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Commémoration du 11 Novembre 2019: Une célébration religieuse s'est tenu dans l’église Saint-Denis à Poix

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Cérémonie devant le monument aux morts

Ce lundi 11 novembre a été dédié aux hommages patriotiques dans toute la France. A Poix de Picardie, le premier hommage a eu lieu au monument aux morts de Lahaye-Saint-Romain, dès 9 heures. À 10 heures 30, une célébration religieuse s'est tenue dans l’église Saint-Denis à Poix, présidée par le Père Daleb MPASSY (Actuel curé) suivie d’une cérémonie au cimetière du Commonwealth attenant.

 

La remise du prix du capitaine Faÿ

À 11 h 30, le rassemblement au monument aux morts de Poix de Picardie, avec le dépôt de gerbes, a été accompagné de lectures par trois jeunes élèves du collège des Fontaines de Poix et animé par la fanfare et la chorale des jeunes écoliers ayant exécuté la Marseillaise.

La cérémonie s'est terminée traditionnellement par la remise du prix Faÿ par la famille du jeune capitaine, mort en mission le 18 mai 1918, et dont le corps a été inhumé à Poix. Cette année c'est le Jeune Thiméo qui l'a réçu.

 

Les officiels lors de la cérémonie

Le vin d’honneur qui a clôturé la commémoration dans la salle des fêtes, comme tous les ans, a été un moment privilégié de retrouvailles et de partage.

Et pour clôturer le tout, un repas a été servi au "restaurant Le Cardinal", réunissant les élus de la Commune, les récipiendaires des médailles, les anciens combattants et quelques autres invités.

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Paroisse Saint Jean-Baptiste de Talangaï (Archidiocèse de Brazzaville) : Engagement des catéchistes et envoi en mission

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

les catéchistes au premier plan

Pour démarrer en beauté la nouvelle année catéchétique 2019-2020, une trentaine de catéchistes de la paroisse Saint Jean-Baptiste de Talangaï et ceux de la communauté ecclésiale de base Saint Jacques dans le quartier Jacques Opangault étaient en formation pendant trois jours, du 23 au 25 octobre 2019, à l’initiative de l’abbé Alexis Tobangui, curé de la paroisse.

La formation était axée sur différents thèmes ayant abouti à un enseignement sur: «le catéchiste et la gestion doctrinale: un binôme à concilier, «l’éthique ou l’identité du catéchiste», «la catéchèse: rencontre de l’homme avec le divin» et sur «l’élaboration de la fiche pédagogique du catéchiste».

Durant ces trois jours, le frère Jean Kombo Boutsoki, directeur diocésain de la catéchèse, a présenté le catéchiste comme un baptisé qui est appelé à former d’autres disciples du Christ. Le catéchiste a une mission spécifique et doit présenter une bonne physionomie au sein de la communauté paroissiale. Le message qu’il proclame dans l’Evangile est un message d’amour, puisque Dieu est amour. Le catéchiste proclame la mort et la résurrection du Christ avec un catéchisme qui est permanent et persévérant. Pour cela, trois caractéristiques sont primordiales: savoir être, savoir-faire, savoir comprendre. Le catéchiste est un modèle de communication, il guide l’homme à la maturité chrétienne par la transmission de l’Evangile. Il est le boulanger de la foi comme une farine dans le levain, a réaffirmé le frère Jean Kombo Boutsoki.

«Chrétien de Brazzaville, qu’as-tu fait de ton baptême?». A ce questionnement, il faut dire que le catéchiste est porteur d’un message et en même temps serviteur, car le message qu’il a reçu de Dieu doit être communiqué en permanence aux non-croyants. Pour illustrer son argumentaire, le directeur diocésain de la catéchèse a énuméré quelques repères qui identifient le catéchiste: Le catéchiste est un compagnon de route du non-croyant (confère synode sur la catéchèse tenu en 1977) et promulguer par le bienheureux Pape Jean-Paul II en 1979 sur le comment évangéliser en notre temps, comme le Christ qui marche quotidiennement avec nous sur le chemin de l’histoire. Le catéchiste accompagne le chrétien sur le chemin de la vérité; il est différent de l’enseignant du public, il est le maître, l’accompagnateur du non-croyant qui s’ouvre à la foi et qui croit à l’évangélisation. «Marc 1, 22: ils étaient frappés par son enseignement». Vivez ce que vous enseignez, car la catéchèse est une communication qui vise à montrer que Dieu nous rencontre dans notre humanité. La catéchèse se vit et le non croyant qui s’ouvre à la foi est reçu au pré-catéchuménat par le catéchiste qui le prépare au sacrement de l’initiation chrétienne. Dans l’Eglise, le sacrement le plus important est la communion ou l’eucharistie, qui aboutit à la confirmation et aux autres sacrements. Le sacrement du baptême, nous amène à la communion ou l’eucharistie.

Pour que le catéchiste soit un bon éducateur, plusieurs aspects doivent être observés: «Avoir une attitude d’écoute, de dialogue, de fidélité à Dieu et à l’homme»; «une maturité humaine dans la foi: le catéchiste doit se revêtir du Christ»; «Avoir le sens de responsabilité et la cohérence de vie pour susciter la confiance et l’admiration de la part des catéchumènes»; «Etre disponible et avoir la volonté, le dévouement, l’accueil des valeurs évangéliques: l’hospitalité, la solidarité, la générosité». Le catéchiste n’est pas un mercenaire au milieu des catéchumènes. Dans l’enseignement qu’il dispense, il doit assimiler les thèmes fondamentaux de l’Eglise tels que adoptés par le Concile Vatican II, tenu de 1962 à 1965 et qui a abouti à la mise sur pied de 16 documents conciliaires.

Avant de terminer son exposé, le conférencier a fait quelques commentaires sur l’élaboration de la fiche pédagogique du catéchiste. Cette fiche comporte divers chapitres: «Titre de la rencontre ou de la leçon», «l’idée doctrinale: message essentiel à transmettre», «Accrochage ou point de départ qui comporte un fait de vie ou l’expérience de vie ou un fait de société», «Parole de Dieu qu’il faut célébrer par l’acclamation, la lecture divine (lectio Divina), la reformulation du texte avec les mots propres ou expressions du catéchiste, réparer les mots et expressions difficiles à enseigner, expliquer ce qui est dit dans le texte (contenu doctrinal), l’actualisation ou contextualisation du texte (ce qui est enseigné dans le texte), question de reconstitution du texte, «Attitude chrétienne», «habillage ou orientation du texte: pour la vie, la liturgie, la prière», «la résolution ou texte de méditation, la mémorisation du texte» et les activités.

Après ces trois jours de formation, les catéchistes ont renouvelé leur mandat missionnaire, dimanche 27 octobre 2019, 30e dimanche du Temps ordinaire, à la messe de 6h30 célébrée par l’abbé Alexis Tobangui et animée par la chorale Le Jourdain.

Dans son homélie tirée de l’Evangile de Luc 18, 9-14 sur la parabole du pharisien et du républicain, l’abbé Alexis Tobangui a rappelé aux catéchistes les missions qui leur incombent. «La mission des catéchistes a été et demeure déterminante dans l’implantation et l’expansion de l’Eglise en Afrique. Le synode de 1977 recommande que le catéchiste, non seulement bénéficie d’une parfaite formation spéciale, mais aussi, est tenu à recevoir une formation doctrinale. La formation du catéchiste doit être soignée et notre Eglise ne peut qu’apprécier, avec reconnaissance, le labeur généreux des catéchistes. Ils enseignent bénévolement la Parole de Dieu, ils éduquent et forment dans la foi plusieurs générations de chrétiens. Le service qu’ils rendent dans notre Eglise est inestimable et indispensable», a souligné l’abbé Tobangui.

Pascal BIOZI KIMINOU      

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Coin enfant dans nos Paroisses: Un moyen d'impliquer les enfants et leurs parents dans la vie cultuelle

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Coin enfant dans l'église de Beaucamps le Vieux

Qu’il y ait peu ou beaucoup d’enfants dans nos paroisses (Poix de Picardie - Hornoy le bourg- Beaucamps le vieux), ils représentent cependant un enjeu important pour l’avenir, et aussi un témoignage de joie et de foi pour les adultes.

Nous souhaitons donc à partir de cette année comme nous y a invité le Synode Diocésain, sous la direction de Mgr Olivier Leborgne (Evêque d'Amiens), que les enfants se sentent chez eux, accueillis par des personnes qui les aiment, les attendent et se réjouissent de leur présence.

  • Qu’ils fassent l’expérience que Dieu est vivant, qu’on peut le rencontrer et vivre une amitié avec Lui.
  • Que par la présence des enfants (actifs et heureux) nous soyons une communauté qui témoigne de la Bonne nouvelle au monde.
  • Que les parents soient plus impliqués (certains ne font que déposer leurs enfants à l’éveil à la Foi ou au caté et s’en vont ailleurs).
  • Que la transmission de la foi se fasse aussi dans les familles.
  • Que la vie de l’Église soit plus centrée sur les enfants (une révolution ?).
  • Que les enfants eux-mêmes puissent témoigner de leur foi et en particulier auprès de leurs parents.
Coin enfant dans l'église de Poix de Picardie

Comment s’y prendre ?

Voici quelques expériences déjà vécues et/ou en cours dans certaines paroisses de notre Diocèse:

  • Les enfants participent au début de la messe, puis vont à l’éveil à la Foi dans un coin de l'église ou à la Sacristie, puis reviennent dans l’assemblée avant la fin de la messe, au moment du Notre Père.
  • Il y a maintenant des coins enfants dans certaines de nos églises pour les 1-6 ans, à portée de vue des parents. Reste à initier des bénévoles pour s’occuper d’eux si besoin.

En effet, pour que les enfants, puis les jeunes se sentent impliqués dans la vie de l’Église, nous devrons proposer des espaces ou ils se sentent pris en compte.  C’est toute la communauté qui est donc concernée. La joie et la confiance en Dieu, que les enfants « sentent » chez les adultes, sont plus contagieuses que n’importe quel enseignement ou discours catéchétique.

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Synode sur l’Amazonie : Le Pape appelle de nouveau à une conversion écologique des chrétiens

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le Synode sur l’Amazonie s’est tenu du 6 au 27 octobre 2019, au Vatican.  Le Pape François est intervenu en salle du Synode, après le vote du Document final, au terme de trois semaines de débats. Le Souverain pontife voit l’Eglise «sur un bon chemin vers l’esprit synodal, même s’il n’est pas encore achevé», a-t-il remarqué en se demandant si la synodalité ne devrait pas devenir le thème du prochain Synode des évêques.

Le Pape a promis d’écrire son exhortation apostolique du synode sur l’Amazonie, d’ici la fin de l’année, en espérant «que le temps ne passe pas trop vite. Tout dépend si je trouve le temps de réfléchir», a-t-il souligné avec humour, sous les applaudissements des pères synodaux.

Sur la base du Document final des pères synodaux adopté samedi 26 octobre, le Pape a une fois de plus appelé à une «conversion écologique» des chrétiens, en soulignant que le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople a été un précurseur dans ce combat. «L’avenir nous appartient», a souligné le Pape en reprenant le slogan des nombreuses manifestations de jeunes pour le climat qui ont émaillé l’actualité ces derniers mois.

Le Pape François a condamné la traite des êtres humains et la corruption dans les États amazoniens. Mais le plus important de son point de vue est une «conversion pastorale»: «L’annonce de l’Evangile est urgente! L’Evangile doit être compris, assimilé, compris par ces cultures.» Il a mentionné l’appel du Synode pour «de nouveaux ministères», et a déclaré qu’il faut être «créatif» et «voir jusqu’où on peut aller», mais il a surtout souligné la nécessité de créer des séminaires pour les peuples indigènes. «C’est une véritable injustice sociale que les indigènes ne soient pas autorisés de facto à suivre le chemin du séminaire et du sacerdoce!», a regretté le Pape François.

Commentant le débat sur le diaconat pour les femmes, le Pape François a dit qu’il faudrait réexaminer «à quoi ressemblait le diaconat dans l’Eglise primitive». La commission précédente, qu’il avait instituée sur cette question, n’avait «pas porté un jugement clair». «En coopération avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, je nommerai de nouvelles personnes à cette commission», a-t-il promis.

Dans la région amazonienne, les femmes ont une grande importance pour la transmission de la foi, a souligné le Pape, regrettant que, souvent, l’on s’en tienne plus à un débat «fonctionnaliste», plutôt qu’à une véritable réflexion de grande ampleur sur la condition de la femme. «Le rôle des femmes dans l’Eglise va bien au-delà de l’aspect fonctionnel», a martelé le Souverain pontife.

Concernant la proposition d’instituer un rite propre à l’Amazonie, le Pape François a fait remarquer que cela relève de la compétence de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, à laquelle il a demandé que des propositions soient soumises. «Sur les 23 Eglises qui ont leur propre rite, mentionné dans le Document final, presque toutes ont commencé très modestes et jouissent aujourd’hui d’une autonomie en partie considérable en tant qu’Eglises sui iuris. N’ayons pas peur des organismes qui administrent leur propre patrimoine. Notre Mère l’Eglise veille à ce que nous ne nous divisions pas. N’ayez pas peur!», a-t-il exhorté.

Le Pape François a aussi annoncé une série de réformes concrètes pour renforcer la pastorale dans la région amazonienne, y compris une meilleure répartition des prêtres dans les pays d’Amérique latine, afin que les régions auparavant mal desservies puissent également être mieux prises en charge sur le plan pastoral.

Le Pape aimerait que tous les religieux, ainsi que les futurs diplomates du Saint-Siège, passent «au moins un an dans un pays de mission» pendant leur formation. Inversement, les prêtres des pays de mission qui sont présents en Europe ou dans les pays occidentaux pour un temps d’études ne devraient pas s’y installer trop confortablement, mais devraient aussi penser à rentrer. Cette interpellation ne concerne toutefois pas les prêtres Fidei Donum présents de façon tout à fait officielle, en bonne intelligence entre évêques.

Le Pape François a par ailleurs annoncé qu’il créerait un département séparé pour l’Amazonie au sein du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, conformément à une demande exprimée dans le Document final.

Enfin le Pape a demandé aux médias de bien rendre compte des diagnostics posés dans le Document final sur la situation en Amazonie, et de ne pas «se raidir sur certaines questions disciplinaires», probablement une allusion à la question de l’ordination d’hommes mariés, qui a focalisé l’attention de nombreux médias ces dernières semaines.
De «petits groupes élitistes» au sein de l’Eglise catholique essaient probablement cette fois encore d’affirmer leur vision des choses en se jetant sur les «détails» et en perdant de vue l’essentiel. Le Pape leur a rétorqués cette citation de Charles Péguy: «Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être du monde, ils croient qu’ils sont de Dieu. (…) Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient aimer Dieu.»

Le Pape a aussi appelé à toujours relier la tradition avec l’audace évangélisatrice: «Certains pensent que la tradition est un musée, quelque chose de vieux. J’aime à dire, cependant, que la tradition est la préservation de l’avenir, pas la garde des cendres. C’est comme les racines à travers lesquelles la sève fait pousser l’arbre pour qu’il porte du fruit.»

(Source: Vatican.news)

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Homélie du 11 Novembre 2019 (Anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Devant le monument aux Morts à Villers St Christophe

Frères et Soeurs,

L’un des plus illustres évêques français du 19ème siècle, le Cardinal Pie disait à ses compatriotes : «  Vous serez davantage de votre pays à mesure que vous serez plus chrétiens » et Saint Ambroise, Père de l’Eglise du 4ème siècle, affirmait déjà que : « Celui-là qui s’exile de sa patrie, se sépare du Christ».

 

En effet, il est impossible de se dire pleinement chrétien si l’on refuse de rendre à la Patrie les devoirs qui lui sont dus ; mais également, tout service de la Patrie est menteur lorsqu’il s’éloigne ou se sépare foncièrement de Jésus-Christ car nous tombons alors dans un nationalisme excessif, voire même absolu devant lequel tout doit plier sans plus de respect pour les personnes.

 

C’est dire que cet amour de la Patrie est non seulement légitime mais doit être constitutif de nous-même, l’aurait-on oublié ? Ce n’est pas une option, non l’amour de la Patrie est essentiel. Sans lui, la vie en commun sur le même territoire devient impossible, l’égoïsme prend le dessus, le respect des personnes et de l’héritage commun disparaît, la mémoire s’évanouit avec toutes les leçons de sagesse qu’elle porte, c’est un peu comme un divorce à grande échelle.

 

Et le Saint Père Jean-Paul II, nous rappelait que «  le patriotisme se situe dans le cadre du 4ème commandement qui nous engage à honorer notre père et notre mère… La patrie est le bien commun de tous les citoyens et, comme tel, elle est aussi un grand devoir  ». De même le Catéchisme de l’Eglise Catholique affirme : « L’amour et le service de la Patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité ».

 

Notons que ce n’est pas parce qu’on aime son pays, qu’on le veut beau, prospère, estimé et respecté à l’étranger que l’on déteste les autres ! Bien au contraire, l’amour de notre pays nous fait respecter les autres et nous invite à voir ce qu’il y a de beau et d’estimable chez eux, à l’image d’un maître-artisan qui admire et respecte le chef d’œuvre de son collègue puisqu’il en connaît la valeur et sait ce qu’il en coûte de travail, de délicatesse et d’amour. Chaque commémoration du 11 Novembre, vient opportunément raviver en nous l’amour de la France. En effet, le courage, l’abnégation, l’amour du prochain, l’esprit de sacrifice, la prière commune pour la France de nos anciens sont pour nous un exemple et un encouragement.

 

Nous sommes rassemblés en cette église pour faire mémoire de ceux qui sont morts pour la France, ceux qui ont fait le sacrifice suprême de leur vie pour notre liberté. Nous devons aussi penser à tous ceux qui ont survécus à ces guerres et qui ont dû se reconstruire après toutes ces horreurs. Parmi vous plusieurs ont vécus la même chose en Afrique du Nord ou en Indochine. Notre pays doit être reconnaissant envers vous, tout comme il est reconnaissant envers ceux qui y sont restés.

 

Permettez-moi de vous citer deux témoignages qui révèlent cette noblesse d’âme qui a fait la France. Celui de Charles de Menditte, capitaine d’infanterie, engagé sur les terres de Belgique en août 1914, qui écrit : « J’avais rêvé le baptême de feu dans l’apothéose de la victoire, je n’eus pas cette joie mais j’ai eu du moins la consolation de voir l’Allemand reculer et de ramener ma compagnie en ordre. Nous n’avons pas été des guerriers heureux mais nous avons fait ce que nous avons pu… Mes hommes ne se sont pas doutés de l’ardente prière que je fis pour eux et au milieu d’eux. Plus que jamais j’ai remis mon sort entre les mains de Dieu, je me suis confessé avant-hier et je vais au combat plein de foi. C’est sans doute pour cela que j’ai pu faire mon devoir aussi simplement  ».

 

Et celui du Père aumônier (Abbé Chevalier), qui annonce à madame Pochet la mort de son mari, le caporal Robert Pochet, tombé au champ d’honneur le 13 avril 1916, près de Verdun : « Le médecin avait examiné son état et avait déclaré inutile de le torturer davantage puisque la mort était certaine… C’est sur ces entrefaites que j’arrivais. Ma présence fit rayonner de joie la pauvre victime qui me cria : “Ah ! Voilà le miracle de Sainte Thérèse, que suis heureux de vous voir. Allez-vous me donner le Bon Dieu ?”

 

Je dois avouer que je m’explique difficilement le mutisme sur certaines figures de France qui de nos jours encore font que la France est la France, et qui faisait dire à Roosevelt (qui n’est certes pas un Père de l’Eglise) : « Tout homme a deux patries : la sienne et la France  ». Ce 11 novembre nous appelle donc à la gratitude, à la prière, spécialement pour ceux qui ont versé le prix du sang, à la prière pour la paix ; il nous appelle à retrouver nos racines, à cultiver ces vertus qui ont fait la grandeur et la beauté de notre pays.

 

A l’heure où notre monde connaît encore de terribles tensions, spécialement avec la menace du terrorisme, demandons au Seigneur, par l’intercession des Saints de notre Patrie, cette paix, la paix juste, la paix forte tellement nécessaire. Puissions-nous coopérer à la grâce de Dieu pour en être les artisans là où nous sommes. Amen.

 

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Homélie pour le 32e dimanche T.O C (10 Nov 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Le voyage de Jésus à Jérusalem est sur le point de se terminer.  Et voilà qu’une série d'événements montre l’intensification des tensions et d'oppositions entre Jésus et les autorités religieuses de l'époque. Au temps du Christ en effet, la foi en la résurrection était toute neuve ; elle n’était pas encore partagée par tout le monde. Les Pharisiens y croyaient fermement ; pour eux c’était une évidence que le Dieu de la vie n’abandonnerait pas ses fidèles à la mort. Mais on pouvait très bien être un bon Juif sans croire à la résurrection de la chair. C’était le cas des Sadducéens. Pour justifier leur refus de la résurrection, ils cherchent donc à démontrer qu’une telle croyance conduit à des situations ridicules. Mais si les sadducéens ne croient pas en la résurrection, à quoi leur servait alors la foi ? Que leur apporte-t-elle puisque d’après eux tout s’arrête à la mort ?

 

C’est dire que, pendant des siècles, le peuple hébreu a cru que sa foi en Dieu lui apporterait bénédictions et richesses sur cette terre, puisqu’il n’y aurait rien après. Il n’y avait rien à attendre dans l’au-delà, mais tout à gagner dès ici-bas : le salaire de la foi c’était la réussite, la prospérité, la santé, la richesse, une grande et puissante famille. Et aujourd’hui encore, beaucoup de contemporains pensent ainsi.

 

Et pourtant chaque peuple avait une conception différente de la vie et de l’au-delà. Dans les tombeaux des pharaons par exemple, les domestiques et les serviteurs des pharaons étaient enterrés avec lui, de sorte que lorsque la vie reprendrait de l'autre côté, tout le monde pourrait reprendre ses rôles respectifs. Ainsi si vous avez bien réussi dans cette vie, vous continuerez à bien réussir dans la prochaine.

 

De fait, la foi en la résurrection était quand même plus vive chez plusieurs Juifs deux siècles avant Jésus. On le voit bien dans la première lecture, qui nous raconte la torture de sept frères, arrêtés avec leur mère, et que le roi voulut contraindre à manger de la viande interdite par la loi juive. Les paroles du troisième frère cachent cependant une ambiguïté que Jésus dissipera : la vie éternelle est différente de la vie ici-bas. En effet nous avons tendance à supposer que ce qui va arriver sera une sorte de continuation de ce qui est maintenant.  Et les pharisiens étaient persuadés que les morts sortiraient du tombeau en chair et en os : une sorte de réincarnation (Image très forte chez Ezekiel avec les ossements désechés). Tandis que les sadducéens eux croyaient que notre monde était le seul monde dans lequel Dieu agit. Et dans sa réponse aux sadducéens, Jésus démontre leur incapacité à comprendre la résurrection. La vie du ressuscité sera différente de la vie ici-bas. Il démontre leur incapacité à comprendre les Écritures en utilisant un autre passage du Pentateuque : le récit de la rencontre de Moïse avec Dieu dans le buisson ardent. Le passage déclare que Dieu est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Par conséquent, Jésus conclut qu’Abraham, Isaac et Jacob doivent dans un certain sens être encore en vie ; d'où la nécessité de la résurrection. Ressusciter ce n’est pas se retrouver comme avant. Non, nous serons transformés comme Jésus l’a été le jour de Pâques.

 

Les gens ont toujours eu du mal à croire en la résurrection des morts, pourtant affirmée dans notre Crédo, et pour les mêmes raisons que les sadducéens. À quoi ressemble la résurrection ? Quelles seront nos relations avec les autres ?

 

Mais Jésus donne peu de réponses spécifiques à de telles questions. Cependant, au-delà de la mort, comme le dit Saint Jean « nous lui serons semblables » (1 Jn). Pour l’instant, « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement »…

 

La réponse de Jésus montre bien au contraire qu’il y a une rupture complète entre notre vie actuelle et la vie des ressuscités : les enfants de ce monde se marient, c’est entendu ; mais les ressuscités ne se marient pas. Ils ne sont pas des anges mais ils sont « semblables aux anges », c’est-à-dire qu’ils ont un point commun avec les anges : ce point commun, justement, c’est qu’ils ne peuvent plus mourir ; la mort n’a plus sur eux aucun pouvoir ; désormais ils sont «enfants de Dieu », c’est-à-dire qu’ils sont vivants de la vie de Dieu. Demandons cette grâce !

 

 

 

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Diocèse de Kinkala : Mgr Louis Portella Mbuyu a ouvert l’Année pastorale et ordonné 4 diacres

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

La Place mariale de la cathédrale Sainte Monique de Kinkala a vibré de manière particulière à l’occasion de la messe d’ouverture de l’Année pastorale 2019-2020, dimanche 6 octobre 2019. A cette occasion, quatre grands séminaristes ayant achevé leurs stages pré diaconaux dans diverses structures du diocèse, ont reçu l’ordination diaconale des mains de Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala.

Il s’agit des abbés Albert Nsayi, Benoît Sabas Bouende, Gilbran Mariel Rajneesh Beni-Nzaba, et Nophène Gildas Mouanga. Présidée par l’évêque du lieu, la messe a été concélébrée par plusieurs prêtres venus aussi bien du diocèse à l’honneur que d’autres diocèses du Congo.

Au nombre des concélébrants il y a eu les abbés Bertin Foueti, vicaire général de Kinkala et curé de la cathédrale Sainte Monique; Wil-Drisch Kufutila Nanitelamio, secrétaire chancelier de l’évêque, Ildevert Mathurin Mouanga, recteur du Grand séminaire Cardinal Emile Biayenda, Fabrice Kodia Bianzinga, économe diocésain de Kinkala; Vivien Loubilou, économe diocésain adjoint; Jean-Baptiste Kitombo, directeur diocésain de l’Ecole catholique, Marie Joseph Mienakanda, curé de la paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Madzia, Yvon Bienvenu Mabandza, économe diocésain de Brazzaville et curé de la paroisse Saint Michel de Ngangouoni; le père Casimir Moukouba, prêtre religieux de la congrégation du Saint Sacrement, etc.  

C’est l’abbé Barthélémy Bassoumba, secrétaire général du Conseil presbytéral, qui a procédé à la présentation des candidats au diaconat appelés au préalable par un diacre.
Dans son homélie, Mgr Louis Portella Mbuyu, a affirmé: ««Notre devoir de chrétien consiste d’abord à nous laisser renouveler grâce à la Parole de Dieu méditée à la prière et aux sacrements, par une conversion continuelle, ce qui nous permet de rendre un témoignage de vie qui ne soit pas en contradiction avec l’Evangile que nous avons le devoir d’annoncer. Nous devons prendre conscience que c’est l’envoi qui est constamment renouvelé et par conséquent notre responsabilité d’annoncer l’Evangile, par la parole, par le témoignage de notre vie, par l’engagement à transformer le monde. Quant à nous qui sommes dans un département où «nos ossements sont desséchés» avec tout ce que nous avons perdu, la mission est urgente d’annoncer l’Evangile par la parole, par l’exemple de nos vies, et par l’action sociale qui nous permet de faire évoluer nos familles, nos villages et l’ensemble du département, vers plus de paix, de réconciliation, de justice, de développement.»

S’adressant aux ordinands, l’évêque de Kinkala a affirmé: «C’est une étape décisive dans votre cheminement vers le presbytérat, puisque vous allez vous engager de manière définitive au célibat en renonçant à la vie conjugale, dans le but d’avoir un cœur totalement libre et disponible pour le service de l’Eglise. Le seul conseil que je vous donne c’est de raviver quotidiennement votre conscience d’être choisis par Dieu pour être serviteurs de son Eglise, à l’exemple de Christ qui est venu non par pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude pour être transparents à la vie du Christ au nom de qui vous allez agir dans l’Eglise. Cela suppose de votre part une vigilance spirituelle qui vous permettra grâce à votre vie de prière intense et profonde, de réajuster constamment votre vie eu égard aux exigences liées à votre engagement, à votre ministère. Oui veillez et priez, je répète, veillez et priez; si vous êtes fidèles à cette consigne de Jésus, vous aurez la force d’affronter les épreuves liées à l’exercice de votre mission, mais vous aurez aussi la joie de vivre dans la fidélité à votre mission.»

Après l’homélie a eu lieu l’exécution du rite de l’ordination diaconale marqué par la litanie des saints, la remise de l’évangéliaire, la vêture de l’étole en bandoulière et le baiser de paix.

Vers la fin de la messe, le vicaire général de Kinkala a remercié ses confrères prêtres et ceux venus des autres diocèses, les religieux et religieuses ayant pris part à cette messe d’ordination. Dans cet élan, il a présenté au peuple de Dieu les concélébrants par diocèse et congrégation.

L’abbé Benoît Sabas Bouende, au nom de ses trois confrères nouvellement ordonnés diacres, a prononcé le mot de remerciements: «Ce moment particulier de joie est aussi pour nous  l’occasion d’apprécier à sa juste valeur cette phrase de Martin Luther King chargée de gratitude incessante: «Dieu, les parents et les enseignants ne peuvent être assez remerciés». Toutefois, qu’il me soit permis de vous dire qu’après 10 ans de formation pastorale, spirituelle, humaine et intellectuelle, nous  n’avons trouvé que ce mot syllabique: «merci» pour vous exprimer notre gratitude. Ainsi nos remerciements vont en premier à Dieu qui nous a permis de voir ce grand jour.» Après avoir remercié l’évêque du lieu pour sa sollicitude paternelle, le vicaire général, le père Casimir Moukouba, prédicateur de leur retraite, l’orateur a remercié les autorités civiles et militaires du département, les parents respectifs des nouveaux diacres pour le don de la vie et pour avoir consenti de les inscrire à l’école.

Mgr Louis Portella Mbuyu a exhorté le peuple de Dieu à tenir bon et à refléter le bon exemple en annonçant de manière intrépide la Bonne nouvelle.

Gislain Wilfrid BOUMBA

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Homélie pour le 31e dimanche T.O C (03 Nov 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Un soir à l'évêché de Kinkala avec Mgr Portella

Frères et Soeurs,

 

Jésus qui est en route vers Jérusalem traverse la ville frontalière de Jéricho. Dans cette ville, il y a un homme nommé Zachée qui n'est pas simplement un collecteur d'impôts, mais un collecteur d'impôts en chef, ce qui signifie, comme l'explique l'évangile de Luc, qu'il est très riche. Poussé par la curiosité, il veut voir Jésus, mais comme il est petit, il ne peut pas voir par-dessus la foule, alors il grimpe à un arbre. Curieusement, quand Jésus arrive à l'endroit où Zachée s'est perché, il l'appelle et s'invite chez lui, ce qui procure simultanément joie à Zachée et scandalise la foule, car elle a la certitude que, comme collecteur d’impôts, c’est un voleur, donc c’est un pécheur.

 

Un détail important est la clé de lecture de ce texte, c’est la richesse. Luc, plus que tout autre évangéliste, est toujours préoccupé par les questions de richesse et, par conséquent, de traitement des pauvres. Les riches sont considérés avec suspicion. Ainsi, l'histoire, même si elle nous est familière, commence en réalité par une note d'ambiguïté. La déclaration de Zachée sur ses transactions financières est-elle une promesse pour le futur, en réponse à la visite de Jésus ? où est-ce déjà une description de son comportement actuel ?

 

Remarquons qu’il ne confesse pas son péché et ne se repent pas. Bien sûr, nous pouvons interpréter sa déclaration envers les pauvres et ceux qu’il a volés comme une repentance, mais Jésus ne fait pas l’éloge de son changement de cœur. Il prononce une bénédiction basée non pas sur ce que Zachée a fait, mais simplement parce qu'il est, comme ceux qui grognent autour de lui, un Israélite, un fils d'Abraham. En d'autres termes, les riches du monde ont beaucoup d'espoir dès qu'ils remarquent les pauvres à leur porte et qu'ils font quelque chose en réponse. C’est dire que même les plus marginalisés et les plus méprisés des riches, les collecteurs d'impôts, ont leur place dans le sein d'Abraham et de Dieu. Ils ont leur place dans la communauté des bienheureux lorsqu'ils cherchent le bon trésor.

 

Cette histoire est la promesse que quiconque veut voir Jésus, ne doit pas se bloquer au premier obstacle qui se présente. Plus que cela, cette personne sera vue à son tour par Jésus et ainsi sa joie sera grande. Aussi la 1ere lecture présente un Dieu amoureux de tous. Il a un regard plein de miséricorde qui ouvre le chemin de la conversion. Et dès le début de l'évangile de Luc et tout au long de son récit, Jésus se range aux côtés de ceux qui sont en marge, ceux qui sont méprisés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Zachée est riche, certes mais il est néanmoins méprisé par ses voisins, et considéré comme moins que rien. Pourtant, Jésus le choisit.  Peut-être que Jésus est à nouveau à la recherche de ceux qui sont exclus afin de les sauver et de les restaurer dans leur dignité.

 

Le regard que Jésus porte sur Zachée, il le porte aussi sur chacun de nous, à notre tour, portons-le aussi sur ceux qui nous entourent. Soyons dignes de l’appel que Dieu nous a adressé dans la deuxième lecture. Nous pourrions alors nous demander qui, tant dans notre communauté qu’à l’extérieur, sont ceux et celles qui ont été laissés en marge, qui ont été exclus, qui pourraient nous surprendre par leur générosité et leur foi.

 

Quels sont ceux et celles qui veulent simplement voir Jésus, mais ont été tenus à distance. Si nous sommes disposés à poser de telles questions, et à oser y répondre, nous pourrions voir nos Zachée sous un jour totalement différent. Et peut-être que Zachée représente simplement la caractéristique principale de tous les disciples : un désir de voir Jésus et une joie en sa présence.

 

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Homélie pour la Toussaint (1er Nov 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Lors d'une visite pastorale avec Mgr Portella

Frères et Soeurs,

 

Personne ne maîtrise la vie et encore moins la possibilité d'une autre vie au-delà. Nous savons bien qu'un jour ou l'autre, nous aurons à affronter la mort, cette absence de vie. Et le chrétien, comme n'importe qui, souffre de voir l'autre mourir. Il pleure comme n'importe qui de voir que l'être aimé est en train de disparaître peu à peu. Mais le chrétien ose affronter la mort parce qu'il croit en un Dieu qui s’est fait homme, un homme qui a connu la mort. C’est pourquoi en cette fête de la Toussaint, l’Église nous fait entendre l’Évangile des Béatitudes.

 

Dans les Béatitudes, il y a cet adjectif revenant en permanence : « Heureux, bienheureux ». Oui, tous, nous aspirons au bonheur, à être heureux. Les Béatitudes, c’est la charte de vie des combattants qui luttent et travaillent à faire advenir un monde de fraternité. Dans ce texte, il n’est aucunement question de supporter patiemment les misères de ce temps en prévision d'une vie future dans l'au-delà. Nous sommes juste appelés à être saints et saintes.

 

La Toussaint, est donc une fête où la joie du ciel déborde sur la terre. Il ne s'agit pas de passer sous silence deuil, souffrance et maladie. Dans notre monde de médias et de publicité, on essaie de nous convaincre que le bonheur réside dans une voiture, le confort, le soin de son corps, bref dans l’avoir, et avoir toujours plus.  La véritable question est plutôt de quel bonheur parlons-nous ? Jésus sur la montagne ne parle pas d'un bonheur de surface, d'un bonheur à bon marché. Il décrit plutôt un chemin pour atteindre un bonheur caché dans nos profondeurs. Selon le Christ, le bonheur est dans le don de soi et dans la pauvreté. L’Église nous invite à demander ce bonheur lorsqu’immédiatement après la prière du Notre Père, le célébrant dit : « Seigneur, donne la paix à notre temps. Rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets ».

 

Oui, dans la liturgie de ce jour, l'intervention finale de Dieu dans l'histoire du monde est présentée dans l'Apocalypse sous forme imagée. Saint Jean nous parle d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle. Il annonce la fin du temps des larmes, de la peur, des souffrances et de la mort. L’apocalypse c’est d’abord une bonne nouvelle, un message d’espérance qui nous rejoint tous. La Toussaint, c’est donc la fête de tous ces larrons qui se sont tournés vers Jésus en croix pour lui demander : Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne et ton Royaume. Et Jésus leur répond : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis. Et les portes du Royaume se sont ouverts pour un brigand. Les saints dont nous faisons mémoire, ce sont ceux et celles qui se sont laissé travailler par l’une ou l’autre des béatitudes. Pour certains, cela a été la pauvreté du cœur, pour d’autres, la douceur, pour d’autres la miséricorde, pour d’autres encore, la paix. Regardons autour de nous, quelques un de nos proches pratiquent à fond telle ou telle autre béatitude. Ce qui nous rassure que la sainteté est un chemin pour tous. C’est dans ce sens que l’apocalypse parle d’une foule innombrable, de toutes les  nations, races, peuples et langues en marche vers la félicité céleste. C’est dire que le bonheur, comme la sainteté, n'est pas réservé à quelques personnes hors du commun, ou juste à des saints reconnus. C'est notre destinée à tous et toutes.

 

Être saint, c’est mettre de l’amour dans toute notre vie, c’est se donner totalement pour le service des autres. C'est par le témoignage de notre foi, que nous pouvons devenir, à notre tour, des signes visibles de la présence de Jésus ressuscité. Il s’agit de croire jusqu’à en être heureux.

 

 

 

 

 

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Homélie pour le 30e dimanche T.O C (26 Oct 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Père Daleb et la chorale, après une messe en Guadeloupe

Frères et Soeurs,

 

Dans la première lecture, Ben Sirac dit le sage, a opposé Dieu aux rois d’Israël, qui sont souvent de mauvais juges, ainsi qu’aux riches parvenus de son époque qui méprisaient les pauvres. Oui, Dieu ne fait pas de différence entre les personnes, comme eux le font. Ben Sirac écrit de garder confiance en Dieu, car lui seul sait qui est le véritable juste. Ce n’est pas celui qui se justifie lui-même, mais plutôt celui qui met sa confiance en Dieu, qui crie vers lui et l’appelle. D’ailleurs, le psaume nous le dit très bien : « un pauvre a crié, Dieu l'écoute et le sauve ».

 

Et le message de la seconde lettre à Timothée, rejoint cette logique : Dieu a élevé les humbles, et renvoyé les riches les mains vides. « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé ». Il s’agit simplement de se reconnaître tels que nous sommes, sans vanter nos mérites. Mais, est-il possible qu'une personne profondément religieuse, parce qu’elle se vante, soit perdue et qu'un pécheur repentant, pour être resté humble, soit sauvé ?

 

En effet, se présente à nous dans l’évangile d’aujourd’hui, deux personnes qui offrent à Dieu des prières très différentes mais qui révèlent le contenu de leur cœur. L’un d’eux a estimé qu'il avait assez de justice en lui-même pour être déclaré juste devant Dieu. L’autre a constaté son désespoir et s'en est remis à Dieu. Trop facilement, on peut dire que le pharisien de la parabole de Jésus est un hypocrite. Et pourtant, tout ce qu’il dit est vrai. Il s'est vraiment distingué des autres par sa fidèle adhésion à la loi.  Alors avant de le juger trop rapidement, nous pourrions peut-être simplement reformuler légèrement sa prière et nous demander si nous ne l'avons pas prononcée nous-mêmes, un jour. 

 

Ce n'est donc pas que le pharisien parle faussement, mais plutôt que le pharisien passe à côté de la vraie nature de la Prière. Il commet également l'erreur de se comparer aux autres et de les traiter avec mépris. L'autre homme par contre, mentionné par Jésus dans cette parabole, est un collecteur d’impôts. Les collecteurs d'impôts étaient célèbres pour leurs vols et le fait qu'ils avaient vendu leur patrie à Rome.  Cependant, dans sa prière nous voyons un cœur humble et brisé.  Il se tient loin, regarde par terre et se frappe la poitrine avec angoisse face à son péché.  Sa posture est celle de quelqu'un qui a peur du jugement de Dieu. Il n'est pas fier et il y a de la sincérité dans ses propos.

 

Voici alors le contraste essentiel : L'un revendique la justice sur la base de ses propres réalisations, tandis que l'autre repose entièrement sur la bienveillance de Dieu. Et surprise pour eux car l'homme qui croyait sa dépravation totale était celui que Jésus a déclaré être juste devant Dieu.

 

En nous, il y a ces deux personnes, ces deux comportements. En nous, il y a une guerre permanente entre se tenir la tête haute et se tenir à distance. Il y a un combat entre être content de soi et être content de Dieu. Il y a un combat pour se sentir meilleur, pour se faire voir, la soif de la reconnaissance. Nous sommes invités ce jour à nous déposséder de nous-mêmes pour laisser la place à quelqu'un d'autre. Car notre ego est souvent trop encombrant qu'il ne laisse aucun espace à Dieu. Alors qu’il n’y a qu’une seule chose à faire : laisser tomber tout ce qui nous empêche de nous jeter dans les bras de Dieu. Cette parabole concerne Dieu. Lui seul peut juger le cœur humain. Ainsi, se pourrait-il que le pharisien et le collecteur d’impôts aient besoin l'un de l'autre ?

 

 

 

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