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Un peu d'humour: la fonction parlementaire dans la République d'Ugonek

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

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Voulez-vous savoir le rôle d’un parlementaire, plus particulièrement d’un député dans la République d’Ugonek ? Eh bien, dans la République d’Ugonek, les députés, profitant de la défaillance des services publics dans presque tout le pays, agissent plutôt en agents humanitaires qu’en véritables représentants du pouvoir législatif ! Aussi n’est-il pas rare de les voir réaliser des missions qui, dans une République, sont en principe dévolues au pouvoir exécutif, telles que la construction des écoles et des dispensaires, ainsi que le recrutement, l’affectation et la rémunération du personnel devant évoluer dans ces services publics. Ce sont donc des députés qui, dans les circonscriptions où ils ont été élus et avec leurs propres émoluments, font entretenir les routes à travers des « cantonnages routiers », construire des ponts, des écoles et des dispensaires, recruter des enseignants, des infirmiers, etc., et pourvoir en même temps à la rémunération du personnel ainsi recruté. Parfois, ils sont même sollicités pour faire face aux ordonnances médicales ou à l’organisation des obsèques pour certaines familles complètement démunies, les services sociaux de l’Etat étant inexistants dans de nombreuses localités. Donc, être élu député dans ces localités-là, c’est savoir généreusement mettre la main à son porte-monnaie pour pouvoir soulager, tant soit peu, la misère des électeurs.

 

Il faut dire que les députés eux-mêmes s’y donnent à cœur-joie, car c’est, pour eux, une marque de commisération et de solidarité à l’endroit de ces populations marginalisées et dont les voix leur permettent d’avoir accès aux strapontins du pouvoir politique au niveau national. Mais, à leur niveau, l’objectif affiché, c’est plutôt de se présenter devant ces populations en « messies-sauveurs », afin de gagner leur confiance et s’assurer ainsi de leur soutien électoral. Aussi se félicitent-ils – en sourdine - de l’absence de l’intervention de l’Etat dans ces localités, cette absence étant ici synonyme de survie politique pour eux. Car, aussi longtemps que ces populations seront abandonnées à elles-mêmes, les candidats à la députation y seront toujours accueillis en « messies-sauveurs » grâce à leurs actions humanitaires, quelque ponctuelles et opportunistes qu’elles soient. Et il ne serait certainement pas exagéré de dire que l’on assiste dans ces localités, à la naissance d’un nouveau type de fonction publique, à savoir la fonction publique parlementaire, comme suppléance à l’inexistence d’une fonction publique nationale et/ou territoriale. Chaque député crée ainsi sa propre fonction publique dans sa circonscription électorale, qu’il gère lui-même avec ses propres collaborateurs. Il s’occupe alors de tout et de rien : des crèches, des écoles, des collèges, des lycées, du sport, de la culture, des loisirs, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la consommation, du commerce, de l’artisanat, du patrimoine local, des mines, de l’énergie, des impôts et autres taxes douanières, de la circulation routière, de l’armée, de la police, de la gendarmerie, de la milice, des ex-combattants, de la justice, de la paix, des veuves et autres veufs, des orphelins, des femmes, de l’enfance, de la jeunesse, de la vieillesse, de la religion, de la sorcellerie, des chiens, des chats, des vampires, des hiboux, des caméléons, des cafards, des moustiques…

 

Cette fonction publique parlementaire n’est pas seulement présente dans les zones rurales ; on la retrouve aussi dans des circonscriptions électorales se situant dans les quartiers périphériques des grandes agglomérations urbaines. En effet, ces quartiers périphériques ne font pas souvent l’objet d’une sollicitude particulière de la part de l’administration centrale, dont l’action est plutôt concentrée sur l’aménagement des centres-villes et des artères principales qui les relient à des aéroports internationaux qu’abritent les grandes villes ; ces lieux étant considérés comme prioritaires, parce que constituant des véritables vitrines devant refléter l’image parfaite de l’ensemble du territoire national : c’est là qu’atterrissent, circulent et sont logés les invités de marque qui arrivent de tous les quatre coins du monde ! Et là, l’administration centrale est présente et très opérationnelle. Quant aux quartiers périphériques, qui sont de véritables bidons-villes, eh bien, les parlementaires et autres élus locaux n’ont qu’à y faire émerger leurs propres administrations ! En tout cas, ce n’est pas l’Etat qui les empêchera, bien au contraire ! L’Etat s’en frottera les mains d’autant plus que ça sera là un souci de moins dans l’élaboration du budget national d’investissement.

 

En réalité, dans la République d’Ugonek, les circonscriptions électorales sont des circonscriptions territoriales concédées aux parlementaires, qui devront y exercer cumulativement le triple pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, l’administration centrale ne pouvant être présente partout. C’est, entre autres, à cause de cette forme d’organisation démocratique particulière de la cité, fondée sur une décentralisation du pouvoir politique et sur une déconcentration de l’administration publique, le tout consistant dans une absence totale des services publics et des projets de développement de l’Etat dans les zones rurales et les quartiers périphériques des grandes agglomérations urbaines, que ce pays fut surnommé République concessionnaire d’Ugonek. L’Etat avait en effet concédé la majeure partie de son territoire à la gestion des élus et autres humanitaires - tant nationaux qu’étrangers -, lui-même concentrant son investissement sur les principales questions liées au soin de la notabilité de l’image de marque du pays vis-à-vis de l’opinion internationale. De toute façon, l’Etat n’a que faire de l’opinion nationale, qu’elle lui soit favorable ou pas, puisque ce n’est pas elle qui déciderait de ses principaux dirigeants, après tout ! Par contre, il a tout intérêt à s’attirer une réelle estime de la part de l’opinion internationale, pour éviter l’étiquette d’«Etat voyou » ou autre « Etat pas fréquentable ». Et ça, ça ne serait pas du tout bon pour ses dirigeants, qui porteraient du coup cette étiquette comme une vraie corde au coup pouvant vite les asphyxier, et leur pouvoir avec. Ah, si seulement l’opinion ugonekoise avait les mêmes prérogatives d’étiqueter ainsi ses propres gestionnaires de l’Etat!

 

Par contre, les députés et autres élus locaux ne doivent leur survie politique qu’à l’opinion nationale. Ils ont donc intérêt à s’attirer son estime. Voilà pourquoi nombre d’entre eux font feu de tout bois pour pouvoir s’imposer comme de véritables « messies-sauveurs » dans les zones rurales et les quartiers périphériques des grandes agglomérations urbaines. Aussi ne manquent-ils pas d’imagination pour réaliser des actions devant marquer durablement les esprits au sein des populations. Quand certains s’élancent dans la construction des passerelles devant relier deux quartiers séparés par un marigot ou un ravin, d’autres optent pour la réfection ou la construction des bâtiments d’écoles ou d’hôpitaux, ainsi que leur dotation en matériels didactiques, en tables-bancs ou en médicaments de première nécessité. Il n’est donc pas rare de voir un député se transformer en maître d’ouvrage pour la réalisation des oeuvres d'utilité publique. Ce fut, entre autres, le cas du député du cent neuvième arrondissement de la ville-capitale, qui s’était improvisé maître d’ouvrage dans la réalisation d’une passerelle métallique devant relier deux quartiers de cette circonscription séparés par un marigot. Mais la réalisation fut à la milite du risible. Tenez! Ces deux quartiers étaient séparés par une zone marécageuse de près de cent mètres de large, avec, au milieu, un cours d’eau de cinq à dix centimètres de profondeur - selon les endroits -, et de trois mètres de large. Et il n’existait aucun pont reliant les deux quartiers. Ainsi, pour passer d’un quartier à l’autre, il fallait se mouiller les pieds, ou alors se faire transporter au dos par un passeur volontaire, moyennant quelques pièces d’argent. Mais, en période des crues, toute la zone était inondée et le courant d’eau devenait tellement puissant qu’il pouvait provoquer des noyades.

 

C’est à cette situation que le député décida de mettre fin, en y faisant construire une passerelle métallique. Mais, au lieu de relier les deux bouts de la terre ferme, la passerelle ne fut posée qu’en pleine zone marécageuse, laissant une bande de  boue de plus de cinq mètres, de part et d’autre. Ainsi, pour accéder à la passerelle, il fallait encore marcher dans la boue, la passerelle ne permettant que de passer au dessus du cours d’eau comme tel. Tous ceux qui espéraient traverser désormais cette zone à pied sec avaient vite déchanté, car il fallait toujours se salir les pieds dans la boue, ou alors se faire - encore et toujours - transporter au dos par des passeurs volontaires, moyennant toujours quelques espèces sonnantes et/ou trébuchantes. Pourtant l’inauguration de cet ouvrage métallique avait été faite en grande pompe, au cours d’une cérémonie officielle, avec coupure de ruban - s’il vous plaît - par le député lui-même, entouré de tous les riverains qui applaudissaient à n’en point rompre, chantaient et dansaient au rythme du ndombolo et du coupé décalé à l’ugonekoise !

 

A la fin de la cérémonie, le député repartit chez lui, à bord de sa grosse cylindrée climatisée et aux vitres fumés, tout heureux d’avoir contribué à la modernisation de sa circonscription électorale et, partant, de son pays. Avait-il conscience que sa réalisation ne fut pas à la hauteur des attentes des populations riveraines qui, elles, devaient encore et toujours continuer à patauger dans la boue pour pouvoir passer d’un quartier à l’autre ? Et si le porte-monnaie du député avait soixante-dix-sept fois sept fois moins d’envergure que les travaux à réaliser pour satisfaire les besoins de ces populations riveraines ? Comme quoi, aucun citoyen, fût-il député titulaire, ne peut à lui seul suppléer à toutes les carences d’un quelconque Etat qui paraîtrait moribond et démissionnaire vis-à-vis des préoccupations de ses propres citoyens. 

 

 
Par Pierre Raudhel
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" La presse congolaise dans la tourmente politique: l'illustration d'une tension entre liberté d'expression et responsabilité sociale"

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités

 

 

Cet article reprend la communication que nous avons faite au Colloque international "Communication et changement social en Afrique", tenu du 27 au 29 janvier 2010, à Echirolles (France). Résultant d’une initiative conjointe du Département de communication de l’Université de Douala (Cameroun) et du Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Gresec) de l’Université Stendhal Grenoble3 (France), dans le cadre de la chaire Unesco en Communication internationale de Grenoble, ce colloque a connu, dans son organisation, le soutien de l’Ifasic (Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo), l’Ipermic (Université de Ouagadougou, Burkina Faso), la Faculté des sciences de la communication (l’Université de Malaga, Espagne), la Sfsic (Société française des sciences de l’information et de la communication), l’Ufrica (Université d’Abidjan, Côte-d'Ivoire) et de l’Université Stendhal Grenoble3. 

 

Comment la relation entre les deux principes de la liberté d'expression et de la responsabilité sociale des médias est-elle traduite dans le fonctionnement de la presse congolaise, qui évolue dans un cadre sociopolitique marqué à la fois par des luttes politiques, se transformant par moments en affrontements armés, et par des discours politiques d'apaisement? Telle est la question qui est au coeur de cette réflexion.

 

L'article sera publié dans le numéro de la revue Quaderni qui paraîtra en janvier 2012. Nous vous en informerons dès sa parution.

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L'inquiétude d'un pasteur digne de ce nom dans un pays chaud

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans S.O.S

Jubil--d-alb-tre-Koumi-002.jpgMes frères et soeurs, Comment va?

      Par ici, rien de mal sauf que les pluies sont loin d'être satisfaisantes, du moins en ce qui concerne notre paroisse de Tougan. Des champs de maïs entièrement séchés sans aucun épis, des plants de mil, de haricot, d'arachides fanées sont le spectacles désolant qu'il nous est donné de voir au quotidien. Déjà, des dizaines de jeunes de nos différents villages traversent chaque jour Tougan en partance vers des horizons meilleurs. A quoi cette sécheresse peut-elle être dû? Boule de gomme! Les conséquences peuvent être grave pour les paysans, mais aussi pour notre pastorale d'ensemble. Mais nous demeurons confiant en la providence divine qui n'abandonne jamais ses enfants. Porte nous dans tes prières.
A part les petits soucis quotidiens j'espère que tu arrives à cueillir ta part de bonheur à l'arbre de la joie. Que Dieu te soutienne jusqu'au bout et bénisse tous tes projets.
 
                                                                        Fraternellement, Edouard. depuis le Burkina Faso

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info diocésaine

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités

congo.jpgCOMMISSION DIOCESAINE

POUR LA PASTORALE DE

L’ENFANCE ET DE LA JEUNESSE

 

 

Aux curés,

                                                          Aux aumôniers paroissiaux de la Jeunesse,

                          Aux bureaux des C.P.P.E.J.

                                                      Et aux responsables des mouvements des jeunes,

 

Je viens par la présente, vous informer de la tenue de l’assemblée générale élective de la CDPEJ, ce dimanche 02 octobre 2011 à partir de 15h00, à Kinkala. Ci-joint le programme suivant :

-         Samedi 01 oct. 2011 : Arrivé des délégations

-         Dimanche 02 oct. 2011 :

matin : messe d’ouverture de l’année pastorale par Mgr Louis Portella

15h00 : Assemblée générale élective de la C.D.P.E.J

-         Lundi 03 oct. 2011 : Dispersion

Cette circulaire tient lieu d’invitation à tous les responsables des mouvements des  jeunes et à tous les prêtres aumôniers paroissiaux de la Jeunesse. Nous vous prions de croire, l’expression de notre franche collaboration.

Unis en Christ !

Fait à kinkala, le 08 septembre 2011

 

 

 

 

Abbé Armel MISSAMOU

Abbé Daleb V. MPASSY

NB : Chacun apporte de quoi dormir et le repas est tiré du sac. Merci !

 

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ET ILS PARTIRENT VERS LA TERRE PROMISE...

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

brazza.jpgpar José Castano

 

ndlr : Ce rappel historique est bien utile à quelques mois du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie et alors que les harkis manifestent leur désespoir par une « Longue Marche » (voir les trois articles déjà écrits à ce sujet).

José Castano ajoute en fin d'article, quelques citations, chant et vidéo qui montrent la turpitude de nos dirigeants actuels.

Oui, les harkis ont raison de manifester : rejoignons les dans leur « longue marche » de Montpellier à Paris.

* * * * * * * * *

 

« Quel enthousiasme enfin, mêlé de fierté, devant un bilan de réussites brillantes dans tous les domaines, culturel, scientifique, journalistique, politique, économique ! ... Comment ne pas voir dans ces réussites une manifestation des traits propres aux hommes et aux femmes originaires de ces pays: une joie de vivre associée à une grande chaleur humaine, une résistance devant l'épreuve et une remarquable capacité à rebondir, une générosité naturelle, une grande ouverture aux autres cultures ? Comment ne pas y voir aussi une preuve de la qualité de l'enseignement qui a été dispensé par la France dans ces pays avant leur indépendance, l'enseignement de la République? » (Préface du Professeur Claude Cohen-Tanoudji, Prix Nobel de Physique pour l'ouvrage de René Mayer : « Français d'Afrique du Nord, ce qu'ils sont devenus »)

« L'exploration scientifique de l'Algérie, sera l'un des titres de gloire de la France au XIXe et au XXe siècle » (Renan)


            Lorsque, en 1830, la France aborda les côtes algériennes, les autochtones en étaient à s'ignorer ou à se combattre entre eux et représentaient alors ce qu'on a appelé : « une poussière de tribus ».

L'Algérie n'était à cette époque pas un territoire indépendant mais une possession turque ; l'occupation par la France n'eut donc pour résultat que de substituer à une occupation étrangère celle d'un autre pays.

Cette Algérie là ne constituait pas un Etat, encore moins une nation. Elle fit toujours  partie d'un empire dont elle était une province ; comme elle allait devenir colonie française, elle fut province de l'empire musulman, de l'empire byzantin, de l'empire romain... Elle n'avait pas de frontières. Elle constituait une mosaïque de tribus qu'aucun lien, sauf le religieux, n'unissait entre elles, encore que d'une façon très fragmentaire.

En 1848, après les sanglantes journées de juin, le gouvernement français choisit de faire de l'Algérie un lieu de déportations et c'est pour éviter une nouvelle révolution que, le 19 septembre 1848, l'assemblée nationale vota 50 millions pour la création en Algérie de 42 « colonies de peuplement » ou « centres agricoles » pour établir 13500 « colons » français dans le but « d'occuper » ces Parisiens jeûneurs malgré eux et qu'on devinait prêts à se faire turbulents.

Les premiers déportés furent les « communalistes » qui devaient être rejoints en 1852 par ceux qui avaient osé répondre « NON » au plébiscite. Que savaient les uns et les autres de l'Afrique ? Pas grand-chose... si ce n'était que le pays était chaud, où les soldats enjuponnés de rouge qu'on appelait zouaves se battaient six jours sur sept contre les « Mahoms » dont le péché mignon était de couper la  tête aux chrétiens et que certains civils, dont on avait dit qu'ils étaient allés chercher fortune par là-bas, n'étaient plus reparu.

Ils retrouvèrent sur place ceux qui, depuis une dizaine d'années déjà, pataugeaient dans les boues des marécages infectés de miasmes, rongés par le paludisme et la malaria, la cervelle à moitié cuite sous l'aveuglant et lourd glissement du sirocco et qui étaient partis vers l'Afrique, comme on se met en marche vers la terre promise...            

On avait promis à ces malheureux des merveilles... ils découvrirent un désert, une lande hérissée de broussailles au bord d'un marais pestilentiel où pullulaient les moustiques. Mais ils ne pouvaient pas repartir ! Ils étaient pris au piège de leur propre rêve, prisonniers de l'Afrique... et déjà promis à la malédiction qui allait s'abattre sur elle...

Après un si vif et bref rêve, voici déjà la résistance des hommes et des choses, l'adversité, les premiers revers, les épreuves et l'infortune. Pourtant cette poignée d'immigrants s'entêta contre moustiques, paludisme, dysenterie, typhus, choléra, misère, canicule, froid et faim. Elle s'organisa et pendant des jours, des mois, des années, mena un combat de titan contre le défrichage et les maladies.

Dans un pays où certaines régions de colonisation étaient en majeure partie des marécages, le paludisme faisait des ravages effrayants. En 1841, dans son étude « Solution de la question d'Algérie », le général Duvivier écrivait : « Les plaines telles celles de la Mitidja, de Bône et tant d'autres ne sont que des foyers de maladies et morts. Les assainir, on n'y parviendra jamais... Les plaines pour les Européens, sont et seront toujours longtemps de vastes tombeaux. Qu'on abandonne ces fétides fosses ! »

Fosses fétides ! Vastes tombeaux ! Quel programme engageant ! Et le général Berthezène d'affirmer, menaçant : «La Mitidja n'est qu'un immense cloaque. Elle sera le tombeau de tous ceux qui oseront l'exploiter ! ». 

Tous payèrent de leur santé sinon de leur vie une implantation prématurée dans des secteurs du pays insalubres et pestilentiels dont cette description de Boufarik en 1842 résumait les inconvénients : « Boufarik était la localité la plus mortelle d'Algérie. Les visages des rares habitants échappés à la fièvre pernicieuse étaient verts et bouffis. Bien que la paroisse eût changé de prêtre trois fois en un an, l'église était fermée ; le juge de paix était mort ; tout le personnel de l'administration civile et militaire avait dû être renouvelé et le chef du district resté seul debout, avait été investi de toutes les fonctions par le décès ou la maladie de tous ses titulaires. »

Pourtant, quelques années plus tard, à force de courage, de patience, de persévérance, d'abnégation, mais aussi de privations, de souffrance, de misère et de centaines de morts usés à la tâche, Boufarik « ce marais pestilentiel », devint la perle de la Mitidja et la plus riche contrée agricole de l'Algérie : «  la première victoire de la quinine », « la plus belle réalisation du génie colonisateur de la France », « l'émeraude pêchée dans la vase », écrira le colonel Trumelet.

Typhus, choléra frappèrent inexorablement. Bugeaud, rentré en France, mourra du choléra en 1849. Dans les Centres de colonisation, où l'hygiène était rudimentaire, ce mal surtout faisait des ravages terribles. Des villages entiers furent décimés.

Forts de leur idéal, mais dénués de l'expérience qui nous arme, ces hommes s'immolèrent, imprudents héroïques, en se  riant des maux les plus cruels et de leurs implacables ennemis. De l'anarchiste au militaire, du paysan au marin, de l'ouvrier au fonctionnaire, tous s'étonnaient et s'émerveillaient d'un monde encore plein de secrets et de prodiges : ils en aimaient jusqu'à l'amertume, jusqu'à la souffrance infinie, jusqu'aux dernières cruautés. C'est que réussir à survivre, c'est choisir de souffrir !...

Chacun était désormais lié au sol, au ciel, aux périls de toujours et devait se défendre, à la fois, contre les éléments et les bandes armées qui parcouraient le pays. Elles le ravageaient au jour le jour, sans plan arrêté. L'insécurité régnait partout. Les cavaliers en burnous, les yatagans, les Hadjouths et les pillards se chargeaient de trancher les gorges et d'enlever les femmes pendant que les hommes tentaient de maîtriser les meules de fourrage en flammes, produit de leur labeur de forçat.

Des fermes qui, pierre à pierre, s'étaient exhaussées au-dessus des pestilences et avaient réussi à étendre autour d'elles un peu de fécondité, commencèrent à chanceler sous l'assaut. Le souci de la survie quotidienne l'emportait parfois sur tout autre projet et mettait un frein brutal à l'imagination de l'avenir.

En 1840, déjà, las de voir des pères égorgés, des mères violées puis éventrées et des enfants écrasés contre les murs, un chant de guerre monta du fond de la plaine. Quelques colons commencèrent à résister aux assauts des cavaliers hurlants, se faisant tuer sur place, refusant d'exécuter l'ordre officiel d'abandonner leurs cultures. Oh ! Cruel et perpétuel renouvellement de l'Histoire !...

Dans les cimetières, les rangées s'ajoutaient aux rangées où s'affirmait ainsi le commencement d'un peuple. L'Afrique devenait une « terre à sépultures »...

Rien de ce qu'ils avaient rêvé ne s'était  accompli comme ils l'avaient espéré. Tout s'était passé autrement, avec plus de dureté et de cruauté, mais à force d'énergie à travers les échecs, les souffrances, les malheurs, à force de volonté, de patience et de génie, ils avaient donné un sens à ce que le destin et l'Histoire leur avaient confié.

Alors arrivèrent pour essayer de vivre à côté de ces Français têtus, des frères latins, tout aussi miséreux : Espagnols, Italiens, Maltais, Génois, Siciliens... Un point commun les unissait : l'extrême misère ! L'Algérie -leur avait-on déclaré- c'était l'eldorado ! Et puis, ce pays était plus proche de l'Europe que la Californie...

Comme il y eut un rêve américain après la seconde guerre mondiale, il y eut à partir de 1840, un rêve algérien...

« Français de France », les fils de cette France qui les avait exilés protestèrent de l'intrusion de ces nouveaux défricheurs :

« Ne sommes-nous pas capables d'arriver nous-mêmes à nos fins ? Ne l'avons-nous pas suffisamment prouvé ? »

La mère-patrie leur répondit doucement :

« Ces étrangers sont là pour vous aider dans votre tâche. Ils auront des terres qui auraient fini par vous tuer. Ils réussiront à n'y pas mourir, habitués qu'ils sont déjà à la grande misère, à l'extrême fatigue. Ne les renvoyez pas ! Accueillez-les au contraire en associés ».

Tous, étaient des déportés de la politique et de la misère, des réfractaires, des exilés, mais ils portaient en eux ce germe qui s'appelle l'audace et que leurs parents demeurés dans les vieux pays d'Europe allaient inexorablement laisser mourir comme des semailles gelées.

Ensemble ils édifièrent cette Afrique latine qui, en bonne justice, se fondit, s'harmonisa en une seconde France. C'est ainsi que la grande famille européenne se forma et à côté d'elle, la famille musulmane commença à concevoir que ces roumis n'étaient -tout compte fait- ni des adversaires, ni des parasites, et que par conséquent nul besoin était de leur couper la tête, d'autant qu'ils étaient habités d'un formidable appétit d'exister et qu'ils semblaient avoir soif de souffrir encore. Elle se risqua, se rapprocha, écouta, puis accepta l'invitation à l'initiation. Les étrangers poussaient la charrue un peu plus loin que les Français. Les Arabes consentaient à venir à la rescousse de l'effort des uns et des autres. L'Afrique du Nord toute entière devenait un musée ethnographique où allaient commencer à se désintégrer dans le silence baignant des paysages vitrifiés, les débris de toutes les races du monde méditerranéen donnant naissance à une nouvelle race : Les Pieds-Noirs.

            Ces Européens d'Algérie -surtout ceux des classes populaires- même s'ils étaient citoyens français, étaient différents des métropolitains. Leur français, émaillé de tournures espagnoles ou italiennes, parfois arabes, avaient donné naissance à un langage nouveau : le patahouet ou sabir ; l'accent avec lequel ils le prononçaient, leurs mœurs, leur mentalité n'étaient pas ceux de la Métropole. Ils étaient Français, certes ; ils le revendiquaient... mais différents, voilà tout. En réalité ils se nommaient eux-mêmes « franco-algérien ».

La foi, l'amour, la bonne volonté, la ténacité, les sacrifices, la confiance, les chagrins n'avaient pas manqué. Et tout cela, avec les morts et avec les vivants, avec ceux qui creusaient, ceux qui labouraient, ceux qui conseillaient, tout cela, ensemble, avait contribué à écrire l'histoire de l'Afrique du Nord.

Ils fondèrent une colonie à l'image de la France, offrirent aux indigènes les premiers enseignements de notre culture, débrouillèrent à notre intention l'écheveau des connaissances locales indispensables. Puis, satisfaits de leur effort, ils demandèrent à cette terre qu'ils avaient prise de les accueillir dans son sein pour l'éternité et ils s'éteignirent, loin des doux réconforts de la mère patrie.

La France, du reste, n'avait pas attendu leur décès pour les rayer du nombre de ses enfants ; dès leur départ, souvent définitif, elle avait considéré comme perdus ceux qui allaient porter au loin son renom et son drapeau. Elle avait revu sans gratitude ceux d'entre eux qui revenaient consacrer leur vieillesse, alors que d'autres ne purent même pas atteindre le port et succombèrent en mer.

C'est ainsi que naquit, grandit puis se dissipa dans des vapeurs de sang, de larmes et de passions, un miroir épique vers quoi des millions d'hommes et de femmes ont marché en portant les douleurs et les enchantements de l'amour. Si les pierres de gloire ne gardent pas leurs noms, si leur sacrifice est demeuré anonyme, nous n'en devons que davantage apporter l'hommage de notre piété reconnaissante à ces rudes artisans de la plus splendide entreprise française qui ait jamais été tentée.

En deux siècles, sous deux Empires et quatre Républiques, ces hommes allaient servir dans les Armées françaises. Officiers ou simples soldats, la plupart du temps, volontaires, ils allaient être de tous les combats mais aussi de toutes les tâches quotidiennes même les plus modestes. Pour les morts et pour les blessures du corps et de l'âme, la France leur décerna des croix... puis elle les combattit, les chassa de cette terre ingrate qu'ils avaient arrosée de leur sueur et de leur sang et les effaça de sa mémoire.

En politique, c'est peut-être la foi qui sauve, mais ce sont les œuvres qui comptent. C'est par ses œuvres que l'Algérie, fille de la force française, a montré au monde qu'elle n'a pas démérité des magnifiques énergies qui se sont, aux temps héroïques, inclinées sur son berceau. Ce rêve de misère ensoleillé dura 132 ans et il durerait encore si les forces du mal n'avaient pas en ce monde souvent l'avantage sur les apôtres du bien.

                                              

                                                                                                                      José CASTANO

                                                                                               e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

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Lettre ouverte de l’Abbé Brice BAHOUAMIO aux Evêques du Congo-Brazzaville

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

 

 

Excellences Pères Évêques,

Je tiens tout abord à m’excuser de quelques imperfections orthographiques que pourrait contenir ce texte à cause du clavier anglais que j’utilise. J’implore également votre indulgence d’avoir choisi les colonnes de « Nerratis-Press » pour vous adresser cette lettre dont la confidentialité serait peut plus idéale. J’avoue que j’ai fait flèche de tout bois pour obtenir l’adresse e-mail de la « conférence des Évêques du Congo », mais en vain. Cela soit dit.

A l’heure ou le Congo vient de célébrer le 51eme anniversaire de son accession à l’« indépendance », je ne puis me contenter de ma situation présente sans pour autant me prononcer sur l’avenir de notre nation a laquelle tout fils modèle de la glaise de son sol, reste redevable. Nous sommes tous redevables à cette terre qui nous a portée dans son sein, nous a nourri de ses mamelles et a gouverné nos premiers pas. Nous lui sommes redevables parce que le « Dieu Père », créateur de l’univers, nous a placés sous ce coin du ciel pour y travailler afin de hâter l’avènement de son Royaume. Nous lui sommes redevables parce qu’elle est un héritage de nos ancêtres, de ceux-là même qui n’ont ménagé la moindre goutte de leur sang pour libérer notre pays des chaînes de la « servitude », de la « traite négrière », du « colonialisme » et du « marxisme léninisme ». Je pense de façon spéciale à Kimpavita, à André Grenard Matsoua et ses compagnons, à Boueta Mbongo, à Mabiala Ma Nganga, à Mama Ngounga, à l’Abbé président Fulbert Youlou, le père de notre « indépendance », a Monseigneur Mbemba Théophile notre premier Évêque autochtone, au Cardinal Émile Biayenda qui nous a légué un témoignage immortel de sainteté, à Monseigneur Benoît Gassongo, à Monseigneur G. M’Pwati, à Monseigneur Batantu Barthélemy incarnation de la « sagesse Kongo », à Monseigneur Ernest Kombo dont la bravoure et l’engagement politique et social pour la défense des droits des opprimés inspirent les générations futures. Je ne saurais clore cette litanie sans témoigner une pensée pieuse a tous les martyrs de notre pays, à tous ces fils et filles du Congo à genou et humiliés. Je m’incline pieusement devant la mémoire fraîche des disparus du beach et des charniers du Pool et de toutes les contrées de notre pays. Mention particulière à vous Pères Évêques, héritiers d’une riche tradition de sacrifices et de victoires. Dieu vous a voulu la à cet instant de notre histoire pour mener à son achèvement l’œuvre de vos prédécesseurs. Et moi, qui ne suis qu’un nain juche sur les épaules de ces géants de notre histoire. Je viens donc par ici m’acquitter de mon devoir comme fils de cette mère patrie qui n’attend de sa progéniture qu’un devoir de reconnaissance car « wa dia fua yika dio (l’héritage se fructifie) », nous disent les ancêtres.

Chaque anniversaire étant une occasion à la fois de faire le bilan et de dégager les perspectives, je voudrais partager avec vous Pères Évêques quelques réflexions sur l’état d’esprit de notre église locale face à la dégradation de la situation sociopolitique, économique et religieux de notre pays. Cette réflexion est un exercice de prospection de nous-mêmes qui s’impose à chaque citoyen de notre pays, mais surtout à ceux-là qu’incombe la charge de conduire les âmes surtout dans le contexte actuel de grands traumatismes et souffrances causés à notre peuple qui n’aspire qu’a vivre son bonheur comme créature et fils de « Dieu », comme sujet à part entière de l’humanité, et non pas comme simple objet et spectateur de son propre destin. Bien avant tout permettez-moi, Messeigneurs, de vous dépeindre en quelques mots les abus et injustices qui, dans notre pays, ne laissent personne indiffèrent. Le Congo notre pays donne l’image d’une nation sans loi ni foi.

Sur le plan politique, c’est le retour au galop du monopartisme, de la dictature à l’état pur et simple sous les oripeaux d’une fausse démocratie avec des violations de droits de l’homme, le musellement de l’opposition, des syndicats et de toutes les « forces vives » de la nation, avec une constitution taillée à la mesure d’un individu qui en dispose les remaniements selon ses humeurs sans ne s’inquiéter de personne. Le tout couronné par un totalitarisme sans précèdent avec des arrestations, des enlèvements et assassinats arbitraires et sans procès.

Sur le plan économiques, notre pays n’a jamais été aussi béni qu’actuellement. Mais à qui profite toute cette richesse exploitée au quotidien ? C’est bien sur à une famille, à un « clan », à un « lobby » mafieux et occultiste, tandis que le gros du peuple croupit dans la mendicité, la pauvreté éhontée, la prostitution, la débrouillardise, etc. Au Congo, nul donc n’a accès au bonheur s’il n’est pas parent, membre du « clan » ou du « lobby ».

Sur le plan social c’est bien la division entre les fils d’un même pays. Division due à la marginalisation de certains peuples par le pouvoir de Brazzaville qui l’instrumentalise pour asseoir et assouvir sa dictature. Toujours sur ce dernier plan, on ne saurait oublier les pénuries d’eau potable et d’électricité, devenues des denrées rares dans un pays arrose par des cours d’eaux non de moindre importance. On ne saurait non plus ignorer ces étendues et ces édifices d’immondices qui jonchent rues et avenues, vous offusquent la vue et sont devenues des quartiers généraux des mouches, cafards et moustiques tous agents vecteurs de toute sorte de maladies qui tuent au quotidien le peuple congolais. Cette division sus-mentionnée n’épargne pas l’« armée congolaise » devenue clanique avec plus de 99 pour cent d’officiers supérieurs tous d’un même bord régional et ethnique. Sur le plan religieux c’est la marginalisation et la persécution des chrétiens. En effet, il n’est plus aisé à un chrétien de se faire embaucher au Congo ou d’occuper les hautes fonctions de l’administration. Ce privilège est réservé aux seuls initiés, entendu ici aux « franc-maçon ». Ce qui conduit nombreux de nos fidèles laïcs a renoncer a leur foi chrétienne pour se faire de la place au soleil. Au regard de tout cela quelle est alors l’attitude de l’église ? Que dit l’église des contrats compromettants que le régime de Brazzaville est en train de signe sans le moindre état d’âme ? Contrats qui lient notre pays aux sociétés chinoises et occidentales dont la durée se chiffre en termes de siècles. Contrats et dettes que nos enfants ne pourront jamais rembourser mais au contraire les rendront esclaves. Que dit l’église face à l’hypothèque, au bradage de nos sols, sous-sol, forets et minerais devenus les propriétés de certaines puissances véreuses et sans cœur ? C’est le silence.

Oui Pères Évêques ! Face à toutes ces injustices qui oppriment et oppressent l’homme au quotidien, l’église, notre église se distingue par une léthargie dogmatique, un silence morbide et une indifférence légendaire. Dans un contexte comme bien sur celui de notre pays qui d’autre que l’église serait mieux place à défendre les droits des opprimes ? Quel plus grand courageux que nous dirait « non » à un pouvoir oppressif et sanguinaire ? Malheureusement l’église se contente de maigres prérogatives qui lui sont accordées aujourd’hui pour s’incliner et courber l’échine devant un pouvoir et un régime qui exploite et opprime le peuple au quotidien, s’abreuve du sang de nos pasteurs, et qui légitime l’« immoralité » comme vertu, avec des prestations « polygamiques » et « pédophiles » de ses dirigeants pour recycler et étancher leur libido sénile en perte de toute virilité de sorte que chez toute femme et jeune demoiselle en quête d’emploi au Congo, la beauté et le corps font office de diplôme et de compétence comme critère de recrutement.

Dans cette nuit opaque et lugubre qui ne laisse filtrer la moindre étincelle d’espoir, des milliers de femmes et d’hommes tout âge confondu, a l’exemple de « l’ami importun » de la parabole de « Luc (9. 11,5-8) », viennent frapper à la porte de l’église. Nombreux sont les Congolais, moi-même y compris, qui croient que l’église fournit une réponse aux bouleversements profonds qui troublent leur vie. L’église reste et demeure le seul repère de salut pour tout peuple abuse et appauvri. L’histoire de l’humanité illustre avec éloquence cette vérité. Dans une Europe vouée à la barbarie, au culte païen de l’infanticide, aux combats des gladiateurs, et à bien d’autres vices, il aurait fallu le courage des premiers chrétiens qui au prix de leur sang et vie ont hissé cet ancien empire romain au sommet de la civilisation en lui léguant un immense « trésor » spirituel, moral, culture et humain. L’Amérique du Nord, première puissance mondiale reste redevable au « protestantisme ». Et aujourd’hui l’Amérique latine est en train de renaître de ses cendres grâce à l’action de l’église fortement préoccupée par les conditions sociopolitiques, et économiques qui étouffent leurs peuples. Dans le passé et dans notre pays l’action de l’église a été aussi très significative. Pour s’en convaincre : l’« indépendance » de notre pays est le résultat de nos sacrifices, réclamés par le catéchiste André Grenard Matsoua, elle sera proclamée par l’Abbé Président Fulbert Youlou, un prêtre catholique. Nous ne saurons oublier les mérites de l’église pendant la « conférence nationale souveraine » de 1991 qui a vu sortir notre pays des tares du « monopartisme » pour l’inscrire dans le concert des nations démocratiques.

L’église est donc cette institution dont la conscience demeure en alerte dans une société ou tout sombre dans l’« immoralité ». Elle est cette force qui tient haut la flamme de l’espérance la ou tout sombre dans le fatalisme et désespoir. Elle est cette fontaine intarissable de foi ou viennent se désaltérer tous ceux-là accables par le doute de l’existence d’un Dieu sauveur, libérateur et ami des pauvres et des opprimes face à un pouvoir qui les dépouillent de leur dignité de créatures et d’enfants de « Dieu ».

Malheureusement, l’une des plus grandes tragédies de notre histoire, est que l’institution qui devrait retirer les Congolais de l’humiliation, de l’injustice sociale et économique, cette institution par son silence coopère à créer et à perpétuer les souffrances du peuple. Trop souvent notre peuple s’est entendu dire de la part de l’église : « la justice viendra, mais il faut laisser le temps travailler en votre faveur. Et donc patientez ». Or je reste persuadé que le temps en soi est neutre mais il revient à l’homme qui par son action de lui donner sa ponctuation et sa signification. De plus une justice trop attendue signifie refus de justice. Car jamais l’oppresseur, le dictateur n’accorde volontairement à ceux qu’il opprime la justice et la liberté. Il revient donc à l’opprimé et à toute personne imbue du sens élevé de justice et de moralité de les réclamer et de se battre pour les obtenir. La liberté n’est jamais spontanément accordée à quelqu’un. A ce sujet la page de l’histoire de l’humanité reste vide d’illustrations. Les classes privilégiées ne renoncent jamais à leurs privilèges sans y opposer une forte résistance. Je n’hésiterai pas d’exprimer ma crainte de voir l’église s’aligner sur ces classes privilégiées et prendre la défense du « statu quo », de telle manière qu’elle resterait indifférente au cri du pauvre et du malheureux. Mais l’église doit se souvenir qu’elle ne domine ni ne sert l’État, mais elle en est la conscience. Elle doit être guide et critique mais jamais instrument de l’état. L’église orthodoxe de Russie (sous les tsars) , et même catholique de l’Europe (sous la révolution) , nous ont donne un exemple très malheureux de cette coopération inextricable entre les deux pouvoirs. Au point, quand il s’est agi de se débarrasser de la monarchie en Europe et du régime corrompu en Russie l’on a été aussi obligé de se débarrasser aussi de l’église. Si donc notre église ne retrouve pas son ardeur prophétique d’autrefois, elle deviendra un club social inutile, sans autorité politique, morale et spirituelle et sa voix restera faible et sans échos. Si elle ne participe pas activement a la « lutte non violente » contre les maux sociopolitiques et économiques qui gangrènent notre pays, elle trahira la fidélité et la confiance de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont fondé en elle l’espoir de leur survie contre le régime oppressif de Brazzaville. Mais si l’église se libère des chaînes du silence, retrouvant sa grande mission historique, elle parlera et agira avec courage, et persévérance pour les droits des opprimés. Elle désillusionnera beaucoup des Congolais qui pensent que la « Franc-maçonnerie » serait plus forte et puissante que l’église. Elle arrachera du fatalisme et de la déception bien des consciences qui ne croient plus en la puissance libératrice de la « croix du Christ » et de sa religion.

C’est dire tout compte fait, l’indépendance que nous venons de célébrer exige de nous Prêtres et Évêques du Congo d’énormes sacrifices. Peu en importe la nature. Même si c’est au prix de notre sang. Car sur l’humus des corps des martyrs tombent pour la défense d’une cause juste, germent toujours les grains de l’espérance des générations à venir. La génération qui se dérobe à ses devoirs reste définitivement débitrice de celles qui la suivent. Les grandes puissances sont passées par ces épreuves. Leurs générations actuelles jouissent de dividendes de luttes menées par leurs ancêtres. C’est la loi de nature à laquelle nous ne pouvons nous dérober. Je m’insurge donc ici contre tout argument des faibles et des lâches qui pensent et soutiennent que le Congo notre pays compte trop de morts. Cet argument arrange bien le dictateur qui s’en réjouit et n’hésite pas à exhiber ses massacres comme trophées pour dissuader et intimider quiconque s’opposerait à lui ou dirait non à sa gestion tribale et clanique, et aux tares de son régime. Pour la libération d’un peuple, la défense du droit de l’opprimé et la promotion de la justice sociale et économique pour une véritable paix, il n’y a jamais eu un sacrifice de trop. Si c’était bien le cas, le « Christianisme » n’aurait plus jamais enregistré d’autres martyrs après la crucifixion de son fondateur, Maître et Seigneur « Jésus Christ ». Le peuple noir d’Amérique avait bien compris cette règle d’or. En effet après deux siècles de lutte et de sacrifice, ces noirs ont élevé au rang d’« immortalité » celui à qui leur mémoire reste débitrice, le pasteur Martin Luther King dont le combat quarante années plus tard a hissé à la tête de la première puissance mondiale, un fils d’esclave, monsieur Barrack Obama. Le peuple Sud Africain mérite aussi droit de citer dans cet exemple de peuple qui ne recule devant aucun obstacle pour récolter les fruits délicieux de la justice et de la libération.

En conclusion, dans une Afrique vouée au culte de l’aîné qui a toujours raison et du cadet qui a toujours tort, je ne saurais ignorer les risques que je cours en vous adressant une telle lettre qui brave le registre de l’ordinaire. Nombreux peut-être m’accuseront d’imprudence. Et pourtant il n’y a pas que la prudence comme vertu morale mais il y a aussi le Courage. Ils m’accuseront d’« immaturité ». Et pourtant quelquefois la « sagesse » de « Dieu » peut aussi se révéler aux petits pendant que les sages en sont prives. Ils m’accuseront de folie. Et pourtant la « croix du Christ » est aussi folie pour les sages. Mais bref, sans prétention aucune, et comme sus-mentionné, je ne fais que m’acquitter de mon devoir car jusqu’à preuve de contraire je reste convaincu que notre génération ne doit pas seulement se reprocher les actes et paroles de ceux qui oppriment le peuple, mais aussi et surtout l’effrayant silence de l’église. De plus une forte conviction m’étreint les entrailles : jamais le Congo notre pays ne sortira de son cauchemar et calvaire sans l’implication active de l’église aux cotés du pauvre et de l’opprimé.

Abbé Brice Bahouamio

Mail : bricebahouamio@yahoo.fr

 

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Pour un sursaut français

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

 Lettre à un ami Pied-Noir

par Robert SCHILLING

 rjp.schilling@wanadoo.fr

 

« L'avenir, il n'est pas nécessaire de le prévoir ; il s'agit de le permettre » (Antoine de Saint Exupéry)

 

« Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d'êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie. » (Président Boumediene, mars 1974)

 

Cette même année 1974, à la tribune de l'ONU, le président de la République Algérienne, Houari Boumediene, avait également déclaré : « Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère sud pour aller dans l'hémisphère nord. Et ils n'iront pas là-bas en tant qu'amis. Parce qu'ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant avec leurs fils. C'est le ventre de nos femmes qui nous donnera la victoire »


 - « Sans épée, sans fusil, sans conquêtes, les 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman » (Mouammar Kadhafi, ex-Président Libyen dans Le Figaro du 19 décembre 2006)

 

 

Plus de soixante ouvrages et des articles innombrables, en grande majorité élogieux, furent consacrés en 2008-09 à la «chienlit » de mai 1968,  alors que les media presque unanimes ont tiré un voile pudique sur le cinquantenaire des évènements de mai 1958 et sur la forfaiture qui suivit. La communauté pied-noir en conserve le souvenir douloureux, que nous sommes nombreux à partager avec elle.

            Il est certes important, sur un sujet aussi dramatique, de ne rien oublier, de ne rien renier et de ne rien pardonner, mais... un nouveau drame se dessine, qui pourrait bien, celui-là, être définitif, car il porte sur la substance même de notre peuple, que menace la démission de nos dirigeants face à la déferlante migratoire.

A cet égard, l'avenir de la France se présente sous des auspices bien sombres.

Pour n'en considérer que l'aspect démographique, si la tendance se poursuit, la population française de souche européenne ou DOM-TOM sera minoritaire sur son propre sol vers le milieu du présent siècle, face à une immigration allogène très majoritairement arabo-africaine et musulmane qui a entrepris de s'imposer chez nous, avec la complicité active ou passive de nos « élites ».

Je n'ai pas besoin, à ce sujet, de vous rappeler les propos de Houari Boumediene et ceux de Mouamar Kadhafi, nous prédisant le triomphe prochain de l'Eurabia et la dhimmification de notre peuple.

Le processus est engagé.

Si nous laissons faire, le Liban et le Kosovo préfigurent ce qui nous attend. 

Les Pieds-noirs devraient jouer un rôle essentiel dans la prise de conscience et dans l'organisation de la résistance face à ce péril d'une ampleur sans précédent. Leur poids politique serait considérable s'ils étaient unis, mais force est  de constater le formidable émiettement de cette communauté (des centaines d'associations) et son repli sur les aspects mémoriels et commémoratifs, fondés sur le souvenir de « là-bas »...

Votre expérience d'un passé douloureux devrait vous inciter à lutter à nos côtés pour prévenir un nouveau désastre, dont vos enfants comme les nôtres seraient victimes.

Au rythme actuel de la substitution de population, dans une ou deux décennies, la Françarabie sera devenue réalité. Nos  compatriotes n'ont pas voulu de l'Algérie française, ils auront la France algérienne (et marocaine, sénégalaise, malienne, turque) s'ils ne réagissent pas.

Les Français - rapatriés compris - l'ont abandonnée lors des élections de 2007, cédant aux promesses sarkoziennes, aussitôt violées.

Depuis, la place n'étant plus défendue, vos stèles sont démantelées, les « rue du 19 mars 1962 » prolifèrent et on a même vu un préfet de la République interdire le Chant des Africains lors d'une cérémonie patriotique !

La « mémoire », pour être constructive, doit préparer l'avenir en tirant les leçons du passé.

Si elle n'est que nostalgie, elle se transformera en renoncement et s'éteindra avec ses derniers détenteurs.

Or nos cheveux blanchissent...

Beaucoup de Français haussent les épaules ou détournent le regard pour ne pas affronter une réalité dérangeante : la France est malade, peut-être en voie d'extinction.  Les Pieds noirs versent  bien une larme de temps en temps, déposent une gerbe, mais sur le fond, je le crains et j'espère me tromper, beaucoup d'entre eux (à l'exception notable de quelques associations clairvoyantes)  adoptent la même attitude résignée : la cause est perdue, on n'y peut rien, les Français décadents n'ont que ce qu'ils méritent !

Or notre civilisation est toujours vivace.

Elle n'est pas morte en Algérie.

Elle mourra lorsque nous aurons renoncé à la défendre.

Il n'est pas trop tard pour la sauver, mais l'urgence est grande.

Pieds-noirs,  Français de conviction, anciens combattants que le Pouvoir voudrait reléguer à un rôle passif de gardiens de la mémoire, ne baissons  pas les bras !

 

Ndlr : Robert Schilling ne dit pas comment ne pas « baisser les bras » : que faire ?

La première des choses est de faire une retraite de saint Ignace : une retraite de cinq jours pour une conversion, pour un retour à la pratique religieuse catholique, seule capable de faire pièce à la pratique religieuse de l'islam.

L'islam est devenue la première religion en France en terme de pratiquants.

Que les baptisés pratiquent et soient fiers de leur foi, comme le recommandait Benoît XVI aux derniers JMJ et ils pourront barrer la route de l'islam.

Qu'ils remplissent à nouveau leurs églises et les musulmans n'auront pas beau jeu de vouloir s'installer dans les églises abandonnées !

Sinon, que les baptisés se préparent à voir leurs femmes et leurs filles porter la burka.

Catholiques ou musulmans  telle est l'alternative.

Un choix qui se fait dès aujourd'hui, si ce n'est pas déjà trop tard.

Il y a plein d'endroit où l'on peut faire des retraites de St Ignace : demandez les bonnes adresses à Monsieur l'abbé Pozzetto : f.pozzetto@libertysurf.fr

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Entretien sur l'Europe et son mal devenir

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

 

 

Questions de Jérôme Bourbon à Jean-Michel Vernochet, géopolitologue, écrivain et journaliste

à l'occasion de la sortie de son livre

« Europe - Chronique d'une mort annoncée ! » 

 

 

 

1. Votre livre s'intitule  « Europe, chronique d'une mort annoncée. La Construction européenne face aux crises systémiques  ».

Pourquoi  ce titre ? Et quelles crises pourraient déterminer la chute de la Maison Europe : politique, économique, financière, sociale, morale, spirituelle, écologique ?

 

Toutes à la fois. En interaction les unes avec les autres, une synergie négative en quelque sorte, un effet boule de neige ! Il est ici question de crises systémiques, autrement dit de crises structurelles affectant un modèle sociétal ayant atteint sa limite de rupture. Les adeptes du matérialisme historique diraient à ce propos que le système s'effondre sous le poids de ses propres contradictions. Mieux, disons qu'il est parvenu à un point de saturation où ses contradictions, notamment internes, ne sont plus ni gérables ni masquables.

Rappelons que parler d'Europe à propos de l'Union est un abus de langage car la construction européenne n'a rien à voir avec l'Europe réelle. C'est un mot, et rien qu'un mot, destiné à  couvrir un projet en réalité... anti-européen. Chacun peut en effet constater que l'Union dite européenne se construit fondamentalement  à contresens des intérêts vitaux des Nations et des peuples européens.

Un exemple, l'€uro. La monnaie unique n'a pas été conçue seulement comme un outil économique mais davantage en tant que moyen d'agréger étroitement les Seize pays de l'eurozone. Il s'agissait de créer une interdépendance forte. Aujourd'hui pourtant l'échec est patent. L'€uro a mis en évidence voire accentué les disparités, les écarts prévalant entre l'Europe du Nord, du Sud et de l'Est... Et bien au lieu de tenir compte de ce fait et de faire machine arrière toute, les européistes font maintenant dans la surenchère fédéraliste. On soigne le mal en accroissant le mal.  À se demander d'ailleurs si nos eurocrates ne se réjouissent pas en fin de compte de la crise de la dette publique, escomptant l'utiliser comme levier pour briser les derniers verrous de souveraineté nationale subsistant encore !

Comment ne pas voir que l'Union européenne est une construction purement artificielle dont les fondements sont purement « idéologiques », c'est-à-dire en contradiction avec les lois naturelles régissant la vie des peuples. Une utopie volontariste qui tape à bras raccourci sur des chevilles rondes pour les faire entrer de force dans des trous carrés... Soyons clairs, l'Union européenne ouverte aux quatre ventx de la mondialisation est en train de détruire l'Europe.

 Plus précisément, le projet européen s'est développé  autour d'abstractions, en négation totale et absolue des réalités ethniques, historiques, culturelles et religieuses constitutives de l'Europe.

Est « Européen » quiconque possède des documents administratifs en règle... de la même façon, tout pays souscrivant à un cahier des charges, les fameux critères de convergence établis par le Traité de Maëstricht. En un mot être européen ne veut rien dire sinon être un citoyen du monde, un quasi nomade susceptible de changer de nationalité et de patrie administrative comme l'on change de chemise. C'est une conception schizophrénique de la citoyenneté.

Certes le multiculturalisme prévaut en Amérique, reste que les É-U se sont édifiés au sein d'un système étranger à l'Europe où tous les peuples présents possèdent les mêmes racines, le modèle américain étant celui d'une extrême hétérogénéité de populations sans base territoriale ni origine commune. Que sont ainsi véritablement les É-U ? Un patchwork de communautés susceptibles potentiellement de s'affronter si le Rêve américain d'abondance partagée venait à voler en éclat sous la pression de la Crise. Sans tomber dans l'évocation d'une actualité sordide, notons que la dimension ethnique de l'affaire Strauss-Kahn a été formidablement occultée par les médias ; elle offre cependant de précieuses indications quant à la guerre sourde que se livrent aux É-U les communautés entre elles... un contentieux de fond qui pourrait un jour où l'autre s'actualiser dans des émeutes tout aussi violentes que celles de Londres le mois dernier... autant dire que nos sociétés, parvenues aux limites de l'utopie multiculturaliste vivent désormais en situation de pré guerre civile.

Comme tous les idéologues, les européistes - à l'image des chantres de la correction politique d'outre Atlantique - sont des négationnistes du réel. D' indécrottables irréalistes prenant les mots pour des choses et qui ont mobilisé une prodigieuse énergie négative afin de construire une entité économico politique, l'UE, sur le fondement de principes juridiques arbitraires et abstraits, sortis tout armés de leurs géniales cervelles : est européen qui possède la nationalité d'un État membre... lequel se caractérise avons-nous dit par son adhésion à une Charte de « valeurs » centrées sur le pluriculturalisme - mot pudique désignant le brassage racial et l'encouragement au métissage -  et son corollaire le multi confessionnalisme, l'avortement, le droit des minorités (toujours prévalent!), le tout adossé aux divins Droits de l'Homme dont on sait que les promoteurs et les grands prêtres sont les premiers à les bafouer ... le tout étant essentiellement destinées à détruire l'homme, les peuples, la famille, les traditions, la mémoire collective, l'héritage des traditions et in fine effacer l'idée même d'identité. Tel est le projet européen incapable par ailleurs de bâtir une défense collective de ce nom. Périssent les hommes et les nations pourvu que les mots creux d'Égalité et de Liberté restent inscrits au fronton de nos édifices publics. Au total, l'Union européenne n'est qu'une pitoyable, mais meurtrière, tentative de donner corps à une sorte de fallacieux  Contrat social, lequel n'est au demeurant que le prolongement dans le domaine civil de l'esprit et de la lettre du plus implacable et biaisé néolibéralisme économique !

Un tel système n'est pas viable et ne saurait connaître qu'une fin tragique. Les crises à répétition qui le traversent nous le disent, mais bien peu parmi les décideurs en tirent les conséquences. Parallèlement à un système économique dévoré par le chancre la finance, partout dans le monde les sociétés pluriethniques, multiculturelles et multi confessionnelles sont en proie à l'éclatement et à d'atroces déchirements : les exemples nous assaillent, aujourd'hui en Libye, en Irak, en Palestine, en Syrie, hier en Yougoslavie, à Ceylan, au Soudan, au Congo, et cætera !

 

 

 

2 - Pensez-vous que le projet européen tel qu'il est né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale était vicié et pervers dès l'origine ou que par la suite il s'est trouvé dévié ?

 

 

D'abord le projet européen n'est pas né tout seul. Il a eu des géniteurs de chair et d'os. Pour ne remonter qu'à 1945, il est facile de voir qu'il s'est agit d'un projet originellement concocté par les vainqueurs anglo-américains avec pour finalité avouée de dresser un rempart humain face au Rideau de fer ! En réalité il s'agissait du même coup de neutraliser, une fois pour toutes, les puissances continentales en les enchaînant mutuellement les unes aux autres. Solve et coagula, dissoudre les nations et les fondre dans la masse d'un vaste espace industriel et commercial, faussement démocratique, extensible ab libitum et dirigé de main de fer par une bureaucratie anonyme, tatillonne, tracassière et pour tout dire totalitaire.

Il s'agit là d'une variante moderne du divide et impera d'antan. Devise qui fut pendant des siècles celle de la diplomatie anglaise sur le Continent... La Perfide Albion, maîtresse des mers est aussi celle du double langage : diviser pour régner en dressant les nations continentales les unes contre les autres, en semant la zizanie entre les hommes, en contractant ou en suscitant des alliances de contrepoids afin d'établir de toujours précaires équilibres des forces dans tous les cas potentiellement belligènes ; tel a été le fonds de la politique de la Grande Bretagne jusqu'à Talleyrand eurocrate avant la lettre et dès 1830 précurseur de l'Entente cordiale.

 

Pour mémoire, dans le discours que Winston Churchill prononce en présence du président Truman, le 5 mars 1946  à Fulton dans le Missouri, celui-ci affirme que la « la sécurité du monde exige une nouvelle unité en Europe dont aucune nation ne sera exclue... ». Rien n'a changé depuis et l'idée d'une unité européenne au demeurant exclusivement continentale, court toujours. Gardons à l'esprit que Londres ne cotise à l'Europe que du bout des lèvres, le Royaume-Uni n'étant ni membre de l'espace Schengen ni de l'Eurozone... Bref, l'Union européenne ne la concerne que marginalement, à commencer par les affres liés à la crise de l'€uro. Churchill enfoncera le clou quelques mois plus tard en appelant, dans son fameux discours de Zurich le 19 septembre 1946, à la construction d'États-Unis d'Europe et au rapprochement franco-allemand... Un an auparavant Churchill, tardivement lucide,  s'était inquiété que « de Stettin dans la Baltique, jusqu'à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer [soit] descendu à travers le continent]. L'allié britannique aveuglé de haine vétérotestamentaire venait de découvrit avec horreur que peut-être le mauvais cochon aurait  été égorgé : « I am afraid we killed the wrong pig ! » se serait exclamé le Premier Lord de l'Amirauté !  

Doté de suite dans les idées, en octobre 1948, Churchill crée l'United European Movement aux côtés de deux démocrates-chrétiens, l'Italien Alcide De Gasperi et l'Allemand Konrad Adenauer et de deux socialistes, le Français Léon Blum et le Belge Paul-Henri Spaak. Un Mouvement européen que le Département d'État - via la CIA - commence à abonder largement... quelques 15 millions d'€uros en monnaie actuelle, versés entre 1949 et 1953 à seule fin de pousser l'intégration de l'Europe dans le creuset fédéraliste. Notons que cette Europe est la « leur », celle de Manhattan et de la City, et non la « nôtre » ; qu'elle vise à soutenir des intérêts qui nous sont par conséquent a priori étrangers. Que l'Europe voulue par Londres et Wall-Street n'aura été également, au cours des quarante années de Guerre froide, que le champ clos où devait se rencontrer pour l'affrontement final, le Béhémot soviétique et le Léviathan atlantique ! Aussi lorsque les Américains nous doraient la pilule en évoquant leur « parapluie » nucléaire étendu au-dessus de l'Europe de l'Ouest, chacun sait qu'ils n'auraient  pas misé un kopeck, et a fortiori pas leur propre survie, pour voler au secours des Européens... sachant qu'à l'époque il n'eut fallu que 72 heures aux trente trois mille chars de combats du Pacte de Varsovie pour franchir le Pont de Kehl...

 

Dans les années qui suivent la libération, les groupes de pression - avant la lettre - se multiplient en faveur du chaudron fédéraliste. Apparaît ainsi un Congrès des peuples européens (Comité européen de vigilance) dans lequel se retrouvent des personnalités telles le père Chaillet, fondateur de Témoignage chrétien et des gaullistes de premier plan comme Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas ! En octobre 1951, Churchill battu aux élections de 1945 est de retour à  Downing Street. Il entreprend de financer à grande échelle la gauche  européiste ; l'argent transite par diverses fondations,  mais la manne des services anglo-américains se déverse également en direct sous couvert de l'Office of Special Representative ou de l'US Information Service. Hélas pour nos bons amis les Anglais, leur projet d'une Europe de la défense capote en 1954 en dépit du succès de la Communauté européenne du charbon et de l'acier...

 

Un an auparavant, le 5 mars 1953, Staline mourait vraisemblablement assassiné, le surlendemain de la fête de Pourim commémorant l'élimination légendaire du ministre perse Haman, réputé avoir été animé d'intentions malveillantes à l'égard du peule Hébreu. Staline lui, notamment à l'occasion de l'Affaire des Blouses blanches avait renoué avec sa politique de purges et, à ce titre, aurait, dit-on, envisagé la déportation des Juifs moscovites !? La Guerre froide n'en cesse pas pour autant. Au contraire. Le Père de l'Europe, Jean Monnet fondateur du Comité d'action pour les États-Unis d'Europe va recevoir comme tout le monde le soutien sonnant et trébuchant de la Fondation Ford ! Mais il est vrai par le truchement du Centre de recherches européen de Lausanne. Les intellectuels, faiseurs d'opinion et autorités morales - eu égard  au prestige que leur taillent sur mesure les publicistes des médias - ne sont pas oubliés et arrosés via la Fondation Fairfield - un faux nez de la CIA - et le Congrès pour la liberté de la culture où se retrouvent quelques grandes figures de l'époque, les Denis de Rougemont, Manès Sperber, Arthur Koestler, Malraux et Raymond Aron... Le retour de De Gaulle aux Affaires mettra un terme - tout relatif - à ces menées obscures. En dix ans, de 1949 à 1959, la Compagnie aura au final versé aux européanistes de toutes tendances la bagatelle d'une cinquantaine 50 millions de $, un dollar  alors gagé sur l'or ! De là à dire que le projet européen a été porté à bout de bras, promu et encouragé par Londres et Washington, il n'y a qu'un pas que pour ma part je n'hésite pas à franchir...


 
 

3 -  Pensez-vous qu'au point où en sont les choses la France aurait intérêt actuellement à sortir de l'euro et/ou de l'Union européenne ?

 

La monnaie unique n'est pas seulement un outil économique, c'est surtout un outil politique. Mais comme tous les idéologues, les eurocrates - qui sont quelque part des « primaires » -   croient que la réalité doit automatiquement se plier à leurs idées simplistes. Les démentis apportés par les événements les affligent beaucoup, mais comme tous les dogmatiques ils ne savent que persévérer dans l'erreur. Les illettrés se bousculent pour passer leur bac, et bien puisque les règles régissant l'usage de la langue écrite semblent inassimilables, il suffit de préconiser de « déréguler » son apprentissage, de bannir l'illettrisme en bannissant une grammaire et une orthographe, discriminatoires, fauteuses d'inégalités...

L'€uro ça ne marche pas et ça n'a jamais marché. En moins de dix ans les prix ont flambés, la baguette, le moindre « quotidien » ont vu leur prix multiplié par 6 ou 7. Cela ressemble furieusement à de l'inflation, cette inflation que la Banque centrale européenne est justement supposée juguler.

Il est par ailleurs tout à fait réjouissant d'entendre des souverainistes grand teint nous dire dans le même souffle que l'€uro est une réussite mais que nous devrions en sortir. Cessons de dire des âneries. L'€uro fort a plombé nos économies, il a soutenu les déficits américains en pénalisant nos exportations face à un dollar faible. Indirectement nous avons ainsi contribué à financer les aventures néocoloniales des É-U, en Afghanistan, en Irak et ailleurs. Il est temps que cela cesse. Je ne préconise pas pour autant une sortie brutale de l'€uro. Monnaie unique elle pourrait se voir assigner le rôle de monnaie commune, un retour au Franc nous donnant la capacité de dévaluer si nécessaire, c'est-à-dire d'ajuster le cours de notre devise aux circonstances et à nos besoins. Sortir de l'€uro par le haut en tenant compte des nos intérêts bien compris et de ceux de nos voisins et partenaires, à commencer par l'Allemagne... Il s'agit aussi de revenir à la maîtrise de nos affaires monétaires, ce qui suppose d'abroger d'urgence la loi Pompidou-Rothschild de 1973 laquelle nous interdit d'emprunter sur notre propre marché intérieur. Ce que font les Japonais plus chanceux malgré une dette publique se montant à deux fois leur Pib.

Réviser notre dépendance à l'€uro suppose également de remettre les sacro-saints marchés à la place qui devrait être la leur, et cesser de se soumettre servilement à leur insupportable dictature... Car enfin sortir de l'€uro ne résoudra pas tout d'un coup de baguette magique car ce sont de nombreux éléments de la superstructure économique et financière qu'il s'agit de revoir et de modifier. Ce ne sont pas non plus avec des incantations « l'€uro, l'€uro » que nous rétablirons notre économie... le mal vient de plus loin, il faut entreprendre une cure de fond  et pour ce faire, commencer par bazarder les idéologues de la concurrence « pure et parfaite » qui ont le toupet de nous interdire de battre monnaie !

 

 

4. La quasi faillite de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal, de l'Espagne pourrait-elle se produire demain en France et à votre avis selon quel délai et sous quelle forme ?

 

Lorsque vous dites la « quasi faillite » l'adverbe quasi est de trop. La Faillite est consommée au moins pour les trois premiers dont les économies sont sous perfusion. L'Espagne ne vaut guère mieux mais son économie possède plus de ressources, son domaine patrimonial agricole, industriel et commercial offre certaines garanties tout comme celui de l'Italie actuellement durement touchée par les attaques des agences de notation... des agences dont il est évident que les évaluations sont entachées d'un doute légitime. Notons à ce propos que ces « agences » ne servent pas de « voyant rouge » mais qu'elles sèment des paniques infondées sur les marchés. Elles sonnent ainsi l'hallali pour les vautours de la finance.

Là également la question se pose de savoir si ces « Agences » - dont les méthodes et les évaluations font l'objet de sévères critiques de la part de personnalités apparemment compétentes - ne seraient pas par hasard quelque peu instrumentées ? Servant tantôt à rassurer et à cautionner - leur mutisme dans les mois précédant la crise de septembre 2008 est à ce titre exemplaire - tantôt à jeter l'effroi sur les marchés en tant que de besoin ? Faire baisser ou  faire monter les cours, c'est toujours faire travailler l'argent, pour ceux qui savent  l'art et la manière! En tout cas les « notations », moyen de pression ou de chantage, sont une arme redoutable dans la guerre économique que se livrent les États entre eux au profit d'oligarchies parasites.   

En ce qui concerne la France, une dévaluation de sa note lui pend au bout du nez. Et c'est un petit peu plus qu'une rumeur. Cela doit en vérité aider le Président Sarkozy à faire avaler aux Français d'amères mesures d'austérité rebaptisées « réforme budgétaire » ainsi que les prévisibles concessions accordées à la Banque centrale européenne (et à Bruxelles) en faveur d'une gestion budgétaire sous tutelle communautaire.

De ce point de vue la menace d'une dégradation de la note, tient le rôle du fouet dans la main du cocher : M. Naguy-Bocsa qui n'a en tête que son éventuelle réélection, devra quoiqu'il en soit, volens nolens, courir sur le fil du rasoir... Autrement dit, s'aliéner son électorat et une partie significative de ses propres troupes en appliquant des politiques de redressement budgétaire par trop rigoureuses. Mesures exigées, faute de quoi le pays devrait supporter les conséquences d'une note abaissée... mais il est vrai que l'on finance, par un cercle ultra vicieux, de la dette par la dette ! Ou bien tenter de maintenir à force de contorsions une sorte de relatif statu quo jusqu'au 12 mai 2012 dans le fol espoir de se voir reconduit dans ses fonctions. Dans tous les cas, M. Nagy-Bocsa est, en vertu de cette double contrainte, condamné à faire le grand écart ! Et ce n'est pas la grossesse de son épouse qui le sauvera. Les grosses ficelles communicationnelles fonctionnent un temps, mais pas tout le temps.


5 - Est-il encore possible de redresser la barre ou le train infernal va-t-il inévitablement vers un déraillement ?

 

On peut toujours rêver. La sortie de crise la plus probable pour l'Occident américano centré, est la guerre. Cela se situerait dans la logique des choses. La logique rarement se dément, comme toute loi naturelle. J'espère et souhaite que nos jeunes gens y échappent, et nous tous avec eux. Mais objectivement les conflits périphériques se rapprochent tendanciellement. Balkans, Liban, Palestine, Ukraine, Libye... un cercle de feu nous entoure ! Depuis 1989 et la chute du mur de Berlin, les conflits se sont multipliés à notre immédiate périphérie à peu près au même rythme que la fréquence et l'amplitude des crises financières augmentaient. Or tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise. Je parierais volontiers pour une confrontation   Chine vs É-U... Beaucoup en France en parlent ouvertement, et pas dans les cercles mal-pensant, pas chez les paranoïaques de la conspiration, mais parmi nos militaires et nos politiques, dans cette micro élite pensante qui n'est pas tout à fait morte, nombreux sont ceux qui envisagent sérieusement un possible affrontement avec Taïwan/Formose pour détonateur. Et bien ces personnalités que l'on ne voit que très rarement dans les lucarnes, refusent d'entrée de jeu que la France puisse se trouver embarquée dans  cette terrible galère. Bien sûr ces opinions n'atteignent jamais le grand public, mais elles existent et ne craignent plus de s'affirmer avec une force et vigueur.

Je suis personnellement assez pessimiste : l'arbre est pourri jusqu'à la moelle ! Reste à savoir quand viendra l'ultime bourrasque qui le jettera par terre !?

 

 

6 -  Que pensez-vous de la mouvance souverainiste en France. Son combat est-il juste et a-t-il quelque chance de succès.

 

La France était forte lorsqu'elle s'adossait à son Pré-carré africain. Or aujourd'hui nous ne possédons plus aucune profondeur de champ stratégique, hors l'Europe. Vouloir nous replier superbement sur l'Hexagone sans posséder à l'instar des Allemands les vertus de discipline, de rigueur et de dureté au labeur qui font leur force, n'a pas de sens. Dites-moi, pourquoi fabriquer encore des TGV puisque les Chinois, au profit desquels nous avons effectué quasi gratis pro deo de massifs transferts de techniques ad hoc, les produiront à notre place ?

« Ils » nous vendront la corde pour les pendre aurait dit Lénine ? Et c'est bien ce que font les patron du CAC 40 qui ne pensent plus « production » mais presque exclusivement en terme de rendements financiers ne voyant guère plus loin que le bout de leurs bénéfices immédiats. Nous allons donc récolter ce que nous aurons si bien semé. Quant au repli souverainiste, il ne signifie pas grand chose, c'est une vision étriquée, à courte vue car la France ne pourra survivre et prospérer qu'au sein, dans et par, une Europe forte. Une Europe puissance,  confédérant des Nations souveraines unies par une histoire et un destin partagés, puisant ses racines dans une Foi, des traditions et une culture commune. Renouons par conséquent - et selon d'autres voies évidemment - avec l'ancien rêve carolingien qui s'était réincarné il y deux siècles dans l'épopée napoléonienne. Il n'est pas d'autre issue, mais là nous parlons d'Europe réelle, pas d'une Union maëstrichtienne énervée, otage des minorités prédatrices qui l'ont conçue et fabriquée sous couvert de messianisme humanitarien.

 

7 - Si vous deviez définir l'Europe que diriez-vous ?

 

L'Europe est notre destin. À nous de l'accomplir. 

 

 

 

Jean-Michel Vernochet. « Europe, Chronique D'une Mort Annoncée. La Construction européenne face Aux Crises Systémiques ». 240 p.  Éditions de l'Infini 61, rue du Jard 51100 Reims - infini.editions@gmail.com

 

 

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PROGRAMME D’ACTIVITES DES JEUNES DE KINKALA 2011 - 2012

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

DIOCESE DE KINKALA

COMMISSION DIOCESAINE

POUR LA PASTORALE DE L’ENFANCE

ET DE LA JEUNESSE.

 

PROGRAMME D’ACTIVITES 2011 - 2012

 

Fait à Loulombo le 13 Septembre 2011

ACTIVITES

OBJECTIFS, CIBLES  ET THEMES

PERIODES

LIEUX

1

Assemblée générale élective de la CDPEJ

Mise en place du bureau diocésain de la CDPEJ

Du 1er au 03

Octobre 2011

Kinkala

2

Pèlerinage

 Inter-paroisses

1.Vivre la Foi commune.

2.Kinkala, Mbamou, Madzia, Kibouendé.

3. « le respect et la protection de l’environnement »

Du 02 au 04

Décembre 2011

Mbamou

3

Pèlerinage

 Inter-paroisses

1.Vivre la Foi commune.

2.Kindamba, Vindza, Mayama.

3. « le respect et la protection de l’environnement »

Du 03 au 05 février 2012

Kindamba

4

Journée Nationale de la Jeunesse Congolaise

Rendre Hommage à la Jeunesse Catholique

 

Dans les Paroisses

5

Journée mondiale de la Jeunesse Catholique

(Rameaux)

1.être en communion avec le pape autour du père évêque.

2.Toutes les paroisses

3. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneurs » (Ph  4,4)

Du 30 mars au 1er avril 2012

Kinkala

6

Pèlerinage

 Inter-paroisses

1.Vivre la Foi commune.

2.Massembo, Missafou, Mindouli, loulombo.

3. « le respect et la protection de l’environnement »

Du 03 au 05 Mai 2012

Missafou

7

Pèlerinage

 Inter-paroisses

1.Vivre la Foi commune.

2.Voka, Mbandza-Nganga, Mbandza- Ndounga.

3. « le respect et la protection de l’environnement »

Du 11 au 13 Mai 2012

Voka

8

Journée de l’enfant Africain

Veiller au bien être de l’enfant Africain

 

Dans les Paroisses

9

Forum National de la Jeunesse

Formation des Jeunes

 

OUESSO

10

Fermeture de l’année

Chaque Paroisse

Dates à déterminer par les aumôniers paroissiaux

Dans les Paroisses

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Les échos des JMJ de Madrid

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

MADRID

 - Plusieurs frères capucins provenant de divers pays ont fait le déplacement de la capitale espagnole pour accompagner les jeunes et vivre, ensemble avec le Saint-Père, la rencontre avec Jésus à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse 2011. Parmi les initiatives, il y a avait aussi la rencontre de plus de deux cents jeunes membres de la Jeunesse Franciscaine (Jefra) et certains groupes de jeunes animés par les capucins de diverses parties de l’Italie, ainsi qu’une trentaine de frères et quelques sœurs franciscaines. Le ministre général avait aussi répondu au rendez-vous.

Nous étions hébergés au couvent des frères capucins « Cristo del Pardo », raconte fr. Nicola Verde. Une petite « marée » qui a aussi envahi le couvent de par sa gaieté. Le gardien, fr. Jaime, nous a accueillis chaleureusement et avec simplicité. Et nous pouvions lire dans ses yeux la joie de voir beaucoup de jeunes tous ensemble.

« Je meurs ! Je meurs ! ». « Frère, de quoi as-tu besoin ? ». Voilà en deux boutades l’expérience de fraternité vécue par saint François que le ministre général a partagée avec nous pendant la messe. Comment répondre à l’appel du Seigneur ? Comme un devoir à accomplir ? Comme quelque chose que je fais « si je le veux ? » ou plutôt comme François qui a choisi le Seigneur Jésus ? C’est de cette manière que le ministre général nous a invités à nous laisser transformer, à « choisir » d’être chrétiens comme saint François l’a fait. Nos journées commençaient par les laudes, suivies des catéchèses sur le thème des JMJ « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi ». Fr. Maurizio Placentino et l’équipe nationale, en bons capucins, ont réussi à proposer à nous tous une semaine de fraternité franciscaine, alternant prière et méditation. Puis l’après-midi, nous étions à Madrid, dans la marée des jeunes provenant de tous les coins du monde pour vivre ensemble les différents moments des JMJ : l’accueil du Saint-Père, la Via Crucis et la Veillée eucharistique.

Parmi les événements auxquels nous avons participé, il faut mentionner le Festival des Familles Franciscaines, un moment spécial où on l’on a vu toutes les familles réunies au rythme de musique avec leurs jeunes présents à Madrid. Samedi matin, nous sommes partis tous ensemble en pèlerinage, du couvent « Cristo del Pardo » pour converger à la Veillée, moment très attendu. Après plusieurs heures de marche, sous un soleil de plomb, nous sommes arrivés à Cuatro Vientos, où était réunie une Église, une Église jeune et universelle. Il y avait le monde entier ! « Je suis fier de vous », avait déclaré le pape, avant que le chant ne reprenne de plus belle : « Esta es la juventud del Papa ». Comme saint François, confirmé par le « Seigneur Pape » dans sa démarche de sequela Christi, nous sommes repartis, nous aussi, pour la Nouvelle Évangélisation avec ce message : chers jeunes, grâce au Christ ressuscité, votre vie est enracinée et fondée en Dieu, affermie dans la foi. Avec cette certitude, repartez de Madrid et annoncez à tous ce que vous avez vu et entendu. Répondez avec joie à l’appel du Seigneur, marchez à sa suite et restez toujours unis à Lui: vous porterez beaucoup de fruits ! ». Benoît XVI, en continuant l’œuvre du bienheureux Jean Paul II, envoie les jeunes à annoncer Jésus dans un monde fortement sécularisé, surtout le Nord.

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