera demain. Il est tellement plus sûr de consulter la météo sur internet. Or, dans le domaine de la foi, comme dans l’amour, nous ne sommes plus dans le registre du mesurable mais dans celui bien plus profond de la liberté humaine que seuls des signes peuvent inviter à l’adhésion, à la confiance et au don de soi.

L’évangile que nous venons d’entendre (Luc 24, 1-12) ne nous présente que des signes, et non pas des preuves de la résurrection de Jésus : la pierre roulée, le tombeau vide, deux personnages mystérieux qui rappellent aux femmes les paroles de Jésus... A la vue de ces signes, les femmes partent bouleversées et vont annoncer aux disciples ce qu’elles ont constaté. On ne les croit pas. Pierre court donc au tombeau : il n’y trouve lui aussi que le linceul et il en reste étonné. Jean a accompagné Pierre et est entré lui aussi au tombeau. A la différence de Pierre : il vit, il comprit et il crut.

C’est dire que le même signe opère différemment chez l’un et chez l’autre. Notons que : une preuve s’impose, mais qu’un signe se propose et parle au cœur autant qu’à l’esprit ; il suscite une réponse tout à fait personnelle et libre : on peut refuser de le voir, ou en être simplement étonné, en douter même, ou croire… Les textes que nous avons lus en cette nuit, nous ont fait parcourir l'histoire sainte du peuple de Dieu. Nous avons lu plusieurs récits qui ont évoqués de nombreux signes : récit de la création, l’irruption du péché, l’exode, le passage de la mer Rouge, le pardon humain comme signe de l’amour divin, enfin la résurrection dans l'Évangile.

J'espère que vous avez été sensible à ce langage de la liturgie, et que vous percevez la valeur de cette démarche de mémoire. Certes, nous sommes moins sensibles à faire mémoire que nos pères. Notre culture contemporaine se soucie très peu de faire mémoire. Elle ne se soucie pas du passé, ou de la tradition, mais plutôt de l'avenir et du progrès. Fini l'intérêt pour la sagesse de nos pères. Plus aucun sentiment d'être héritier de nombreuses générations. Et c’est bien dommage.  Car la veillée que nous vivons, en nous invitant à faire mémoire, nous propose des signes qui tous nous orientent dans la même direction : reconnaître l’amour de Dieu. De fait, chacun demeure libre de les interpréter différemment. Toutefois le cumul de ces signes, leur cohérence, le poids des témoignages au long de l’histoire et la célébration liturgique dans laquelle ils prennent place leur donnent une force de conviction peu ordinaire.

Frères et Sœurs, en cette veillée, que notre vie devienne vraiment signe des réalités d’en-haut. Mais elle ne le sera que par notre charité, notre joie, notre paix, nos pardons reçus et donnés. Oui, Christ est vraiment ressuscité, nous en sommes tous témoins, et nous vivons de sa vie. Demandons donc la grâce de savoir dire à des personnes que nous rencontrons, ce qui nous aide à vivre et nous donne une espérance. Il y a tant de personnes sans espérance, tant de personnes pour qui la découverte de l’amour de Dieu peut changer la vie.

Que Marie nous aide à prendre toujours plus conscience de la grâce qui nous est offerte, et que nous sachions en témoigner autour de nous.

 

 

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Homélie pour le Vendredi Saint (07/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Ce jour, un homme est livré à la mort dans une parodie de justice. Depuis la nuit des temps, cette scène s’est répété des milliers de fois : quelqu’un fait l’objet d’une haine féroce. Pour se débarrasser de lui, on lui fait un mauvais procès, avec de faux témoins, on l’humilie, on le torture, pour qu’il ne ressemble plus à un homme. Et enfin on le tue.

Nous vivons en sachant que tout ça a lieu chaque jour. Au sens propre et plus souvent encore au sens figuré. Il nous faudra cependant contempler le Christ sur la croix pour savoir vraiment jusqu’à quel point, tout ça est douloureux. C’est dans cette situation-là que Dieu a voulu nous révéler que la dernière place sera toujours l’endroit où le trouver. Et il montre aussi à tous ceux qui refusent de plier le genou devant l’adversité, que le seul Dieu vivant ne les a jamais abandonnés.

Depuis ce jour où à Jérusalem un homme nommé Jésus a été conduit au supplice, le sacrifice des innocents porte un autre nom, cela s’appelle un martyre, ce qui veut dire témoignage. Le procès de nos vies est donc secrètement commencé et les témoins sont appelés à la barre. Et notre procès a un point commun avec celui qu’a subi Jésus. Le juge veut que tous vivent, les assassins comme leurs victimes. Mais pas sans que la vérité soit dite. Ainsi, la toute-puissance de Dieu se manifeste dans la capacité à transformer nos injustices en occasion de grâce.

Et nous, qui avons le désir de suivre ce Jésus, nous savons bien que nous pouvons nous reconnaître dans chacun des autres visages ici présentés. Pierre, jean, Pilate, Simon de sirène, les pharisiens, Judas, ou n’importe lequel de ceux qui ont pris la fuite ou même dans ses autres accusateurs.

Prions pour nous trouver, quand même, de temps en temps parmi ceux qui sont debout au pied de la croix avec Marie sa mère. Et Jésus qui nous invite à le suivre, connaît bien les limites de nos fidélités, leurs défaillances aux moments difficiles et jamais il ne nous a demandé d’affronter à sa place la totalité de ce qu’il éprouve. Car ce qu’il affronte nous dépasse : c’est le refus viscéral, d’accueillir la vérité qu’il est lui-même et dont il n’a jamais cessé de témoigner depuis le premier jour. Cette vérité, notre humanité la désire de toutes ses fibres mais la refuse aussi de toutes ses forces. Lui seul peut faire face à l’intensité de ce refus.

Du même coup, il nous montre au moins trois choses :

* Tout d’abord que l’amour qu’il a pour cette humanité n’est comparable à rien en ce monde

* Puis, que notre vieille ennemie la mort qui nous fait trembler devient le portail qui nous mène à cette vie éternelle dont saint Jean nous dit qu’elle est la promesse de Jésus par excellence.

* En fin, il faut réviser nos idées sur Dieu : il ne ressemble pas à nos imaginations avec de l’or et des fanfares. Dieu n’est qu’humilité, obéissance, don de soi, dans son être même, dans l’intimité des relations entre le Père, le Fils et l’Esprit.

De fait, nous ne pouvions pas le voir sans que la misère de notre humanité soit dévoilée aussi.

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Obsèques de Mme Henriette Babonga Bakouizilandi (Maman de Mgr Mathurin Mouanga) inhumée à Madzia

par Abbé Venceslas dia kazé

Mère biologique de Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Henriette Babonga Bakouizilandi, née vers 1942 est décédée le mardi 21 mars 2023 à Brazzaville des suites d’une longue maladie. Elle a été inhumée le mardi 4 avril, à Madzia, son village natal, dans le département du Pool. Peu avant le départ du cortège funèbre pour Madzia, la chrétienté, le clergé de l’archidiocèse de Brazzaville, de Kinkala et d’autres diocèses ont rendu hommage à l’illustre disparue au cours de la messe célébrée le lundi 3 avril en la cathédrale Sacré-Cœur.

L’eucharistie était présidée par Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et de la Province ecclésiastique du Centre (PEC) et vice-président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC). Elle a été concélébrée par NN.SS Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville et de la Province ecclésiastique du Centre et président de la CEC; Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon; Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala et de la Province ecclésiastique du Centre; Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie et de la Province ecclésiastique du sud-ouest (PESO); Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala. L’homélie a été prononcée par l’abbé Donatien Bizaboulou, vicaire épiscopal, modérateur de la Curie, chargé du clergé qui a souligné les mérites de la disparue en tant que chrétienne engagée. Les chants étaient l’œuvre de la chorale Sainte Jeanne d’Arc de Madzia.

Les parents, amis, connaissances et la famille éplorée se sont recueillis pour la dernière fois devant le cercueil pour un dernier adieu à celle qui a élevé Mgr Ildevert Mathurin Mouanga. On a noté la présence à cette messe du directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale et des représentants de l’Eglise évangélique du Congo.

P. BIOZI KIMINOU

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Homélie pour le Jeudi Saint (06/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Ce soir, nous faisons mémoire de la Sainte Cène, le dernier repas du Seigneur, pris avec ses disciples avant son arrestation. Et durant ce repas, Jésus pose un geste qui bouleverse l’ordre des choses. Non seulement, il institue l’Eucharistie et l’ordre. Mais en plus, il met en route la diaconie (le service) et ce, jusqu’à l’extrême, en faisant la besogne de l’esclave (le lavement des pieds).

Notons qu’à l’époque de Jésus, la majeure partie de la population se déplace à pieds, chaussée de simples sandalettes de cuir, les pieds nus et sur des routes et chemins poussiéreux.   Ainsi, lorsqu’il parvenait à destination, le voyageur attendait de son hôte le petit rituel du lavement et rafraîchissement des pieds. Après de longues heures de marche, cette attention permettait de se détendre et de se débarrasser de la poussière du chemin qui collait à la peau.

Cet aspect sera souligné par Jésus qui s’adresse à Simon, le pharisien qui l’a invité (Lc 7,44-46). Il lui fait le reproche de ne l’avoir pas accueilli selon les règles, tandis que la femme qui pleure sur ses pieds, le fait à sa manière : « Je suis entré chez toi et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds; mais elle m'a lavé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.  Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête ; mais elle a répandu du parfum sur mes pieds. ».

De fait, il faut savoir que, dans la société juive plus aisée, ce geste est posé par le serviteur ou l’esclave de la maison. C’est une tâche considérée comme humiliante. C’est ce qui explique la réaction violente de Pierre qui voit son rabbi  (Maitre) qui prend la position du dernier des serviteurs ou de l’esclave, devant ses propres disciples : Quoi! Tu veux me laver les pieds, toi le Seigneur et le maître!... Non! C’est inacceptable! Ce n’est pas ta place, ni ton rôle! Pierre ne comprend pas. Il est profondément choqué quand il voit Jésus bousculer ainsi l’ordre et les usages d’une société. Mais cette place d’esclave, Jésus la prends volontiers, pour nous délivrer de toute esclavage du péché. D’où le sens des trente pièces d’argent, prix d’un esclave à l’époque, somme que va recevoir Judas en livrant Jésus aux grands prêtres juifs. Ainsi c’est un exemple que Jésus nous donne : « vous aussi, faites ceci les uns pour les autres » autrement dit rendez-vous services. En lien avec « le faites ceci en mémoire de moi » lors du repas. Mémorial qui préfigure la Pessa'h, le repas de la fête juive en mémoire de la libération d'Égypte (1ère lecture).

Et nous voici le Jeudi Saint La fête des prêtres, le jour de prières spécifiques pour les prêtres, vos prêtres, ceux qui vous servent. Si les prêtres sont les représentants de l’autorité dans leur ministère, ils sont avant tout au service… et le service le plus humble : c’est-à-dire le service à genoux qui est autant celui de la prière. Les prêtres, à l’image de leur Maître, le Seigneur Jésus-Christ, sont là pour servir. Ils servent en priant, ils servent en se donnant et en se donnant tout entier.

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ARCHIDIOCESE DE BRAZZAVILLE | FETE DES RAMEAUX : Installation de l’abbé Christian Milandou comme curé

par Abbé Venceslas dia kazé

Paroisse Sainte Marie Madeileine d’Inoni Plateau
Dernière paroisse de l’archidiocèse de Brazzaville avant d’atteindre la rivière la Léfini qui symbolise la frontière avec le diocèse de Gamboma, la paroisse Sainte Marie Madeleine d’Inoni Plateau a reçu, dans l’allégresse, dimanche 2 avril 2023, en la fête des Rameaux, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, qui a foulé pour la 2ème fois le sol de cette paroisse ayant une église en tôles à côté d’une autre en construction avec des matériaux durables. Au cours de cette célébration eucharistique qui s’est déroulée sur l’esplanade de la Grotte mariale paroissiale, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a installé M. l’abbé Christian Rock Onésime Milandou en qualité de curé de cette paroisse située à 180 Km de Brazzaville, (2 heures de route) ayant un presbytère à proximité de la communauté des religieuses de la congrégation des sœurs de Sainte Marie Madeleine Postel.

Ont concélébré cette messe, les abbés Christian Rock Onésime Milandou qui a reçu le témoin de la présidence de la messe après le rite d’installation, Jean Godefroy Biacel Esther Locko, curé de la paroisse Saint Marc d’Odziba et curé-doyen du secteur, Privat Mouanga, économe diocésain adjoint, Bernard Mivec Sitou Tchissafou, cérémoniaire de l’archevêque, Luc Emmanuel Boumpoutou, vicaire de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, jouant le rôle de co-cérémoniaire de l’archevêque, les pères Wilfrid Clotaire Malanda, curé de la paroisse Christ-Roi d’Imvouba, Casimir Moukouba, directeur diocésain de liturgie et émissaire de l’archevêque dans cette paroisse à l’occasion des festivités pascales, etc. Un diacre, l’abbé Godwill Desvauchel Mvouama, stagiaire diaconal de l’Archevêché, a concélébré cette messe animée par la chorale Saint Vincent de Paul de la communauté paroissiale de Yono, accompagnée des membres de la chorale de la paroisse centre.

Au début, l’archevêque s’exprimant en lingala, a expliqué le sens et la particularité de cette célébration eucharistique qui restitue le décor de l’accueil réservé au Seigneur Jésus-Christ lors de son entrée à Jérusalem, reçu triomphalement par le peuple de Dieu et ayant choisi un âne comme moyen de locomotion, montrant que son pouvoir n’est pas comme celui de ce monde. La lecture de la Parole de Dieu par le diacre a été précédée du mot de bienvenue par un responsable paroissial. Puis, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a béni les rameaux portés par les participants à la messe avant de conduire la procession d’entrée à la messe vers l’autel.

Père Casimir Moukouba a lu la biographie du curé. Cette lecture a été suivie de la récitation de la profession de foi et du serment de fidélité par le curé à l’honneur.
Au cours de l’’homélie, l’archevêque a encouragé le peuple de Dieu à aller de l’avant afin de sortir de l’église en tôles pour la belle église encore en construction. Pour cela, il a stimulé la générosité des chrétiens en leur rappelant le célèbre adage: «Aide-toi, le ciel t’aidera». Ce qu’ils auront collecté avec l’appui du diocèse, cette église pourra être achevée. Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a rassuré cette communauté paroissiale de l’aide que pourra lui apporter le diocèse afin que cette église déjà sortie de terre puisse trôner dans l’avenir sur le panorama de l’archidiocèse aux côtés des autres églises témoins de l’histoire de l’évangélisation du Congo et de l’archidiocèse de Brazzaville. S’adressant au curé à l’honneur, il l’a félicité d’avoir obéi avec promptitude à son appel, car ayant fini immédiatement ses études en Europe (France), l’abbé Christian Rock Onésime Milandou s’est empressé de vite rentrer au bercail et a accepté avec humilité et promptitude son nouveau poste d’affectation. Après l’homélie s’est poursuivi le rite d’installation du curé, marqué par le dialogue avec l’archevêque, le renouvellement des promesses sacerdotales, la vêture de la chasuble, la remise des clés du tabernacle et de l’église ainsi que l’installation sur le siège de la présidence de la célébration eucharistique.

Après quoi, le curé installé a continué de présider la messe avec le credo. Vers la fin, après les annonces paroissiales au cours desquelles, a été donné le programme des confessions lors de la semaine sainte, le curé nouvellement investi de la plénitude de ses prérogatives a prononcé le mot de remerciements et a témoigné de sa communion avec l’archevêque: «J’ai soutenu ma thèse de doctorat le 29 novembre et le 6 décembre 2022, j’étais à Brazzaville, par obéissance à l’archevêque à qui j’avais promis de rentrer au pays à l’issue de ma formation», a déclaré l’abbé Christian Rock Onésime Milandou.

S’exprimant en dernier, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a remercié la communauté paroissiale pour l’accueil reçu et a recommandé l’unité, la cohésion et la solidarité autour du curé et de ses collaborateurs. A cette occasion et dans le cadre des festivités pascales, l’archevêque a publié l’envoie du père Casimir Moukouba dans cette paroisse aux côtés du curé pour lui donner un coup de mains.

Gislain Wilfrid BOUMBA
(De retour d’Inoni Plateau)

Qui est M. l’abbé Christian Rock Onésime Milandou?
Né le 17 décembre 1972, à Le Briz (actuel Bouansa), Christian Rock Onésime Milandou effectue ses études primaires à Bouansa, puis à Dolisie, et fait son lycée à Kinkala où il a obtenu son baccalauréat A4 en 1991. Inscrit à la Faculté des lettres, il obtient une licence en Histoire. En 1998, il est envoyé à Kinshasa pour sa formation sacerdotale et étudie en même temps aux Facultés catholiques de Kinshasa où il obtient une licence en Droit canonique. Ordonné diacre en octobre 2003, l’abbé Christian Rock Onésime Milandou reçoit l’ordination presbytérale le 3 juillet 2004. Il est nommé vicaire à Saint Augustin de La Tsiémé. En 2005, il est nommé directeur des études du Moyen Séminaire Saint Jean de Kinsoundi, jusqu’en 2007, avant d’aller étudier à l’Institut de formation intégrale de Montréal jusqu’en 2009. A son retour, il est nommé recteur du Séminaire Charles Célestin Mahonde de Ouesso, de 2009 à 2012. De 2012 à 2013, il est nommé vicaire à la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Mouléké. De 2013 à 2014, il est nommé curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo. Il est envoyé en France, en juillet 2014, pour poursuivre ses études en Histoire. Il obtient son Master en 2017 et soutient sa thèse de doctorat en Histoire religieuse, politique et culturelle à l’Université Lyon 3, en France le 29 novembre 2022. Depuis son retour, il a été nommé curé de la paroisse Sainte Marie Madeleine d’Inoni Plateau.

… Il a dit: …

Abbé Christian Rock Onésime Milandou, curé de la paroisse Sainte Marie Madeleine d’Inoni Plateau: «Les défis sont nombreux. La priorité, c’est l’église en construction. Les chrétiens attendent que cette église soit terminée. Pour nous, c’est le premier défi. Mais, il y a aussi un défi humain. Il y a toute la communauté paroissiale à reconstruire. Les chrétiens ne viennent plus. Et on ne peut rien faire, sans ces chrétiens. Nous sommes là pour les paroissiens, sans eux, nous ne pouvons rien faire. C’est auprès de ce peuple que nous sommes envoyés et c’est avec ce peuple que nous travaillons. S’il y a un mot à leur adresser, c’est que nous puissions main dans la main dans le dialogue, le respect, dans l’unité surtout et nous voulons que tous les chrétiens soient unis autour de la paroisse. Nous avons déjà commencé à réfléchir avec les deux conseils sur les stratégies à mettre en place pour continuer les travaux de construction de l’église. Si nous sommes unis, nous-mêmes, nous pouvons faire quelque chose pour aller de l‘avant.»

Propos recueillis par
Jean Claude NKODIA
de Radio
Maria/Brazzaville et Gislain Wilfrid BOUMBA

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Homélie pour le Dimanche des Rameaux (02/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Ce dimanche que nous célébrons porte deux noms. Car il rappelle et célèbre deux événements rapportés par les quatre évangélistes : l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et sa Passion jusqu’au calvaire. Ce sont là deux événements contrastés. L’un, joyeux, festif et triomphal, et l’autre, tragique et malheureux. Ceci étant, toute la liturgie de cette Semaine-Sainte nous invite à relire et à revivre le récit de la Passion de Jésus. Cette année, nous le faisons dans l’Évangile de saint Matthieu. Ainsi, Matthieu est seul à rapporter quelques détails significatifs :

Tout d’abord, on se souvient que c’est à prix d’argent que Judas a livré Jésus. Matthieu est le seul à dire la somme exacte, trente pièces d’argent : ce détail n’est pas anodin, car c’était le prix fixé par la Loi pour l’achat d’un esclave. Cela veut dire le mépris manifesté envers le Seigneur de l’univers, pris pour un esclave.

Ensuite, au cours de la comparution chez Pilate, Matthieu est le seul à rapporter l’intervention de la femme de Pilate : sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » (Mt 27,19). Il est donc clair que le procès de Jésus mettait Pilate mal à l’aise. Un peu plus tard, Matthieu encore, raconte l’épisode du lavement des mains : « Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde !»

Enfin, Matthieu a également noté le soin tout spécial que les autorités ont apporté à la garde du tombeau de Jésus : ils sont allés trouver Pilate pour obtenir l’autorisation de surveiller le sépulcre dans la crainte que les disciples ne viennent subtiliser le corps de Jésus pour faire croire qu’il était ressuscité.

Jésus choisit un âne comme monture, alors que les soldats romains montaient des chevaux. Ce roi qui vient au nom du Seigneur délaisse le cheval, monture de guerrier et d’homme fort, et il choisit pour son entrée triomphale une ânesse et son petit, symboles de paix et de simplicité. C’est un roi sans arme, ni armure, ni armée, un roi doux et humble de cœur. Il s’offre à l’accueil ou au refus de la ville de Dieu, à l’accueil ou au refus du monde des hommes. C’est donc un roi de paix. Il ne vient pas pour imposer quelque chose par la force et la violence, mais il vient dans la douceur, dans la tendresse et dans la paix.

De fait, le prophète Isaïe et saint Paul nous présentent Jésus comme le “serviteur” qui se laisse instruire. Lui, qui est la Parole de Dieu faite chair, a accepté de se taire. Il n’a pas résisté aux cris de ses ennemis. Lui, le Fils de Dieu, ne s’est pas dérobé aux outrages qui lui étaient destinés comme à un  esclave.

Ainsi, l’humiliation de la Passion l’a rendu plus proche de tous ceux qui n’en peuvent plus. Nous pensons à tous ceux et celles qui souffrent, qui sont réduits à la misère, ceux et celles qui sont abandonnés à leur triste sort. Et bien sûr, nous n’oublions pas ces très nombreux chrétiens qui témoignent de leur foi jusqu’au sacrifice de leur vie (martyre).

Nous allons vivre ensemble cette semaine-sainte, en suivant Jésus sur le chemin du Calvaire. Sa mort, le vendredi saint, ne sera pas un point final. Elle est plutôt un « passage » de ce monde vers le Père. C’est ainsi que Jésus est venu nous ouvrir un chemin qui permet à toute l’humanité d’entrer dans la gloire du Père.

 

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FETE PATRONALE DU MOUVEMENT DES ELISA : Les Elisa de Brazzaville ont prié à Notre-Dame du Rosaire

par Abbé Venceslas dia kazé

Depuis quelques années, le Mouvement des Elisa des paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville a pris l’habitude de se retrouver le 25 mars dans une paroisse pour célébrer ensemble la fête patronale, celle de l’Annonciation du Seigneur à la Bienheureuse Vierge Marie par l’Ange Gabriel. Le thème de cette journée: «L’Esprit du Seigneur prend possession de l’humble Vierge Marie et suscite en elle la Parole même de Dieu. Eternel jaillissement de vie qui s’opère encore journellement dans le cœur des chrétiens».

Samedi 25 mars 2023, les Elisa étaient en grand nombre en l’église Notre-Dame du Rosaire de Bacongo, sous la conduite du bureau diocésain présidée par Lisette Clarja Siassia Malonga, qui est en même temps trésorière de la Commission diocésaine pour la pastorale de l’enfance et de la jeunesse, en compagnie de la sœur Armandine Batia Banzouzi, aumônière diocésaine et nationale du Mouvement des Elisa. Le père Raphael Bazebizonza, S.j. vicaire épiscopal chargé de la vie consacrée et aumônier adjoint du Mouvement a présidée l’eucharistie, concélébrée par quelques prêtres. Sous l’animation liturgique des Elisa du secteur de la visitation.

Dans son homélie, le père Raphaël Bazebizonza a invité les Elisa à imiter les vertus cardinales de la Vierge Marie basées sur l’Evangile et à être des ferventes dans la prière, la récitation du chapelet, seule arme pour vaincre le mal. Les Elisa, servantes du Seigneur «paix et joie», doivent être des modèles dans leur milieu de vie. Toujours dans la paix et la joie de servir le Seigneur à travers les différentes activités, tout en respectant les normes liturgiques établies par l’Eglise. «Vous filles de la Bienheureuse Vierge Marie, marcher selon ces vertus et ne soyez pas remplies d’anti valeurs qui gangrènent notre société. Regarder l’attitude de Marie qui accepta l’annonce de l’Ange Gabriel en disant: «Je suis la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole». Ce oui de Marie est un acte de foi». Enfin, il a exhorté les encadreurs à bien former ces enfants qui seront les futures religieuses et les cadres de demain au service de la société.

Pour la petite histoire, le Mouvement des Elisa a été créé le 25 avril 1975 en la paroisse Saint-Michel de Madingou poste par le père Jacques Robillard de la Congrégation du Saint-Esprit. Le but visé était d’éduquer les jeunes filles vivant à l’internat pour faire d’elles des servantes de la Maison de Dieu afin de les orienter à la vie religieuse ou au mariage. C’est dans cette dynamique que Mgr Ernest Kombo, S.j. évêque de Nkayi va publier le 7 mars 1989 un livret intitulé: «Elisa, servante de la maison de Dieu». Il s’agit de former les jeunes filles à l’éthique chrétienne, les encadrer dans l’action liturgique pour rendre plus priantes, plus belles et plus solennelles les célébrations eucharistiques. Ce Mouvement a pris corps dans l’archidiocèse de Brazzaville en mai 1989, notamment à la paroisse Saint-Michel de Ngangouoni avec comme pionnière sœur Augustine Babingui, sous la supervision du père Yvon Réhodin, alors curé de la paroisse. Aujourd’hui, le Mouvement des Elisa est répartit en huit secteurs d’activités, sous la clairvoyance du bureau diocésain qui fait régner la discipline en son sein, conformément aux documents fondamentaux qui le régissent. L’âge d’adhésion est de cinq ans pour les cadettes et treize ans pour les aînées, qui deviendront des marraines et des encadreurs. L’objectif du Mouvement est d’aider les enfants à s’épanouir, à devenir des femmes exemplaires dans les foyers, la société et l’Eglise, à l’instar des Louveteaux, scouts et d’autres mouvements de jeunesse. Beaucoup de choses restent encore à faire dans la pratique liturgique où l’on remarque des danses obscènes pendant les grandes célébrations eucharistiques.

Vers la fin de la messe, des chapelets ont été remis aux membres du bureau et aux aumôniers diocésains pour leur dynamisme à conduire les destinées du Mouvement. Des récompenses ont été offertes aux équipes finalistes du tournoi de Ndzango organisé dans les huit secteurs les 19 et 25 mars.
La journée s’est terminée par un agapè de danse où la joie des enfants se lisait sur les visages rayonnants.

Pascal BIOZI KIMINOU

 

 

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Homélie pour le 5ème Dim de carême (26/03/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Nous approchons de la fin du Carême. Et les textes bibliques de ce dimanche nous laissent entrevoir déjà la joie de Pâques, c’est-à-dire la victoire de la vie sur la mort. Ceci étant, la première lecture de ce dimanche nous ramène au quatrième siècle avant Jésus Christ. Le peuple d’Israël se trouve en grande détresse car il est déporté en terre d’exil. Mais le prophète Ézéchiel intervient pour raviver l’espérance des exilés. Son message est clair : Dieu ouvrira le tombeau dans lequel ce peuple s’est englouti. Il le ramènera vers la terre d’Israël. Et ce sera la victoire de la vie sur la mort. À travers ce texte biblique, nous avons déjà une approche de l’idée de résurrection.

Notons qu’il y a un mot qui revient souvent dans l’Ancien Testament et dans l’Évangile : c’est le verbe “sortir”. Nous découvrons, en effet, un Dieu qui fait “sortir” son peuple d’Égypte ; il lui annonce qu’il le fera sortir de ses tombeaux : “Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez.” L’Évangile nous parle également d’un Dieu qui “sort”. Aussi, nous connaissons tous la parabole du semeur qui est sorti pour semer. Et nous n’oublions pas le maître qui sort pour embaucher jusqu’à la 11ème heure. Même dans la lettre aux Romains, l’apôtre Paul nous parle de l’Esprit qui nous fait sortir de l’emprise de la chair.

C’est dire qu’aujourd’hui, à l’approche de Pâques, la parole de Dieu nous invite à sortir de notre indifférence et de notre passivité. Comme au temps de Moïse, le Seigneur voit la misère de son peuple. En effet, tant de personne souffre autour de nous, et Dieu a besoin de nous, il nous envoie pour les libérer de toute emprise : Solitude, pauvreté, maladie, deuil, désespoir, perte du sens de la vie, … Le Seigneur nous invite donc à ouvrir nos yeux, nos mains et notre cœur, pour que la victoire de la vie sur la mort soit effective autour de nous, par notre présence, notre parole, et nos actions multiformes.

C’est dans ce sens que l’Évangile de ce dimanche nous fait assister à la sortie de Lazare de son tombeau. Notez que je ne parle pas de résurrection de Lazare. À mon sens, c’est plutôt un réveil. Par ce geste extraordinaire, Jésus exprime pleinement son pouvoir sur la mort : “Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra”. En lisant cet Évangile, nous prenons conscience d’une réalité importante : ce n’est pas seulement Lazare qu’il faut sortir de son tombeau ; c’est l’humanité tout entière qu’il faut délivrer de la mort. Nous sommes donc tous appelés à sortir de notre égoïsme, notre indifférence, notre péché. Comme pour Lazare, le Seigneur nous dit à tous : “Viens dehors !”

En « ressuscitant » Lazare, Jésus n’a fait que reculer l’échéance de sa mort définitive. Ce n’est pas encore la résurrection au sens chrétien du terme. Puisque Lazare va encore mourir. Du coup : à quoi bon ce miracle ? C’est Saint Jean qui répond à notre question; il nous dit c’est un signe très important : Jésus est manifesté là comme celui en qui nous avons la vie sans fin et en qui nous pouvons croire, c’est-à-dire sur qui nous pouvons miser notre vie.

Pour Jésus, la seule chose qui compte, c’est la gloire de Dieu ; mais pour voir la gloire de Dieu, il faut croire (« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » dit-il à Marthe). Ainsi, le Christ veut nous faire émerger à une autre vie. Il nous appelle à une vie nouvelle. C’est une invitation à vivre ce carême comme un passage vers une vie plus juste, plus solidaire, plus ouverte à Dieu et aux autres. Avec le Christ, nous pouvons toujours triompher de nos peurs et retrouver le courage et l’espérance de repartir en avant. En ce jour, nous faisons nôtre la profession de foi de Marthe: “Je crois, Seigneur ; tu es le Fils de Dieu qui vient sauver le monde.”


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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