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Homélie du 2ème Dimanche du T.O A (19 Janv 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Messe à Rouen en Normandie

Frères et Soeurs,

 

Permettez-moi de raconter le contexte historique d’Isaïe afin de saisir la portée de son message. Le peuple de Dieu a été vaincu, son temple détruit. Il est emmené en chaîne à Babylone, aliéné de sa terre et de son Dieu. Cet exil devient une crise d'identité et de foi. Est-il toujours le peuple de Dieu ? Comment peut-il adorer Dieu dans ce pays étranger ? Dans cette crise, Isaïe prononce un mot d'espoir : Dieu enverra un serviteur qui rendra justice. Nous pouvons imaginer cette proclamation arrivant aux oreilles d'Israël avec un soupir de soulagement. Si ce passage ne visait qu'à restaurer Israël, ce serait assez impressionnant. Mais, il y a plus. Il passe de la délivrance d'Israël à une mission encore plus vaste : le salut du monde.  Oui, le peuple de Dieu n'existe pas pour lui seul, et sa restauration n'est pas une fin en soi. Dieu charge Israël d'être une lumière pour toutes les nations. 

 

L'histoire de Dieu est toujours plus grande que la nôtre, toujours plus grande que nos faiblesses. Dieu n’est pas un Dieu distant, mais il est l’Esprit qui souffle là où nous ne l’attendons plus. Alors, changeons notre regard et ouvrons nos yeux sur les réalités de notre monde pour que nous puissions les voir, et les accueillir comme un rendez-vous de Dieu. Ce que fait d’ailleurs St Paul dans sa Lettre aux corinthiens. Imaginons-le avoir passé un an et demi à installer et à implanter une communauté à Corinthe. Et en partant vers d’autres missions, cette communauté grandissait, et des dirigeants y émergeaient. Puis, lui arrive une lettre pleine de questions et de problèmes non résolus. La lettre contient des nouvelles pénibles. La communauté se déchire. Les factions sont visibles.  Certains remettent même en question la résurrection, le cœur même de l'Évangile.  Que faire ? Il ne peut retourner la visiter maintenant. Comment résoudre tous ces problèmes en une seule lettre ? 

 

Dans cette lettre, Paul ne se contente pas de prendre parti sur les questions litigieuses. Mais il commence par leur rappeler ce qu'ils semblent avoir oublié : « Tout ce qu'ils ont et sont, vient de Dieu. Et quels que soient les problèmes auxquels ils sont confrontés, Dieu est assez puissant non seulement pour les aider à trouver une voie à suivre, mais aussi pour les fortifier en attendant la révélation de Jésus ».

 

À bien des égards, notre Église aujourd'hui est semblable à la première Église de Corinthe. Nous sommes déchirés par de nombreux problèmes. Mais, Dieu est à l’œuvre, même au milieu du chaos de nos églises qui se vident, de nombreux scandales de nos prêtres, de la perte de valeur du sacré, et de la famille, etc. Et c’est bien pour tout cela que Jésus est venu pour être l’agneau de Dieu. Mais, que dire aujourd'hui sur l'identité de Jésus dans notre monde moderne ?

 

L'image de l'agneau qui est utilisée rappelle l'Agneau de l'Ancien Testament, cet agneau qui était et qui continue à être utilisé, à la célébration de la Pâque juive, l’agneau immolé venu effacer les fautes. Jésus est donc reconnu comme la victime innocente dont la mort scandaleuse révèle et dénonce la violence qui anime notre société. Toute sa vie, toutes ses paroles, toutes ses actions ont été porteuses de paix et de fraternité. Il a été celui qui n’a pas ménagé sa peine pour libérer toute personne de ses servitudes, pour remettre debout et en marche ceux et celles qui n’en pouvaient plus. Il est celui qui brise les barrières érigées par les puissants pour maintenir leurs avantages et leurs privilèges au mépris du peuple.

 

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Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.
Messe des baptisés de l’année 2019 à Poix-de-Picardie, une réussite.

Nous souhaitons prendre l’habitude de convier les familles des baptisés de l’année écoulée pour une messe : Cela s'est fait ce dimanche 12 janvier au cours de la célébration présidée à Poix-de-Picardie par le Père Albert Saelens, et en présence du Père Daleb (Curé)

Cette célébration a été un moment de recueillement apprécié par les familles et par la Communauté paroissiale, et pendant laquelle chacun a pu renouveler ses engagements de baptême.

C'était une Dizaine de familles qui ont répondu à l’invitation et se sont rassemblées pour prier ensemble aux intentions des baptisés de l’année 2019 ainsi que pour tous les baptisés de la communauté et leurs proches.

Les familles ont participé à la cérémonie lors des lectures et les enfants du caté ont pris la parole lors de la prière universelle pour le plus grand plaisir de la communauté paroissiale, puisque c'était aussi la messe des familles.

Prenant la parole, monsieur l’Abbé Daleb MPASSY a béni les enfants baptisés l'an dernier, leur a remis des cierges allumés et a rappelé l’importance pour les familles d’accompagner les enfants sur le chemin de la foi. Il est également revenu sur ma mise en place des coins enfants dans nos églises.

Tout le monde s’est ensuite retrouvé au fond de l'église pour un temps de présentation des voeux autour de la galette des rois, un vrai moment de rencontre et de convivialité.

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Homélie Dimanche du baptême de Jésus (12 Janv 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

En célébrant le Baptême de Jésus, nous fêtons une fois de plus, une « Epiphanie » du Seigneur.  En ce sens que nous fêtons également la manifestation de Dieu au baptême de Jésus, donc sa « monstruation ». Car du grec, étymologiquement épiphanie (ἐπιφάνεια) se lit : epi-phaneia, c’est à dire Dieu lève le voile, mieux encore : Dieu se montre en levant le voile qui couvrait son visage. Oui, une épiphanie est une compréhension soudaine, une manifestation de ce qui était caché. Et si la visite des Mages a révélé la présence de Dieu en l’enfant couché dans la crèche, la voix qui retentit dans le ciel à son baptême vient renchérir cette révélation.

 

De fait, le passage d'Isaïe lu en 1ère lecture montre que Dieu s'exprimait déjà dans la douleur de l'exil en envoyant un serviteur qui apportera la justice, non seulement à Israël, mais à toutes les nations. Oui, le texte d’Isaïe dit : « Ainsi parle le Seigneur: Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j’ai mis toute ma joie. J’ai fait reposer sur lui mon esprit... » Notons que la descente de l’Esprit de Dieu sur quelqu’un signifiait à l’époque que Dieu donnait à cette personne les moyens pour accomplir la mission qu’il lui confiait. Il s’agissait de la force même de Dieu donnée en premier lieu aux chefs, aux rois. Et comme par hasard, dans la seconde lecture, l’Esprit de Dieu vient aussi de s’adresser à Pierre. De même, à peine sorti de l’eau, Jésus voit également l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. C’est la même colombe, qui, à l’aube de la création, planait sur les eaux pour faire naître un monde. C’est aussi une colombe qui avait été lâchée de l’arche par Noé, et qui était revenue avec un brin d’olivier au bec, signe qu’elle avait trouvé un lieu où la vie avait pu reprendre. Cette colombe est le signe la présence de l’Esprit.  

 

La mention de l’eau et de l’Esprit nous rappelle donc les premières lignes de la Genèse, quand l’esprit planait sur les eaux et que Dieu en fit surgir la terre. Dans notre récit également, Jésus émerge de l’eau comme le premier fruit de la nouvelle création et voit l’Esprit descendre sur lui. Oui, quelque chose de tout à fait nouveau commence avec le début du ministère de Jésus. Le Baptême de Jésus est en fait un point tournant de l’histoire de l’humanité. Car déjà, Dieu commence à faire du nouveau.

 

Ce baptême a lieu dans le Jourdain, image des eaux que le peuple d'Israël a traversé pour être libéré de l’esclavage. Comme pour dire que le baptême nous libère de l’esclavage du péché. Le récit du baptême de Jésus nous invite donc à faire le point sur nous-mêmes pour que nous découvrions notre vocation à nous mettre à l’œuvre dans ce monde, sous la conduite de Dieu, pour qu’il devienne conforme au projet que Dieu. Il subsiste en nous des zones de résistance qui nous poussent parfois à douter. Il y a des éléments qui font obstacle à l’instinct d’amour qui nous unis à Dieu. C’est pourquoi l’Esprit ne cesse de souffler sur nous. Il nous pousse à nous dépasser et à combattre contre ce qui nous retient.

 

Avec le baptême du Seigneur, nous sommes tous invités aujourd’hui à renouveler les promesses de notre propre baptême, à revivre ce point de départ, cette première rencontre avec Dieu, ce passage de la mort à la vie.

 

 

 

 

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS le 1er JANVIER 2020 : La paix, un chemin d’espérance: dialogue, réconciliation et conversion écologique

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

A l’occasion de la cinquante-troisième Journée mondiale de la paix qui se célèbrera  travers le monde, le mercredi 1er janvier 2020, Sa Sainteté le Pape François a publié son traditionnel message: «La paix, un chemin d’espérance: dialogue, réconciliation et conversion écologique». «Le chemin de la réconciliation exige patience et confiance. On n’obtient pas la paix si on ne l’espère pas.», affirme le Pape. Ci-dessous, l’intégralité de ce message.

 

1. La paix, chemin d’espérance face aux obstacles et aux épreuves
La paix est un bien précieux, objet de notre espérance auquel aspire toute l’humanité. Espérer la paix est un comportement humain qui renferme une tension existentielle; c’est pourquoi même un présent parfois pénible «peut être vécu et accepté s’il conduit vers un terme et si nous pouvons être sûrs de ce terme, si ce terme est si grand qu’il peut justifier les efforts du chemin» [1]. De cette façon, l’espérance est la vertu qui nous met en chemin, qui nous donne des ailes pour aller de l’avant, même quand les obstacles semblent insurmontables.
Notre communauté humaine porte dans sa mémoire et dans sa chair les signes des guerres et des conflits qui se sont succédé avec une capacité destructrice croissante, et qui ne cessent de frapper spécialement les plus pauvres et les plus faibles. Aussi, des nations entières peinent à se libérer des chaînes de l’exploitation et de la corruption, lesquelles alimentent haines et violences. Aujourd’hui encore, à tant d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, sont niées la dignité, l’intégrité physique, la liberté, y compris religieuse, la solidarité communautaire, l’espérance en l’avenir. De nombreuses victimes innocentes portent sur elles le supplice de l’humiliation et de l’exclusion, du deuil et de l’injustice, voire même les traumatismes de l’acharnement systématique contre leur peuple et leurs proches.

Les terribles épreuves des conflits civils et internationaux, aggravées souvent par des violences sans aucune pitié, marquent pour longtemps le corps et l’âme de l’humanité. Toute guerre, en réalité, est un fratricide qui détruit le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine.
La guerre, nous le savons bien, commence souvent par l’intolérance à l’égard de la différence de l’autre, qui renforce le désir de possession et la volonté de domination. Elle naît, dans le cœur de l’homme, de l’égoïsme et de l’orgueil, de la haine qui pousse à détruire, à renfermer l’autre dans une vision négative, à l’exclure et à le faire disparaître. La guerre se nourrit de la perversion des relations, d’ambitions hégémoniques, d’abus de pouvoir, de la peur de l’autre et de la différence perçue comme un obstacle ; et en même temps elle alimente tout cela.
Il est paradoxal, comme j’ai eu à le souligner durant mon récent voyage au Japon, que «notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui finit par envenimer les relations entre les peuples et empêcher tout dialogue possible. La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de construction sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total; elles ne sont possibles qu’à partir d’une éthique globale de solidarité et de coopération au service d’un avenir façonné par l’interdépendance et la coresponsabilité au sein de toute la famille humaine d’aujourd’hui et de demain» [2].
Toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi. Le manque de confiance et la peur renforcent la fragilité des rapports et le risque de violence, dans un cercle vicieux qui ne conduira jamais à une relation de paix. En ce sens, la dissuasion nucléaire ne peut que créer une sécurité illusoire.
Par conséquent, nous ne pouvons pas prétendre maintenir la stabilité mondiale par la peur de l’anéantissement, dans un équilibre plus que jamais instable, suspendu au bord du gouffre nucléaire et enfermé dans les murs de l’indifférence, où l’on prend des décisions socio-économiques qui ouvrent la voie aux drames de l’exclusion de l’homme et de la création, au lieu de nous protéger les uns les autres [3]. Comment, alors, construire un chemin de paix et de reconnaissance réciproque? Comment rompre la logique macabre de la menace et de la peur? Comment briser la dynamique de la défiance qui prévaut actuellement?
Nous devons poursuivre une fraternité réelle, basée sur la commune origine divine et exercée dans le dialogue et la confiance réciproques. Le désir de paix est profondément inscrit dans le cœur de l’homme et nous ne devons nous résigner à rien de moins que cela.

2. La paix, chemin d’écoute basé sur la mémoire, sur la solidarité et sur la fraternité
Les Hibakusha, les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, sont parmi ceux qui, aujourd’hui, maintiennent vivante la flamme de la conscience collective, témoignant aux générations successives l’horreur de ce qui est arrivé en août 1945 et les souffrances indicibles qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui. Leur témoignage réveille et conserve de cette façon la mémoire des victimes afin que la conscience humaine devienne toujours plus forte face à toute volonté de domination et de destruction: «Nous ne pouvons pas permettre que les générations présentes et nouvelles perdent la mémoire de ce qui est arrivé, cette mémoire qui est garantie et encouragement pour construire un avenir plus juste et plus fraternel» [4].
Tout comme eux, de nombreuses personnes partout dans le monde offrent aux générations futures le service indispensable de la mémoire qui doit être conservée, non seulement pour ne pas commettre de nouveau les mêmes erreurs ou pour que les schémas illusoires du passé ne soient reproposés, mais aussi pour que celle-ci, fruit de l’expérience, constitue la racine et suggère le chemin pour les choix présents et futurs en faveur de la paix.
De plus, la mémoire est l’horizon de l’espérance: bien des fois, dans l’obscurité des guerres et des conflits, même le rappel d’un petit geste de solidarité reçu peut inspirer des choix courageux et même héroïques, peut susciter de nouvelles énergies et rallumer une nouvelle espérance chez les individus et dans les communautés.
Ouvrir et tracer un chemin de paix est un défi d’autant plus complexe que les intérêts qui sont en jeu dans les relations entre les personnes, les communautés et les nations, sont multiples et contradictoires. Il faut avant tout faire appel à la conscience morale et à la volonté personnelle et politique. La paix, en effet, trouve sa source au plus profond du cœur humain, et la volonté politique doit toujours être revigorée afin d’initier de nouveaux processus qui réconcilient et unissent personnes et communautés.
Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations. En effet, on ne peut parvenir vraiment à la paix que lorsqu’il y a un dialogue convaincu d’hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies et des opinions diverses. La paix est un édifice «sans cesse à construire» [5], un chemin que nous faisons ensemble, en cherchant toujours le bien commun et en nous engageant à maintenir la parole donnée et à respecter le droit. Dans l’écoute réciproque, la connaissance et l’estime de l’autre peuvent se développer jusqu’à reconnaître, dans l’ennemi, le visage d’un frère.
Le processus de paix est donc un engagement qui dure dans le temps. C’est un travail patient de recherche de la vérité et de la justice qui honore la mémoire des victimes et qui ouvre, pas à pas, à une espérance commune plus forte que la vengeance. Dans un État de droit, la démocratie peut être un paradigme significatif de ce processus si elle est basée sur la justice et sur l’engagement à sauvegarder les droits de chaque personne, en particulier si elle est faible ou marginalisée, dans la recherche continuelle de la vérité [6]. Il s’agit d’une construction sociale et d’une élaboration en devenir, où chacun apporte de manière responsable sa propre contribution, à tous les niveaux de la collectivité locale, nationale et mondiale.
Comme le soulignait saint Paul VI, «la double aspiration vers l’égalité et la participation cherche à promouvoir un type de société démocratique […]. C’est dire l’importance d’une éducation à la vie en société où, en plus de l’information sur les droits de chacun, soit rappelé leur nécessaire corrélatif: la reconnaissance des devoirs à l’égard des autres; le sens et la pratique du devoir sont eux-mêmes conditionnés par la maîtrise de soi, l’acceptation des responsabilités et des limites posées à l’exercice de la liberté de l’individu ou du groupe» [7].
Au contraire, la fracture entre les membres d’une société, l’accroissement des inégalités sociales et le refus d’utiliser les instruments en vue d’un développement humain intégral mettent en péril la poursuite du bien commun. Par contre, le travail patient basé sur la force de la parole et de la vérité peut réveiller chez les personnes la capacité de compassion et de solidarité créative.
Dans notre expérience chrétienne, nous faisons constamment mémoire du Christ qui a donné sa vie pour notre réconciliation (Cf. Rm 5, 6-11). L’Eglise participe pleinement à la recherche d’un ordre juste, tout en continuant à servir le bien commun et à nourrir l’espérance de paix à travers la transmission des valeurs chrétiennes, l’enseignement moral et les œuvres sociales et éducatives.

3. La paix, chemin de réconciliation dans la communion fraternelle
La Bible, en particulier à travers la parole des prophètes, rappelle les consciences et les peuples à l’alliance de Dieu avec l’humanité. Il s’agit d’abandonner le désir de dominer les autres et d’apprendre à se regarder réciproquement comme des personnes, comme des enfants de Dieu, comme des frères. L’autre ne doit jamais être enfermé dans ce qu’il a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse qu’il porte en lui. C’est seulement en choisissant la voie du respect qu’on pourra rompre la spirale de la vengeance et entreprendre le chemin de l’espérance.
Le passage de l’Évangile qui rapporte l’échange entre Pierre et Jésus nous guide: «Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? Jusqu’à sept fois? Jésus lui répond: “Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois”» (Mt 18, 21-22). Ce chemin de réconciliation nous appelle à trouver dans le fond de notre cœur la force du pardon et la capacité de nous reconnaître frères et sœurs. Apprendre à vivre le pardon fait grandir notre capacité à devenir des femmes et des hommes de paix.
Ce qui est vrai de la paix dans le domaine social est vrai aussi dans le domaine politique et économique, puisque la question de la paix traverse toutes les dimensions de la vie communautaire: il n’y aura jamais de vraie paix tant que nous ne serons pas capables de construire un système économique plus juste. Comme l’écrivait Benoît XVI, il y a dix ans, dans l’Encyclique Caritas in veritate: «Vaincre le sous-développement demande d’agir non seulement en vue de l’amélioration des transactions fondées sur l’échange et des prestations sociales, mais surtout sur l’ouverture progressive, dans un contexte mondial, à des formes d’activité économique caractérisées par une part de gratuité et de communion» (n° 39).

4. La paix, chemin de conversion écologique
«Si une mauvaise compréhension de nos propres principes nous a parfois conduits à justifier le mauvais traitement de la nature, la domination despotique de l’être humain sur la création, ou les guerres, l’injustice et la violence, nous, les croyants, nous pouvons reconnaître que nous avons alors été infidèles au trésor de sagesse que nous devions garder».[8]
Face aux conséquences de notre hostilité envers les autres, du manque de respect de la maison commune et de l’exploitation abusive des ressources naturelles – considérées comme des instruments utiles uniquement pour le profit d’aujourd’hui, sans respect pour les communautés locales, pour le bien commun ni pour la nature – nous avons besoin d’une conversion écologique.
Le récent Synode sur l’Amazonie nous pousse à adresser, de manière nouvelle, l’appel à une relation pacifique entre les communautés et la terre, entre le présent et la mémoire, entre les expériences et les espérances.
Ce chemin de réconciliation est aussi écoute et contemplation du monde qui nous a été donné par Dieu pour que nous en fassions notre maison commune. En effet, les ressources naturelles, les nombreuses formes de vie et la terre elle-même nous sont confiées pour être “cultivées et gardées” (Cf. Gn 2, 15) aussi pour les générations à venir, avec la participation responsable et active de chacun. En outre, nous avons besoin d’un changement, dans les convictions et dans le regard, qui ouvre davantage à la rencontre avec l’autre et à l’accueil du don de la création qui reflète la beauté et la sagesse de son Auteur.
En découlent, en particulier, des motivations profondes et une nouvelle manière d’habiter la maison commune, d’être présents les uns aux autres, chacun dans sa diversité, de célébrer et de respecter la vie reçue et partagée, de se préoccuper des conditions et des modèles de société qui favorisent l’éclosion et la permanence de la vie dans l’avenir, de développer le bien commun de toute la famille humaine.
La conversion écologique à laquelle nous faisons appel nous conduit donc à avoir un nouveau regard sur la vie, en considérant la générosité du Créateur qui nous a donné la terre et nous rappelle à la joyeuse sobriété du partage. Cette conversion doit être comprise de manière intégrale, comme une transformation des relations que nous entretenons avec nos sœurs et nos frères, avec les autres êtres vivants, avec la création dans sa très riche variété, avec le Créateur qui est l’origine de toute vie. Pour le chrétien, elle demande de «laisser jaillir toutes les conséquences de la rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde» [9].

5. On obtient autant qu’on espère [10]
Le chemin de la réconciliation exige patience et confiance. On n’obtient pas la paix si on ne l’espère pas.
Il s’agit avant tout de croire en la possibilité de la paix, de croire que l’autre a le même besoin de paix que nous. En cela, l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous peut nous inspirer, un amour libérateur, sans limite, gratuit, inlassable.
La peur est souvent source de conflit. Il est donc important d’aller au-delà de nos craintes humaines, en nous reconnaissant comme des enfants dans le besoin devant celui qui nous aime et qui nous attend, comme le Père du fils prodigue (Cf. Lc 15, 11-24). La culture de la rencontre entre frères et sœurs rompt avec la culture de la menace. Elle fait de toute rencontre une possibilité et un don de l’amour généreux de Dieu. Elle nous pousse à dépasser les limites de nos horizons restreints afin de toujours viser à vivre la fraternité universelle comme enfants de l’unique Père céleste.
Pour les disciples du Christ, ce chemin est aussi soutenu par le sacrement de la Réconciliation, donné par le Seigneur pour la rémission des péchés des baptisés. Ce sacrement de l’Eglise, qui renouvelle les personnes et les communautés, invite à avoir le regard tourné vers Jésus qui a réconcilié «tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix» (Col 1, 20) ; et il demande d’abandonner toute violence en pensées, en paroles et en actions, aussi bien envers le prochain qu’envers la création.
La grâce de Dieu le Père s’offre comme un amour sans conditions. Une fois reçu son pardon dans le Christ, nous pouvons nous mettre en chemin afin de l’offrir aux hommes et aux femmes de notre temps. Jour après jour, l’Esprit Saint nous suggère des comportements et des paroles pour que nous devenions des artisans de justice et de paix.

Que le Dieu de la paix nous bénisse et vienne à notre aide.
Que Marie, Mère du Prince de la Paix et Mère de tous les peuples de la terre, nous accompagne et nous soutienne, pas à pas, sur notre chemin de réconciliation.
Et que toute personne venant en ce monde puisse connaître une existence paisible et développer pleinement la promesse d’amour et de vie qu’elle porte en elle.

Du Vatican, le 8 décembre 2019
François

Notes:

[1] Benoît XVI, Lett. enc. Spe salvi (30 novembre 2007), n°1.
[2] Discours sur les armes nucléaires, Nagasaki, “Atomic Bomb Hypocenter”, 24 novembre 2019.
[3] Cf. Homélie à Lampedusa, 8 juillet 2013.
[4] Discours sur la Paix, Hiroshima, Mémorial de la Paix, 24 novembre 2019.
[5] Conc. œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n° 78.
[6] Cf. Benoît XVI, Discours du pape Benoît XVI aux dirigeants des associations chrétiennes des travailleurs italiens, 27 janvier 2006.
[7] Lett. ap. Octogesima adveniens (14 mai 1971), n° 24.
[8] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n° 200.
[9]  Ibid., n. 217.
[10] Cf. Jean de la Croix, Nuit obscure, II, 21, 8.

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Homélie du Dimanche de l’Epiphanie (05 Janv 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

En célébrant l’Epiphanie, nous fêtons ce jour la manifestation de Dieu, sa « monstruation » car du grec, étymologiquement épiphanie (ἐπιφάνεια) se lit : epi-phaneia, c’est à dire Dieu lève le voile, mieux encore : Dieu se montre en levant le voile qui couvrait son visage. Oui, une épiphanie est une compréhension soudaine, une manifestation de ce qui était caché.  Et un thème commun aux trois lectures d’aujourd’hui est la manifestation de Dieu auprès de personnes extérieures à la communauté. Dans la 1ère lecture, Isaïe dit à sa communauté qu’elle sera une lumière pour toutes les nations. Dans la seconde lecture, Paul suggère que le but ultime de Dieu est l'unification de l'humanité dans une communauté où toutes les distinctions entre les personnes ont disparu. Et l'Évangile de Matthieu nous signale que de telles distinctions ont commencé avec l'avènement de Jésus.

 

De fait, la lecture de l'Ancien Testament, à laquelle l'histoire des mages fait clairement allusion, commence par ces mots : «Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.»  Ainsi, la vision du salut selon Isaïe comprend donc un pèlerinage des nations, qui viendront à la lumière d'Israël, pour adorer le Dieu d'Israël. Les mages païens doivent être compris comme exécutant l'accomplissement de cette prophétie. Notons que ce texte a été écrit à l’époque du retour à Jérusalem des exilés de Babylone.  Isaïe leur redonne espérance en annonçant la reconstruction du Temple et de leur ville. Dans ce contexte, le peuple de Dieu est appelé à accueillir la lumière de Dieu et à la laisser pénétrer le quotidien de leur vie. Alors, tous les peuples viendront de partout se rallier au peuple élu.

 

C’est dans cette optique que Paul parle de l'arrivée des païens dans l'héritage du salut. Ce qui est tellement mystérieux, c'est que Dieu a inscrit un tout nouveau groupe d'héritiers dans son testament. Cela ne néglige pas ceux qui étaient héritiers auparavant, car il a des richesses sans limites. Mais par le biais de Jésus, Dieu a également appelé les païens d'une nouvelle manière.

 

Enfin, l'histoire des mages préfigure que dès l’enfance Jésus inspire à la fois l’émerveillement et l'hostilité. Les mages ont fini par être identifiés comme des rois, et on leur a attribué des noms. Les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du 6e siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris (comme par hasard). Mais ce qui est important c’est que des gens venus d’ailleurs ont suivi une étoile pour venir reconnaitre la royauté et la divinité de l’enfant couché dans la crèche. Leurs cadeaux (L’Or, l’encens, la myrrhe)  et l’adoration faite le prouve à suffisance. Mais n’oublions pas que l’étoile brille toujours pour ceux et celles qui la cherchent dans l’obscurité de leur nuit.

 

C’est donc une interpellation à être humbles, disponibles, et à savoir interpréter, comme les mages, les signes de Dieu. Oui, dans notre société actuelle de forte consommation, chacun peut rester chez lui avec ses doutes et ses certitudes. Mais aussi prendre la route et risquer la découverte en adhérant à une communauté. Sommes-nous à l’écoute comme les mages ? Sommes-nous à la recherche comme les mages ? Sommes-nous des porteurs de la Bonne Nouvelle?

 

 

 

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Homélie pour le dimanche de la Sainte Famille A (29 Déc 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Dans le prolongement de Noël, nous célébrons en ce dimanche, la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph, dans tout ce qu’elle représente. S’il nous arrive d’idéaliser leur condition, détrompons-nous. Dès les premiers jours, la vie de Jésus a été menacée et ce fut la responsabilité de ses parents de la protéger. La famille est donc un lieu où chacun apprend à se construire et à devenir lui-même. C’est le premier lieu ou un enfant apprend à aimer. Oui, l’apprentissage à l’amour est le plus bel héritage que des parents peuvent léguer à leurs enfants. Et voilà que même Dieu a eu besoin d’une famille pour réaliser son plan.

Le récit de Matthieu est une sorte de méditation, sur le mystère de Jésus. La vie de la famille de Jésus est parfois semblable à celle de nos familles : elle a dû trouver des solutions au jour le jour face aux problèmes qui se présentaient. Tout d'abord, Matthieu raconte comment la famille de Jésus a été épargnée par la fureur d'Hérode. Sa duplicité et sa peur étaient évidentes au moment même où les mages sont arrivés dans son royaume. Les actions d’Hérode ne constituent donc pas l'accomplissement des désirs de Dieu ; ce sont plutôt des exemples de la peur humaine, de la recherche du pouvoir, de la colère et du mal. C’est dire que les humains sont responsables du mal qu'ils infligent les uns aux autres.

C’est dans ce contexte précis qu’un ange dit à Joseph de fuir son domicile et de partir en exil. Ce paragraphe peut nous faire penser aux moments où un avertissement aurait été très bénéfique dans notre vie. Parfois juste une petite idée de ce qui est sur le point de se passer pourrait nous amener à faire une pause et à tout réexaminer pour éviter des difficultés. Où une petite voix calme nous guidant clairement dans une direction plutôt que dans une autre. La Sainte Famille a reçu un message et a immédiatement tenu compte de l'avertissement. Plus loin dans le texte, nous lisons que Joseph dans un rêve entend des instructions lui disant de retourner en Israël, mais qu'il doit aller à Nazareth pour éviter le fils d'Hérode. Les menaces abondent toujours, mais Dieu orchestre soigneusement les premiers jours de Jésus, comme il continue à le faire pour chacun d’entre nous.

À quatre reprises dans ce récit, Joseph a reçu des instructions de Dieu par le biais de rêves.  Oui, Dieu utilise de nombreuses méthodes pour nous communiquer sa volonté. Comment est-ce que Dieu me parle aujourd'hui ? À chacun et chacune de nous Dieu dit sans cesse : lève-toi et va. À chacun et chacune de nous, il demande de se mettre en marche et d’être son témoin. Comment devrais-je répondre ? Ce dimanche nous révèle que l’homme a besoin d’une cellule familiale pour apprendre les actes fondamentaux de la vie : donner, recevoir, partager, pardonner, faire confiance, jouer, gagner, perdre, faire équipe, se dépasser, vivre l’intimité. On a besoin d’une famille pour découvrir qu’il y a plus grand que soi, les parents, Dieu. La famille est très importante, même si elle n’est pas le tout de l’apprentissage de l’être humain. En ce dimanche, chaque famille est invitée à devenir une « Sainte Famille » dans laquelle chaque membre est perçu comme un don pour chacun.

 

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Célébration de Noël à Poix de picardie avec la crèche vivante

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

La crèche vivante à Poix

Voici ce qu'a été nos grands rendez-vous pour fêter l'arrivée du Sauveur ce Noël 2019.

Et à Lignière-châtelain comme à Poix de Picardie, les jeunes ont réussi leur pari: "la crèche vivante".

Mardi 24 décembre :
16h30 messe de Noël à Lignieres-Chatelain
19h30 messe à Poix de Picardie

 

Minuit messe à Selincourt

Jour de Noel

Mercredi 25 décembre : 11h00 messe à Gauville  

JOYEUX NOEL A TOUS

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Des veillées de prière pour bien vivre Noël sur le Thème: "Soyons des veilleurs"

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Lors des veillées de prière

Prier et chanter à la lumière de la bougie dans une église ...

vous ne l'avez jamais fait?

Mais nous l'avons vécu ensemble dans nos églises de la paroisse de Poix de Picardie sur le thème : « Soyons des veilleurs » et c'était à partir du lundi 16 décembre 2019, selon le programme ci-dessous:

 

Lundi 16 décembre :   

18h45 à 19h30 Veillée pour préparer Noël à   Lignières-Chatelain

Mardi 17 décembre :     

18h45 à 19h30 Veillée pour préparer Noël à Equennes

Mercredi 18 décembre:      

18h45 à 19h30 Veillée pour préparer Noël à   Croixrault

Jeudi 19 décembre :        

18h45 à 19h30 Veillée pour préparer Noël à Hescamps

 

Merci à vous tous pour votre présence.

C'était l'occasion de vivre une vraie rencontre d'amour avec le Seigneur en attendant Noël !

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Conférence Episcopale : Retraite de silence et de prière à Liambou pour les évêques du Congo

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Les évêques du Congo

Les évêques du Congo ont participé à une semaine de prière pour recevoir de Dieu la force d’affronter les défis difficiles de ce monde en ce temps de l’Avent. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur gratitude et leur satisfaction après cette semaine d’exercice spirituel. C’était à Liambou sous le thème: «Évêque, témoin de la Miséricorde de Dieu». Les méditations ont été guidées par Mgr Cyprien Mbuka, évêque de Boma en République démocratique du Congo (RDC).

Les évêques se rendent tous les mois de décembre à Liambou pour prendre un temps de méditation et de relecture spirituelle. Après une longue semaine de retraite, ils ont concélébré ensemble le dimanche 8 décembre 2019, en la solennité de l’Immaculée conception, les 60 ans de présence des salésiens de Don Bosco à Pointe-Noire. La célébration eucharistique était présidée par Mgr Victor Abagna Mossa, évêque d’Owando, et vice-président de la Conférence épiscopale du Congo.

Parmi les réflexions proposées par Mgr Cyprien Mbuka, on note son invite aux évêques à être aussi des miséricordieux. Et Mgr Victor Abagna Mossa d’ajouter que cette mission est engageante pour tous.

«L’évêque pourra être miséricordieux en montrant sa bonté, sa compassion, son amour, son pardon comme Dieu nous les accorde toujours. C’est à nous les évêques de la montrer à nos prêtres. Car les prêtres sont des premiers collaborateurs de l’évêque. Et l’évêque doit montrer cette compassion pas seulement chez des prêtres mais aussi chez les chrétiens.», a dit Mgr Victor Abagna Mossa.

Dans l’homélie du dimanche, tirée dans l’évangile de saint Mathieu, (Mt 3,1-12) Mgr Miguel Angel Olaverri, évêque de Pointe-Noire, et responsable de la Commission épiscopale des moyens de communication sociale, a invité les chrétiens dans ce temps de l’Avent à fixer leur regard plus loin vers la venue du Christ dans la gloire.

«Le temps de l’Avent est un temps pour préparer le cœur, un temps de méditation de la Parole de Dieu. Cette parole nous donne la force d’attendre l’arrivée de Jésus-Christ.  Nous devons accepter les autres que nous rencontrons. Dieu nous invite aussi à faire le silence intérieur pour écouter la voix du désert. Nous, évêques, nous nous  sommes retirés pour écouter la voix, davantage la voix du Seigneur. En ce temps de l’Avent, vous devrez créer un silence autour de vous afin d’entendre la voix de Dieu: qu’est-ce qu’il proclame? Cette voix qui est criée dans le désert, nous dit simplement «Convertissez-vous», ce qui veut dire changez de direction dans votre vie.  Le Seigneur est là, il est capable de changer ton cœur.»

Cette messe a connu la présence de tous les évêques du Congo; du secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), l’abbé Brice Armand Ibombo, de l’abbé Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la CEC, et de père Manuel Jimènez, provincial de la Province Marie auxiliatrice des Salésiens.

Madocie Déogratias MONGO

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Mgr Daniel Nzika a été nommé nouvel évêque d’Impfondo

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

L'annonce de la nommination de l'évêque

Enfin! Après trois ans d’une attente orante, les fidèles du diocèse d’Impfondo ont reçu jeudi 12 décembre la nouvelle qu’ils attendaient de Rome. Le Pape a accédé à la demande de Mgr Jean Gardin de prendre sa retraite. Il a atteint les 75 ans canoniques en 2016, et il était dans l’attente de la nomination de son successeur. C’est désormais chose faite.

Ce jeudi 12 décembre en effet, les évêques du Congo à peine sortis de leur retraite à Liambou (Pointe-Noire), ont réuni des prêtres et des journalistes au siège de la Conférence épiscopale de Brazzaville pour l’annonce solennelle. C’est le Nonce apostolique au Congo et au Gabon, Mgr Francisco Escalante Molina, qui a lu le décret de nomination signé par le Pape. «Le Saint-Père a nommé l’abbé Daniel Nzika, du clergé diocésain de Ouesso, évêque d’Impfondo».

Puis ses insignes d’évêque, notamment la calotte, lui ont été remis. Applaudissements nourris dans la salle. Le nouvel évêque d’Impfondo est né le 16 février 1971 à Ouesso où il a fait ses études primaires. Il entre au petit séminaire Saint Pie X de Makoua (1992-1995) puis, pendant cinq ans, part poursuivre des études en philosophie et en théologie au Grand séminaire universitaire de Toulouse, puis à Angers, en France. C’est là qu’il est ordonné diacre en juin 2000, alors que son ordination sacerdotale aura lieu à Ouesso six mois plus tard, le 9 décembre de la même année.

Par deux fois, il assurera les fonctions de Vicaire général du diocèse de Ouesso: d’abord, sous Mgr Hervé Itoua, puis sous Mgr Yves Marie Monot, l’actuel évêque de Ouesso. Pendant 19 ans, de 2000 jusqu’à sa nomination actuelle, Mgr Daniel Nzika a accumulé une solide expérience pastorale en paroisse, à Pokola et à la paroisse cathédrale Saint Pierre Claver dont il a été le curé.

Mgr Daniel, nouvel évêque

Les premiers mots du nouvel évêque ont été empreints de beaucoup de simplicité. «Non, je ne m’y attendais pas. Je vais prendre le temps d’écouter mon prédécesseur et aîné Mgr Jean Gardin, les autres évêques et les chrétiens pour voir les défis pastoraux qui se posent à nous et la manière de les affronter. Je m’en remets à Celui qui m’a désigné, Dieu, pour faire face».

Les attaques qui se multiplient contre l’Eglise dans les réseaux sociaux lui font-ils peur? Comment se comporter face à ceux qui jettent l’opprobre? Mgr Daniel Nzika estime que «tout balancer sur la place publique», n’est pas la meilleure manière de construire. Il faut une approche fraternelle de dialogue.

Quant à Mgr Jean Gardin, il quitte Impfondo soulagé. Il a dit merci au Pape qui a pris en compte sa demande de retraite. «Cela fait trois ans que j’ai présenté ma démission. Partir, c’est mourir un peu, surtout après 40 ans de présence dans La Likouala. J’ai fait ce que j’ai pu, mais le diocèse est en route. Je suis content de savoir que c’est un fils de la forêt qui prend le relai dans un esprit de service. Merci, Daniel, et félicitations d’avoir été choisi».

A.S. MIANZOUKOUTA

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