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Homélie du Dimanche de l’Epiphanie (05 Janv 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

En célébrant l’Epiphanie, nous fêtons ce jour la manifestation de Dieu, sa « monstruation » car du grec, étymologiquement épiphanie (ἐπιφάνεια) se lit : epi-phaneia, c’est à dire Dieu lève le voile, mieux encore : Dieu se montre en levant le voile qui couvrait son visage. Oui, une épiphanie est une compréhension soudaine, une manifestation de ce qui était caché.  Et un thème commun aux trois lectures d’aujourd’hui est la manifestation de Dieu auprès de personnes extérieures à la communauté. Dans la 1ère lecture, Isaïe dit à sa communauté qu’elle sera une lumière pour toutes les nations. Dans la seconde lecture, Paul suggère que le but ultime de Dieu est l'unification de l'humanité dans une communauté où toutes les distinctions entre les personnes ont disparu. Et l'Évangile de Matthieu nous signale que de telles distinctions ont commencé avec l'avènement de Jésus.

 

De fait, la lecture de l'Ancien Testament, à laquelle l'histoire des mages fait clairement allusion, commence par ces mots : «Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.»  Ainsi, la vision du salut selon Isaïe comprend donc un pèlerinage des nations, qui viendront à la lumière d'Israël, pour adorer le Dieu d'Israël. Les mages païens doivent être compris comme exécutant l'accomplissement de cette prophétie. Notons que ce texte a été écrit à l’époque du retour à Jérusalem des exilés de Babylone.  Isaïe leur redonne espérance en annonçant la reconstruction du Temple et de leur ville. Dans ce contexte, le peuple de Dieu est appelé à accueillir la lumière de Dieu et à la laisser pénétrer le quotidien de leur vie. Alors, tous les peuples viendront de partout se rallier au peuple élu.

 

C’est dans cette optique que Paul parle de l'arrivée des païens dans l'héritage du salut. Ce qui est tellement mystérieux, c'est que Dieu a inscrit un tout nouveau groupe d'héritiers dans son testament. Cela ne néglige pas ceux qui étaient héritiers auparavant, car il a des richesses sans limites. Mais par le biais de Jésus, Dieu a également appelé les païens d'une nouvelle manière.

 

Enfin, l'histoire des mages préfigure que dès l’enfance Jésus inspire à la fois l’émerveillement et l'hostilité. Les mages ont fini par être identifiés comme des rois, et on leur a attribué des noms. Les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du 6e siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris (comme par hasard). Mais ce qui est important c’est que des gens venus d’ailleurs ont suivi une étoile pour venir reconnaitre la royauté et la divinité de l’enfant couché dans la crèche. Leurs cadeaux (L’Or, l’encens, la myrrhe)  et l’adoration faite le prouve à suffisance. Mais n’oublions pas que l’étoile brille toujours pour ceux et celles qui la cherchent dans l’obscurité de leur nuit.

 

C’est donc une interpellation à être humbles, disponibles, et à savoir interpréter, comme les mages, les signes de Dieu. Oui, dans notre société actuelle de forte consommation, chacun peut rester chez lui avec ses doutes et ses certitudes. Mais aussi prendre la route et risquer la découverte en adhérant à une communauté. Sommes-nous à l’écoute comme les mages ? Sommes-nous à la recherche comme les mages ? Sommes-nous des porteurs de la Bonne Nouvelle?

 

 

 

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