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Homélie pour le 27è dimanche du T.O A (04 octobre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Les trois lectures d’aujourd’hui nous  invitent à produire des fruits que Dieu attend de chacun de nous. Dans la 1ère lecture, Isaïe décrit la relation entre Dieu et son peuple, comme une relation affective, dont Dieu attend beaucoup. Avec l’image de la vigne qui demande un savoir-faire et des soins particuliers, Isaïe évoque la relation longue et mouvementée entre Dieu et Israël. La déception sera donc à la mesure de l’effort fourni et de l’investissement affectif placé dans cette relation. Quant à Saint Paul, il  souligne la nécessité de prier et de mener une vie vertueuse, de mettre en pratique ce que nous avons reçu. Et dans l'Évangile, les pharisiens et les chefs des prêtres ont refusé de travailler à la vigne du Seigneur. Ils se sont servis plutôt que de servir et c’est pourquoi le Royaume a été confié à d’autres, qui eux, produisent des fruits en abondance.

Oui, il nous faut noter qu’au temps de Jésus, les vignerons étaient les pharisiens, les scribes, les grands prêtres, les dirigeants du Peuple de Dieu, le peuple élu. Mais voilà qu’ils ont failli à leur tâche. Ils ont agi comme des propriétaires de la vigne, alors qu’ils n’étaient que des serviteurs, des travailleurs, des ouvriers. C’est pourquoi la vigne leur a été enlevée pour être confiée à d’autres vignerons, un nouveau peuple. Ce peuple n’est pas formé sur la race, mais accueille tout le monde. C’est un peuple composé de femmes et d’hommes, de toute race, langue, nation et culture, diversifiés qui reconnaissent le fils du propriétaire comme le fils bien-aimé de Dieu, le fils mis à mort puis ressuscité, et qui veulent devenir ses disciples. Ce nouveau peuple devra produire les fruits du Royaume, c’est-à-dire les fruits de justice et de paix.  C’est pourquoi cette parabole nous concerne tous aujourd’hui. Membres de l’Église, que faisons-nous pour que notre communauté chrétienne porte des fruits que le Maître viendra récolter dans son Royaume au retour de son voyage ?

En effet, tout au long des siècles, Dieu a envoyé ses prophètes pour tâcher d’obtenir de son peuple quelques fruits, pour tâcher d’établir des relations vraies et pleines d’amour. Mais ceux-ci ont été tués. Sommes-nous de la race de ceux qui tuent les prophètes, les envoyés de Dieu ? Comment traitons-nous nos pasteurs ? Aujourd’hui, plus que jamais, Dieu a besoin de nous pour faire fructifier ce qu'il a planté. Il a besoin de nous pour établir un monde nouveau où les hommes et les femmes se reconnaissent et se reçoivent comme fils et filles de Dieu, et  s'accueillent comme frères et sœurs.

Pour bien remplir cette mission, nous, vignerons d’aujourd’hui devons faire preuve d’ouverture, d’accueil, de tolérance, de respect. Nous devons prendre le risque de la nouveauté dans un monde en changement, en évolution. Nous devons inviter, voir même interpeller, les femmes et les hommes d’aujourd’hui à plus de justice, de fraternité, d’égalité, d’équité, de dignité, d’amour. Ainsi, nous porterons des fruits de réconciliation et d’espérance.

Mais nous tous, nous représentons aussi la vigne que le Dieu aime et entretient. Car en effet, nous ne sommes pas le fruit du hasard, nous avons été voulu, pensé et aimé par Dieu. Et Dieu veille sur chacun de nous, il prend soin. Il a donc besoin de notre collaboration pour continuer à le faire. Il nous a créé sans nous, mais ne nous sauve pas sans nous. À la suite de Saint Paul, cultivons et faisons fructifier en  nous  tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, et que Dieu nous écoute et nous exauce.

 

 

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Homélie pour le 26è dimanche du T.O A (27 Sept 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Une question mérite de nous être posée aujourd’hui : Qui de nous représente chacun des deux fils de la parabole de Jésus. En effet, ce père laisse toute liberté à ses fils, il ne s'offusque pas de la réponse négative et brutale du premier fils : «Je ne veux pas». Et ne se laisse pas berner par celle du second, qui constatons-le, a une relation peu filiale avec son père puisqu'il l'appelle « seigneur ». Ainsi, l’image qui est faite du père montre que Dieu n'est pas avec nous dans une relation d'autorité. Ce n'est pas un roi qui commande ses sujets. Nous ne sommes ni esclaves, ni même serviteurs, mais ses fils et ses filles. Il nous appelle, mais respecte notre liberté. Il nous propose un chemin, mais ne nous oblige pas à le suivre.

 

Donc pour revenir à notre question : Ne serions-nous pas tour à tour l'un et l'autre fils de la parabole? Oui, il nous arrive d'être dans le refus par rapport à Dieu, par rapport à la foi et à l'Évangile. Ce refus peut s'exprimer en mots, mais aussi par des actes ou des abstentions. Mais malgré ça, Dieu ne nous enferme jamais définitivement dans notre refus,  il ne nous colle pas une étiquette de mauvais enfant. Car il espère en nous, et sait que nous pouvons nous repentir, nous convertir, changer d'attitude. C'est ce que dit Jésus quand il affirme que publicains et prostituées seront premiers dans le Royaume de Dieu quand ils vont se repentir, et accepter de se reconnaître faibles et pécheurs.

Si nous sommes comme le deuxième fils qui semble d'abord obéissant, Dieu sait aussi notre fragilité et ses bras nous restent toujours ouverts. Dieu sait  que notre non n'est jamais définitif : c'est souvent le non de la tristesse, de l'agacement, de la fatigue ou du désarroi. Dieu, inlassablement, oublie nos refus. Car comme le second fils, parfois nous disons oui, mais nous faisons le contraire. À chacun de ses deux fils, Dieu dit : Mon enfant. C’est dire que : Quoi qu'il arrive, nous restons toujours son enfant. Dieu ne fait pas de discrimination entre ses enfants. À ses yeux, aucune personne n'est classée définitivement. Méfions-nous donc de juger trop rapidement la vie de foi de tant de personnes que nous côtoyons chaque jour. Ne prenons pas le risque de leur fermer trop rapidement des portes sur le nez, là où Jésus est venu les ouvrir.

Le Père nous connaît ; et il patiente. Par contre, notons que le salut n’est jamais acquis une fois pour toutes, ni par une simple déclaration, mais doit toujours se vérifier dans les actes. Comme chrétiens, soyons habités par la conviction que c'est la présence constante de Dieu à nos côtés qui nous invite à rejoindre la vigne et qui nous donnera la force d'y travailler.

 

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Messe d’au-revoir du père Aimé Porret à St Pierre Claver de Bacongo

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le père Joseph Aimé Porret a été pour la chrétienté de la paroisse Saint Pierre Claver de Bacongo, de l’archidiocèse de Brazzaville et de l’Eglise du Congo, un monument de la pastorale d’évangélisation pendant 51 ans.

Dimanche 6 septembre 2020, 23e dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique A, Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville, avec à ses côtés Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, a présidé l’eucharistie à 11h, au cours de laquelle la communauté paroissiale de Saint Pierre Claver de Bacongo a dit au revoir au père Joseph Aimé Porret. Une dizaine de prêtres, parmi lesquels les abbés Brice Armand Ibombo et Donatien Bizaboulou, respectivement, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et vicaire épiscopal de l’archidiocèse de Brazzaville, ainsi que les pères Brel Gustinau Malela Daouda et Jean de Dieu Passy, respectivement, supérieur régional des pères du Saint Sacrement et curé de la paroisse. M. Bonaventure Mbaya, ancien ministre et ancien enfant de chœur des années 59 de cette paroisse a rehaussé de sa présence cette messe animée par la chorale Tanga ni Tanga.

C’est Mgr Louis Portella Mbuyu qui a donné l’homélie. «C’est avec un cœur serré que le père Joseph Aimé Porret quitte le Congo, à l’âge de 83 ans, puisqu’à son arrivée en 1969, il avait 32 ans. 51 ans de vie missionnaire au Congo, c’est un parcours élogieux. A son arrivée au Congo, j’avais à peine 2 ans de sacerdoce lorsque je l’ai connu. C’est donc un pasteur humble, simple, dévoué et homme de prière qui nous quitte ce jour pour rejoindre sa famille biologique».

Vers la fin de la messe, des allocutions ont été prononcées. Dans une lettre au père Joseph Aimé Porret lue par le père Divin Maboundou, les Scolastiques en formation en RD. Congo, aux Philippines et au Canada ont exprimé leur reconnaissance au père Joseph Aimé Porret. «Tata Aimé, tata Louzolo, quand nous avons lu dans la circulaire annonçant votre retour définitif sur la terre de vos ancêtres, deux sentiments ont habité nos cœurs: sentiment de regret et de joie. L’on se demandait si nous pourrions avoir encore un confrère et un pasteur vaillant comme vous. Un pasteur prêt à se salir les mains pour le peuple de Dieu, un pasteur en sortie, toujours préoccupé du bien spirituel et même financier de son troupeau. Un pasteur zélé, un patriarche. Un mot serait mieux pour résumer tout: merci. Merci non pas parce que vous partez, mais parce que vous restez à jamais implanté dans les chambres de nos sublimes pensées et souvenirs».

Le père Joseph Aimé Porret a donné un témoignage sur le cardinal Emile Biayenda qu’il a connu. «Je l’ai trouvé à la paroisse Saint-Esprit de Moungali au mois d’août 1969, où il revenait des études de sociologie à Lyon. On était voisin de chambre jusqu’à sa nomination comme vicaire épiscopal en mars 1970 où il est allé habiter à l’ancien évêché à la cathédrale. C’est avec lui que j’ai commencé le ministère à la paroisse. Il était très simple, attentif aux autres, accueillant, surtout pour les personnes âgées et les pauvres. Il était fidèle à recevoir ses amis qui l’ont aidé au temps des épreuves difficiles qu’il a vécues. Jamais je ne l’avais entendu parler de ses tortures, jamais de plaintes, de critiques contre ceux qui l’ont arrêté, torturé».

Ensuite, le père Aimé Porret a dit toute sa gratitude pour la grande mobilisation au cours de cette messe. «Très ému pour cette mobilisation, malgré la COVID-19. Je dois rentrer en France pour les problèmes de santé. Ce n’est pas la communauté paroissiale de Saint-Pierre Claver qui m’a chassé comme certains le disent, mais un problème de santé. Merci à tous pour votre générosité. Et le seul commandement que je vous laisse, c’est d’aimer vos prêtres comme l’a toujours souligné le Pape François».

Le père Brel Gustinau Malela Daouda a souligné: «Tata Aimé, tu es ce père que nous avons reçu comme un don précieux de la part du Seigneur. Merci de nous avoir donné l’amour d’un homme qui nous a montré le chemin du ciel par le mystère de l’Eucharistie». «De Moungali, en passant par Mouleké jusqu’à Bacongo, tu étais attaché à la culture de notre pays. Tu as vécu comme l’un des nôtres, un frère, un père venu de France depuis 1969 et qui repart, aujourd’hui, dès ce soir même, comme un congolais s’envolant pour un autre pays, du retour du front. Tata Aimé, si notre pays disposait des structures sanitaires viables, ou encore si les hôpitaux locaux étaient dotés de l’essentiel d’appareils performants, notre région des Sacramentins se serait pliée en quatre, malgré nos soucis pécuniaires accentués pour vous dispenser de ce voyage», a déclaré le supérieur de la Région Cardinal Emile Biayenda de la congrégation du Saint Sacrement.
Pour Mgr Anatole Milandou, le père Aimé Porret, c’est une présence qui va nous manquer. 51 ans de bon berger, c’est une présence efficace, discrète. «Les événements heureux et malheureux que nous ayons connus dans notre archidiocèse, notamment la tragédie de Saint Pierre Claver, est un témoignage de vie inestimable. Le père Aimé Porret a parcouru les ruelles et avenues pour visiter et partager la communion aux malades. Il était toujours proche du petit peuple dans ce pays à la vie politique très agitée et sanglante».

A la fin de la messe, l’archevêque de Brazzaville a offert au père Aimé Porret la chasuble portant l’effigie du cardinal Emile Biayenda imprimée lors du 40e anniversaire de son assassinat, en mars 2017.

Le père Joseph Aimé Porret, un prêtre, un missionnaire

Né le 29 octobre 1937 à La Giettaz, en Savoie (en France), il est baptisé le 30 octobre de la même année. Il fait sa première communion en 1947 à Giettaz et la confirmation en 1948 à la paroisse Notre-Dame de Bellecombe. La profession de foi en 1949 à Brusque. Première profession religieuse dans la Congrégation des pères du Saint Sacrement, le 29 septembre 1958 et la profession perpétuelle le 12 avril 1964. L’ordination diaconale le 3 avril 1965 par Mgr Martin au séminaire français et sacerdotale le 26 août 1965 à Annecy, en la Basilique de l’Annonciation, par Mgr Sauvage. Il arrive au Congo le 28 août 1969. De 1969 à 1973, il est prêtre Fidei donum, vicaire à la paroisse Saint-Esprit de Moungali. De 1973 à 1986, il est incorporé à la province Saint Jean-Baptiste du Canada, vicaire puis curé de la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Mouleké. De 1986 à 2013, il est vicaire puis curé de la paroisse Saint Pierre Claver de Bacongo. De 2013 à 2015, il est économe à la communauté du barrage. De 2015 à 2020, vicaire et économe de la paroisse Saint Pierre Claver de Bacongo. C’est le père Joseph Aimé Porret qui débaptisa la paroisse de la Tsiemé du nom de Saint-Augustin, un évêque d’Hippone en 1975.

Pascal BIOZI KIMINOU

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PASSATION DE SERVICE AUX GRANDS SEMINAIRES : L’abbé Bienvenu Kimbengui a passé le témoin à l’abbé Freddy Destin Elengua Omangui

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Nommé par décret n°44 du 3 juillet 2020 signé par Mgr Daniel Mizonzo, président de la Conférence épiscopale du Congo comme économe des deux grands séminaires de Théologie Cardinal Emile Biayenda et de Philosophie Mgr Georges Firmin Singha, et approuvé par tous les évêques lors de leur session pastorale annuelle du 30 juin au 3 juillet dernier, l’abbé Freddy Destin Elengua Omangui, prêtre de l’archidiocèse d’Owando a pris officiellement ses fonctions le jeudi 17 septembre 2020.

La cérémonie de passation des consignes avec l’abbé Bienvenu Kimbengui, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, l’économe sortant et l’abbé Freddy Destin Elengua Omangui, l’économe entrant, s’est déroulée sous les auspices de NN.SS, Victor Abagna Mossa, archevêque d’Owando, vice-président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma. En présence des abbés Brice Armand Ibombo et Lambert Kionga, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint, gestionnaire de la CEC. L’abbé Guy Noël Okamba, recteur du grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, ainsi que d’autres prêtres ont également pris part à cette cérémonie. Après la prière d’ouverture par Mgr Victor Abagna Mossa, le secrétaire général de la CEC a lu le mot de circonstance, suivi de la lecture du décret de nomination par l’abbé Lambert Kionga.

L’abbé Brice Armand Ibombo a indiqué que c’est la première fois dans l’histoire des deux grands séminaires que la passation de service des économes se déroule sous l’autorité de la Conférence épiscopale du Congo, représentée à cette cérémonie par deux évêques. «Cette présence des évêques voudrait répondre aux préoccupations émises lors de leur rencontre extraordinaire du 24 août dernier à Pointe-Noire qui notifiait que la passation de service se fasse en présence des évêques présents à Brazzaville, des membres du secrétariat général de la CEC, des formateurs, pour que les choses se passent dans la clarté, la transparence, pour ne pas laisser la place aux doutes et spéculations advenus dans le passé. Nous voulons d’ores et déjà remercier l’économe sortant pour le précieux service rendu pendant trois ans et féliciter le nouveau en lui souhaitant un fructueux ministère.»

L’abbé Freddy Destin Elengua Omangui a précisé qu’il s’agit d’un sentiment de joie et de tristesse. La joie pour cette nouvelle nomination et la tristesse pour cette charge immense. Il a témoigné sa profonde gratitude à l’archevêque d’Owando pour avoir placé sa confiance en lui et à tous les évêques du Congo pour leur paternelle solidarité. «Je ne suis pas venu changer les choses, mais nous allons travailler ensemble avec toute l’équipe des formateurs pour relever les défis de nos deux maisons».

L’abbé Guy Noël Okamba a, au nom des recteurs des deux grands séminaires, souligné que le travail est immense, mais par la grâce de Dieu, le tout ira sur des roulettes. «L’abbé Bienvenu Kimbengui qui vient de passer le témoin à son successeur a passé trois ans au service de ces deux maisons de formation et que le travail n’a pas été facile. Nous souhaitons un fructueux ministère pour le nouvel économe pour que l’œuvre de Dieu ne s’arrête pas.», a souligné l’abbé Okamba.

En guise de conclusion, Mgr Victor Abagna Mossa a fait savoir que trois concepts sont à retenir: la clarté, la transparence, l’unité. Les prêtres qui terminent leur formation dans ces deux grands séminaires sont les évêques de demain et, donc, il faut bien les nourrir. Mais pour que le prêtre mange bien, il faut de la nourriture et comment la trouver? La nutrition des futurs prêtres est un réel problème de fond qui se pose avec acuité par manque de financement. Faut-il attendre l’aide extérieure des donateurs? Cela n’est pas suffisant, il faut compter sur nos propres forces et comment? Mutualisons nos efforts pour développer l’élevage de nos porcs qui sont sur place dans nos deux séminaires. En tout cas, les séminaires ont de sérieux problèmes de fonctionnement auxquels va falloir trouver des solutions immédiates.

Après les différentes allocutions, l’économe sortant a remis les documents à son successeur, suivi de la signature du registre.

Pascal BIOZI KIMINOU

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Homélie pour le 25è dimanche du T.O A (20 Sept 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Normalement le salaire des ouvriers est établi en fonction du nombre d'heures de travail ou de la quantité de travail accompli. Quelle impression vous fait donc ce patron qui traite ainsi ses employés? Il paie tout le monde le même salaire sans tenir compte de l'effort fourni. Nous sommes choqués par ce qui semble être une totale injustice.

Mais attention, il n'est pas question ici de doctrine sociale ni d'équité salariale. Jésus lui-même le dit en introduction : «Le Royaume de Dieu est comparable à… » Alors, qui sont donc ces ouvriers ? Ce sont celles et ceux qui sont appelés à vivre de l'Évangile et à en témoigner. Certains sont très tôt appelés et donnent très tôt une réponse à l'appel du maître de la vigne. D'autres répondront plus tard. Certains au milieu de leur vie, d'autres à la onzième heure, comme le bon larron qui répond aux dernières minutes de sa vie. Mais nous sommes toutes et tous appelés à travailler à la vigne de Dieu. Nous sommes toutes et tous appelés à servir notre prochain selon nos capacités.

En traitant les derniers ouvriers comme les premiers, Dieu leur rend la dignité. Il voit en eux des humains capables d'aimer. Alors, quel est ce salaire qui nous attend ? Le salaire pour lequel nous sommes embauchés, c'est une place dans le Royaume de Dieu. 

Actualisant ce texte en son époque : au temps de Jésus en effet, le judaïsme était la grande religion, et donc beaucoup de juifs pratiquaient la Loi. C’était un dur labeur de contraintes et de sacrifices multiples. Pourtant, c’était pour eux une fierté et un bonheur. Mais voilà qu’avec l’arrivée de Jésus, tous sont accueillis sur le même pied d’égalité, juifs comme païens. Des prostituées et des publicains prennent même les premières places, et il n’y a plus aucun avantage à avoir été juif pieux. On comprend mieux que les ouvriers du premier groupe (ceux qui obéissent à la lettre de la Loi plutôt qu’à son esprit) n'ont pas été capables de se réjouir avec ceux qui sont heureux d'avoir obtenu un denier pour une seule heure de travail. Le bonheur des autres les a rendus plutôt amers et jaloux.

Cette parabole demeure actuelle de nos jours. Une invitation à ne pas nous laisser envahir par un sentiment de supériorité. Aujourd'hui, nous pourrions l'appliquer aux situations suivantes: les chrétiens traditionnels qui regardent d'un mauvais œil tout ce qui s'écarte des pratiques usuelles, les pratiquants de longue date qui ignorent les nouveaux convertis ou ceux venus de l’immigration. Ou bien encore, les bien-pensants qui acceptent mal que les vauriens échappent au sort qu’ils méritent. Au mieux, ils consentent à ce qu’il leur soit fait un peu miséricorde, mais qu’ils soient traités tout comme eux, cela leur est insupportable. Nous voyons trop souvent d’un mauvais œil que Dieu soit si bon. En fait, c’est là notre misère à tous, une misère dont nous avons tous besoin d’être guéris. Mais, qui d'entre nous peut se vanter d'être un ouvrier de la première heure ? Qui que nous soyons, nous ne sommes tous que des ouvriers de la onzième heure ! C'est lorsque nous l'oublions que notre regard devient mauvais.

Nos efforts, nos sacrifices, nos souffrances, nous voudrions bien les comptabiliser pour nous rassurer. Nous pensons que cela nous donne des droits sur le Royaume, et sur l'amour de Dieu.  Eh bien non. Au peuple déporté et découragé, Isaïe a rappelé  que Dieu offre sa grâce à tous. Ouvrons nos yeux, voyons avec joie que Dieu est bon pour tous. Et Pour exemple : Philippes, une toute petite communauté chrétienne, avait été la première ville d’Europe à recevoir le message chrétien durant le troisième voyage missionnaire de Paul. Et pourtant, il y en avait des grandes. Espérons seulement qu'au dernier jour, nous n'entendrons pas la question «pourquoi êtes-vous resté là, toute la journée sans rien faire ?»

 

 

 

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DIOCESE DE DOLISIE : La chorale Cœur Immaculé de Marie a fait sa sortie officielle

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Une nouvelle chorale a effectué sa sortie officielle à la paroisse cathédrale Saint Paul de Dolisie. C’était le 15 août 2020 en la solennité de l’Assomption, à l’occasion de l’ordination de trois nouveaux prêtres. Créée sur les cendres de l’ancienne chorale Sainte Cécile dissoute en décembre 2019, la nouvelle chorale dénommée Cœur Immaculé de Marie est présidée par le curé, l’abbé Christian Kouené Mouanda qui revient sur les circonstances de sa création dans l’interview ci-dessous.

*A quoi remonte l’initiative de la création de la nouvelle chorale de la paroisse cathédrale?
**La paroisse cathédrale Saint Paul avait déjà une chorale dénommée Sainte Cécile. Mais au fils des ans, il y a eu en son sein des situations diverses ou des faits difficiles et pour lesquels nous n’avons pas trouvé de solutions. Nous avons tout tenté mais, hélas sans succès. La chorale s’était quasiment détournée de sa mission principale. De ce fait, nous avons décidé de dissoudre cette chorale Sainte Cécile. Ainsi, après les fêtes de Noël, en tant que curé de la paroisse, j’ai pris une note dans laquelle sont énumérées toutes les motivations de la décision de dissolution de la chorale Sainte Cécile.

*Peut-on connaitre quelques une de ces raisons? Comment étaient animées les messes de la paroisse?
**Dans une paroisse, chaque groupe a une mission. Pour la chorale, la mission principale c’est d’évangéliser par le chant, par la prière en animant les messes. Si ce mouvement n’obéit pas à cette mission, notre rôle est de prendre une décision pour recadrer les choses. Ce n’est pas pour faire du mal ou rendre les gens mal à l’aise. Mais quand au niveau de l’Eglise quand on sanctionne, c’est pour corriger, pour sauver, orienter ou réorienter les choses. C’est ce que nous avons fait. Cette chorale avait oublié sa mission, elle avait pour ainsi dire perdu le chemin. Il fallait bien arrêter cet état de chose et recommencer une nouvelle expérience.
Pendant pratiquement deux mois, ce sont les chorales de la paroisse Notre-Dame de Fatima qui venaient nous aider à animer les messes, jusqu’à ce que nous ayons pensé à la création d’une nouvelle chorale. J’en profite pour remercier ces chorales pour leur disponibilité.

*Concrètement comment cela s’est-il passé pour relancer les activités?
**En mars 2020 nous avons initié la création de la nouvelle chorale en demandant aux chrétiens qui le désirent de venir s’inscrire, tout en veillant à ne pas fermer la porte à ceux qui faisaient partie de l’ancienne chorale. Nous avons donc pris le temps de recenser et de recadrer les choses. Les activités ont commencé par une récollection pour faire prendre conscience à tous les membres de la chorale, afin de continuer à chanter, tout en ayant une vue nouvelle sur cette vocation. C’est-à-dire voir les choses autrement. Du point de vue technique, nous avons sollicité les services d’un technicien qui a déjà une expérience en matière de direction d’une chorale, et que nous avons fait venir de Brazzaville pour démarrer les classes de chant et surtout encadrer, former nos dirigeants. Il s’agit de Daguy Pambou qui est là depuis le mois de mars 2020. C’est un maître de chant aguerri qui est en fait un fils de Dolisie et qui évolue actuellement dans une paroisse de Brazzaville. Pendant le confinement nous avons naturellement été dans l’obligation d’arrêter les classes de chants et nous avons repris les répétitions aussitôt qu’on ait donné l’autorisation des cultes aux Eglises.
Cela fait doc deux mois que la chorale dénommé Cœur Immaculé de Marie a commencé ses activités, et dans la foulée nous avons décidé de la sortie officielle le 15 août 2020 à l’occasion de la solennité de l’Assomption et de l’ordination de trois nouveaux prêtres dans le diocèse. La chorale compte aujourd’hui 80 membres.

*Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le fait d’accueillir les choristes de l’ancienne chorale ne va-t-il pas reproduire les travers décriés?
**Au niveau de l’Eglise nous suivons tous, l’évolution des groupements paroissiaux. Pour l’instant la chorale est dirigée par un bureau exécutif dont je suis moi-même le président. Je veille donc à ce que les choses se passent bien jusqu’à ce que soit installé un nouveau bureau qui va conduire aux destinées de cette chorale. Ce sera avec l’appui de l’aumônier diocésain des chorales.
Mais nous sommes des humains, les fautes ne manquent pas. Grâce aux enseignements, et avec le temps qui passe, les gens vont prendre conscience, nous en sommes sûrs, parce que nous travaillons avec l’Esprit Saint qui nous accompagne qui nous guide.

*Etes-vous satisfait des capacités de chanter de cette nouvelle chorale et de sa prestation?
**Il y a des anciens choristes qui ont intégré cette nouvelle chorale. Avec eux, leur expérience, le démarrage de Cœur Immaculé de Marie n’a donc pas été très difficile. Le chœur est là, nous l’avons senti, chaque choriste a donné le meilleur de soi lors de cette messe d’ordination de nouveaux prêtres et de sortie officielle pour la chorale.

*Avez-vous un message à l’endroit de vos choristes en particulier et de la communauté paroissiale en général?
**Je voudrais rappeler aux choristes que la chorale est un service. C’est-à-dire qu’ils viennent pour rendre service à Dieu, même pas aux prêtres ou à l’évêque. Ils doivent comprendre que c’est en rendant service à Dieu, et pour le cas d’espèce par le chant, qu’ils auront le salut. Il faut souligner que ce qui est arrivé à l’ancienne chorale a blessé ou choqué beaucoup de gens. Mais petit à petit ils comprennent que, même dans un foyer, en famille, quand un papa veut mettre de la discipline dans la maison il doit frapper, réprimander au profit de la famille, pour le bien de l’ensemble de la famille. Mais maintenant nous sommes repartis sur de nouvelles bases et tous ensemble nous continuons à marcher, à aller de l’avant. Il y a une nouvelle chorale, ce n’est pas la chorale du curé, mais celle de la paroisse. Une chorale de Dieu.

Jean BANZOUZI MALONGA
(De retour de Dolisie)

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Homélie pour le 24è dimanche du T.O A (13 Sept 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Suite à une offense, notre réaction première est de rendre les coups. En Orient, la vengeance était même sainte, au point que l’Ancien Testament la prête (à tort) à Dieu lui-même. Ainsi, tout au long de l'histoire biblique, Dieu va inviter l'humanité à se libérer de cette spirale de la violence. Et au long des siècles, les textes de la Loi aussi bien que des prophètes invitent au pardon en annonçant le pardon de Dieu. Le peuple d'Israël va apprendre peu à peu à passer de la vengeance au pardon. Ben Sira dit le sage, écrit que c'est parce que Dieu connaît notre faiblesse  qu'il a pitié de nous. Et c'est à cause de cette faiblesse que Ben Sira nous invite à avoir pitié des autres. Si une personne n’a pas de pitié pour son semblable, comment peut-elle supplier pour ses propres fautes ? C’est le «pardonne-nous comme nous avons pardonné» du Notre Père.

Déjà dimanche dernier, Jésus prônait la miséricorde envers la sœur ou le frère égarés. Aujourd’hui, il prône cette même miséricorde quand on a soi-même subi une offense. Comme nous, Pierre sait qu’il faut pardonner, mais il arrive un moment où la patience est à bout. Car il y a des limites à tout. Raison pour laquelle à l'époque de Jésus dans les écoles de rabbins, on avait établi des conditions pour le pardon. La plupart des rabbins disaient qu’aller jusqu’à quatre pardons était acceptable.  Pierre demande donc à Jésus ce qu'il recommande et il suggère sept pardons, chiffre qui signifie beaucoup.  Pierre fixe cette limite avec une évidente générosité. En multipliant le chiffre de Pierre par dix et par sept, Jésus rend ce chiffre illimité. C’est dire que Dieu se dévoile non comme justicier, mais comme miséricorde et tendresse. Cela déborde nos calculs mesquins. D’où Jésus invite Pierre à dépasser tout calcul.

Refuser de pardonner à son prochain, c'est faire taire l'amour en notre cœur. Cependant, quand il est question d’offenses du passé, de cœurs brisés ou de remords, faut-il oublier, ou justement être alerte à ne pas oublier? Oublier voudrait dire tomber dans l’indifférence. Ne pas oublier, c’est être et demeurer vivant. Par contre, comment apprendre à vivre avec les souvenirs? Est-ce que je me laisse envahir par la haine ou est-ce que je tente d’aimer, de réconcilier? Là est la grande différence. En Dieu, il n'y a pas de pardon du bout des lèvres; il est grâce, entière gratuité. Le pardon est un geste d'amour qui ne s'achète pas. Ce qui est demandé au serviteur de la parabole c’est d’avoir miséricorde. Ce qui est demandé n'est pas de pardonner au sens d'excuser quelqu'un du tort qu'il nous a fait. Mais plutôt de partager sa souffrance avec autant d'amour. Une vraie communauté chrétienne est lieu d'apprentissage du pardon et l'Église de Jésus n'existe vraiment que là où se vit le pardon. Dans le cœur de Dieu, le pardon ne connaît pas d'attente ni de demi-mesure: il est immédiat et total. Il ne s'agit pas de vouloir à tout prix éviter les conflits en gommant les différences. Il s'agit de vivre les divergences dans le respect des uns et des autres et de vivre la miséricorde en reconnaissant nos faiblesses et nos maladresses. Dieu sait combien il nous est parfois difficile de pardonner, de passer par-dessus l'offense comme dit Ben Sirac. Mais justement, peut-être le pardon accordé est-il indispensable pour accueillir la pitié de Dieu.

La phrase centrale de la 2e lecture, c'est «Aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même… Nous appartenons au Seigneur». Autrement dit, la grande conviction de Paul, c'est la solidarité très étroite qui nous unit les uns aux autres et avec Dieu. Cette solidarité ne supporte pas les divisions, les déchirures ; Jésus est venu dans le monde afin que chacun de nous puisse vivre d'une autre manière. Une famille ou une communauté ne peut vivre sans pardon reçu et donné.

 

 

 

 

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NN.SS. Daniel Nzika et Urbain Ngassongo reçus à la paroisse Christ-Roi de Loandjili

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

En séjour à Pointe-Noire, à l’occasion de la cérémonie d’imposition du pallium à Mgr Miguel Angel Olaverri, nouvel archevêque du lieu et conformément à leur calendrier respectif, NN.SS. Franck Daniel Nzika, évêque d’Impfondo et Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma ont concélébré la messe de 6h 30, mardi 25 août 2020, en l’église Christ-Roi de Loandjili.

Présidée par Mgr Franck Daniel Nzika, la messe a été concélébrée par Mgr Urbain Ngassongo, les abbés Alain Loemba Makosso, curé de la paroisse et vicaire général de Pointe-Noire, Pierre Mpandou-Mianfouna, vicaire général de Nkayi, Jean Serge Gamy et Wilfrid Binsamou, premier et deuxième vicaire paroissial et Dally Ontsassi, prêtre du diocèse d’Owando, vicaire coopérateur de la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Brazzaville. Le tout dans une animation liturgique de l’Archiconfrérie Notre-Dame du Perpétuel Secours (La Supplique) de cette paroisse.

Dans son homélie extraite des textes liturgiques du jour prévus par le magistère de l’Eglise, l’évêque d’Impfondo a appelé à vivre le commandement de l’Amour et à être solidaires les uns des autres: «Ce qui est important pour nous, c’est de garder les enseignements reçus et vivre le commandement de l’Amour. Que personne ne vienne nous détourner du Christ, de l’Eglise. Pratiquons la justice et la miséricorde et Dieu saura nous donner ce dont nous avons besoin. En ces temps de COVID-19, soyons solidaires de nos frères et sœurs qui sont dans le besoin. Que Maman Marie, par sa prière maternelle, nous aide à être disponibles aux autres et que notre charité se fasse inventive.»

A la fin de la messe, le curé a présenté les deux évêques à l’honneur ainsi que les prêtres concélébrant venus d’autres diocèses, et a remercié les deux évêques d’être venus concélébrer cette messe en semaine et a imploré la grâce du Seigneur sur eux, afin qu’ils continuent d’être de bons pasteurs selon le cœur de Dieu.

Avant le rite d’envoi, Mgr Urbain Ngassongo a encouragé la communauté paroissiale à aller de l’avant, la félicitant pour l’hospitalité et le chaleureux accueil dont ils ont été l’objet et surtout l’accueil dont tous les prêtres du Congo ont été l’objet, de passage dans leur paroisse.

Gislain Wilfrid BOUMBA

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Les Paroisses Notre Dame de Poix-de-Picardie et Hornoy-Beaucamps en pèlerinage à Albert

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Ce lundi 7 Septembre 2020, en ce 3ème jour de la Neuvaine de Notre Dame de Brebières, les Paroisses Notre Dame de Poix-de-Picardie et Hornoy-Beaucamps étaient en pèlerinage à Albert auprès de la Vierge dorée, avec leur curé Père Daleb Mpassy.

Au cours de cette journée, les chrétiens du secteur ont discuté de la place de la Parole de Dieu dans leur foi avec l’abbé Jacky Marsaux qui a présidé l’Eucharistie.

Pour la petite histoire, le pèlerinage à Notre-Dame de Brebières remonte à la fin du XIe et le début du XIIe siècle, à partir de la découverte par un berger d’une statue de la Vierge Marie enfouie dans une prairie, entre Albert (Ancre à l’origine) et Aveluy. « un jeune berger vit soudainement ses brebis regroupées autour d’une unique touffe d’herbe, près d’Ancre, sur la terre dite de Brebières. Surpris, il donna un coup de bâton à cet endroit. A cet instant, il entendit une voix : « Arrête, berger, tu me blesses ! ». Le jeune garçon n’en crut pas ses yeux : son bâton était ensanglanté ! Il voulut en avoir le cœur net. Il creusa la terre et découvrit une statue de la Vierge Marie ».

La statue de la Vierge Marie présentant l’Enfant Jésus fut dès sa sortie de terre source de miracles nombreux, de sorte qu’un prieuré nommé Notre Dame des Champs, à l’endroit même de sa découverte, s’installa pour y déposer la statue de la Vierge Marie et y accueillir les pèlerins et fidèles.

 

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Homélie pour le 23è dimanche du T.O A (06 Sept 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Nous aspirons tous à avoir cette capacité d’être dans l’amour inconditionnel, de pouvoir aimer sans limites, d’accepter l’autre dans tout ce qu’il est et de recevoir cet amour en retour. Si bien qu’entendre qu’il faut faire des corrections fraternelles, cela met mal à l'aise la plupart d’entre nous. De quel droit aller trouver mon frère ou ma sœur pour le reprendre ? De fait, nous considérons souvent notre vie de foi comme une affaire individuelle entre Dieu et chacun de nous. Ainsi, de quel droit, dans la 1ère lecture, Ézékiel, invite le peuple à un changement de comportement ? De quel droit Jean-Baptiste va reprocher à Hérode d’avoir pris pour épouse Hérodiade, la femme de son frère Philippe ? C’est simplement parce que Dieu fait de nous des guetteurs, ayant droit d’avertir de la part de Dieu ceux qui se comportent mal. C’est cela être prophète. Et tous nous le sommes devenus le jour de notre baptême : Prêtre-prophète-Roi.

 

Jésus ne nous appelle pas seulement à redresser des torts, mais à vivre dans un climat d’amour et de pardon.  Toute la vie de Jésus nous montre des gestes que nous devons poser : être assez humble pour se faire serviteur et pardonner sans compter.  Or choisir l’amour, c’est simple à dire, mais cela demande l’ouverture du cœur et de la compassion. Choisir l’amour est un acte de courage, car il nous met face à nous-mêmes.

 

Avouons-le, si nous sommes des spécialistes pour faire des reproches, nous le sommes moins pour nous regarder nous-mêmes. Lorsque tu pointes du doigt ton frère, n’oublies pas que le pouce se tourne vers toi. C’est dire que, pour aller vers l'autre, le reprendre sans lui faire la morale, il faut d’abord être proche de Jésus soi-même. Certes, aucune communauté chrétienne ne sera jamais parfaite. L'ivraie sera toujours mêlée au blé dans le monde comme dans le cœur de tout être humain. Mais, pour Jésus, le péché ne peut se combattre que par l'amour, car tout péché naît d'une carence d'amour.  Quand deux ou trois sont réunis au nom de Jésus, il est là au milieu d'eux. Ces paroles nous invitent à relire notre vie, à réajuster la qualité de nos relations et de notre vie communautaire. Oui, quand deux ou trois se réunissent en son nom, l'Église existe, Jésus ressuscité est présent. Et Paul, dans la 2e lecture, va renchérir cette logique en écrivant que tous les commandements se résument en l’amour. Il s’agit de se prendre en charge mutuellement, d’accepter une responsabilité les uns à l’égard des autres et une responsabilité commune sur chacun des membres de la communauté. De veiller sur ses frères, d’en être des guetteurs, et d’avertir en cas de mauvaise pente. Qu’as-tu fait de ton frère ? Cette parole adressée jadis à Caïen sur son frère Abel, nous sera également adressée. Qu’allons-nous répondre ? Que personne ne nous a établie gardien de notre frère ?

 

Pour recevoir l’amour, il faut développer la capacité de donner l’amour d’abord. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». La seule dette que nous devons avoir les uns envers les autres, c’est la dette de l’amour. Chaque fois que nous aidons une personne à se défaire des liens qui l’empêche de croître, nous lui permettons de se libérer et de s’épanouir.

 

Parler d’amour est facile, choisir l’amour et l’entretenir est un entraînement quotidien dans nos choix, nos pensées, nos paroles et nos actions. À nous de voir ce qu’il y a encore à corriger dans nos vies et dans celle de nos communautés chrétiennes.  C’est pourquoi, j’aimerais terminer par cette hymne à l’amour :

«  J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
Il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
Il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; Il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée ».
1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

 

 

 

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