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Homélie pour le Dimanche de la Sainte Trinité (04/06/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Trinité. Ce dogme de la Sainte Trinité reste un mystère qui dépasse notre intelligence et nos raisonnements humains. La liturgie de ce dimanche nous invite donc à y entrer en nous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu.

De la 1ère lecture tirée du livre de l’Exode, on découvre que pendant que Moïse était sur la montagne, le peuple Hébreu a péché contre son Dieu, en se fabriquant un veau d’or. Le texte qui nous est proposé aujourd’hui, fait suite à cet épisode, nous trouvons Moïse qui gravit la montagne une seconde fois, pour implorer le pardon du Seigneur et voilà que sa demande finit par être entendue. De fait, bien avant Jésus Christ, nous découvrons que le Seigneur “grand et redoutable” est en même temps “tendre et miséricordieux, plein d’amour et de fidélité. C’est donc un Dieu qui aime et son amour va jusqu’au pardon. Il se définit avant tout par sa patience, sa miséricorde et son amour infini.

Mais voilà que ce Dieu n’a pas fini de nous surprendre, en révélant peu à peu, ce qu’il est vraiment, au fil de l’histoire. Et l’apôtre Paul, dans la salutation qu’il adresse aux corinthiens, introduit une grande nouveauté : “Que la grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous…” Ce qui dévoile bien cette réalité de Dieu qui, non seulement est Père très aimant et miséricordieux, mais aussi est Fils et enfin est Saint Esprit. Oui, au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour au nom de la Trinité sainte.

Et dans  l’Évangile, nous retrouvons cette autre révélation de l’amour infini de Dieu : “Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra le Vie Éternelle.” Ces paroles font partie de la rencontre de Jésus avec Nicodème. Pour le Christ, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. D’où ce commandement: “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés”. Rappelons-nous que c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres que nous serons reconnus comme disciples du Christ. Or l’exemple parfait d’un tel amour, c’est l’unité et la cohésion des trois personnes Divine : le Père, le Fils, et le St Esprit.

Certes nos pauvres mots sont bien limités pour parler de ce dogme de la Sainte Trinité. Mais le plus important c’est la révélation d’un Dieu passionné d’amour pour l’humanité. En célébrant cette Eucharistie, nous nous tournons ensemble vers ce Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Ce Dieu qui est amour, qui veut nous unir à lui et nous unir les uns aux autres. Heureux sommes-nous donc d’entrer dans cette communion d’amour. Prions ensemble pour que cette communion s’étende au monde entier, qu’elle dépasse les limites de l’Église pour faire de nous un peuple fraternel, heureux de rendre grâce. Amen

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Homélie pour les obsèques de Marie-Madeleine SANNIER

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Devant la mort, plusieurs attitudes sont possibles :

  • Il y a ceux qui écartent systématiquement la perspective d’y penser, ceux qui sont convaincus qu’il n’y a pas de vie après la mort et que seuls demeurent les souvenirs du défunt dans l’esprit et le cœur de ceux qui l’ont connu.
  • Puis il y a ceux qui croient qu’il y a une vie après la mort et qu’il y a dans l’existence de toute personne un mystère qui ne le réduit pas à sa vie d’ici-bas.

C’est en tout cas ce qui faisait dire au philosophe Gabriel MARCEL : « Aimer quelqu’un, c’est lui dire : tu ne mourras pas ». Dans cette perspective, la mort, loin d’être un point final, est, en fait, un passage. C’est justement ce que le Christ, affirme à ses disciples : « Je pars vous préparer une place. Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi ». En effet, le Christ promet aux siens, c’est-à-dire à ses amis (Ceux qui, comme Marie-Madeleine, lui ont accordé du temps ici-bas) ; il leur promet donc de les faire participer à sa vie de ressuscité, à cette vie pleine de paix, de joie, de lumière et de communion avec Dieu. Nous aurions voulu, tous et chacun, avoir un peu plus de précisions sur ce monde de la résurrection. Mais il nous est difficile de nous en faire une image claire. Dans la tradition de l’Église, on a d’ailleurs parlé de la mort comme d’une nouvelle naissance. En effet, le bébé qui est dans le sein de sa mère ne peut pas se faire encore d’images de ce monde dans lequel il va entrer. Il faut qu’il ait vécu le passage de la naissance. Il en va de même pour nous. 

Notons que si l’Évangile est discret sur le comment du passage, il nous invite du moins, à nous y préparer. Il y a en particulier cette parabole qui devrait nous interpeller : la parabole de l’homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.

Mais quel est ce trésor dont parle Jésus dans cette parabole, ce trésor que personne ne peut nous voler, ce trésor qui passe avec nous au-delà de la mort ? Ce trésor, c’est l’amour. Saint Paul l’affirme dans son hymne à la charité : « L’amour ne disparaît jamais » (1 Cor 13, 8). C’est dire que dans la mort, la richesse devient inutile, la réussite sociale, professionnelle ou politique s’achève. Il ne reste plus que l’amour qui a saveur d’éternité. Mais de quel amour cause-t-on ? 

Il ne s’agit pas de l’amour pour soi, égoïste ou égocentré. Nous savons en effet qu’il y a des amours ou des amitiés narcissiques, des passions dévorantes, où on pense aimer l’autre alors que c’est surtout soi-même que l’on aime. L’amour dont parle Paul est un amour beaucoup plus gratuit, décentré, la charité, l’agapè, un amour où l’on se décentre de soi pour accueillir l’autre, l’écouter, répondre à ses attentes, lui apporter son aide, se mettre à son service. Un amour qui résume parfaitement la vie de Marie-Madeleine.

Oui, Je pense que Marie-Madeleine par sa vie et ses engagements a vraiment voulu entrer dans cette dynamique de service envers tout ce qu’elle a aimé. Et c’est de cela que nous rendons grâce aussi aujourd’hui. Ce qui fait bien écho à l’invitation de Jésus: « Mettez-vous au service les uns des autres comme de bons administrateurs de la grâce de Dieu, en fonction du don que chacun a reçu » (1 Pi 4, 10).  

Que le Seigneur nous donne cet esprit de service et qu’il accueille Marie-Madeleine ainsi que tous ces bons et fidèles serviteurs dont parle l’Évangile dans la joie de sa Maison. Amen.

 

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Homélie pour le Dimanche de Pentecôte (28/05/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Nous sommes rassemblés en ce dimanche pour fêter la Pentecôte. Alors nous pouvons nous poser la question : quelle est l’origine de cette fête ? Que représente-t-elle pour nous ? Dans notre monde sécularisé, le risque est grand de réduire cette fête à un long week-end. Il est donc important que nous allions à la source et au cœur de notre foi.

La Pentecôte trouve son origine dans l’Ancien Testament, bien avant Jésus Christ. Cette appellation vient d’un mot grec qui signifie “cinquantaine”. Au départ, on célébrait la première moisson des blés. C’était donc une fête joyeuse où l’on remerciait Dieu pour les dons de la nature. De nos jours, rares sont encore ceux qui savent rendre grâce pour tous les biens que Dieu nous donne.

Puis, cette fête prendra une signification nouvelle. Car rappelons-nous que sous la direction de Moïse, le peuple d’Israël avait été libéré de l’esclavage. Il a traversé la Mer Rouge pour aller vers la Terre promise. Et chaque année, on célébrait la Pâque pour commémorer cet événement. Ainsi, cinquante jours plus tard, on a commencé à fêter la Pentecôte, c’est-à-dire le don de la loi à Moïse sur le Mont Sinaï.

Mais ce n’est pas tout, car à cela va s’ajouter une autre signification : la descente de l’Esprit-Saint. C’est dire que nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes les bénéficiaires d’un nouveau Sinaï. Par le don de l’Esprit, Dieu donne son souffle saint aux disciples. Désormais, la loi de Dieu n’est plus inscrite sur la pierre mais dans les cœurs. L’alliance entre Dieu et les hommes ne se limite plus au seul peuple d’Israël. Elle est offerte à tous les hommes du monde entier.

Le livre des Actes des Apôtres nous dit que les disciples étaient enfermés en un même lieu. Ils n’étaient qu’entre eux. Or voilà que le jour de la Pentecôte, ils sont remplis de l’Esprit Saint. Ils sont poussés dehors pour proclamer les merveilles de Dieu. Pour en parler, saint Luc utilise un langage très imagé. Il y est question de vent et de feu. Comme un vent violent, l’Esprit Saint emporte la peur des apôtres. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres ; il illumine leur nuit. Devant la foule, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.

Cet événement de la Pentecôte est donc bonne nouvelle pour nous tous. Comme les apôtres au soir de Pâques, nous vivons parfois avec la peur au ventre, peur de l’autre, peur des échecs au point de ne rien oser, peur de …. Nous verrouillons les portes ; nous nous replions sur nous-mêmes. Certes, dans un monde aussi indifférent et hostile à la foi chrétienne, il y a de quoi être inquiet. Mais comme au soir de Pâques, Jésus nous rejoint dans notre peur. Sa première parole est un souhait de paix (La paix soit avec vous). Cette salutation répétée vient renforcer la joie des apôtres et donc la nôtre. Ce qui est encore plus merveilleux, c’est qu’il continue à nous faire confiance malgré nos infidélités : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.”

A la suite des apôtres, l’Église d’aujourd’hui est appelée à communiquer la paix et à manifester le pardon. Cette œuvre peut paraître impossible face aux défis du monde moderne. Mais au souffle de l’Esprit, le rêve de communion fraternelle peut devenir réalité.

 

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Eglise catholique du Congo-Brazzaville : La Province spiritaine célèbre les 140 ans de l’évangélisation

par Abbé Venceslas dia kazé

En communion avec l’Eglise locale qui célèbre les 140 ans de son évangélisation initiée par les missionnaires spiritains, la grande famille spiritaine du Congo, consacrés et laïcs, s’est réunie dans l’archidiocèse de Pointe-Noire, à l’occasion du pèlerinage national de Pentecôte, pour célébrer à son tour la naissance de la foi au Congo, en attendant la clôture de ces festivités le 4 juin à Brazzaville. Ce pèlerinage s’est déroulé le 24 mai 2023 à Loango, porte d’entrée de l’évangélisation au Congo, avec pour thème : «A la découverte de notre patrimoine historique commun: aux sources de l’évangélisation du Congo par les spiritains».

Ce thème a été animé par le père Elvis Elengabeka, recteur du séminaire international Daniel Brotier de Libreville. La messe a été présidée par Mgr Toussaint Foumanet Ngomat, évêque de Dolisie, spiritain, en présence de Mgr Miguel Angel Olaverri, archevêque de Pointe-Noire et Pierre Bilongo. Ces pèlerins sont venus de quatre coins du pays avec beaucoup de ferveur pour vivre ce moment de prière et de réflexion sur l’histoire commune des chrétiens au Congo.

Pour le supérieur provincial, le retour-recours à notre patrimoine historique commun, nous invite avant tout à prendre d’avantage conscience du sens de notre engagement au service de l’Eglise et de la société congolaise, dont nous sommes pour la plupart les fruits, a affirmé Pierre Bilongo. Le contenu que nous donnons à cette journée est très danse; ni autosatisfaction, ni revendication, ni apologie, mais simplement, nous sommes venus recueillir et prier; rendre grâce à Dieu pour le chemin parcouru, le don et l’héritage reçus de nos ainés dans la foi, dont les dispositions humaines pourtant moins adaptées au milieu furent supplantées par leur zèle apostolique et leur désir de voir se réaliser ce jour, a-t-il ajouté.

Mgr Toussaint a, quant à lui, salué avec élégance ce geste missionnaire combien prophétique car les spiritains sont enracinés profondément dans l’histoire de l’Eglise du Congo, et ils se sont faits en toute humilité la voix des sans voix. Ce faisant, ils veulent rendre justice à l’histoire, en revisitant ensemble leur passé et l’approprier pour lui donner une dimension nouvelle car, le peuple qui ne connaît pas son histoire, est un peuple qui ne peut pas se projeter vers l’avenir. De même, une Eglise qui ne témoigne pas ne peut pas porter des fruits, a-t-il déclaré dans son homélie. L’évêque de Dolisie a, par ailleurs, invité ses confrères spiritains a consolidé l’unité au sein de la province, a-t-il conclu.

En effet, l’histoire des spiritains et l’Eglise du Congo, a commencé en 1882, lorsque le père Carrie fit l’acquisition du vaste terrain d’une centaine d’hectares à Loango. Puis le 25 aout 1883 avec le frère Vivien Kehren, ils commencèrent les travaux de la mission de Loango. Depuis ce jour, jusqu’à maintenant de nombreux spiritains se sont succédé pour annoncer le Christ dans ce beau pays, le Congo. Parmi les plus illustres, outre Hyppolite Carrie, il y a Girot, Duparquet, Augouard, Fauret et bien d’autres.

Séverin MOUCE
(Loango)

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CELEBRATION DES 140 ANS DE L’EVANGELISATION DU CONGO DANS LA PESO : Mgr Miguel Angel Olaverri a ordonné 4 diacres et 6 prêtres

par Abbé Venceslas dia kazé

Après Owando, siège de la Province ecclésiastique du Nord (PENORD), dimanche 14 mai dernier, la seconde étape de la célébration des 140 ans de l’évangélisation du Congo a eu lieu dans la Province ecclésisatique du Sud-Ouest (PESO), dans l’archidiocèse de Pointe-Noire, notamment à la paroisse Sacré-Cœur de Loango, premier site de la Mission catholique au Congo.

La seconde étape des festivités a culminé avec la messe présidée par Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz, archevêque métropolitain de Pointe-Noire, à la Place du Centenaire de Loango, en présence de Jean Marc Thystère Tchicaya, ministre des Zones économiques spéciales et de la diversification économique, de Mme Evelyne Tchitchelle, maire de Pointe-Noire, des autorités civiles et militaires de la localité et de plusieurs personnalités de divers rangs. Au cours de cette messe, Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz a ordonné quatre diacres et six prêtres. C’était dimanche 21 mai 2023, septième dimanche de Pâques.

Ont concélébré cette messe, NN.SS. Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, président de Conférence épiscopale du Congo (CEC), Victor Abagna Mossa, archevêque métropolitain d’Owando, Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, vice-président de la CEC, Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie, Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala et Stanislas Lalane, évêque de Pontoise en France accompagné du père Thierry Butor, vicaire général du lieu. Etaient également comptés parmi les concélébrants de cette messe animée par quatre chorales diocésaines: les chœurs diocésains des amis du Grégorien, de la Schola Populaire, la chorale Polymorphe et la chorale Tchivoumvou, plusieurs prêtres venus de différents diocèses du pays et responsables de diverses structures de l’Eglise du Congo dont les abbés Antonio Mabiala, secrétaire général de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC), Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la CEC, Guy Noël Okamba, coordonnateur de la Commission épiscopale Justice et Paix, Valentin Moyongo, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), Alain Loemba Makosso, vicaire général de Pointe-Noire, curé de la paroisse Christ-Roi de Loandjili et président du Comité d’organisation de ces festivités, Célestin Ndagijimana, Félix Maboundou, vicaires généraux d’Impfondo et de Kinkala, ainsi que bien d’autres exerçant leur ministère sacerdotal dans la PESO et notamment dans l’archidiocèse à l’honneur.

Ont reçu les ordinations diaconales et presbytérales des mains de Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz, les abbés Paul Saturnin Mouanga, Josué Holmière Boutha, Ged Rodrigue Tsoumou et Paterne Divin Moukambou pour la charge du diaconat et les pères Ephege Jeal Baloula, Eloïm Junior Tathy, Berna Aléa Mampouya, Aubin Veires L. Niantimane, Marcel Vallières Bissouam Balenga, Romaric Youri Ndzouba, pour la charge du presbytérat.
Au cours de la procession d’entrée, l’archevêque métropolitain de Pointe-Noire s’est arrêté pour déposer une gerbe de fleurs et une bougie allumée sur chaque tombe des premiers missionnaires qui ont foulé le sol congolais pour semer le grain de l’évangile qui s’est répandu à travers le pays et est devenu un arbre qui a produit d’abondants fruits, 140 ans plus tard. Puis, il a présenté à ses confrères évêques et archevêques le cimetière des ouvriers apostoliques de Pointe-Noire qui ont apporté leur part à l’édification de l’Eglise du Congo, à l’annonce de l’évangile en terre congolaise.
C’est l’abbé Raphaël Nzaou, curé de la paroisse Sacré-Cœur de Loango, qui a prononcé le mot de bienvenue.

La suite de la messe a été marquée par le début de l’exécution des rites des ordinations diaconales et presbytérales marqués par l’appel des différents candidats et la présentation de leurs cursus respectifs par le vicaire général de Pointe-Noire, et les supérieurs respectifs des congrégations religieuses auxquelles ils appartiennent.
Le début de ce rite s’est achevé par le dialogue entre l’archevêque de Pointe-Noire et les candidats, et a été caractérisé par l’engagement au célibat des futurs diacres et prêtres, leur promesse d’obéir à l’évêque et à ses successeurs, etc.

Dans son homélie, Mgr Miguel Angel Olaverri a présenté un pan de l’histoire de l’évangélisation du Congo, partie de cette terre de Loango où débarquèrent pour la première fois les premiers missionnaires, il y a bientôt un siècle et demi, avant de gagner le reste du pays. Il leur a ainsi rendu un vibrant hommage pour leur engagement incontestable dans cette œuvre d’évangélisation de cette partie du pays, autrefois comptoir d’embarquement des esclaves vers des destinations très éloignées de leur terre natale. S’adressant aux futurs diacres et prêtres, le pasteur de l’Eglise de Pointe-Noire leur a recommandé d’être des serviteurs selon le cœur du Seigneur en reflétant de bons témoignages chrétiens et en demeurant des artisans de l’amour et de la gloire de Dieu dans ce monde en proie à divers maux qui entravent sérieusement le long et périlleux processus de la conversion de ceux à qui s’adressent l’évangile.

Après l’homélie s’est poursuivie l’exécution des rites des ordinations diaconales et presbytérales.

«Père-évêque, la Sainte Eglise vous présente ces candidats et vous demande de les ordonner pour la charge du diaconat et du presbytérat», a déclaré le vicaire général de Pointe-Noire. «Savez-vous s’ils ont les compétences requises ?» s’est interrogé l’archevêque du lieu. Après la présentation de leurs cursus respectifs par ceux à qui incombait cette charge, le vicaire général de Pointe-Noire a conclu : «Le peuple de Dieu a été consulté et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis favorable. Ainsi, j’atteste qu’ils sont dignes d’être diacres et prêtres». «Avec l’aide du Seigneur Jésus-Christ, nous les choisissons pour l’ordre des diacres et des prêtres» a confirmé Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz à la fin de chaque rite d’ordination, faisant désormais de ces dix candidats soit des diacres, soit des prêtres, membres du presbyterium de Pointe-Noire.

Les rites complémentaires que sont : la remise de l’évangéliaire, l’imposition des mains sur les nouveaux diacres et prêtres, la vêture de l’étole en bandoulière pour les nouveaux diacres, la remise du calice, de la paterne et la vêture de l’étole, de la chasuble pour les nouveaux prêtres se sont succédé selon la nature et le type de chaque ordination. Ce faisant, l’Eglise de Pointe-Noire s’est agrandie de quatre diacres et de six prêtres.
Plusieurs allocutions ont été prononcées à la fin de cette messe qui a duré cinq heures et a rassemblé près de 15.000 personnes venues de tous les diocèses du pays et notamment des différentes paroisses de l’archidiocèse de Pointe-Noire. La première a été celle de M. Firmin Bozangabato, président du Bureau exécutif diocésain de l’apostolat des laïcs (BEDAL) de Pointe-Noire, suivie de celle des nouveaux prêtres par le père Eloïm Junior Tathy, et celle du président du Comité d’organisation. Le mot du clergé a été lu par le vicaire général du lieu, tandis que Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, en sa qualité de président de la CEC, a remercié le Président de la République pour l’aide multiforme qu’il a apportée à ces festivités des 140 ans de l’évangélisation du Congo.

Intervenant en dernier lieu, Mgr Miguel Angel Olaverri a aussi remercié le Président de la République pour son appui multiforme à la réussite de cet événement d’envergure nationale et internationale, M. le ministre Jean Marc Thystère Tchicaya, membre du Gouvernement, représentant le Président de la République, à qui l’archevêque de Pointe-Noire a demandé de transmettre ses vifs remerciements au Chef de l’Etat pour sa précieuse contribution. Il a également remercié ses confrères dans l’épiscopat venus d’autres diocèses et archidiocèses du pays pour leur présence remarquable dans l’archidiocèse de Pointe-Noire, ses collaborateurs immédiats pour leur implication personnelle dans l’organisation de ce grand rassemblement et tout le Peuple de Dieu venu de divers horizons.

Cerise sur le gâteau, après la fin de la procession de sortie de la messe, Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz accompagné de ses confrères dans l’épiscopat et de quelques prêtres est allé bénir la croix implantée à l’entrée de Loango et offerte par les Amis de Don Bosco ayant pour père-fondateur l’abbé Alain Loemba Makosso, actuel vicaire général de Pointe-Noire.

Gislain Wilfrid BOUMBA
(De retour de Pointe-Noire)
…. Il a dit : …

Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz, archevêque métropolitain de Pointe-Noire : «Nous venons de vivre la messe de la célébration des140 ans de l’évangélisation du Congo à Loango. C’est la célébration d’aujourd’hui à laquelle ont participé plusieurs personnes. Je ne saurai pas évaluer le nombre des personnes ayant participé à cette messe. Il y avait environ entre 12.000 et 15.000 personnes qui se sont déplacées. Cela montre aussi l’amour du Peuple de Dieu pour l’Eglise et pour l’évangélisation. Ce qui signifie qu’aujourd’hui, nous avons un défi à lancer. C’est une nouvelle époque, une nouvelle période dans laquelle nous devons fixer les buts, les objectifs précis au niveau de la catéchèse, de la formation qui soient vraiment un défi pour nous tous afin que l’Eglise avance effectivement. Cette université catholique du Congo-Brazzaville qui va naître bientôt, est un vrai cadeau pour les 140 ans de l’évangélisation du Congo. Nous remercions le Seigneur pour tous ces objectifs que nous nous traçons déjà pour l’avenir.»

Propos recueillis par
Sévérin Moussavou
et retranscrits par
Gislain Wilfrid BOUMBA

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140e ANNIVERSAIRE DE L’EVANGELISATION DU CONGO DANS LA PESO : Les Evêques ont visité l’Université catholique du Congo-Brazzaville

par Abbé Venceslas dia kazé

La toute première Université catholique du Congo-Brazzaville, l’UCCB, est entrée elle aussi dans la dynamique des 140 ans de l’évangélisation du Congo. Cette structure est le fruit de la coopération entre l’État congolais et la Conférence épiscopale du Congo. La visite des Evêques du Congo sur place, samedi 20 mai dernier a ajouté de la solennelle à ce qui était la deuxième étape de célébration de ce 140e anniversaire. La première étape s’est déroulée, comme on le sait, à Owando (Département de la Cuvette), il y a une semaine. Pour la Province ecclésiastique du Sud-Ouest (PESO) dont Pointe-Noire est l’épicentre, la visite de l’ensemble des Evêques du Congo apportait de la visibilité à l’université catholique de Liambou. Archevêques et Évêques du Congo ainsi que leur hôte exceptionnel, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, accompagné du père Thierry Butor, vicaire général du lieu, se sont retrouvés dans cette localité du département du Kouilou. Le vice-doyen de l’UCCB, Charles Sockath, a fait les honneurs de cet établissement particulier aux côtés de Mme Katia Mounthault, membre du Conseil d’administration de l’UCCB, chargée de la communication.

Cet établissement supérieur d’obédience catholique est le résultat de la collaboration entre l’État et l’Église. C’est avec les encouragements et l’autorisation du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, que le projet d’implantation d’une université catholique au Congo a pu voir le jour. Il est la manifestation de l’engagement sociétale des sociétés pétrolières opérant au Congo. Cet établissement est, en effet, la partie visible du contrat de partage de production du permis pétrolier Moho avec le Groupe Contracteur: Total, Chevron Congo, et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

En 2015, le Chef de l’État a posé la première pierre symbolique marquant le lancement des travaux de la Faculté des sciences et des technologies de l’UCCB. L’UCCB est, en effet, un établissement privé agréé par le ministère de l’Enseignement supérieur. Il est construit sur dix hectares, avec une capacité d’accueil de 900 étudiants dans les trois facultés: sciences et techniques; médecine; droit et gestion.

Tout d’abord, l’université s’ouvrira avec la Faculté des sciences et des technologies qui est composée de six bâtiments entre les salles de classes, les bureaux des professeurs, les bureaux des personnels administratifs et la salle d’informatique avec la possibilité d’accueillir 60 étudiants, les bureaux du doyen et du vice-doyen, les bureaux des chefs des départements, des salles de réunions, bâtiment de laboratoire, quatre blocs sanitaires, etc. Les travaux sont en cours d’achèvement pour la Faculté des sciences et des technologies qui ouvrira ses portes avec une capacité d’accueil de 300 étudiants.

Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, a souligné que l’ensemble de la délégation des Evêques est venu donner de la visibilité à la volonté de l’Église du Congo de penser à l’évolution du pays. «Les évêques, en venant sur le site de Liambou, veulent montrer, non seulement leur solidarité par rapport au peuple congolais, par rapport à la chrétienté, par rapport aux jeunes qui ont besoin d’avoir une vision de certitude par rapport à l’avenir, mais aussi dire, justement, à ces jeunes que les Évêques ont à cœur l’éducation générale, l’éducation intégrale, la promotion de l’homme et de tout homme. Il ne s’agit pas de l’université d’un évêque, ni d’une région: elle concerne tout le Congo. Et les jeunes, partant d’Impfondo, jusqu’à Pointe-Noire, doivent se sentir concernés sans distinction, parce que l’objectif c’est le développement», a dit Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou.

De son côté, Mgr Ildevert M. Mouanga, Évêque de Kinkala, président de l’Association des fondateurs de l’UCCB, a expliqué les raisons qui ont fait porter sur Liambou le choix d’implantation de l’UCCB à cet endroit. «Ce qui a justifié le choix du site de Liambou, c’est le fait qu’il est à l’écart de la ville et permet des meilleures conditions d’apprentissage, un esprit calme et un environnement calme qui permettent aux étudiants d’être dans les bonnes conditions et de bien assimiler les notions qu’ils apprennent pour leur efficacité future dans le monde du travail», a expliqué Mgr Mouanga. Il a remercié les autorités de la République du Congo, en particulier le président de la République qui a bien voulu que ce projet puisse voir le jour. Il a également remercié le Groupe Contracteur et les partenaires, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. Par contre, Mgr Miguel Angel Olaverri, archevêque de Pointe-Noire, a signalé que le 16 juin prochain, il y aura la journée portes ouvertes de l’UCCB, qui est un grand projet pour une nouvelle évangélisation du Congo. Elle permettra de former les bons citoyens et les bons chrétiens, a rassuré Mgr Miguel.

Enfin, le vice-doyen a précisé que cette université est agréée par le ministère de l’Enseignement supérieur. Et il a également présenté le programme LMD. La Faculté des sciences et des technologies aura six filières dont la biologie, géosciences, la physique, la chimie, les mathématiques et l’informatique. Innocent Nguimbi, chef du projet, a fait visiter aux évêques du Congo et à leur délégation les bâtiments de l’UCCB. Et les évêques se sont montrés satisfaits de voir qu’une grande partie des travaux aété effectué et que le reste est en bonne évolution sur l’ensemble du site.

À noter que le corps pédagogique regroupe des enseignements de haut niveau et des conférenciers dotés d’une vaste expertise permettant d’offrir des sujets de troncs communs, mais aussi des thématiques en relation avec les attentes et besoins du marché du travail.

Le 19 août prochain, il y aura le concours d’entrée dont les matières à composer sont: mathématiques, anglais, français et culture générale. Les frais de scolarité se fixent à 1.500.000 Frs CFA par an et se font par paiements échelonnés.
Pour toutes informations, consulter: https/uccbz.org ou charles.sockath@yahoo.fr. Et les inscriptions: ecclecathobrazza@gmail.com ou+242.05.588.82.60/06.944.77.71

Madocie Déogratias MONGO

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Une Conférence-débat sur l’histoire de l’évangélisation en terre de Loango

par Abbé Venceslas dia kazé

Dans le cadre des festivités des 140 ans de l’évangélisation du Congo, l’abbé Alphonse Taty Mboumba, curé de la paroisse Sainte Face de Jésus, a animé une conférence sur l’histoire de cette évolution sur la terre de Loango. La conférence a eu lieu le samedi 20 mai dernier en l’église Notre-Dame de l’Assomption de Pointe-Noire, en présence des Evêques du Congo, de Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, en France.

La mission de l’évangélisation a commencé sur la baie de Loango et s’est élargie dans tout le pays. Cette évangélisation a commencé avec Mgr Pourrons, missionnaire français de la congrégation des pères du Saint Esprit, et qui fut le fondateur et le premier évêque responsable du vicariat apostolique du Congo-français.

En effet, le vicariat apostolique de Loango, territoire de mission de l’Eglise catholique en Afrique centrale, a été créé par le Pape Léon XII, le 25 août 1883, d’abord sous le nom de vicariat apostolique du Congo-français, par division du diocèse de San Salvador (Mbanza-Kongo) et du vicariat apostolique des Deux-Guinées. C’est le 14 octobre 1890 qu’il prend le nom de Bas-Congo français et le 22 avril 1907, il devient vicariat apostolique de Loango, puis le 20 janvier 1949, vicariat apostolique de Pointe-Noire, avant de devenir, diocèse de Pointe-Noire le 14 septembre 1955.

Mgr Bienvenu Manamika

Mgr Bienvenu Manamika

Dans sa présentation, l’abbé Alphonse Taty Mboumba a présenté Loango qui fut l’ancien port d’embarquement des esclaves. Il se situe à 20 Km de Pointe-Noire. Il a également parlé de la fondation de la mission catholique de Loango, qui a été un haut-lieu de l’action missionnaire. Il a rappelé ensuite les services élaborés par les pères spiritains, notamment les pères Carrie et Schmi. «Plusieurs raisons poussent les missionnaires à fonder la mission de Loango. D’abord le Mä Loango et ses administrés, depuis 1876 demande aux missionnaires de s’établir chez eux. En octobre 1882, le père Antoine-Marie Hyppolite Carrie, venant de Luanda, se rend à Loango et fait l’acquisition d’un vaste terrain», a rappelé l’abbé Alphonse Taty Mboumba, président de la commission historique. Le conférencier a signalé qu’au cours des 24 ans de Mgr Friteau à la tête du Vicariat apostolique de Loango, il fonda les missions de Mouyondzi, Pointe-Noire, Pounga et Mossendjo.

Il a décrit les ordinaires qui ont œuvré depuis sa création comme vicariat apostolique, jusqu’à l’actuel archidiocèse de Pointe-Noire. Clôturant la bonne ambiance de la conférence, Mgr IIdevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, a présenté l’Université catholique du Congo comme une opportunité pour les chrétiens et les citoyens. Il a présenté comme une réelle opportunité l’ouverture prochaine de la Faculté des sciences et des technologies. Elle apporte de la visibilité au niveau de l’archidiocèse de Pointe-Noire et dans le département du Kouilou. Il a précisé que cette université n’est pas seulement pour les chrétiens catholiques, mais elle est à la portée de tous, des croyants comme des non-croyants, mais il faudrait juste respecter les consignes de cet établissement et son caractère particulier. Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a apporté des éclaircissements sur les frais d’écolage annuels de cette université en faisant des comparaisons avec d’autres universités subventionnées par l’Etat congolais.

Clôturant la série des activités des 140 ans de l’évangélisation du Congo dans la Province ecclésiastique du Sud-Ouest (PESO), un concert de chants religieux a été organisé. Avec cinq chorales aux talents largement reconnus depuis longtemps dans le diocèse: Stella Maris de la cathédrale Saint Pierre; Saint Dominique Savio de la paroisse Saint Christophe; Notre-Dame de l’Espérance de la paroisse Sainte Bernadette; Christ-Roi de la paroisse Saint Jean-Bosco. Et deux chorales de la paroisse Sainte Face de Jésus: Sainte Famille et Sainte Thérèse qui ont accompagné avec leurs mélodies, le moment des conférences.

Toutes ces chorales ont donné une tonalité mélodieuse et harmonieuse à cette seconde phase de la célébration du 140e anniversaire de l’évangélisation du Congo dans la PESO.

M. Déogratias MONGO

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Homélie pour le 7ème Dimanche de Pâques (21/05/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Ce 7ème dimanche de Pâques nous prépare à la grande fête de la Pentecôte qui sera célébrée dimanche prochain. Jésus vient tout juste de quitter ses disciples et la première phrase de la 1ère lecture d’aujourd’hui résume en quelques mots ce qui fut certainement une étape cruciale de la vie des premiers Chrétiens. Nous l’appelons l’Ascension et nous en avons fait une fête ; mais, à l’origine, n’est-ce pas plutôt un jour de deuil, un jour de grand départ ?

Après l’horreur de la Passion et de la mort de Jésus, après l’éblouissement de la Résurrection, les voilà orphelins, pour toujours. Mais, du coup, les voici plus proches de nous et leur attitude pourrait guider la nôtre. Nous allons donc nous intéresser de très près à leurs faits et gestes. Notons que Jésus leur avait laissé des consignes : ne pas quitter Jérusalem, et attendre là le don de l’Esprit-Saint.

Ainsi, le jour même de son départ, sur le Mont des Oliviers, il a répété : « Vous allez recevoir une force, le Saint Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » (Ac 1,8). « La force de l’Esprit », elle devrait nous rassurer en toutes circonstances. Et Luc raconte ce qui s’est passé ensuite : « Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s'éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. »

Evidemment, ils ont respecté la consigne de leur Maître. Donc ne nous étonnons pas de les retrouver aussitôt après à Jérusalem ; et c’est là que 10 jours plus tard ils vont recevoir l’Esprit-Saint. Dans l’attente de la réalisation de la promesse faite par le Seigneur, les apôtres ne restent pas passifs. Ils ne se laissent pas abattre mais ils sont unis par une action confiante de prière et par une communion effective. Et c’est ainsi qu’ils sont disposés à accueillir l’Esprit Saint: « Quand ils eurent fini de prier, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis du Saint-Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance. » (Ac 4, 31)

Mais quelle est la prière que Dieu demande dans ces temps que traverse la première communauté des disciples? Cette prière est un cri d’espérance au cœur même de l’épreuve annoncée : « Père l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. » C’est comme si Jésus annonçait déjà la victoire alors que l’épreuve ne fait que commencer. Cette prière est aussi une prière d’intercession. « Je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés » dit Jésus. La prière de Jésus n’est pas centrée sur lui-même. Il prie son Père pour ses disciples, et pour ses amis. Telle doit être aussi notre prière, une prière d’abandon dans les mains du père pour apprendre à faire sa volonté, et à la discerner, une prière d’intercession pour les frères et les sœurs qui nous sont confiés. Cela donne à la communauté, à la paroisse, à l’Église, à chacun de nous, une force, une unité et une audace missionnaire.

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Homélie pour l’Ascension du Seigneur (18/05/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Aujourd’hui, quarante jours après Pâques, nous fêtons l’Ascension de Jésus. C’est le jour où il disparaît au regard de ses apôtres. Comme eux, nous sommes donc invités à avoir notre regard tourné vers le ciel. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier de regarder vers la terre, c’est-à-dire dans notre Monde plein de défis; et c’est le message de l’ange aux apôtres aujourd’hui : “Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ?” En d’autres termes, nous chrétiens, nous sommes “citoyens du ciel” ; mais nous marchons ici-bas vers cette patrie définitive. D’où la mission qui nous est confiée par le Christ : “Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples…”

Pour cette mission, nous ne serons pas seuls, dit Jésus : “Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors, vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre” (Actes 1. 9). Puis il disparaît à leur regard. C’est ainsi que l’Ascension nous ouvre sur le temps de l’absence. Car Jésus n’est plus visible. Pour les apôtres, c’est le commencement de la mission. L’Ascension nous renvoie donc à notre mission ici-bas. En tant que chrétiens, nous avons à témoigner de notre foi en Jésus ressuscité. Certains le font même au péril de leur vie. Il ne se passe pas un jour sans qu’un chrétien ne soit persécuté. Sans compter que de nombreux missionnaires souffrent d’incompréhensions culturelles, raciales et suspicions et de tous genres, comme si on était encore à l’époque coloniale.

Sommes toute, nous sommes envoyés pour porter le Christ en tout milieu, et ce jusqu’aux “périphéries”. Ceci étant, nous ne devons pas laisser de côté personne. Le Seigneur est à la recherche de tous. Il veut que tous ressentent la chaleur de son amour et de sa miséricorde. Pourtant l’Évangile de saint Matthieu ne parle pas directement de l’Ascension. Mais en y regardant de près, nous constatons que son message rejoint celui des Actes des Apôtres. L’événement se passe en Galilée. Cette région dont on disait qu’il ne pouvait rien sortir de bon, ce lieu de passage pour les caravanes qui venaient de partout. Toutes les croyances s’y affrontaient. Or c’est à cet endroit méprisé que Jésus commence son ministère. Et c’est de là que les apôtres vont partir pour annoncer la bonne nouvelle.

Cette fête vient donc nous rappeler le but de notre vie. Nous avons pris l’habitude de parler du “pont de l’Ascension”. Quatre jours de congé, c’est très bien apprécié. Mais en parlant de pont, on ne croyait pas si bien dire. Avec Jésus, l’Ascension est vraiment un pont qui nous permet de passer d’une rive à l’autre ; nous sommes en marche vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume des cieux ; c’est là qu’il veut rassembler tous les hommes. Ainsi les violences, les guerres, les catastrophes n’auront pas le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.

Dans la mission confiée aux apôtres, ils ne sont pas seuls, et cela, il ne faut jamais l’oublier : et dans la mesure où notre engagement n’est pas le nôtre, mais le sien, nous n’avons pas de raison de nous inquiéter des résultats : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! »… En d’autres termes, c’est nous qui allons, mais c’est lui qui a tout pouvoir…

Voici ce que l’on raconte de Jean XXIII : il paraît que peu de jours après son élection il reçoit la visite d’un ami qui lui dit « Très Saint Père, comme la charge doit être lourde ! » Jean XXIII répond « C’est vrai, le soir, quand je me couche, je pense Angelo, tu es le Pape et j’ai bien du mal à m’endormir ; mais, au bout de quelques minutes je me dis Angelo, que tu es bête, le responsable de l’Eglise, ce n’est pas toi, c’est le Saint-Esprit… Alors je me tourne de l’autre côté et je m’endors…! » Nous aussi, semble-t-il, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles : l’évangélisation doit être notre passion, mais pas notre angoisse !

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Homélie pour le 6ème Dimanche de Pâques (14/05/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Nous vivons dans un monde où beaucoup ont oublié l’espérance chrétienne. Dans bien des pays, ceux qui veulent rester fidèles à leur foi en Jésus Christ sont persécutés et mis à mort. Le plus souvent, ils sont ridiculisés. Les fêtes chrétiennes sont devenues des week-ends dont on a oublié l’origine. On n’entend souvent dire vacances d’hiver, vacances de printemps, vacances de ..., pour ne pas prononcer Noël ou Pâques. Ainsi, la première lecture nous montre des chrétiens obligés de fuir la persécution. Mais là où ils sont, ils annoncent la bonne nouvelle de Jésus Christ. Le monde d’aujourd’hui a également besoin de témoins solides et convaincus qui ne craignent pas de rendre compte de leur attachement au Christ et de leur espérance en la résurrection.

Et dans la seconde lecture, l’apôtre Pierre nous adresse un appel de la plus haute importance. Il faut savoir que sa lettre a été écrite pour des chrétiens menacés par une persécution violente. Il leur demande de ne pas craindre de rendre compte de l’espérance qui les anime.

Enfin, dans l’évangile, nous sommes au soir du Jeudi-Saint après le lavement des pieds. Jésus s’entretient longuement avec ses disciples pour la dernière fois. Il parle de son Père et de la relation qui l’unit, lui, le fils, à son Père ; il parle aussi de ce lien qui les unit désormais, eux les apôtres, à son Père et à lui. Un lien que rien ni personne ne pourra détruire : « Je suis en mon Père, vous êtes en moi et moi en vous.... Celui qui m’aime sera aimé de mon Père. » Toutes ces phrases, ils auront bien besoin de s’en souvenir, de s’y accrocher, si j’ose dire, dans les heures qui viennent !

Et puis, au moment où il s’apprête à les quitter, il leur annonce la venue de l’Esprit. En bons Juifs qu’ils étaient, les apôtres connaissaient bien cette prophétie d’Ezéchiel : « Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le coeur de pierre, je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. » (Ez 36,26).

Alors dire à ses apôtres « l’Esprit de vérité demeure auprès de vous, et il sera en vous », c’est leur annoncer que le grand jour de l’Alliance définitive est arrivé. Même ce simple mot « demeure » évoquait pour les apôtres toute la longue attente de leur peuple : l’aspiration de tous les croyants de l’Ancien Testament, c’était la présence de Dieu au milieu de son peuple ; il y avait eu la Tente de la Rencontre pendant l’Exode... et puis, il y a eu le Temple de Jérusalem, mais on attendait l’Alliance Nouvelle où Dieu demeurerait, non pas dans des bâtiments, mais dans le coeur de son peuple, où il serait intimement présent à chaque coeur croyant ; et Dieu l’avait promis : par la bouche d’Ezéchiel par exemple : « Ma demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (Ez 37,27).

De fait, le salut du monde est le grand désir de Dieu : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). Le mot Monde ici n’est donc pas péjoratif. Jésus veut fortifier ses disciples, les aider à croire que la contagion de l’amour gagnera peu à peu ; et qu’il leur est possible de transformer l’esprit du monde en esprit d’amour.

Aujourd’hui encore, Seigneur : Viens raviver ce don que tu nous as fait au jour de notre baptême et de notre confirmation. Qu’il nous inspire et nous soutienne pour témoigner au cœur du monde de la joie et de l’espérance qui nous habitent en Jésus ressuscité. Amen

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