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PAROISSE SAINTE JEANNE D’ARC DE MADZIA (DIOCÈSE DE KINKALA) : Clôture de l’Année jubilaire marquant le 50e anniversaire

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Fondée par le père Jean Baptiste Gur, missionnaire spiritain, originaire d’Alsace Loraine, en France, la paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Madzia, située à près de 15 Km de Kinkala par la voie carrossable, a clôturé l’Année jubilaire marquant le 50e anniversaire de sa fondation, dimanche 14 juillet 2019. C’était au cours d’une messe dite du cinquantenaire présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, concélébrée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, premier évêque résidentiel de Kinkala, et plusieurs prêtres dont les abbés Marie Joseph Mienakanda, Boris Chrislain Katoudi, respectivement, curé et vicaire de la paroisse à l’honneur, Fabrice Nkodia, économe diocésain, Jean Baptiste Kitombo, directeur diocésain de l’Ecole catholique et résidant à l’évêché, Jacques Bouekassa, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, fidei donum en Guadeloupe, Sébastien Zoubakéla, vicaire de la paroisse Saint André Kaggwa de Kombé dans l’archidiocèse de Brazzaville, originaire de Madzia, lldevert Mathurin Mouanga, recteur du Grand séminaire Cardinal Emile Biayenda, originaire de Madzia, Albert Nkoumbou et David Ntelombila, anciens curés de Madzia, Arlès Vivien Loubilou Loubaki, l’un des cinq prêtres ordonnés récemment par l’évêque de Kinkala, etc.

Des délégations venues de diverses paroisses du diocèse, de Pointe-Noire, Brazzaville, et d’autres diocèses du Congo ont participé à cette messe du cinquantenaire ayant revêtu un caractère œcuménique, car caractérisée par la participation des membres des Eglises appartenant au Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo: Armée du Salut et Eglise évangélique du Congo.      .

Ces festivités se sont distinguées par une causerie-débat organisée la veille sur le parvis de l’église cinquantenaire, par Pascal Edgard Makela, directeur diocésain de la Caritas, assisté de l’abbé Ildevert Mathurin Mouanga, originaire de cette localité. Il a été question de bâtir des stratégies afin que Madzia revive et renoue avec le climat d’antan où il faisait bon vivre et les enfants allaient régulièrement à l’école. Cette causerie-débat a été rehaussée de la présence de l’évêque du lieu qui dans son adresse aux participants et organisateurs, a exhorté les fils et filles de Madzia à se lever afin de reconstruire cette localité qui faisait la fierté du département du Pool et du Congo.   

Sur le registre des préparatifs de ce jubilé d’or, il y a eu le culte œcuménique au stade Pierre Matingou, samedi 13 juillet 2019, sur le thème: «Les ossements desséchés revivront.» La prédication a été assurée par le pasteur Dominique Dikamona de l’Eglise évangélique du Congo (EEC), suivi le soir du concert de chants religieux présenté par la chorale «Telama Mfumu» de la paroisse jubilaire.  

Au début de la messe dominicale animée par la chorale paroissiale «Telama Mfumu»,  la Schola populaire paroissiale, les groupes de l’EEC et de l’Armée du salut, l’évêque du lieu a reprécisé le contexte de la célébration eucharistique clôturant l’Année jubilaire ouverte le dimanche 10 juin 2018, au cours d’une messe dans cette église. A cette occasion, l’actuel curé avait été installé par l’évêque.  

Dans son mot de bienvenue, prononcé en lari (langue liturgique du diocèse), l’abbé Marie Joseph Mienakanda a exprimé la joie de la communauté paroissiale, a souhaité la bienvenue à l’évêque de Kinkala, à l’archevêque de Brazzaville, à ses confrères prêtres et à tous les participants à la messe.

C’est l’abbé Ildevert Mathurin Mouanga qui a prononcé l’homélie en lari, dans laquelle il est revenu sur l’origine du nom de Jeanne d’Arc que porte cette paroisse. L’épouse du président du Conseil paroissial, à l’époque du père Gur, s’appelait Jeanne. Le père Gur avait une sœur (Ndlr: en Alsace) qui se prénommait Jeanne. Il était originaire d’Alsace, région d’origine de Jeanne d’Arc que l’Eglise universelle a élevée au rang des Saints. Le prédicateur a exhorté le peuple de Dieu de Madzia à ne pas baisser les bras et à aller de l’avant afin de reconstruire sa contrée détruite par l’ignorance et la bêtise humaine. Il a mis aussi un accent particulier sur la scolarisation des enfants, pépinière et avenir de demain, avant de peindre dans un style particulier les souvenirs et les grands moments qui ont caractérisé la vie à Madzia. La prière universelle de cette messe a été faite par les trois confessions religieuses ayant participé à cette messe.

Peu avant la fin de la messe, le curé est de nouveau intervenu pour prononcer le mot de remerciements dans lequel il a exhorté la communauté paroissiale à être vainqueur du mal par le bien, à ne pas se laisser abattre par le mal, mais à oser vaincre le mal en pratiquant le bien, à se lever afin de déclencher le processus de reconstruction de Madzia. Dans cet élan, il a remercié les deux évêques, l’actuel évêque du lieu et le premier évêque résidentiel du lieu, les prêtres venus de partout et les chrétiens aussi bien de Madzia que des autres paroisses du diocèse, ainsi que ceux venus des autres diocèses pour leur vive participation à cette célébration eucharistique. Au terme de son allocution, il a prié l’archevêque de Brazzaville à prendre la parole.

S’exprimant à son tour, Mgr Anatole Milandou a martelé le fait que les guerres à répétition n’ont rien apporté au département du Pool. Il a exhorté les chrétiens à tourner définitivement la page de ces conflits douloureux en s’engageant résolument à prôner la paix en vue de la reconstruction de cette localité. Il a fustigé les actes de barbarie, commis par les soi-disant: «Seigneurs de guerres» qui pour la majorité ne sont plus de ce monde.

Intervenant en dernier à la fin de la messe, l’évêque de Kinkala a encouragé les chrétiens de Madzia à se lever définitivement afin de reconstruire leur localité: «Madzia telama! Madzia telama! Madzia telama!», traduit littéralement: «Madzia lève-toi, Madzia lève-toi, Madzia lève-toi», a scandé Mgr Louis Portella Mbuyu, qui a rendu un vibrant hommage aux pionniers qui ont bâti cette paroisse: le père Gur et ses collaborateurs, les membres du Conseil paroissial de l’époque dont Sébastien Makela, ancien catéchiste et père de l’abbé Sébastien Zoubakela, etc., avant de déclarer close l’Année jubilaire du 50e anniversaire de la paroisse à l’honneur.

A noter tout de même que le véhicule conduit par l’abbé Ildevert Mathurin Mouanga, samedi 13 juillet 2019, lors du voyage aller et à bord duquel se trouvaient 9 personnes dont des religieuses, le reporter de Radio Maginificat Léandre Massamba dit «Le Coq», et celui de La Semaine Africaine, l’auteur du présent article, après avoir abordé un virage extrêmement sablonneux, est allé echoué sur un jeune arbre, et s’est renversé sur le côté latéral gauche. Plus de peur que de mal, tous les passagers en sont sortis indemnes. Avec l’aide d’un véhicule Hilux du diocèse de Kinkala, se servant d’une chaîne accrochée sur le châssis du véhicule renversé, ce dernier a été remis sur la position initiale et a permis au chauffeur de reprendre le volant pour conduire les membres de l’équipage à bon port. Le voyage retour s’était déroulé normalement. C’était autour de 20h, que tous les passagers ont regagné Brazzaville, dimanche 14 juillet 2019.

Gislain Wilfrid BOUMBA

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Homélie pour le 25e dimanche du T.O C (22 Sept 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et soeurs,
 
L’extrait d’évangile que nous venons d'entendre relate une histoire assez contemporaine. Un gestionnaire malhonnête est sur le point de perdre son emploi, car il a mal utilisé les avoirs de son employeur. Et parce qu'il ne veut pas faire de travail manuel ni recevoir de charité, il s'adresse à toutes les personnes qui doivent de l'argent à son employeur et réduit leurs dettes.  À notre grande surprise, l’employeur félicite le gestionnaire malhonnête pour sa perspicacité. Que devons-nous faire d’une parabole qui vante les mérites d’un malhonnête ?  En fait, Luc inclut cette histoire dans son évangile, car les renversements de statut sont et ont toujours été au cœur de la société.
 
La parabole du gérant-escrot suit la série de paraboles consacrées à la proximité de Jésus avec les pécheurs et inaugure une série de passages concernant la richesse.  La parabole suggère un monde dans lequel le statut de vie est éphémère, voire même dangereux. Malheur donc à ceux qui de par leur rang social, méprisent les autres. Voilà que le gérant qui contrôlait les comptes des débiteurs de son maître ne peut maintenant espérer que leur hospitalité. Sa sagacité réside dans sa capacité à discerner sa propre situation. Il a peut-être honte de mendier, mais il est suffisamment prudent pour reconnaître que son statut s'est évaporé. Il doit descendre dans l'échelle sociale pour obtenir de l'aide. Au lieu d'être simplement victime de circonstances, il transforme une mauvaise situation en une situation qui profite à lui et aux autres. En effet, en réduisant les dettes des autres, il crée un nouvel ensemble de relations basées non pas sur la relation verticale entre prêteurs et débiteurs, mais sur quelque chose qui ressemble davantage aux relations réciproques et égalitaires d'amis.
 
L’intendant a sacrifié ce qu’il aurait pu prendre maintenant et l’a donné à d’autres personnes pour qu’il puisse obtenir un gain plus tard. Ce que ce gestionnaire malhonnête met en jeu a des similitudes avec ce qui se passe lorsque le royaume de Dieu émerge parmi nous. Les anciennes hiérarchies sont renversées et de nouvelles amitiés sont établies.
 
Est-ce à dire que les disciples de Jésus doivent donc utiliser leur richesse pour «se faire des amis»? Si les amitiés sont fondées sur des relations réciproques et égalitaires, le fait de libérer les dettes des autres ne les enrichit pas seulement, mais établit également un nouveau type de réciprocité avec eux.  Oui, Jésus encourage ses disciples à être généreux avec leur richesse dans cette vie pour que, dans la vie à venir, leurs nouveaux amis les reçoivent dans des demeures éternelles. La façon dont on traite la «richesse malhonnête» et ce qui appartient à l'autre en dit long sur la façon dont on va gérer la vraie richesse. Notons cependant que, en parlant de richesse, il ne s'agit pas seulement d'argent, mais de tout ce qui prends une place importante dans notre coeur. Aucun domestique ne peut servir deux maîtres… nous ne pouvons pas servir Dieu et la richesse.  La richesse n'est pas fondamentalement perverse, mais l'amour excessif peut mener à toutes sortes de péchés. Si nous comprenons le principe selon lequel tout ce que nous possédons est un don de Dieu, nous nous rendons compte que Dieu est le propriétaire de tout et que nous sommes ses intendants.
 
Ainsi, la question que Jésus soulève concerne plusieurs valeurs. Nous devons être généreux avec notre richesse et l'utiliser au profit des autres. Comme le montre Jésus, la richesse n'est pas toujours ce qu'elle est censée être. Jeff Bezos , Bill Gates, Warren Buffett, Bernard Arnault et Donald Trump  font partie des personnages extrêmement riches et puissants de l'histoire, ceux qui vivent en haut de la pyramide. Et la culture occidentale appelle cela la bonne vie, le succès, atteindre le sommet, avoir réussi.  Pour beaucoup, cela signifie autosuffisance, indépendance et de nombreuses occasions de profiter des plaisirs matériels. Mais est-ce vraiment être heureux que d'être riche d'argent. Je suis surpris de voir autant de tristesse, autant de dépressifs,et de solitude dans une société développée. Je viens d'un pays pauvre mais où les gens sont heureux, et j'arrive dans un pays riche mais en manque de joie.
 
Car bien qu'il y ait peu de personnes qui atteignent une telle richesse, beaucoup cependant s’y efforcent. Et ne pouvant pas l'obtenir, les appels à la cupidité et au désir de complaisance abondent. C'est fou ce que la soif de l’argent peut pousser à faire.  Elle peut aller jusqu'à faire perdre toute référence morale.  Oui, l'argent est trompeur quand nous en faisons un maître et non plus un moyen pour échanger, pour entrer en relation, pour vivre avec autrui.  Et Jésus veut que ses disciples voient le grand danger spirituel sur ce chemin.
 
Frères et Soeurs, cette parabole ne concerne pas que l'argent. Mais il s'agit de racines de notre cœur.  Qu'est-ce qui les nourrit ? Nos racines sont-elles liées au trésor terrestre? Cherchons-nous à aligner les objectifs de notre vie avec des choses et des loisirs ? Sommes-nous trop occupés par ce que nous aimons pour ne pas remarquer les cris du désespoir humain ? Les racines de notre vie puisent-elles dans le puits spirituel de la sollicitude et de la compassion de Dieu? Je suis toujours choqué lorsque des parents sont obligés de partager les dimanches de leurs enfants entre église, sport et musique. Là où est ton coeur, là se trouve ton trésor.
 

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CONGREGATION DES MISSIONNAIRES DU SACRE-CŒUR : Père Yvon César Banackissa, nouveau supérieur en Afrique

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

En séjour à Brazzaville, le père Yvon César Banackissa a été nommé récemment nouveau supérieur des Missionnaires du Sacré-Cœur en Afrique. Il entend accomplir sa mission avec beaucoup d’humilité et beaucoup d’abnégation, et se donner totalement au Seigneur, en répandant partout la spiritualité du Sacré-Cœur. Interview!

*Qui est père Yvon César Banackissa?  
**Je suis missionnaire du Sacré-Cœur, d’origine congolaise de Brazzaville, à la paroisse Notre-Dame du Rosaire; premier prêtre congolais dans la Congrégation des missionnaires du Sacré-Cœur, dernier prêtre ordonné en 2000, par Mgr Barthélemy Batantu, archevêque de Brazzaville, d’heureuse mémoire. Aujourd’hui, supérieur des missionnaires du Sacré-Cœur en Afrique. Je succède à Mgr Toussaint Iluku qui est devenu évêque de Bokungu-Ikela (RDC). Je serai installé au Cameroun où se trouve le siège de l’Afrique avec trois conseillers.

*Vous êtes nommé nouveau supérieur des missionnaires du Sacré-Cœur en Afrique, qu’est-ce que cela vous fait et quels sont les défis à relever?
**C’est un sentiment de responsabilité. Je n’en tire aucune fierté, c’est une tâche, une croix qui m’est confiée pour le service de mes frères, de l’Eglise. Nous avons des choses à relever, des défis dans notre service au Seigneur. En tant que missionnaire du Sacré-Cœur je suis témoin de ce corps de Jésus partout où je serai. Ce n’est pas facile, nous assumons cette mission avec beaucoup d’humilité et beaucoup d’abnégation.

*Quelle sera votre mission?
**En tant que nouveau supérieur, je dois animer mes frères et aider à la cohésion et à l’unité de la congrégation ici en Afrique. Nous sommes basés au Cameroun, en RDC, au Sénégal, au Congo-Brazzaville, en Afrique du Sud et nous venons d’ouvrir une communauté au Mozambique. Je me focaliserai sur la partie francophone, parce que nous avons un groupe qu’on appelle Union d’Afrique francophone (UAF). Nous atteignons une centaine de membres. Ma responsabilité auprès de mes frères n’est pas celle de régner, mais d’être à l’écoute des confrères, de poser mon regard sur le cœur transpercé de Jésus, et regarder mes frères. C’est un rôle purement d’animation.

*Vous êtes jeune, parlez-nous de votre vocation.
**Ma vocation a commencé très jeune, en effet, quand j’étais encore enfant de chœur à la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo. Je regardais les aînés. A cette époque on avait les abbés Joachim Babingui qui était le vicaire de la paroisse, Firmin Bitsindou Locko, le curé. On se demandait: ils sont tous âgés, qui pourraient les remplacer? C’est là où m’est venue l’idée d’aller au Petit séminaire Saint-Jean jusqu’en classe de Terminale. Et en Terminale j’ai eu la vocation missionnaire. C’est cette vocation qui m’a attiré vers la Congrégation des missionnaires du Sacré-Cœur qui ne se trouvait pas ici. Je me suis engagé tout jeune. J’étais le premier et d’autres frères m’ont suivi.

*C’est une tâche lourde comment entendez-vous l’assumer?
**A la suite des consultations des confrères en Afrique, la congrégation a jugé bon de me confier cette responsabilité. Avec l’appui de mes frères et avec le concours du Seigneur, j’assumerai cette mission en toute humilité. Un serviteur à l’écoute de ses frères. Le dernier chapitre général tenu au mois de septembre 2017 a insisté sur deux thèmes: Internationalité et mission. J’insiste sur ces deux mots, parce qu’en Afrique nous sommes guettés par les démons du tribalisme, du nationalisme. J’insiste pour que nos communautés soient de plus en plus internationales. L’internationalité suppose une intégration à double sens: moi, je m’intègre et j’intègre mon frère. Nous devons avoir une même mission. Nous sommes essentiellement des missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus. Le cœur de Jésus s’est ouvert pour transformer la vie. Si le Congo doit être gagné par la spiritualité du Sacré-Cœur, pourquoi pas? Nous commençons une mission avec la paroisse Saint-Ambroise de Nkozo, nous voulons faire davantage, parce que ce n’est pas seulement la mission paroissiale qui nous intéresse, mais puiser dans d’autres apostolats qui nous permettent de nous approcher de l’homme dans son entier.

Propos recueillis par
Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA

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RD Congo : Mgr Fridolin Ambongo Besungu, devient cardinal

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Avant sa prochaine visite en Afrique dans quelques jours, le Pape François a annoncé dimanche 1er septembre 2019, la création de 13 nouveaux cardinaux. C’était Place Saint-Pierre de Rome, à l’issue de la prière mariale de l’Angélus qu’il a présidée comme à l’accoutumée, le Pape a annoncé que les nouveaux cardinaux seront reconnus officiellement le 5 octobre prochain au Vatican. Parmi eux, Mgr Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, en RD Congo.

Le Pape veut une Eglise missionnaire, comme le témoigne la provenance des 13 serviteurs de Dieu qu’il a décidé d’élever à la dignité cardinalice. «Leur provenance exprime la vocation missionnaire de l’Eglise qui continue à annoncer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les hommes de la terre», a affirmé le Saint-Père avant de dévoiler la liste des futurs cardinaux. Et de conclure: «Prions pour les nouveaux cardinaux, afin que, en confirmant leur adhésion au Christ, ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome pour le bien de tout le Saint peuple fidèle de Dieu».  


Parmi ceux que le Pape a choisis au cardinalat, se trouve Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. Né à Séville (Espagne) en 1952, il est ordonné prêtre en 1980 avant d’être envoyé comme missionnaire en Egypte et au Soudan. Spécialisé en études arabes et en islamologie, Mgr Ayuso est nommé secrétaire de ce dicastère romain en 2012 par le Pape Benoît XVI. Il devient alors le plus proche collaborateur du cardinal français Jean-Louis Tauran, décédé le 5 juillet 2018. C’est sur les traces de cette éminente figure d’Eglise qu’il place son action à la tête de ce dicastère, où l’a nommé le Pape François le 25 mai dernier.


C’est à Séville, sa ville natale que Mgr Ayuso a appris l’heureuse nouvelle alors qu’il venait de célébrer la messe avec quelques membres de sa famille. Il a exprimé son émotion et sa gratitude envers le Pape, rappelant également l’importance du dialogue interreligieux, un des pivots du pontificat de François.


L’Eglise d’Afrique prend une assez bonne place dans cette liste des nouveaux cardinaux avec notamment Mgr Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat (Maroc), Mgr Eugenio Dal Corso, évêque émérite de Benguela (Angola) et Mgr Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa (RD Congo).


Surpris par différents messages et appels de félicitations alors qu’il n’avait pas encore reçu la nouvelle de façon officielle, l’archevêque de Kinshasa, successeur immédiat du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a conclu, tout en remerciant le Saint-Père pour cette élévation, que c’est une reconnaissance de la part du Souverain pontife pour l’engagement de l’Eglise congolaise pour le bien-être de la population qui souffre. Pour lui, c’est vraiment un encouragement d’une Eglise qui doit être aux côtés du peuple. Et le fait d’être cardinal, lui donnera l’opportunité de faire entendre davantage la voix du peuple congolais auprès du Saint-Père et de toute l’Eglise universelle. Comme cardinal, Mgr Ambongo voudrait être un humble serviteur aux côtés de son peuple, assisté du Seigneur, le seul Maître de ce monde. A 59 ans, il devient l’un des cardinaux électeurs membres du collège cardinalice. Son implication comme second de Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans le processus politique tumultueux qui a précédé le scrutin présidentiel, qui a vu l’élection de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de la RD Congo a été reconnue par tous. Il est le 4e cardinal de son pays.


A signaler que selon une tradition catholique confortée par l’usage, Kinshasa est dit «siège cardinalice», vu que ses trois prédécesseurs sont des cardinaux. Après Mgr Ambongo, le prochain archevêque de Kinshasa a toutes les chances de devenir, lui aussi, cardinal.

Aristide Ghislain
NGOUMA

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Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy
Retour en images sur la messe d’installation du nouveau curé de Poix et d'Hornoy : Le père Daleb M’Passy

Dimanche 8 septembre en l’Eglise Saint Denis de Poix de Picadrie, nous avons eu la joie d’accueillir notre nouveau curé, le père Daleb M’Passi, successeur du père Samuel Leyronnas.

Le Vicaire général, le père Delepine conformément au rite prévu à installé dans ses nouvelles fonctions le père Daleb.

Grande joie pour la paroisse, une église comble qui montre combien l’importance d’avoir un prêtre est très important pour les habitants de nos villages.

Remercions le Seigneur pour ce don. Et n’oublions pas de prier pour les vocations.

Nous avons eu la joie également d’accueillir officièlement les soeurs qui depuis fin Août résident dans le presbytère de Poix, ainsi que le père Albert Saelens qui réside également sur la commune d’Equennes, il nous donnera un bon coup de main j’en suis sur .

A l’issue de la messe nous avons partagé le verre de l’amitié. Les ECP des paroisses d’Hornoy et Poix ont déjeuner avec leur nouveau curé à la salle Jean XXIII.

Une nouvelle page s’ouvre pour nos paroisses, reste à y écrire simplement avec fraternité.

JF Lacaille, pour l’équipe de conduite pastorale

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Homélie pour le 24e dimanche T.O C (15 Sept2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

La parabole du Fils prodigue n’est pas simplement une bonne leçon sur la dynamique familiale. C'est aussi et avant tout une illustration de l'amour de Dieu. Les trois paraboles qui nous sont proposées sont la réponse de Jésus aux pharisiens et aux scribes, qui se lamentaient entre eux, car lui mangeait avec des pécheurs. En effet, les pharisiens se sont constitués en élite, en s'appuyant (dans une certaine mesure) sur leur expertise en matière de règles. Mais voilà que Jésus vient condamner cela. Notons que les pharisiens considéraient le péché comme une chose extérieure plutôt que comme une affaire de cœur.  Par conséquent, ils ne pouvaient pas accepter la vision de Jésus, qui permettait d'entrer en contact avec les pécheurs sans pour autant être souillé. Ceci d'autant plus que chez les Juifs, partager un repas était un signe d’inclusion et d’hospitalité et cela crée un lien entre ceux qui mangent ensemble. C’est le reproche qui est fait à Jésus. Et pourtant, même si Jésus a certes reçu des pécheurs et mangé avec eux, mais il n'a jamais minimisé le péché. Son approche envers les pécheurs est une offre de la miséricorde. Ceci étant, les paraboles sur le repentir sont conçues pour évoquer une nouvelle façon de comprendre la miséricorde de Dieu.

La parabole de la brebis égarée soulève des questions importantes. Serait-il sage, voire rentable, pour un berger de mettre 99 brebis en danger, en les laissant sans protection dans un champ, pour aller rechercher une brebis égarée ? Cette brebis pourrait bien avoir été tuée ou elle pourrait ne jamais être retrouvée. Et trouver cette seule brebis serait une telle occasion de joie qu'on voudrait célébrer par un festin avec tous ses amis ! Arrêtons-nous et réfléchissons aux dépenses liées à l'organisation d'un banquet. Le vrai sens n’est donc pas là. C'est une histoire qui veut nous dire autre chose. Les chefs religieux doivent comprendre que Dieu se réjouit lorsqu'un pécheur est accueilli dans la communauté. Les pharisiens et les scribes dans cet épisode sont un peu comme les 99 justes de la parabole de la brebis perdue qui n'ont pas besoin de repentance. Cependant, leur plainte selon laquelle les tricheurs et les escrocs sont les bienvenus à la table de Jésus ressemble beaucoup à celle du fils aîné à propos de la célébration des retrouvailles du fils prodigue.

Nous constatons que le cœur du père n'a jamais oublié le fils égaré. Ce n'est pas un hasard si le père a vu le fils venir de très loin. C'est qu'il l'attendait chaque jour. Le père a couru pour rencontrer le fils. Il n'a même pas permis au fils de terminer ses aveux.  C'est vraiment génial l'amour de ce père. Mais le frère aîné n'a pas compris qu'il était pécheur lui aussi et il n'a pas non plus compris que Dieu avait procuré le salut à tous les pécheurs qui se repentent vraiment. Ce texte nous oblige à nous demander si, en tant que communauté, nous accueillons les exclus de la société ou si nous leur envoyons, à l'instar des pharisiens, un message clair indiquant qu'ils ne sont pas les bienvenus. Si nous comprenons la justice de Dieu, nous accueillerons tout le monde comme ceux qui, comme nous, ne sont pas dignes de la faveur de Dieu et qui se réjouissent, comme nous, lorsqu'ils font l'expérience de sa bonté.

 C'est dire que les trois paraboles de Jésus veulent simplement montrer la gratuité du pardon, la tendresse de Dieu, son amour inconditionnel et la joie lorsque l’espérance est comblée.

 

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Le Père Daleb Mpassy est le nouveau curé des paroisses Notre-Dame de Poix-de-Picardie et Beaucamps-Hornoy.

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le Père Daleb Mpassy, l’abbé Albert Saelens et le Père Bouzy

Le Père Daleb Mpassi succède au père Samuel Leyronnas à la paroisse Notre-Dame de Poix-de-Picardie (Somme) et à celle de Beaucamps-le-Vieux-Hornoy-le-Bourg (Somme). Il a été nommé officiellement au cours d’une messe célébrée dimanche 8 septembre 2019 en l’église Saint-Denis de Poix-de-Picardie par le vicaire général du diocèse d’Amiens, Yves Delépine. 

Le père Daleb Mpassi a été ordonné prêtre le 4 juillet 2010 à Kinkala (Congo Brazzaville). Il est âgé de 38 ans et est issu d’une famille de six enfants. 

Il a découvert le département de la Somme il y a quatre ans lors de remplacements d’été à Rue. Il a souligné : 

Le vicaire général Yves Delépine est le premier à m’avoir fait confiance quand il était curé de la paroisse Rue-Saint-Riquier-Crécy-en-Ponthieu. 

Il a ensuite officié à Ham en septembre 2018 en tant que vicaire avec l’abbé Albert Saelens. Ce dernier a été également accueilli dimanche dernier en l’église de Poix en tant que prêtre auxiliaire du secteur, retrouvant ainsi ses racines familiales. Il est « ému et surpris de l’accueil des paroissiens ». Il a déclaré : 

On dit que les Picards se muchent. Je crois que la glace est brisée. 

Il va découvrir d’autres spécialités du département : 

Je connais déjà le gâteau battu picard et la ficelle picarde.

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Homélie pour le 23e dimanche du T.O C (08 Sept 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Une rencontre avec l'évêque de Nkayi (Mgr Daniel Mizonzo)

Frères et Soeurs,

Le premier verset de l’extrait de l’évangile d'aujourd'hui est crucial pour interpréter ceux qui suivent. Il dit que de grandes foules faisaient route avec Jésus. Quel pasteur n'aimerait pas avoir ce genre de communauté, avoir plus d'adeptes. Mais entre nous, les grandes foules n’ont-elles pas trompé Jésus? Heureusement qu'il savait que beaucoup ne le suivaient que pour des raisons égoïstes ou superficielles. Oui, Jésus n'était pas dupe, ni moins un faux recruteur. Il voulait être clair avec ceux qui le suivaient sans vraiment comprendre le pourquoi. D'où la référence à l'homme qui construit la tour ; de s’asseoir et de prendre conseil, ou la référence au roi qui envisageait de partir en guerre. Les deux situations sont un appel à une réflexion prudente et rationnelle dans laquelle nous prenons en compte tous les aspects de ce que cela implique avant de prendre un engagement. Une telle réflexion s’oppose à une décision impulsive prise dans un moment d’émotion intense, sans trop réfléchir aux conséquences.
 
Notons que Jésus met d’abord en garde contre le fait que des familles seront divisées sur son message. Jésus nous appelle-t-il vraiment à haïr nos familles biologiques ? Non, Jésus n'appelle pas ses disciples à haïr leurs familles en termes de réaction émotionnelle ; au lieu de cela, il appelle à une loyauté sans faille envers lui-même, au-dessus de la loyauté familiale. C'est dire que pour être disciples, nous devons être prêts à tout abandonner pour Jésus. Par conséquent, si nos parents ne suivent pas Jésus, ou même s’ils nous renient d’être chrétiens, nous devons quand même le choisir.  Ce n'est pas facile et, bien sûr, il est normal que nous aimions les membres de notre famille. Mais nous devons estimer Jésus plus que les gens que nous aimons ici sur terre et nous devons l'aimer plus que nos propres vies. Au fond, c'est une relation d'alliance.
 
Les deux brèves paraboles illustrent la nécessité de compter le coût de la vie d’un disciple. L'avertissement de Jésus permet aux fidèles potentiels de considérer et de repenser le coût du départ en mission. Jésus ne veut pas que la foule comprenne mal ce qui est en jeu si elle envisage de continuer avec lui dans son voyage.  Il se dirige vers Jérusalem, un lieu dans lequel les prophètes meurent.  L'amour préférentiel pour Jésus n'exclut pas l'amour de nos proches. Il nous demande de nous dévêtir de nos volontés, de repousser cette tendance omniprésente du paraître.  Jésus insiste sur cette part de renoncement, d’abandon, de mort à soi-même. Il ne s’agit pas de perdre pour perdre, de jouer au perdant. Pour Jésus, il s’agit de saisir à pleines mains notre désir de vivre, de gagner, mais autrement. L’Évangile nous ouvre sur une autre sagesse : non pas nous enrichir en possédant, mais en nous dépossédant, en laissant l’Évangile transparaître dans nos vies.
 
En fait, Jésus nous dit aujourd’hui que le suivre est exigeant. Voici l'histoire d’une perle de grand prix, qui dit le coût véritable d’un cadeau qui nous est fait.

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Homélie pour le 22e dimanche du T.O. C (1er Sept 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Dans les coulisses de la Sacristie à Beauvais
Frères et Soeurs,
 
On peut penser que les problèmes sociaux évoqués dans l’extrait d’évangile sont des descriptions du premier siècle, et non des problèmes de nos églises d'aujourd'hui enracinées dans une société démocratique occidentale. Pourtant, les distinctions sociales sont beaucoup trop souvent présentes dans nos communautés chrétiennes, comme l'attestent facilement ceux qui ont moins de privilèges.
 
Oui, Jésus aimait les rassemblements autour des repas ; du moins, c'est ce que nous sommes amenés à supposer en lisant l'évangile de Luc.  Ce n’est pas surprenant que Jésus partage un repas avec certains des pharisiens. Quelques versets plus tôt, des pharisiens ont effectivement aidé Jésus en l'informant des plans d'Hérode pour le localiser (voir Lc 13:31). Cela suggère une relation plus neutre entre les pharisiens et Jésus dans l'évangile de Luc. Dans notre récit, Jésus participe à un banquet et raconte deux histoires. Elles mettent l'accent sur le choix des sièges et la liste des invités.
 
Notons que le classement social était monnaie courante dans la société gréco-romaine. En fait, les repas étaient des situations qui mettaient particulièrement en évidence les disparités entre individus.  Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser, a écrit Ben Sirac le Sage. Ben Sirac, qui tenait une école philosophique à Jérusalem, au 2e siècle avant notre ère, s’adresse à des jeunes issus de la nouvelle bourgeoisie. Ben Sirac, tout en tenant compte des avantages de la culture grecque, rappelle les atouts de la tradition religieuse d’Israël. Par des maximes de sagesse, il invite les jeunes à ne pas faire preuve d’orgueil qui ouvre la porte à toutes les injustices : le mépris du faible, l’exploitation du pauvre, l’exclusion du marginalisé et du blessé de la vie. Alors que ce conseil correspond au ton des remarques de Jésus dans Luc, Jésus va plus loin en mettant en garde contre la recherche des sièges les plus honorables.  L'humilité était très rarement considérée comme une vertu dans le discours moral gréco-romain. Pourtant, l'humilité doit marquer les disciples de Jésus.
 
Dans une culture de l'honneur et de la honte, éviter la honte est de la plus haute importance. La honte publique peut avoir des conséquences concrètes. Les pratiques de troc ou les propositions de mariage d'une famille peuvent être négativement affectées par une honte publique. C'est dire que les paroles de Jésus sont un défi au système d'honneur intégré à la culture de sa société. Car pour assurer sa place dans ce système, il convenait d'inviter des amis, la famille et les voisins riches. Des demandes réciproques s'ensuivraient, dans la mesure où la reconnaissance publique d'une personne honorable pourrait apporter ses propres récompenses. Mais Jésus remet en question ce type de système en imaginant à la place des hôtes qui choisissent de s'associer à des personnes pauvres, estropiées, boiteuses et aveugles. Le problème pour les hôtes, cependant, comme Jésus l'a explicitement reconnu, est qu'aucun honneur ne sera rendu en retour. C'est plutôt un investissement dans l'avenir. L’enseignement porte sur la manière dont nous traitons les autres, en particulier ceux et celles qui sont incapables de nous rendre la pareille. Ce genre de renversement des attentes et du statut est thématique chez Luc.
 
Frères et Soeurs, Jésus ne nous donne pas une leçon de morale, ni une leçon de bonne conduite et encore moins une leçon de saines relations humaines, non. L'évangile n'est pas d'abord un livre de sagesse et de bien-vivre. Mais l'évangile est plutôt une Bonne Nouvelle.  L'enjeu, ce n'est pas une place à la table, mais bien notre existence humaine tout entière, c'est à dire la place que prennent Dieu, nos sœurs, et nos frères dans notre vie.
 
Nous sommes-nous déjà posés la question de savoir ce que serait notre société, notre monde, si nous invitions les marginalisés, les pauvres, les immigrés de toutes nations à prendre leur place dans nos communautés ?
 
 
 

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Homélie pour le 21e dimanche du T.O C (25 août 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Père Samuel Leyronas et père daleb à Amiens
Frères et Soeurs,
 
Jésus est toujours en route pour Jérusalem depuis la Galilée. Il ne lui reste que quelques mois à vivre.  Le thème de sa prédication est le royaume de Dieu et quelqu'un voulait savoir si seulement quelques personnes seraient sauvées. Jésus n'a pas répondu à la question, mais il a averti les gens du danger d'en être exclus. Il a exhorté les gens à entrer dans le royaume de Dieu par la porte étroite.
 
Notons d’abord que le prophète Isaïe avait parlé de l’universalité du salut. À cette époque, le peuple juif était rentré d’exil et il avait reconstruit Jérusalem. Il y avait des rivalités entre ceux qui reviennent et ceux qui étaient demeurés à Jérusalem et qui s’étaient mêlés aux étrangers. Ces derniers faisaient-ils encore partie du peuple de Dieu ? C’est alors qu’Isaïe a invité tout le monde à se réconcilier et à s’ouvrir à l’ensemble des nations. Pour Isaïe, c’est évident, Dieu s’intéresse à tous les humains, même à ceux qui ne le connaissent pas.
 
Voilà que la question du nombre est posée à Jésus. Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? C'était une question très importante. Nous ne savons pas qui a posé la question. Nous ne savons pas si la personne était hostile ou amicale envers Jésus. Mais cela n'a pas d'importance. La question reflétait une compréhension courante parmi les gens. Elle reflétait l'opinion selon laquelle seules quelques personnes dans le monde entier seraient sauvées. Ces quelques personnes étaient des Israélites, à l'exception de pécheurs notoirement méchants. Essentiellement, ils croyaient que tous les Juifs seraient sauvés et que tous les Gentils périraient. Les Juifs seraient sauvés par l'hérédité et s’ils suivaient les règles établies par leurs chefs religieux.  La personne a demandé à Jésus de parler du salut à son époque. Néanmoins, nous pouvons également appliquer le principe de la question à notre époque et nous faisons bien d’accorder une attention particulière à la réponse de Jésus. En fait, il n'a pas répondu directement à la question. Il était beaucoup plus intéressé par une réponse personnelle à la question. En d'autres termes, Jésus a pris la question théorique et l'a personnalisée. La question est devenue : Serez-vous sauvés ? La seule façon de nous assurer d’être sauvés est de passer par l’entrée étroite du royaume. Et nous devons faire le nécessaire pour entrer par la porte étroite.  Malheureusement, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Tout le monde veut aller au paradis - mais à ses propres conditions. Ils veulent la bénédiction de la vie éternelle au ciel, mais ils ne s'efforceront pas d'entrer par la porte étroite.
 
Il existe aujourd'hui plus d'un millier de religions organisées en Amérique, chacune avec son propre système de croyances, sa doctrine de Dieu, son explication de la réalité, sa vision de l'humanité et son sens du destin. Imaginons un instant que chacune de ces différentes religions a sa propre porte et imaginons-nous dans un couloir bordé de ces portes à perte de vue. Porte après porte, religion après religion, laquelle choisirons-nous pour entrer ? Certaines personnes disent que la porte d'entrée importe peu, car elles mènent toutes au même endroit.  Ouvrez la porte de votre choix et vous irez toujours au paradis.  Mais est-ce vraiment vrai ? Est-ce vraiment le cas que toutes les portes mènent au ciel ? Et si les autres portes ne menaient nulle part, ou même pire, si elles menaient directement à la détresse ? Que se passe-t-il s'il n'y a qu'une porte qui mène au salut, une porte à la gloire de Dieu ? Que se passe-t-il s'il s'agit d'une porte si petite que beaucoup de gens l’oublient ? Et si cette porte ne restait pas ouverte pour toujours, mais se fermait bientôt fermement, laissant les gens dehors dans l'obscurité éternelle ? Dans ce cas, nous voudrions savoir avec certitude quelle porte est la bonne.  Jésus a imaginé un groupe de voyageurs qui arrivaient tard dans la nuit dans une auberge au bord de la route. Ils trouvent les portes fermées et le propriétaire au lit pour la nuit. Il n'y a rien de subtil dans cette histoire. Il aborde directement les illusions humaines.  On viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Les gens sauvés ne seront pas rares. Il y aura non seulement des Juifs au paradis, mais aussi des gens de toutes les nations. Les paroles de Jésus nous enseignent que le royaume de Dieu n'est pas accessible simplement par une vague connaissance de Jésus. Non, il est accessible dans une relation personnelle avec lui. C'est-à-dire que nous ne devons pas simplement avoir une connaissance de Jésus, nous devons le connaître personnellement. Il n'y a qu'une seule porte ; c’est une porte étroite et bous ne pouvons y entrer que par l'effort. C'est-à-dire que nous devons rechercher le royaume de Dieu. Nous devons lire la Parole de Dieu et pratiquer le chemin de l’Évangile, car c’est celui qui mène à la porte étroite.
 
L'épître aux Hébreux évoque l'idée d'endurance des épreuves.  L'accès au royaume de Dieu ne repose pas sur des sécurités acquises une fois pour toutes.  Pour être sauvé, il s’agit simplement de s’ouvrir et de répondre à l’invitation qui est faite à tous et à toutes. La condition essentielle pour appartenir à la communauté de Jésus est de pratiquer l'amour et la justice à l'égard du prochain.  Le salut se réalise si nous savons passer par la porte qu'est Jésus. 
 
L'image de la porte étroite nous invite à une nouvelle manière d'être et d'agir. Nous devons nous dépouiller de tout ce qui nous encombre sur le chemin de la vie, nous devons nous déposséder de tout ce qui nous empêche d’aimer l’autre, les autres, par le don de sa vie. Le Royaume n’est pas un droit acquis, mais bien un chemin à parcourir.
 

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