Homélie 4ème dimanche de l’Avent B (20 Décembre 2020)
Frères et Soeurs,
En ce 4e dimanche de l’avent, Noël est vraiment tout proche. Mais en fait, Dieu est toujours proche de nous. Il n’a jamais été loin de nous. Il est si proche de nous qu’il se fait enfant. Il vient, en Jésus, partager notre humanité. Au cœur de notre foi, il y a Jésus, fils de Dieu, né de Marie. Cette naissance est annoncée dans la première lecture et plus tard St Paul écrira que c’est la révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence.
Dans la 1ère lecture, le roi David qui habite une belle maison, ne se voit pas laisser l'arche d’alliance sous une simple tente de nomade. Il se propose donc de construire une maison digne de Dieu. Or la réponse de Dieu par la bouche du prophète Nathan est claire: « Ce caractère de voyageur, je l'ai pris volontiers, pour partager le sort de mon peuple ». Cependant, un de tes descendants accomplira cette tâche. Ce descendant est d'abord Salomon, fils de David, mais ce Roi est aussi prophétiquement Jésus. D’où la reprise de la promesse de Dieu à David dans le Psaume : « C’est Dieu lui-même qui bâtira à David une maison digne de Dieu ».
Quant au récit de Luc, il ne faut pas le lire comme un reportage. Le but de Luc n’est pas de nous informer sur les circonstances matérielles de la conception et la naissance de Jésus de Nazareth. Mais plutôt de nous dire la relation que Dieu établit avec l’humanité, à travers les femmes et les hommes de l’histoire. En effet, personne ne pouvait imaginer le mystère de l'Incarnation, mais on constate que Dieu avait posé des jalons dans tout l'Ancien Testament. L’Écriture nous révèle en effet un Dieu qui aime rendre fécondes celles qui se croyaient stériles à jamais. La stérilité, c’est la plus grande épreuve pour la femme juive. Ne pas avoir de descendance, c’est la honte, un châtiment. L'Ancien Testament est jalonné de femmes rendues fécondes par la visite de Dieu (Sara, la vieille épouse d’Abraham, la mère de Samson, la mère de Samuel, Elisabeth,…). De fait, Marie représente tout le peuple de la foi auquel s’adressaient les prophéties. Ainsi elle vit la plus grande aventure de l'humanité, celle de Dieu venu dans notre chair. Cette aventure, Marie pouvait ne pas l'accepter puisque Dieu n’impose jamais rien. Loin de nous attacher, le Dieu que nous présente Jésus libère. Aujourd'hui encore, Dieu continue à appeler des hommes et des femmes. Ce n'est plus par l'ange Gabriel qu'il intervient dans notre vie. Il nous rejoint par les personnes qu'il met sur notre route. Des personnes qui incarnent sa bonté, sa tendresse et sa justice. Dans notre monde troublé, Dieu a besoin de nos mains pour prolonger les siennes avec nos outils et nos talents. Dieu a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. Dieu a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la mission qu'il nous confie, Dieu nous invite à lui dire oui. Chacun de nous en est capable. Quand nous disons oui, comme Marie, c'est une grande aventure qui commence.
Nous voici bientôt à Noël, Dieu s’est fait petit, il s’est manifesté dans un enfant, dans sa fragilité. Sa venue est une bonne nouvelle qui doit être annoncée à tous, en particulier aux pauvres, aux exclus, à tous ceux et celles qui n'ont plus d'espérance. Le temps de Noël est un temps de grande espérance, un temps de renouvellement. Dieu peut agir dans notre monde si nous lui offrons nos vies, nos bras et nos mains, si nous nous mettons concrètement au service de la Bonne Nouvelle de Jésus. Dieu a besoin de nous pour transformer le monde par l’amour que nous pouvons donner aux autres. À Noël, nous sommes invités à faire naître Jésus chaque jour de nos vies.