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Diocèse de Kinkala : Ordonné Evêque, Mgr Ildevert Mathurin Mouanga a pris possession canonique de son siège

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Kinkala, chef-lieu du département du Pool a vécu un événement exceptionnel dimanche 28 juin 2020. L’ordination épiscopale et la prise de possession canonique de Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, nouvel évêque diocésain de Kinkala nommé le 5 mars dernier par le Pape François en remplacement de Mgr Louis Portella Mbuyu, admis à la retraite conformément au Canon 401 du Code de droit canonique.

Présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, premier évêque émérite de Kinkala, et consécrateur principal, l’eucharistie a été concélébrée par NN.SS. Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, 1er co-consécrateur; Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, 2e co-consécrateur; Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la Conférence épiscopale du Congo, (CEC); Victor Abagna Mossa, archevêque d’Owando, vice-président de la CEC; Yves Marie Monot, évêque de Ouesso; Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur de Brazzaville et administrateur apostolique de Dolisie; Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo; les abbés Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la CEC; Guy Noël Okamba, recteur du Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha; Antonio Mabiala, secrétaire général de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC), ainsi que les vicaires généraux.

Malgré la pandémie de la Covid-19, les chrétiens ont fait le déplacement du stade municipal de Kinkala et le faible taux de mobilisation s’est justifié par le nombre de personnes limité pour vivre cet événement. Ils étaient venus de Brazzaville, Madzia, Kinkala, des villages environnants, et des différents diocèses du pays, toujours dans le strict respect du port obligatoire du masque et l’observation de la distanciation pour assister à la consécration du nouvel évêque qui vient agrandir l’épiscopat congolais.
Il est 11 heures lorsque la procession partie de la tribune officielle du stade municipal, a atteint le centre du terrain de football où était installé l’autel de la messe, ponctuée de la danse des Elisa, sous l’animation liturgique de la Schola populaire et de la chorale Sainte Monique de la cathédrale qui porte son nom fusionnée avec la chorale Telema Mfumu de la paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Madzia, d’où est originaire l’actuel évêque de Kinkala.

Le nouvel évêque en procession a été entouré de deux prêtres, conscient de la délicatesse de la mission à lui confiée par le Pape François. C’était une cérémonie émouvante et exceptionnelle en ce 13e dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique A. Les prêtres venus de tous les diocèses du Congo, n’ont pas voulu manquer cet événement par leur mobilisation remarquable, chacun avec son masque.

Du côté des autorités politico-administratives et militaires locales on a noté la présence du préfet du département du Pool, Georges Kilebe, du président du Conseil départemental, du sous-préfet et de l’administrateur-maire de la communauté urbaine de Kinkala.
Il y avait aussi la présence de trois membres du gouvernement: Arlette Soudan Nonault du Tourisme et de l’environnement; Rosalie Matondo de l’Economie forestière et Anatole Collinet Makosso de l’Enseignement primaire et secondaire, ainsi que du commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Landry Kolelas et des parlementaires.

Après le mot de bienvenu par Mgr Louis Portella Mbuyu, le tour est revenu à l’abbé Félix Maboundou, doyen du collège des consulteurs du diocèse de Kinkala, de faire la présentation de l’élu du jour. Puis est venue la lecture de la Bulle de nomination par Mgr Victor Abagna Mossa, rendu publique en latin, en présence de Mgr Louis Portella Mbuyu, consécrateur principal, célébrant du jour, heureux de passer le témoin à un jeune confrère qui était, il y a peu, recteur du grand séminaire de théologie cardinal Emile Biayenda,

L’homélie a été donnée par Mgr Louis Portella Mbuyu qui a mis en exergue la mission du Saint-Esprit dans la vie de l’homme. «C’est dans l’Esprit Saint que Jésus fut conduit au désert et par l’Esprit Saint qu’il fut conduit en Galilée. Jésus est le consacré par excellence et le prophète du temps nouveau par son être et sa vie de prêtre de la nouvelle alliance. Ce n’est plus le sacrifice qui s’est offert, mais c’est lui-même. Il est le roi qui est venu servir et non pas pour être servi. Le collège des douze, le collège des apôtres qu’il a constitué et confié ses missions: Allez de toutes les nations, baptisez-le au nom du père et du fils et du Saint-Esprit. Et moi je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin des temps. Ceci est un message fort, car il est prêtre, prophète et roi.» Le prédicateur a fait la genèse et rappelé la signification du geste de l’imposition des mains au cours duquel il a transmis l’ordination épiscopale au nouvel évêque de Kinkala. «C’est dans le geste de l’imposition des mains que réside le pouvoir de l’évêque. Par l’évêque, le Seigneur continue de gouverner, de sanctifier et d’enseigner. Si vous garder mon commandement, vous demeurez dans mon amour, dit Jésus. C’est un véritable amour du Christ qui marque la vie de l’évêque pour gouverner son peuple. L’évêque est appelé à faire de la maison de Dieu, son champ de charité et de communion. Il est le pasteur d’une portion du peuple de Dieu qui est à Kinkala, ce département qui a longtemps souffert. Un bon pasteur est celui qui est venu pour servir et donner sa vie pour ses brebis».

Grande émotion et prière fervente lorsque Mgr Louis Portella Mbuyu qui, jusque-là avait la charge de cette portion du peuple de Dieu qu’il a dirigée pendant 19 ans, a fait porter l’anneau, la calotte, la mitre, remis l’évangéliaire et la crosse au nouvel évêque: «Acceptez-vous la charge que nous ont transmise les apôtres et que nous allons vous transmettre par l’imposition des mains? Oui, je l’accepte par la grâce de Dieu, a répondu le nouvel évêque. «Recevez l’Evangile, prêchez la parole de Dieu avec une grande patience et le souci d’instruire», «Recevez cet anneau, signe de fidélité, garder dans la pureté de la foi l’épouse de Dieu, la Sainte Eglise», «Recevez la mitre que brille en vous l’éclat de la Sainteté pour que vous puissiez recevoir l’impérissable couronne de gloire, lorsque paraîtra le chef des pasteurs», «Recevez le bâton du pasteur, signe de votre charge, prenez soin de tout le troupeau du Seigneur, dans lequel l’Esprit-Saint vous a établi comme évêque pour gouverner l’Eglise de Dieu».

A travers ses insignes distinctifs, cela a montré que Mgr Ildevert Mathurin Mouanga a vraiment pris possession de son siège épiscopal.

Après ce rite, Mgr Louis Portella Mbuyu a quitté son siège épiscopal et installé Mgr Ildevert Mathurin Mouanga sur la cathèdre pour toute la durée de la messe.
Après la prise de possession canonique du siège par le nouvel évêque, s’en sont suivies les obédiences des membres du clergé diocésain au nouvel évêque. C’est l’abbé Albert Nkoumbou, «Ya Sourire», doyen du clergé diocésain, qui a été le premier à présenter ses civilités. Les religieux et religieuses se sont faits représentés.

A la fin de la cérémonie, Mgr Louis Portella Mbuyu a prononcé une allocution dans laquelle, il a remercié le Saint Père pour avoir porté son choix sur un confrère qui vient agrandir l’épiscopat congolais. Il a pris congé du peuple de Dieu qu’il a tant aimé. Une page de l’histoire est tournée et une nouvelle s’ouvre. Bienvenu à Mgr Ildevert Mathurin Mouanga et fructueux ministère!

Mgr Daniel Mizonzo a prononcé une allocution très émouvante: «L’ordination d’un évêque est toujours un événement heureux et joyeux.» «Le nouvel évêque doit créer un climat de confiance avec ses collaborateurs, avec les fidèles laïcs du Christ. La porte de l’évêché doit demeurer ouverte pour accueillir les collaborateurs. Nous sommes très heureux de vous accueillir en notre sein, la Conférence épiscopale. Merci à Mgr Louis Portella Mbuyu pour tout le travail pastoral abattu dans ce diocèse et au sein de la Conférence épiscopale du Congo. Et pour tous les services rendus et à rendre à l’Eglise du Congo. Je souhaite que vous puissiez continuer à suivre les travaux de construction de l’Université catholique du Congo, installée dans le diocèse de Pointe-Noire.»

Mgr Francisco Escalante Molina a fait savoir au nouvel évêque que le Seigneur l’assistera dans sa nouvelle charge, sous la protection du Saint-Esprit et de la mère du ciel, la Vierge Marie. Il faut reconstruire Kinkala meurtri pendant de longues années. Depuis sa prise de possession canonique le 16 octobre 2001, Mgr Louis Portella Mbuyu s’est évertué à ramener la confiance dans ce département du Pool.

Mgr Ildevert Mathurin Mouanga qui a choisi comme parole de vie: «Combats le bon combat de la foi» (Certa bonum Cetamen fidei) 1Tim. 6-12, a rappelé aux Clercs de ce diocèse que «les défis à relever sont nombreux dans notre pays et dans notre Eglise et qu’il va falloir que chacun puisse mettre la main à la pâte». Avant la bénédiction finale, une cérémonie traditionnelle a été organisée par les sages de la localité, question de confier toutes les actions pastorales du nouvel évêque entre les mains du Bon Dieu, des mânes, des ancêtres du terroir.

Après quatre heures de messe, c’est à 15 heures que Mgr Ildevert Mathurin Mouanga a béni la foule et les autorités présentes, après avoir fait le tour du stade, à bord d’un véhicule.

Gislain Wilfrid BOUMBA
et Pascal BIOZI KIMINOU
(De retour de Kinkala)

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Homélie pour le 13è dimanche du T.O A (28 juin 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Lors d'un temps de prière avec les jeunes

Frères et Soeurs,

 

Dans son évangile, Matthieu décrit ce que c'est qu'être disciple de Jésus avec des phrases simples, mais d’une portée immense : « Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Jésus, qui nous parle ainsi, est le Fils de Dieu et il est fort de constater que Dieu seul peut oser demander un amour aussi intense, qui surpasse tout amour.

 

Oui, car Dieu est amour, mais comment concilier la tendresse de Jésus avec son exigence d’un amour exclusif ?  Pourquoi devoir choisir la croix quand nous voulons suivre celui qui s'est dit le chemin de la vie ?

 

Notons que Jésus ne nous demande pas de ne plus aimer, ni nos parents, ni nos enfants. Mais seulement de ne préférer personne à lui. Car son but n’est pas de nous dire que les liens du sang sont mauvais, non. La Bible est claire que nos parents sont le symbole de l'essentiel de la vie et les actions de Jésus sont toujours faites d’amour envers les enfants. Avoir un enfant c'est donner la vie, c’est transmettre cette vie reçue de nos parents. Ce qui incombe aux parents, le devoir d’aimer leurs enfants. Aimer son enfant, c'est partager l'expérience d'amour de Dieu-Père à condition d'aimer son enfant sans chercher à le posséder.

 

Comment comprendre alors ces mots de Jésus ? En fait, le Christ nous demande d’aimer en appelant chacun à se renier lui-même pour l’autre. Il n’est donc pas si facile de se résoudre à vivre un tel choix et de suivre Jésus. Être son disciple c’est accepter la croix. Il ne s'agit pas ici de nos petits inconforts quotidiens, mais  de cette manière d'aimer qui est propre à Dieu : aimer sans calculs, aimer sans rien attendre en retour, aimer même son ennemi, aimer jusqu'au pardon qui nous conduit à aimer jusqu'au don de notre vie.

 

C’est dire que, nous avons à faire le choix de témoigner de notre foi quels que soient les obstacles. Or le problème c’est que nous nous aimons parfois plus que tout autre.  Du coup, nous voulons bien être chrétiens et faire bon accueil aux autres, mais peut-être à condition que cela ne nous dérange pas trop. Encore que cet autre à accueillir, devrait être de notre goût, et pas n’importe lequel (De même race, de même couleur, de même culture). C’est pourquoi Jésus nous dit aujourd’hui qu’accueillir l’autre, quel qu’il soit, c’est l’accueillir lui.   Pour le Christ, l’ouverture aux autres doit se réaliser au quotidien pour que le monde devienne vraiment le lieu d’habitation de Dieu.

 

Nombreux ont déjà fait l’expérience du véritable plaisir et du bonheur qu’il y a à donner, à partager avec les autres ses affaires et ses biens, même minimes, et surtout à partager son temps, sa disponibilité. Cela est plus que ce que nous appelons la fraternité entre chrétiens. Il s’agit là d’une solidarité pleine d'amour qui inclue tout le monde et ne rejette absolument personne. Oui, il faut faire tomber les barrières humaines.

 

En ce dimanche, plus que jamais, n’ayons pas peur de marcher à la suite de Jésus ressuscité en étant simplement témoin de son amour. Ces prophètes et petits dont parle l’évangile c’est chacun d’entre nous. Sachons donc annoncer l’Évangile de la paix et l’accueillir en nous.

 

 

 

 

 

 

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Homélie pour la fête de St Jean-Baptiste (24 juin 2020) Messe à Fourcigny ce 23 juin.

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Quelques curés venus d'ailleurs, en mission dans la Somme.

Frères et Soeurs,

 

Chers amis aujourd’hui nous célébrons la fête de la Saint Jean Baptiste qui est aussi la fête patronale de la commune de Fourcigny.

 

Pour moi il n y a pas de hasard. Pensez-vous que ce serait un hasard qu'on choisisse la Nativité de Jean Baptiste comme jour de votre fête? Si cette fête est intimement liée à la célébration de la naissance de Jean Baptiste c'est dire que vous êtes tous et toutes quelque part de la race de ce grand prophète dont le Seigneur a fait de ses paroles une épée tranchante.

 

Oui, d`une manière toute spéciale, le Seigneur a manifesté son amour à Jean-Baptiste, comme il nous manifeste son amour à travers la symbolique de la signification du nom de Zacharie, père de Jean Baptiste, qui se traduit par «  Dieu se souvient ». Il faut le dire dès le commencement en tant que personne et en tant que commune, Dieu se souvient de nous et de Fourcigny. Il ne sera donc pas prétentieux de penser et de dire que l’histoire des habitants de Fourcigny est une histoire sainte. C’est une histoire de foi, quoi qu’on dise aujourd’hui.

 

Aujourd’hui, cependant, cette fête de village nous oblige à faire un choix :


- celui d’accueillir notre héritage chrétien comme un don de Dieu extraordinaire et de continuer à fonder notre avenir sur les valeurs de la foi catholique;
- ou bien de mettre de côté cet héritage en le renvoyant juste à quelques-uns. Pouvons-nous vraiment nous passer de la foi catholique en France? La fille ainée de l’Eglise. Et si c’est le cas, il y a lieu de se demander : « Quel avenir préparons-nous pour Fourcigny? Si nous mettons de côté notre héritage chrétien, que deviendra notre village d’ici peu ?

 

Etre de la race de Jean Baptiste, c’est avoir le courage de dénoncer le mal, la haine et le mensonge, et surtout annoncer la venue du Royaume. Il sied donc de se  méfier de ceux qui veulent supprimer Dieu dans la société, car en supprimant Dieu, on supprime aussi l’homme. La naissance de Jean-Baptiste fut pour ses parents Zacharie et Élisabeth un événement inespéré. Ils étaient âgés et à leurs yeux l’avenir ne devait plus leur offrir grand-chose. Mais voilà qu’est survenu l’inconcevable. Une bonne nouvelle comme ils n’en attendaient plus ! Un fils.

 

Ainsi, par sa naissance, Jean-Baptiste nous dit : Que Dieu n’a pas encore dit son dernier mot dans notre vie, dans notre commune, et dans le monde. Il a encore et toujours de bonnes surprises à nous faire.

 

Nous sommes appelés à entendre ce message, à ouvrir les yeux et à reconnaître les heureux événements qui jalonnent notre route. Ils ne sont pas souvent spectaculaires, mais ce sont autant de petits signes qui disent que le bon et le bien ne se sont pas détournés de nous. À travers eux, le Seigneur nous fait des clins d’œil. Il nous dit : « Ne te ferme pas, ne te replie pas sur toi-même et sur ce qui te pèse. »

 

Jean-Baptiste encourageait les gens à pratiquer la Loi, à être bons, à partager. Il les appelait à la conversion, à une vie nouvelle. Il essayait de ranimer l’espoir. Et, de partout, on venait à lui.

 

Fêter Jean-Baptiste, c’est prendre le temps de reconnaître ces hommes et ces femmes, qui de par leur parole et acte, redonnent goût au monde. Aussi, le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». C’est ce que Dieu réalise, et a toujours réalisé pour nous. De manière inattendu “Dieu continuera à faire grâce, il nous donnera la joie d’être ses filles et ses fils.


 

 

 

 

 

 

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Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou : Les attentes à combler selon un prêtre de l’archidiocèse

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Abbé Eric Béranger NSONDE

En date du 18 avril 2020, en plein confinement à cause de la pandémie du Covid-19, le Nonce  apostolique au Congo-Brazzaville et au Gabon, Mgr Francisco Escalante Molina, a informé la communauté chrétienne, en particulier de l’archidiocèse de Brazzaville, de la nomination de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, évêque de Dolisie, comme archevêque coadjuteur; ceci en présence de Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville, des abbés: Antonio Mabiala, Brice Ibombo, respectivement, secrétaires de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale  (ACERAC) et de la Conférence des évêques du Congo, de quelques prêtres de la curie diocésaine et des amis de la presse dans la salle polyvalente de la résidence épiscopale.

Une nomination qui intervient, comme il est de tradition (contrairement à ceux qui font sauter les verrous des textes constitutionnels pour se maintenir au pouvoir), en vue de la succession en temps opportun de l’actuel archevêque et de donner ainsi un nouveau pasteur à l’Eglise, conformément au Droit universel de l’Eglise catholique latine  (Can. 401).

S’il est vrai que même les changements les plus souhaités ont toujours leur mélancolie, il n’en demeure pas moins vrai que l’on s’interroge sur ce que pourrait apporter le successeur de Mgr Anatole Milandou; et sans pour autant se limiter sur la dernière crise qui a dévoilé sur la place publique un climat de méfiance entre clercs, mais sur l’ensemble du travail pastoral qu’aura réalisé l’actuel archevêque encore en poste. Des dossiers et/ou projets inachevés, permettre le retour d’un climat de fraternité… en quoi consistera la priorité du nouveau coadjuteur? Quelles orientations prendront les sillons de ses réflexions pastorales?

1. Quel «héritage» pour le nouvel archevêque coadjuteur?

Avec près d’une cinquantaine de paroisses aujourd’hui, à coup sûr, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou bénéficiera, entre autres en capital humain, d’un clergé jeune dont l’âge varie entre 30 et 55 ans; et même si nombreux sont sortis du pays pour des raisons pastorales (beaucoup plus comme fidei donum, occasionnant une carence en spécialisation), n’empêche que certains ont pu combiner études et pastorale avec un esprit de sacrifice.

Après avoir accumulé les charges de curé, vicaire judiciaire, vicaire général de Kinkala, professeur de Droit Canon au Grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda, évêque de Dolisie (ordination épiscopale le 25 août 2013), en même temps, évêque chargé des séminaires et donc de la formation des prêtres, «ambassadeur» de la jeunesse congolaise au dernier synode sur la jeunesse à Rome (du 3 au 28 octobre 2018), président du Conseil d’administration de l’hôtel de l’ACERAC, Mgr Manamika a l’avantage de ne pas avoir une vision étriquée des réalités ecclésiales du Congo, encore moins de sa nouvelle charge comme archevêque coadjuteur de Brazzaville.

Nous osons croire tout simplement que sur indications et conseils de son prédécesseur, et sur la base du rapport des deux vicaires généraux nommés récemment pour une durée de deux ans avec des missions spécifiques, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou cherchera, non pas à rattraper un retard quelconque sur quoique ce soit, mais plutôt à convoquer une Assemblée diocésaine à défaut d’un synode, pour écouter les attentes de son nouveau clergé (et pourquoi pas quelques fidèles laïcs issus des Conseils pastoraux), avant de procéder aux nouvelles nominations et d’élaborer par la suite son plan d’action pastoral.

Sans prétendre dresser une liste exhaustive, parmi les dossiers les plus importants on peut citer: la béatification du cardinal Emile Biayenda, la maison de retraite des prêtres, l’autofinancement du diocèse, l’évaluation du patrimoine diocésain, les contrats de location, l’assurance maladie des prêtres… il s’agit des dossiers pour lesquels le clergé, à défaut d’en avoir une information partielle, cherchera à en avoir le cœur net avec l’arrivée du nouveau coadjuteur.

Une autre situation non négligeable sur laquelle le nouvel archevêque ne devrait pas fermer les yeux, est celle des incartades de certains clercs ou s’identifiant comme tels, véhiculées dans les réseaux sociaux, et qui avaient été à la base de la lettre pastorale de Mgr Anatole Milandou sous forme de cri de cœur pour l’ensemble du clergé de Brazzaville: «La paix pour mon peuple et ses fidèles» (Ps 84, 9), et rendue publique dans La Semaine Africaine du 3 janvier 2020, p.11; question de remettre les pendules à l’heure pour les besoins de la cause.

Parlant justement de la face cachée des réseaux sociaux, le futur métropolitain a déjà envoyé des signaux en rappelant la discipline ecclésiastique dans ses canons: 220, 1370 à 1399; et que les auteurs anonymes, aux dires de Mgr Bienvenu, «sont pour la plupart sous le coup d’une sanction depuis qu’ils utilisent des moyens inappropriés pour badigeonner malicieusement» (Cf. La Semaine Africaine du 23 avril 2020, p. 8).

2. Nettoyage des écuries d’Augias?

C’est un secret de polichinelle: avec le départ à la retraite de l’actuel archevêque (à 75 ans accomplis le 18 novembre 2021), il se fera sentir de facto la nécessité d’un renouvellement des figures dans les charges et institutions de la curie diocésaine. Par le fait même, le conseil de l’évêque cessera ses fonctions. Il appartiendra au nouvel archevêque de nommer de nouvelles personnes à ces charges et de faire procéder au renouvellement des conseils. Resteront de droit en fonction le chancelier, pour dresser des actes administratifs, ainsi que l’économe diocésain, car la vie matérielle du diocèse doit continuer.

Il serait donc illusoire de vouloir penser à un nettoyage systématique de la curie diocésaine lorsque les faits sont établis comme tels; en effet, il reviendra au coadjuteur, et à lui seul de confirmer l’un ou l’autre dans sa charge.

Toutefois, pour n’avoir pas eu le temps de bien vivre les festivités Pascales cette année du fait du Covid-19, le peuple de Dieu de Brazzaville et les amis de tout bord en profiteront, j’ose croire, pour rendre un dernier vibrant hommage à Mgr Anatole Milandou pour ses 20 ans de ministère apostolique comme métropolitain de Brazzaville (depuis le 23 janvier 2001, date de sa nomination, et depuis le dimanche 1er avril 2001, date de sa prise de possession canonique du siège métropolitain de Brazzaville) au cours de sa «dernière» Pâques qu’il célébrerait dans la cathédrale Sacré -Cœur, avant de passer le témoin à son successeur à une date encore à déterminer.

3. Avant toute chose: la fraternité sacerdotale

L’une des maximes du poète satirique, Juvénal, cet auteur latin de la fin du1er siècle nous enseigne: «Mens sana in corpore sano», qui se traduit littéralement par un «esprit sain dans un corps saint» pourrait être le premier exercice auquel chacun devrait s’adonner pour redorer le «blason» du corps diocésain terni par les «appétits» égoïstes du pouvoir ainsi que par la course aux paroisses de grande taille, occasionnant par le fait même une division des prêtres en équipes pastorales de série «A» et «B», comme si le Christ qui nous appelle à sa mission était divisé.

L’apôtre saint Paul se trouvant en situation de divisions et de scandales avant nous devant les communautés de son temps ne manqua pas de rappeler: «je vous en prie, frères, (…), j’entends par là que chacun de vous dit : Moi, je suis à Paul… moi, à Apollos... Serait-ce Paul qui a été crucifié pour vous?» (1 Cor 1, 10-13). En prévision de ces divisions, le Christ lui-même n’hésita pas de supplier son Père pour l’unité de ses disciples à travers sa prière sacerdotale consignée chez l’évangéliste Jean en ces termes: «Ainsi parla Jésus. Puis il leva les yeux au ciel et dit: Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie (…). Désormais, je ne suis plus dans le monde; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes» (Jn 17, 1s).

On se souviendra d’ailleurs, lors de sa messe d’intronisation (le 26 août 2013) comme nouvel évêque de Dolisie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou commentant cette péricope johannique, notamment l’appel à l’unité, en fît son «cheval de Troie», non pas pour conquérir le cœur du clergé de Dolisie, mais beaucoup plus pour rappeler aux uns et aux autres que nous sommes appelés à être des témoins crédibles de ce que nous annonçons et en même temps «condamnés» à nous aimer dans cette fraternité sacerdotale que nous formons (et cela vaut pour tout chrétien, ami du Christ Cf. Can. 209) au nom de Celui qui a versé son sang pour notre Salut: Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Dans son intervention dans l’ouvrage publié avec le Cardinal Sarah et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, le Pape émérite nous rappelle que: «Ce qu’il y a de fondamental dans le sacerdoce, c’est une situation similaire à celle du Lévite, ne disposant pas d’une terre, mais projeté en Dieu (…). Sans le renoncement aux biens matériels, il ne saurait y avoir de sacerdoce. L’appel à suivre Jésus n’est pas possible sans ce signe de liberté et de renoncement à tous les compromis» (Cf. BENOIT XVI, Cardinal R. SARAH, Des profondeurs de nos cœurs, Paris, Fayard, 2020, p. 54).

D’ici quelques mois, appelé à prendre les «rênes» de l’archidiocèse de Brazzaville, il serait plus que louable pour notre futur pasteur, de reconsidérer l’esprit avec lequel il a donné le ton à Dolisie, pour que tombent les masques de nos misères et tout ce qui empoisonne notre fraternité sacerdotale. Ce faisant, nous réussirons à coup sûr, après le rite d’obédience, à avancer au large, non pas avec le Droit canon, mais tous dans un esprit renouvelé et les mains levées, pour invoquer la Miséricorde de Dieu sur nos pauvres personnes appelées à agir in persona Christi pour le Salut des âmes (Cf. Can. 1752).

En conclusion de ce bref aperçu sur le «scanner» de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, nouvel archevêque coadjuteur de Brazzaville, sur la joie et les défis qui l’attendent dans sa nouvelle charge, et en attendant le son des cloches qui annonceront la prise de possession canonique de son siège, qu’il me soit permis de dire: Excellence soyez le Bienvenu!

Eric Béranger N’SONDE
Prêtre en mission pastorale en Italie

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Homélie pour 12e dimanche du temps ordinaire A (21 juin 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Les prêtres en mission dans le diocèse d'Amiens

Frères et Soeurs,

 

Aujourd’hui Jésus lance un appel à ses disciples : ne craignez pas !  Cet encouragement nous concerne tous, nous qui sommes confrontés au déclin de l'Église en Occident.  Nous sommes parfois découragés devant la difficulté quotidienne de témoigner de notre foi dans un monde qui semble être sourd et aveugle à nos mots et nos actions. Les difficultés économiques, le chômage,   les conflits meurtriers, le terrorisme et les désastres écologiques nous font craindre pour l’avenir de l’humanité.  Et c’est dans ce contexte précis que Jésus nous dit de ne pas nous laisser dominer par la peur, mais, quelle sorte d'assurance nous propose-t-il pour nous protéger de tous ces conflits, pour éviter les échecs ? 

 

Notons que dans les versets qui précèdent l’extrait de l’évangile de Matthieu, Jésus avait envoyé ses apôtres en mission en les prévenant que la tâche n’est pas de tout repos. Leur message ne sera pas toujours et partout bien accueilli, car il dérange. Il avait même dit qu’il les envoyait comme des agneaux au milieu des loups tout en leur recommandant d’être prudents et doux.  Il leur prédisait qu’ils seraient trahis par leurs proches, persécutés, jetés en prison, qu’ils seraient rejetés. Et malgré tout cela, il leur dit : ne craignez pas !  Oui, personne n’a à craindre de proclamer l’Évangile puisque l’Évangile est vérité, et que la vérité finit toujours par triompher. Si nous témoignons de la vérité de l'Évangile, alors l'Esprit de Dieu sera en nous pour inspirer nos paroles.

 

Cependant, vouloir que Dieu nous protège de tout danger est la tentation de la toute-puissance. Penser que Dieu nous donnera de triompher, c'est nier que la victoire de Jésus passera par la mort sur la croix. C’est difficile à comprendre et à vivre au quotidien de nos actions. Il ne s'agit pas de vouloir à tout prix convaincre ou d’imposer la foi à quiconque. Respecter l'autre, même s'il peut avoir tort, est plus important que de vouloir défendre sa propre vérité à n'importe quel prix. Ce qui doit toujours guider la conduite chrétienne, c'est l'amour malgré les craintes, les moqueries, les vexations et l’indifférence.

 

En effet, nous disposons tous d’un soutien et c’est Dieu. Le Père qui nous tient à jamais dans sa main ; puis le Fils Jésus qui demeure avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde ; Enfin l’Esprit qui nous habite, nous éclaire et nous défend.  Ce qui importe donc c’est de sauvegarder la liberté intérieure, la dignité d’enfants de Dieu que rien ne peut nous ôter. Dieu a le souci de ce qu'aucun de ses fils ou de ses filles ne perde son âme spirituelle. Qu’aurions-nous donc à craindre ?

 

Faisons confiance à Dieu, comme Jérémie qui était dénoncé par son entourage, mais protégé par Dieu. Jérémie nous indique que nous pouvons, et même que nous devons, nous confier à Dieu au milieu des difficultés. C’est ainsi que nous pouvons vaincre la peur de l’échec. Ne craignons pas, la grâce de Dieu est plus abondante, plus puissante que le mal écrit Paul aux Romains.

 

Jésus nous a rouvert les portes du Royaume de Dieu. Qu’aurions-nous donc à craindre du monde ? Si nous gardons la foi et exorcisons les fantasmes de la peur, la parole de Dieu continuera à éclairer la route du Royaume. La force de l’Évangile triomphera des résistances. Nous qui avons peur et qui sommes tentés, comme Jérémie, de baisser les bras, relisons, méditons ces appels à la confiance. Soyons sans crainte : Dieu est Amour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Vers la maison du Père: Soeur Laurette NZOUMBA

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Sr Laurette NZOUMBA

La Soeur Laurette NZOUMBA s'est endormie dans la paix du Seigneur, ce 16 juin 2020, dans sa 56e année, la 26e année de sa vie religieuse.

« Soyons comme l'argile entre les mains du potier. »

(maxime de Sainte Marie-Madeleine Postel, choisie par Soeur Laurette le jour de sa 1ere profession)
 
La Supérieure générale et les Sœurs de Sainte Marie-Madeleine Postel, les Soeurs des Communautés du Congo-Brazzaville, le Diocèse de Kinkala, sa maman et toute la famille, ses amis, recommandent à votre prière :

Soeur Laurette NZOUMBA

La messe d'inhumation aura lieu, à l'abbaye de St-Sauveur-le-Vicomte, lundi 22 juin 2020, à 14 h 30.

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14 juin 1971 - 14 juin 2021 : Mémoire de Mgr Théophile Mbemba, un ami de Dieu

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Mgr Théophile MBEMBA (1er évêque Congolais)

En tout cas, ni la Covid-19, ni la fermeture de nos églises ne sauraient prendre le dessus sur notre vie de foi, ni sur le devoir de mémoire qui nous incombe en Eglise locale, de nous souvenir de nos figures d’ancêtres dans la foi. La figure de Mgr Théophile Mbemba demeure vivace dans nos cœurs et dans nos esprits, en tant qu’Institut dont il est le fondateur, et aussi en tant que filles aînées de l’Eglise du Congo.

Cette année porte une connotation toute particulière: c’est l’année du lancement du cinquantenaire du rappel à Dieu de Mgr Théophile Mbemba (14 juin 1971 - 14 juin 2021). Ce cinquantenaire est aussi celui des premières Religieuses congolaises du Rosaire qui, avaient émis leurs vœux temporaires le 8 décembre 1971. C’est donc pour nous Religieuses congolaises du Rosaire (RCR) et pour notre Eglise locale, l’occasion d’un jubilé; une année spéciale pour faire connaître la figure de notre Père-fondateur, Mgr Théophile Mbemba, un ami de Dieu?

Du grec Theos et philient, ‘’Théophile’’ se traduit par ‘’celui que Dieu aime’’ (Cf. madame.lefigaro.fr, consulté en ligne, ce 3 juin 2020), Mgr Théophile Mbemba a, en effet, vécu en véritable ami de Dieu. Mort à l’âge de 54 ans (1917-1971), il a consacré son ministère à l’évangélisation et aussi au développement, afin de mieux lutter contre la misère du peuple et les atteintes diverses à la vie humaine. Mgr Théophile Mbemba s’en remettait à la volonté de Dieu dans la lourde mission qu’il lui avait confiée, comme pasteur, mettant en œuvre la Parole du Seigneur «Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande» (Jn 15,14). Son action pastorale reflète bien cette aspiration à vouloir accomplir la volonté de Dieu, et sa vision de l’Eglise a largement influé sur la vocation de l’Institut qu’il a fondé. Ainsi, il nous voulut des femmes compétentes, dignes et disponibles pour être des Messagères de la Bonne Nouvelle, œuvrant dans l’animation pastorale du peuple avec le souci de faire pénétrer partout les valeurs évangéliques; des amis des pauvres, compatissantes à toutes les souffrances, des sœurs attentives à la promotion de la femme et de la jeune fille (Cf. Constitutions des RCR, art.5).

Mgr Théophile Mbemba est reconnu aussi pour son humilité. L’humilité conçue comme «le fondement de toutes les autres vertus, et celui de toute croissance spirituelle» (Saint Augustin, consulté en ligne sur le site fr.aleteia.org). Les témoignages de quelques aînés qui ont connu Mgr Mbemba sont fort parlants à ce propos: «Mgr Mbemba se plaisait au milieu de petites gens et parlait très peu», affirme le père Morizur de regrettée mémoire dans son homélie lors de sa messe des funérailles (Cf. cahier journal de la Congrégation). L’humilité de Mgr Mbemba rimait effectivement avec sa discrétion, son humeur taciturne, sa vie de prière, sa foi en Dieu, son amour pour l’Eglise et pour le peuple de Dieu dont il était le pasteur. Ses œuvres sont une preuve incontestable de son amour pour l’Eglise locale de Brazzaville, comme le stipule la lettre de Saint Jacques: «Mes frères et sœurs, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres» (Jacques 2,14).

L’humilité de Mgr Mbemba peut aussi être perçue comme une caractéristique en lien avec son attachement à la figure de Marie; Marie comblée de grâces par Dieu; Marie l’aimée de Dieu pour toujours. Marie a été pour Mgr Mbemba un modèle d’humilité. Comme l’écrit le Pape émérite Benoît XVI «Dieu a été attiré par l’humilité de Marie». C’est ainsi que Marie a accueilli Jésus avec foi et l’a donné au monde avec amour (Pape Benoît XVI «Dieu a été attiré par l’humilité de Marie», publié le 8 décembre 2006 sur Zenit.org). Marie a été pour Mgr Mbemba une mère favorable, comme le stipule sa devise épiscopale «Esto Mater Propitia». C’est ainsi qu’à son tour, il a appris à accueillir le Seigneur dans sa vie de prêtre et d’évêque, pour le donner, avec amour, aux fils et filles du Congo.

Ce mois de juin est très significatif pour notre Eglise locale et pour nous Religieuses congolaises du Rosaire. Si les circonstances le permettent les mois à venir, notre Eglise locale procédera au lancement du cinquantenaire de la naissance au ciel de Mgr Théophile Mbemba dont la clôture sera célébrée en 2021. Quelles perspectives, pour nous, filles de Mgr Mbemba, en vue de ce jubilé d’or?

En référence à la tradition de l’Eglise, le terme «jubilé» désigne un grand évènement religieux. C’est aussi une année de réconciliation, de conversion et de pénitence sacramentelle et en conséquence de solidarité, de l’espérance et de la justice. (Cf. www.vatican.va). Les origines du jubilé remontent à l’Ancien Testament. Il se rapporte, par ailleurs, à une année de grâce accordée par le Seigneur (Isaïe 61,2), une année sainte, destinée à promouvoir la sainteté de vie. Le jubilé a été institué pour consolider la foi, favoriser les œuvres de solidarité et la communion fraternelle au sein de l’Eglise et dans la société.

Pour nous, filles de Mgr Mbemba, c’est une chance de vivre en Eglise ce moment de grâce. C’est un temps qui vient à point nommé, en cette période sensible et difficile pour notre pays. Une opportunité nous est offerte pour raffermir notre foi et renforcer la communion fraternelle en famille ou en communauté, dans ce contexte de fermeture de nos églises. Une année pour redécouvrir la vie fort riche de ce grand bâtisseur de l’Eglise du Congo, d’aller puiser dans sa vie, les valeurs qu’il incarnait: l’amour de Dieu et de l’Eglise qu’il a servie jusqu’au bout; l’équité, l’attention bienveillante envers les plus défavorisés, le respect des droits et de la dignité de la personne. En cette année préparatoire au jubilé d’or, la mission nous incombe donc de faire nôtres ces valeurs, afin de relever les défis qui sont les nôtres aujourd’hui. Il s’agit concrètement de: - contempler la bonté de Dieu, à travers ce que nous sommes en Eglise locale et en congrégation; - faire de la vie de Mgr Mbemba une actualité; - faire mémoire de notre histoire en congrégation, comme filles de Mgr Mbemba; - faire connaître la figure de Mgr Mbemba aux jeunes qui ont peur de s’engager dans la vie religieuse. La tâche s’annonce rude, car les défis sont nombreux.

Somme toute, la figure de Mgr Théophile Mbemba, ami de Dieu, pour reprendre les mots du père Morizur, demeure une leçon de vie pour nous, ouvriers apostoliques, une source d’inspiration, un vrai stimulus dans l’accomplissement de la mission qui nous incombe dans la moisson du Seigneur. En ce temps de crise, comment arriver à tenir bon, pour demeurer des amis de Dieu, ceux qui aspirent à continuellement faire sa volonté? Que Notre-Dame du Rosaire demeure pour nous, et pour notre société, une mère favorable en ce temps de pandémie!

Sœur Thècle Saurelle BAHAMBOULA
Religieuse Congolaise du Rosaire

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Homélie pour le St Sacrement A (14 juin 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Un dimanche à Mbandza-Ndounga

Frères et Soeurs,

 

Tout au long des quarante ans du peuple d’Israël dans le désert, Moïse est sans cesse celui qui transmet les messages de Dieu. Il est l’exemple du messager qui s’efface devant le message qu’il est appelé à porter.  Et pourtant, lui-même n’entrera pas dans la terre promise. Cependant, il est celui par qui Dieu avait nourri son peuple, de manne et de cailles. Mais la manne devait conduire à une autre nourriture : la parole de Dieu. La clef de compréhension de la 1ere lecture est donc «Souviens-toi». Se souvenir, pour ne pas oublier, pour faire mémoire et  actualiser le passé. Se souvenir d’un événement passé qui a une telle importance, qu’il donne sens au présent et au futur.  Se souvenir de commandements de Dieu et de sa Parole, ce n’est pas uniquement suivre des règles comme le faisait l’ensemble des peuples et les pharisiens au temps de Jésus. Certes, les commandements apportent la connaissance du bien et du mal en indiquant le droit chemin de la vie. Mais une règle, la plus belle soit-elle, ne peut qu'indiquer la direction à suivre. Elle ne donne pas la force de vivre et agir selon la sagesse de Dieu. C’est pourquoi Jésus veut amener les apôtres plus loin.

 

C’est le fameux discours sur le devoir de mémoire. En effet, après avoir longuement enseigné la foule sur une montagne de Galilée, Jésus avait organisé un grand repas où les pains avaient été multipliés pour nourrir cette foule. Repas qui faisait allusion à la manne dont les Juifs s’étaient nourris durant leur long exode dans le désert.  Mais, comment les gens ont-ils compris le geste des pains?  Quel sens Jésus lui-même donne-t-il à cela ? Notons que Jésus se présente comme le pain de vie. Il parle au présent : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». C’est provocant et difficile à saisir,  c’est pourquoi les Juifs discutaient entre eux. Que signifie manger la chair et boire le sang du Fils de l'Homme? Comment cela peut-il nous faire demeurer en Dieu et lui demeurer en nous ? Comment cela peut-il nous faire vivre éternellement ?

 

Le sens premier des paroles de Jésus est lié au mystère de la communion, de l’eucharistie. La communion ne se réalise pas seulement par la même nourriture matérielle. Si le repas réunit, ce n'est pas uniquement parce que nous mangeons ensemble. La communion se réalise aussi et surtout par le partage de la parole. La Parole de Dieu a pris chair en Jésus. Manger sa chair, c’est aussi manger la Parole de Dieu puisque la Parole s'est faite chair. Manger la chair et le sang de Jésus, c’est se nourrir de la personne de Jésus dans son humanité et se nourrir de sa vie de Ressuscité. Manger la chair de Jésus, c’est se nourrir de son humanité. Boire son sang, c’est recevoir sa vie de ressuscité. Comme l’écrit Saint Paul, célébrer l’Eucharistie, c’est s’engager, c’est prendre la responsabilité de ce que nous célébrons. C’est suivre le chemin de Jésus, c’est vivre comme lui. Nous savons quels choix Jésus a faits, quelles sortes de gens il a rencontrés de façon préférentielle : les pauvres de toutes sortes, les exclus de la société, les gens classés comme infréquentables. Et Dieu a pris parti pour tous ces pauvres. Dans les heures difficiles, dans les moments d'épreuve, voire de tentation, il ne suffit pas de savoir la règle de vie, il faut aussi et surtout avoir la force de la vivre. Sommes-nous sûrs d'être capables de suivre Jésus ? Personne n'oserait dire oui sans hésitation. Le mystère de l’Évangile doit d’abord entrer dans nos cœurs.

 

L’Eucharistie est un acte communautaire qui nous oblige à reconnaître l’autre, tous les autres, avec leurs différences et leur histoire, comme des frères et des sœurs, et de nous mettre à leur service. 

 

 

 

 

 

 

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Deux nouveaux archevêques et deux nouvelles provinces ecclésiastiques érigées au Congo

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Les évêques du Congo autour du St Père

L’Eglise au Congo est dans la joie! Elle a depuis samedi 30 mai 2020 deux nouveaux archevêques et deux nouvelles provinces ecclésiastiques érigées par le Pape François, avec pour sièges Pointe-Noire et Owando. NNSS. Miguel Angel Olaverri Arroniz et Victor Abagna Mossa jusqu’ici évêques des lieux, ont été respectivement portés à leur tête.

Il y a quelques semaines, l’Eglise au Congo a vibré pour trois autres nominations épiscopales, celles de Mgr Daniel Nzika, l’actuel évêque d’Impfondo qui a succédé à Mgr Jean Gardin; de Mgr Ildevert Mathurin Mouanga en remplacement de Mgr Louis Portella Mbuyu comme évêque de Kinkala, et de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou comme archevêque coadjuteur de Brazzaville avec droit de succession, qui a pris possession canonique du siège dimanche 31 mai en la solennité de la Pentecôte.

C’est pendant que les membres de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) étaient en session extraordinaire au Centre interdiocésain des œuvres (CIO) que Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, a annoncé publiquement la nouvelle de l’érection par le Saint-Père des deux nouvelles provinces ecclésiastiques et des deux nouveaux archevêques nommés à leur tête. De Paris, en France où il se trouve confiné, Mgr Miguel s’est joint à la cérémonie par un message vidéo qui a été projeté à cette occasion. L’érection des deux nouvelles provinces ecclésiastiques résulte de la création en 2013 des diocèses de Gamboma et de Dolisie qui a «constitué une réforme importante de l’Eglise du Congo», mais aussi du souhait exprimé au Pape en mai 2015 par les évêques du Congo, lors de leur visite ad limina au Vatican.

La nouvelle restructuration de l’Eglise du Congo voulue par le Saint-Père n’est pas, selon le nonce apostolique, «le résultat de calculs ou intérêts conflictuels, de régionalisme ou de désirs personnels, mais a pour seule et unique motivation la pastorale des fidèles. Elle favorisera, entre autres, la pastorale de proximité si souvent encouragée par le Pape François, l’engagement des évêques pour une pastorale plus structurée, stratégique et efficace pour faire face aux nouvelles réalités qui nous sont imposées dans ce monde globalisé». Pour le nonce apostolique, «ces structures plus restreintes aideront les provinces ecclésiastiques à rassembler divers services diocésains tels que les Tribunaux ecclésiastiques interdiocésains, les Caritas, la pastorale de la famille, de justice et de paix, la formation permanente des prêtres, des séminaristes, des laïcs et des mouvements d’apostolat ainsi que la catéchèse».

Mgr Francisco Escalante Molina a remercié Mgr Manamika, canoniste, qui a collecté et préparé les informations de chaque diocèse et a fait la présentation des éléments envoyés à la Congrégation pour l’évangélisation des peuples à Rome. Il a invité à considérer cette nouvelle organisation de l’Eglise du Congo par le Saint-Père «comme un cadeau, un souffle du Saint-Esprit», «de sorte que, comme l’ont fait les apôtres et les disciples après avoir reçu le Saint-Esprit, nous laissions nos peurs et retrouvions sa grâce et sa force pour relancer avec une nouvelle vision l’évangélisation dont l’Eglise du Congo a besoin et que les fidèles méritent».

A travers cette restructuration des territoires ecclésiastiques du pays, le Saint-Père ajoute donc deux nouveaux archidiocèses à l’Eglise du Congo qui jusque-là n’en comptait qu’un seul: Brazzaville. Les deux nouvelles provinces comme la première auront chacune deux diocèses suffragants. La province dont Pointe-Noire est le siège métropolitain est appelée Province ecclésiastique du Sud-ouest (PESO), elle regroupe le diocèse de Pointe-Noire et deux diocèses suffragants: Nkayi et Dolisie. Celle ayant pour siège métropolitain Owando, dénommée Province ecclésiastique du Nord, regroupe aussi trois diocèses, Owando puis ceux de Ouesso et Impfondo qui lui sont suffragants. La province ecclésiastique de Brazzaville, la première du pays gouvernée par Mgr Anatole Milandou avec désormais Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou comme archevêque coadjuteur, a pour diocèses suffragants: Kinkala et Gamboma.

Les tout nouveaux archevêques ont désormais la charge des provinces ecclésiastiques renfermant une riche partie de l’histoire de l’Eglise du Congo, pays évangélisé depuis 1883 Pointe-Noire représente le lieu du début de l’évangélisation du pays, et Owando celui appelé autrefois le grand diocèse du Nord. Deux sièges naguère regroupés au sein du vicariat apostolique du Congo français créé le 28 mai 1886, et qui a donné naissance au diocèse de Pointe-Noire le 14 septembre 1955, date à laquelle fut créé également l’actuel diocèse d’Owando, issu du vicariat apostolique de Fort-Rousset, lui-même issu de la séparation d’avec le vicariat apostolique de Brazzaville, le 21 décembre 1950. L’année 1955 est aussi celle de la création du diocèse de Brazzaville.

Accueillant cette nomination, Mgr Victor Abagna Mossa né le 18 juin 1946, a eu une pensée pour tous ses prédécesseurs à la tête du diocèse qu’il gouverne depuis 9 ans. Il s’agit de NNSS. Emile Verhille le tout premier, Benoît Gassongo, Georges Firmin Singha, Ernest Kombo et Louis Portella Mbuyu qui en a été l’administrateur au lendemain du rappel à Dieu de Mgr Kombo. Premier archevêque d’Owando, ordonné évêque en 2011 au stade Félix Eboué de Brazzaville, il a prôné le travail dans l’unité et la concorde avec les deux diocèses suffragants.

Mgr Miguel Olaverri, quant à lui, a souligné dans son message le travail abattu par les trois diocèses de la PESO pour faire aboutir le projet de création de leur province ecclésiastique. Ce travail se poursuit et il passe par la catéchèse, la liturgie, l’administration des sacrements et d’autres questions communes qui ont permis aux évêques des trois diocèses de se retrouver assez souvent. Premier archevêque de Pointe-Noire, Mgr Miguel Angel Olaverri est né le 9 mai 1948. Il a été ordonné évêque en 2013 au stade municipal de la ville.

Evêque de Nkayi, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), Mgr Daniel Mizonzo a évoqué les principaux enjeux qui ont motivé les évêques des trois diocèses depuis la genèse de la PESO et qui ont concouru à sa concrétisation. Il a remercié le nonce apostolique pour avoir lui aussi facilité le rapprochement qui a débouché sur la mise en place de leur province ecclésiastique.

Après la grande annonce de samedi, les évêques du Congo et le nonce apostolique se sont retrouvés le lendemain dimanche en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, pour la célébration de la solennité de la Pentecôte. Au cours de la messe présidée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, évêque de Dolisie a pris possession canonique de son siège comme évêque coadjuteur avec droit de succession. C’était en présence des ministres de la Santé et de la promotion de la femme, Jacqueline Lydia Mikolo et du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan Nonault.

Prochainement, nous reviendrons sur les temps forts de cette messe solennelle notamment sur le rite de la prise de possession, l’homélie de Mgr Milandou et les interventions des autres évêques. Ordonné évêque en 1983 au stade Félix Eboué, Mgr Anatole Milandou qui a été évêque auxiliaire de Brazzaville sous Mgr Barthélemy Batantu, de vénérée mémoire ne totalisera ses 75 ans d’âge que l’an prochain, il est né le 18 novembre 1946.

Aristide Ghislain NGOUMA

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Homélie pour la Sainte Trinité A (07 juin 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Mgr Olivier et les Dons Martin en la cathédrale d'Amiens

Frères et Soeurs,

 

Je me souviens d’une histoire qui m’a été racontée il y a bien longtemps, car j’étais encore au collège. Un saint homme (St Augustin), un jour se promenait seul sur les bords de la mer ; là, livré à ses graves pensées, tantôt il regardait le ciel, tantôt il portait ses yeux sur l’immensité des flots.

 

Ce qui préoccupait le saint dans sa promenade solitaire, c’était le mystère de la Trinité. Il crut que le savoir humain pourrait comprendre le Dieu en trois personnes et expliquer la Trinité… Pensée d’orgueil ! Il s’était dit : mon génie va me révéler ce qui n’a pas été appris aux autres hommes ; moi, créature, je vais mesurer le Créateur…

 

Mais tout à coup comme des vertiges lui vinrent, et, à quelques pas de lui, il aperçut un jeune homme assis sur le rivage. Cet enfant avait creusé près de lui un trou dans le sable, et chaque fois que la vague arrivait à ses pieds, avec une coquille, il prenait de l’eau de la mer et la versait dans le creux qu’il avait fait avec ses petites mains. Le sable buvait cette eau. Mais à la prochaine vague, il en prenait d’autre, et toujours ainsi.

 

Le saint homme, après l’avoir examiné longtemps, lui dit : « Mon enfant, que faites-vous là ? Je vous vois tout en sueur ; quel est ce jeu ? A la constance que vous y mettez, on dirait un travail que vous vous êtes imposé.

— Oui, c’est un travail, répliqua l’enfant.

—Et quel est ce travail ?

— Je veux vider la mer.

—Vider la mer ! où mettrez-vous ses eaux ?

— Dans ce creux que j’ai fait là.

— Mon enfant, reposez-vous, votre travail est folie.

— Folie ! repartit l’enfant, moins folie que le travail que vous faisiez tout à l’heure dans votre pensée…

— Comment ?

— Oui, tout à l’heure vous cherchiez à comprendre le mystère de la Trinité, et, en vérité, j’aurai plus tôt vidé la mer et mis toutes ses eaux dans le creux que j’ai fait là, que vous n’aurez conçu le mystère que, dans votre orgueil, vous prétendiez expliquer ».

 

Après ces mots, le jeune enfant déploya deux petites ailes qui jusqu’alors étaient restées invisibles, et, s’élevant du rivage, remonta au ciel. Et notre Saint homme compris que c’était un ange.

 

Oui, Frères et Soeurs,

 

Nous nous sommes certainement tous déjà posé la question de savoir : Qui est Dieu ? Et à travers des images et tableaux faits par quelques artistes, nous pouvons imaginer Dieu comme un maître sévère et un juge implacable, ou comme un père aimant et tendre. Mais, il faut le dire, Dieu est tout autre que tout ce que nous pouvons en penser ou en dire. Dans la 1ere lecture, en réponse à la prière de Moïse, on découvre un Dieu indéfinissable. Moïse cependant sait que Dieu, l'unique Dieu, le Dieu de tous les humains et de toute la création, est aussi tendresse et miséricorde. Avec Jésus, le Dieu de Moïse se révèle et il vient parmi nous, il enlève le voile qui le dissimule. De l’enseignement de Jésus et de ses actions, il ressort que le Père, le Fils et l’Esprit sont trois personnes distinctes de Dieu. Jésus témoigne donc que Dieu est son Père et qu’il est exprimé dans cette relation de Fils à Père.  Jésus et son Père sont un, et ils sont unis par l'Esprit d'amour.  Voilà ce qu’est le mystère de la Trinité que nous célébrons ce jour.

 

C’est ce mystère que nous professons chaque fois qu’un chrétien trace sur lui le signe de la croix. Puisqu’il s’adresse au Dieu Trinité. Un seul Dieu en trois personnes, cela caractérise notre foi chrétienne. Ce mot personne n’a pas le sens de trois individus distincts. Notons donc que nos mots, nos images et nos concepts ne sont que des aides pour orienter notre compréhension du mystère de la Trinité. La réalité est que le Père a envoyé son Fils réaliser un plan d’amour que l’Esprit de Jésus nous communique aujourd’hui dans l’Église. Ainsi, lorsque le Père respire, de son souffle naît le Fils. Et lorsque le Père et le Fils respirent ensemble, de leur souffle naît l'Esprit-Saint.

 

Notons que la fête de ce jour nous place au cœur de notre foi. Une foi, pour survivre à elle-même, doit grandir. Grandir dans la foi jusqu’à faire comme Jésus, le Dieu d’amour qui n’est pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver dans toute sa fragilité.

 

Dieu ne change pas, mais les situations nouvelles que nous traversons invitent à une relecture continuelle de sa Parole et à une nouvelle compréhension de sa personne. Qui est donc Dieu pour nous? La question traverse les siècles et les réponses évoluent quand nous nous mettons en marche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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