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Homélie 4ème dimanche de l’Avent B (20 Décembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

En ce 4e dimanche de l’avent,  Noël est vraiment tout proche. Mais en fait, Dieu est toujours proche de nous.  Il n’a jamais été loin de nous. Il est si proche de nous qu’il se fait enfant. Il vient, en Jésus, partager notre humanité. Au cœur de notre foi, il y a Jésus, fils de Dieu, né de Marie. Cette naissance est annoncée dans la première lecture et plus tard St Paul écrira que c’est la révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence.

Dans la 1ère lecture, le roi David qui habite une belle maison, ne se voit pas laisser l'arche d’alliance sous une simple tente de nomade. Il se propose donc de construire une maison digne de Dieu. Or la réponse de Dieu par la bouche du prophète Nathan est claire: « Ce caractère de voyageur, je l'ai pris volontiers, pour partager le sort de mon peuple ». Cependant, un de tes descendants accomplira cette tâche. Ce descendant est d'abord Salomon, fils de David, mais ce Roi est aussi prophétiquement Jésus. D’où la reprise de la promesse de Dieu à David dans le Psaume : « C’est Dieu lui-même qui bâtira à David une maison digne de Dieu ».

Quant au récit de Luc, il ne faut pas le lire comme un reportage. Le but de Luc n’est pas de nous informer sur les circonstances matérielles de la conception et la naissance de Jésus de Nazareth. Mais plutôt de nous dire la relation que Dieu établit avec l’humanité, à travers les femmes et les hommes de l’histoire. En effet, personne ne pouvait imaginer le mystère de l'Incarnation, mais on constate que Dieu avait posé des jalons dans tout l'Ancien Testament. L’Écriture nous révèle en effet un Dieu qui aime rendre fécondes celles qui se croyaient stériles à jamais. La stérilité, c’est la plus grande épreuve pour la femme juive. Ne pas avoir de descendance, c’est la honte, un châtiment. L'Ancien Testament est jalonné de femmes rendues fécondes par la visite de Dieu (Sara, la vieille épouse d’Abraham, la mère de Samson,  la mère de Samuel, Elisabeth,…).  De fait, Marie représente tout le peuple de la foi auquel s’adressaient les prophéties. Ainsi elle vit la plus grande aventure de l'humanité, celle de Dieu venu dans notre chair. Cette aventure, Marie pouvait ne pas l'accepter puisque Dieu n’impose jamais rien. Loin de nous attacher, le Dieu que nous présente Jésus libère. Aujourd'hui encore, Dieu continue à appeler des hommes et des femmes. Ce n'est plus par l'ange Gabriel qu'il intervient dans notre vie. Il nous rejoint par les personnes qu'il met sur notre route. Des personnes qui incarnent sa bonté, sa tendresse et sa justice. Dans notre monde troublé, Dieu a besoin de nos mains pour prolonger les siennes avec nos outils et nos talents. Dieu a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. Dieu a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la mission qu'il nous confie, Dieu nous invite à lui dire oui. Chacun de nous en est capable. Quand nous disons oui, comme Marie, c'est une grande aventure qui commence.

Nous voici bientôt à Noël, Dieu s’est fait petit, il s’est manifesté dans un enfant, dans sa fragilité. Sa venue est une bonne nouvelle qui doit être annoncée à tous, en particulier aux pauvres, aux exclus, à tous ceux et celles qui n'ont plus d'espérance. Le temps de Noël est un temps de grande espérance, un temps de renouvellement. Dieu peut agir dans notre monde si nous lui offrons nos vies, nos bras et nos mains, si nous nous mettons concrètement au service de la Bonne Nouvelle de Jésus. Dieu a besoin de nous pour transformer le monde par l’amour que nous pouvons donner aux autres. À Noël, nous sommes invités à faire naître Jésus chaque jour de nos vies.

 

 

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Homélie 3ème dimanche de l’Avent B (13 Décembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Ce 3e dimanche de l’avent est le dimanche de la joie.  Ce thème est très présent dans les deux premières lectures.  « Soyez toujours dans la joie ».  Et pourtant la joie ne se commande pas, car les heures d’épreuves ne manquent pas dans la vie. Et avec ce confinement vécu, dans notre monde étouffé par les forces de la consommation, le besoin d'une vie spirituelle se fait entendre de plus en plus fort, tant chez des croyants en Dieu que chez des athées. En effet, le monde a plus que jamais, besoin de témoins de la joie. Car malgré les aléas de la vie et la précarité de nos existences, si nous sommes convaincus que Jésus ressuscité est déjà là au milieu de nous, comment ne pas être joyeux aujourd’hui, quoi qu’il nous arrive, quelles que soient nos épreuves et même nos faiblesses. C’est en cela qu’Isaïe et l’apôtre Paul nous appellent à témoigner, à libérer les gens, à les faire espérer.

Notons que toute l’histoire du peuple juif est une attente du Messie dont Isaïe chante les promesses et les cris d’attente. Isaïe annonce la joie de cette rencontre avec le Messie. Ainsi, les chrétiens doivent être aussi de vrais prophètes, des témoins de l’Évangile, des contagieux de la joie. Car l’Esprit Saint agit à travers les femmes et les hommes de notre temps. Mais le prophète qui veut annoncer Jésus ressuscité de nos jours doit lutter, non seulement contre l’intégrisme laïc qui l’empêchera de parler, mais aussi contre l’intégrisme religieux. Notre message doit être centré sur la résurrection, l’espérance du salut et la vie éternelle. La bonne nouvelle, c’est que Dieu est ici pour nous et qu’il peut transformer chacune et chacun de nous. Nous devons nous ouvrir à ce changement et prendre les moyens que Dieu met à notre disposition. Dieu est présent pour nous sauver, mais nous devons répondre à son appel. Car il nous a créée sans nous, mais ne nous sauve pas sans nous.

C’est pourquoi dans l’évangile, Jean-Baptiste vient témoigner que bientôt la lumière de Dieu va briller sur son peuple. Il n’est pas le Messie, mais juste une voix qui annonce un Messie-Lumière qui se tient déjà au milieu de nous et pour lequel il faut aplanir le chemin de notre cœur. Avant donc d’accueillir Dieu libérateur dans la fragilité d’un enfant à Noël, l’appel de Jean-Baptiste est pour nous une invitation : «  à nous défaire de nos rêves de toute puissance ». Le Dieu que nous attendons ne vient pas avec les signes de puissance ou le fracas du tonnerre. Pour que Dieu se fraye un chemin dans notre monde, il faut que nous engagions une conversion. Évitons donc d’éteindre l’Esprit sous le matérialisme. Évitons de repousser les prophètes des temps modernes qui secouent notre confort. Laissons-nous plutôt transformer par Dieu.   Alors, la paix et la Joie de Noël sera vraie.

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Homélie 2ème dimanche de l’Avent B (06 Décembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Marc proclame dans l’Evangile que quelque chose de nouveau débute, que Jésus arrive pour inaugurer une nouvelle création. Et celui qui annonce cette venue du messie, c’est Jean-Baptiste. Il reprend le message du prophète Isaïe : il faut préparer la route et aplanir le chemin pour la rencontre avec Dieu. Oui, en Jésus, c’est Dieu lui-même qui vient rejoindre les siens. 

Dans la 1ere lecture déjà, Isaïe annonce que Dieu viendra sous la forme d’un messie sauveur. Si bien que les chrétiens des premières générations espéraient que Dieu en Jésus ressuscité, reviendrait sitôt de la même manière qu’il était monté aux cieux. Ils étaient donc impatients. Nous aussi, nous attendons souvent avec impatience que Dieu intervienne, de façon tonitruante dans nos vies. Mais Pierre fait remarquer que Dieu a une autre horloge que nous. Raison pour laquelle Marc nous dévoile dans son évangile le vrai visage de Jésus : ce n’est pas un messie puissant et fort, mais plutôt humble et fraternel, ce n’est pas un messie des armées en guerre, mais un messie désarmé et pacifique. Dieu se donne à voir sur le visage défiguré et souffrant d’un homme en croix.  C’est un renversement de valeurs : « Que le plus grand parmi vous se mette à la place de celui qui sert ».

Ainsi, si la Parole de Dieu de la semaine dernière nous invitait à veiller, et non à sommeiller. Cette semaine, elle nous pousse à l’action en nous demandant de préparer le chemin de Dieu qui vient sur Terre. Jean-Baptiste a préparé la venue de Jésus en prêchant la conversion. Et nous sommes invités à faire de même, à lancer un cri d’espérance dans notre monde moderne. Car il faut combler les ravins de l’indifférence, redresser les passages tortueux de toutes les corruptions, dénoncer les escarpements d’injustices. Notons que la première venue de Jésus date de plus de deux mille ans, et depuis on proclame qu’il reviendra. Pourtant le monde semble continuer à faire comme si rien ne s’était passé, comme si rien n’avait changé. L’attente se fait lourde, la patience nous manque et la résignation nous guette au point où nous risquons de nous habituer à n’attendre plus rien, à laisser s’effacer les chemins de nos cœurs. C’est dans ces situations précises que Pierre nous dit que nous devons veiller en menant une vie de justice devant Dieu et devant les autres.

Dieu vient chaque jour, et de plusieurs manières, demeurer en nous pour peu que nous sachions lui ouvrir notre cœur. L’avent est donc là pour nous rappeler que Dieu vient à notre rencontre. Il nous rejoint au cœur de nos vies pour nous annoncer du neuf : le Fils de Dieu, est au milieu de nous, à nous de le reconnaître et de l’accueillir pour faire advenir un monde nouveau.

 

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Homélie 1er dimanche de l’Avent B (29 Novembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Nous célébrons aujourd’hui le 1er dimanche de l’avent. L’avent est un temps d'attente et d'accueil, un temps qui nous invite à rester éveillés pour mieux rencontrer Dieu dans le train-train de nos vies. Comme la semaine dernière, en ce dimanche également, Jésus lève le voile sur l'avenir pour nous aider à vivre le présent, pour mieux nous ramener à notre comportement de chrétiens. Son message est clair : Nous devons rester éveillés pour ne pas manquer sa venue. La 1ère lecture, du livre du prophète Isaïe, nous assure que Dieu sera reconnaissable quand il viendra. Or Dieu est déjà venu, et il vient encore chaque jour de multiples manières, puis il viendra à la fin des temps. C’est dans ce sens que, dans la seconde lecture, Paul nous incite à rendre grâce pour toutes ces rencontres, et tous les dons que nous recevons. Il nous dit d’être patients et de veiller. Ce que nous devons guetter, c’est le jour où un nouveau regard nous sera donné pour voir Dieu qui est compassion, lent à la colère et plein d’amour.

Avec ce dimanche, commence donc le moment de l'attente. Comme dans  l'Église primitive, Dieu est à l'œuvre, même au milieu du chaos de nos vies, même au milieu des souffrances et difficultés. Dieu chemine avec nous et nous donne de supporter ce qui rend la vie trop lourde. Et d’ailleurs, le texte de l'évangile semble loin de la joie de Noël. Rappelons alors le contexte. Les disciples étaient fiers de l'ampleur et de la beauté du temple. Et voilà que Jésus annonce la destruction prochaine de celui-ci. Le temple ne sera donc plus le seul lieu de la rencontre avec Dieu, mais Dieu sera ailleurs et partout.  D’où la question que nous pouvons tous nous poser aujourd’hui : « Où chercherons-nous Dieu dans nos vies en cette saison de l'avent? » Dieu n'est pas et ne sera pas là où nous croyons le trouver. L'avent nous donne de découvrir Dieu dans le prochain à la croisée des chemins. Jésus ne vient pas seulement comme un enfant à Bethléem. Il est autant présent dans l’Eucharistie célébrée en communauté que dans la parole partagée en famille, ou dans ce visage qui me tend la main.

En attendant Noël, nous ferions bien de chercher l'œuvre de Dieu parmi nous, et ne pas nous laisser surprendre. Or il y a plusieurs raisons qui nous font endormir : la fatigue, l’heure tardive, le manque d’intérêt, etc. En ce dimanche, Jésus nous demande par trois fois de veiller. Ne soyons donc pas endormis, Dieu vient à notre rencontre en ce temps de l’avent. Nous devons, non seulement veiller, mais aussi éveiller les autres. Notons cependant que les événements de la naissance et de la mort de Jésus sont inséparables; nous ne pouvons pas avoir l'un sans l'autre. C'est l'histoire du salut de Dieu en Jésus. Tel est le message de ce temps de l'avent.

 

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Homélie pour le 34è dimanche du T.O A (22 Novembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

La description symbolique du dernier jour est précédée dans l’Évangile de Matthieu par la parabole des dix jeunes filles en attente de l’Époux, et par celle des talents à fructifier. Ces paraboles ont montré que le dernier jour se prépare au quotidien et que ce sera alors la victoire définitive de Dieu sur le mal, victoire de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort.

Cette victoire est réalisée, selon la Bible, par un Roi-messie. C’est pourquoi nous fêtons aujourd'hui le «Christ Roi de l'univers». C’est un roi pas comme les autres, un roi qui a pour trône la croix, et pour couronne les épines. Sa royauté n’est donc pas de ce monde, mais elle est cependant en faveur de ce monde. Sa royauté n’est pas une domination en vue du pouvoir, de la possession ou de la gloire; elle est plutôt un service dans un monde où la justice et l’amour se doivent d’être restauré. Et pour mieux illustrer cela, Jésus fait appel à l’image du berger qui sépare les brebis des chèvres. En effet, la parabole reste une représentation imagée reprenant la figure du pasteur triant son troupeau, tel qu'en parle le prophète Ézékiel. Le récit de l’évangile nous fait découvrir que le service de nos semblables et tout geste, toute action et toute démarche pour venir en aide à notre prochain nous mettent en relation avec Dieu. 

La «royauté» de Jésus est donc problématique pour certains d'entre nous aujourd'hui en raison de ses connotations masculines et hiérarchiques. Ce dimanche du « Christ-Roi de l’univers » est apparu pour la première fois, comme une tentative de contrer les affirmations farfelues de certains dictateurs au 20e siècle.  Ainsi, la 1ere lecture aide à comprendre notre Roi comme bon berger, c’est-à-dire celui qui veille sur son peuple et en prends soin. Et non pas comme celui qui fait peser son autorité.

Ainsi, dans l’extrait d’évangile, la question suivante refait surface: «Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou en prison, et nous n’avons pas pris soin de toi?»  L'aspect curieux et aussi étonnant de cette question est qu'elle est répétée deux fois dans la parabole,  une fois par ceux de droite et ensuite par ceux de gauche. Lorsqu'elle est posée par les gens de droite, la question découle de ce que nous pourrions appeler une sainte ignorance. Ils faisaient le bien sans calculer. C'étaient des gens qui étaient entrés dans la joie de leur maître sans même le savoir. La joie qu'ils connaissaient n'était pas complète; elle était mêlée de souffrance, de danger, de risque, et de déceptions. Et pourtant, ils étaient heureux d’avoir bien agi par pitié des autres qui étaient dans le besoin. Au contraire, les gens de gauche ne connaissaient ni la miséricorde ni la joie. Ils n’ont eu d’yeux que pour eux-mêmes et ne pouvaient pas entendre les personnes qui criaient leurs besoins. Il serait facile d'interpréter cet enseignement comme une leçon de droiture.  Pourtant, l'enseignement est beaucoup plus nuancé que cela, car le message fondamental c’est que l'amour aura le dernier mot. C'est une réalité à construire chaque jour. Ne nous laissons pas surprendre.

 

 

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Brazzaville a abrité la session des secrétaires et gestionnaires des pays ACERAC

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le siège de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC), à Brazzaville, a abrité du 10 au 13 novembre 2020 la session des secrétaires généraux et gestionnaires des Conférences épiscopales des différents pays membres de cette institution ecclésiale sous-régionale ayant pour président en exercice, Mgr Juan Nsue Edjang Mayé, archevêque de Malabo, président de la Conférence épiscopale de Guinée équatoriale, et pour secrétaire général, l’abbé Antonio Mabiala, du Congo.

Organisée par le secrétariat général de l’ACERAC, cette rencontre s’est ouverte par une messe, mardi 10 novembre dernier dans la chapelle du siège de l’institution à l’honneur. Présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, président en exercice de l’ACERAC de 2011 à 2014, la messe a été concélébrée par les abbés Antonio Mabiala, Maurice Edoula, secrétaire général adjoint et gestionnaire de l’ACERAC, Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo, Carlos Mbambi, conférencier, les secrétaires et gestionnaires des Conférences épiscopales des pays membres de l’ACERAC ayant fait le déplacement de Brazzaville.

Dans son homélie extraite de l’évangile selon saint Mat. (16, 2-19), Mgr Louis Portella Mbuyu a dépeint la figure de Saint Léon Le Grand, un pape qui a marqué l’histoire de l’Eglise. «Léon le Grand a été un successeur de Pierre à la hauteur de sa mission», a déclaré l’ancien président en exercice de l’ACERAC. «C’est Dieu lui-même qui a donc permis à Pierre de déclarer que Jésus est le messie, le fils du Dieu vivant. Simon à qui Jésus a donné le nom de Pierre est désormais le roc inébranlable sur lequel l’Eglise est bâtie, l’Eglise se construit. Bien sûr en le disant, il ne fait pas disparaître les apôtres. Ils sont douze que Jésus a établis. C’est finalement un collège. Et dans ce collège, Pierre est le chef. Ce collège a pour mission comme Jésus lui-même le proclame, après la résurrection d’aller de par le monde, de proclamer la Bonne Nouvelle, de faire des disciples et de les baptiser. Le pape aujourd’hui, c’est le Saint-Père François. Mais le pape n’est pas seul, il est dans un collège. Il est chef du collège. Et les apôtres aujourd’hui, les successeurs sont les évêques. Ils ont donc la lourde mission de faire en sorte que les forces du mal, les puissances du mal ne puissent pas prévaloir sur l’Eglise. Et, c’est cette mission finalement que les évêques, aujourd’hui, doivent accomplir, assumer.»

«C’est la lourde mission que porte aujourd’hui, nos chers frères secrétaires généraux, économes, gestionnaires des conférences épiscopales. L’Eglise tire sa communion, de la communion du Père, du fils et du Saint Esprit. Et cette communion qui est à l’œuvre aujourd’hui, à travers les conférences épiscopales dans un pays, à travers l’association des conférences épiscopales dans une région, à travers l’Eglise toute entière. Et, c’est grâce à cette communion et c’est par cette communion que l’Eglise ne se laissera jamais prévaloir par les forces du mal, par les puissances du mal. Nous allons demander au Seigneur la grâce d’être à l’exemple de Léon Le Grand, des personnes capables de proclamer l’évangile. Nous allons demander au Seigneur la grâce, particulièrement pour nos secrétaires généraux, d’être véritablement au service de nos Eglises, pour que ces Eglises soient à la hauteur de leur lourde mission de telle sorte que les forces du mal, les puissances de la mort ne puissent jamais prévaloir sur nos Eglises, sur les fidèles.», a déclaré Mgr Louis Portella Mbuyu. La fin de la messe animée par la chorale Notre-Dame de Fatima de la chapelle de l’ACERAC, a été marquée par le mot de remerciements de l’abbé Antonio Mabiala.

Dans son mot d’usage lors de la cérémonie d’ouverture, Aristide Ghislain Ngouma, chargé des communications de l’ACERAC, a souligné: «Les rencontres des secrétaires généraux de l’ACERAC leur permettent de mener la réflexion de façon conséquente en Eglise-famille de Dieu, sur les thématiques liées à la vie des hommes et femmes de notre temps, en vue de proposer une feuille de route aux pasteurs de la sous-région. C’est un travail en amont dont les conclusions aident incontestablement les évêques à enrichir ou étoffer leur réflexion notamment en Assemblée plénière.»

L’abbé Antonio Mabiala, avant de déclarer ouverts les travaux de la Session des secrétaires généraux et gestionnaires des conférences épiscopales des pays ACERAC, a fait remarquer: «En dépit du temps critique que vit notre planète depuis bientôt une année, nous sommes invités à nous armer de courage, pour que l’œuvre de Dieu qui se réalise au sein l’Eglise ne puisse pas s’enliser. En effet, nous sommes conscients du caractère délétère des effets de la pandémie de la COVID-19, mais nous avons aussi le devoir d’apprendre à vivre avec, tout en respectant les consignes d’ordre médical et gouvernemental. En effet, après Malabo et Ndjamena où nous nous sommes retrouvés pour une préparation lointaine de l’Assemblée plénière qui devait avoir lieu en juillet dernier, nous voici ici à Brazzaville afin de continuer à réfléchir sur certaines réalités qui regardent notre Eglise sous-régionale. Il s’agit concrètement de jeter un regard sur les défis auxquels est confrontée notre Eglise à l’heure actuelle.»

Après la cérémonie d’ouverture, l’abbé Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la Conférence épiscopale du Congo, a ouvert la série des communications au cours desquelles chaque intervenant a rendu compte de la manière avec laquelle sa conférence épiscopale a réagi face à la crise sanitaire liée à la COVID-19.
Plusieurs communications faites par d’éminents et talentueux orateurs qui ont distillé le savoir dans les domaines de la connaissance relevant de leur champ de compétence ont été comptés au nombre des conférences et autres exposés ayant émaillé le cours de cette session.

A signaler que cette session a été aussi caractérisée par une visite guidée aux Grands séminaires de Brazzaville, jeudi 12 novembre 2020, en fin de matinée.
Les travaux ont été prévus se terminer ce vendredi 13 novembre 2020.

Gislain Wilfrid BOUMBA

 

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Homélie pour le 33è dimanche du T.O A (15 Novembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

La parabole des talents se trouve dans le discours de la fin des temps de Jésus. Elle illustre la certitude de la venue du Seigneur et comment les disciples doivent vivre en attendant. Comme la parabole des dix jeunes filles du dimanche dernier, elle dépeint le Royaume de Dieu. Dans cette parabole, le retour du maître est certain, mais le moment est inconnu. Après une longue absence, il découvre ce que chaque domestique a fait de ses dons. Les deux premiers serviteurs doublent ce qu’ils ont reçu. Bien que le premier ait gagné un peu plus que le second, chacun a remarquablement bien réussi à fructifier ce qui lui a été donné. Ils ont agi selon leur potentiel et ils ont été fidèles pour faire ce que le maître leur demandait. Ainsi, la réponse du maître à chacun est la même. Il les félicite d'être bons et fidèles, puis leur confie plus d'autorité et les invite à entrer dans sa joie. Le troisième serviteur quant à lui, n'a pas eu cette chance.  Le maître est donc furieux contre lui. Il s'attendait à ce que les domestiques prennent des risques pour fructifier les talents reçus, mais hélas. 

Notons que Jésus raconte cette histoire à ses disciples pour les préparer aux jours à venir où leur foi sera mise à l'épreuve. Elle décrit comment les disciples doivent démontrer leur fidélité lorsqu'ils anticipent le retour du Seigneur. Prenons donc exemple sur les deux premiers disciples, et non sur le troisième. Le troisième serviteur était tellement préoccupé par lui-même qu'il n'a pas fait ce pour quoi il avait été appelé par le maître. Il se souciait plus de protéger sa propre vie que d'être fidèle à ce que le maître lui avait confié.

Oui, parfois, nous pouvons être tellement préoccupés par nos propres vies (peurs, famille, carrière, etc.) que nous ne parvenons pas à accomplir ce que Dieu nous a demandé de faire pour le Royaume. Tellement préoccupés par les attentats et la Covid-19, que nous ne vivons plus. Les appels du Royaume nécessitent une foi audacieuse et souvent ces appels vont à l'encontre de notre processus humain et traditionnel de pensées. Cette pandémie devrait nous aider à repenser notre manière de faire Eglise et de vivre la fraternité. N’oublions pas que nos familles sont déjà des petites Eglises, donc des lieux de prière, de partage de la parole de Dieu, et de fraternité missionnaire. Lorsque Jésus reviendra, il nous demandera: avez-vous utilisé vos dons pour grandir dans la foi, pour m'annoncer moi et mon royaume? Ou bien, avez-vous simplement caché ce que je vous ai donné pour me le rendre sans l'utiliser?

Frères et sœurs, le plus grand risque que nous pouvons prendre est de ne rien risquer.

 

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Congo: Session des directeurs diocésains des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) :

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

«Comment faire intégrer les Œuvres Pontificales Missionnaires dans la pastorale diocésaine afin d’éveiller la conscience missionnaire de chaque baptisé?» Telle est la quintessence de la session des directeurs diocésains des œuvres pontificales missionnaires des diocèses du Congo tenue du 4 au 5 novembre 2020 au Centre interdiocésain des œuvres (CIO) à Brazzaville, sur le thème: «L’intégration des Œuvres Pontificales Missionnaires à la pastorale diocésaine».

Les travaux se sont déroulés sous les auspices de Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, délégué de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) à ces assises. Les abbés Armand Brice Ibombo, secrétaire général de la CEC et Lambert Kionga, secrétaire général adjoint, gestionnaire de la CEC, ont également pris part à la cérémonie d’ouverture présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, responsable émérite des OPM.

A l’ouverture des travaux, l’abbé Armand Brice Ibombo a précisé que cette rencontre était nécessaire et permettra à tous les directeurs diocésains des OPM d’être édifiés sur certaines orientations du Saint-Siège et celles de la direction nationale. «L’Eglise est par nature missionnaire, elle vit de la mission et par la mission. Elle trouve dans l’annonce de l’Evangile sa raison d’exister comme le souligne le Pape François dans son document «Evangeli gaudium». Mais l’annonce de l’évangile, pour être efficace, a besoin des moyens humains et financiers, qui soutiennent et accompagnent l’action missionnaire. Ne dit-on pas que chaque mission exige des moyens? Une mission, les moyens. Malgré le climat sanitaire encore problématique et même dangereux, à cause de la propagation rapide du coronavirus, cet ennemi invisible qui continue de faire des ravages, les directeurs diocésains se retrouvent à Brazzaville pour examiner ensemble la problématique de faire fonctionner les OPM dans nos diocèses. Une invitation est faite à chacun de vous pour vous engager davantage pour l’animation missionnaire pour faire connaître à nos fidèles ce que sont les OPM et leur faire comprendre le but réel des quêtes impérées que nous récoltons chaque année et la destination de fonds récoltés», a dit l’abbé Armand Brice Ibombo.

La conférence inaugurale de cette session a été donnée par Mgr Urbain Ngassongo qui a plaidé pour la vulgarisation des textes qui régissent les OPM et les documents y afférents. Il a évoqué la nomination d’un modérateur ou d’un secrétaire paroissial pour l’animation missionnaire. «Les OPM doivent être connues dans les paroisses et mouvements d’apostolat pour faire le relais des décisions de la direction nationale. Pour cela, il faut prévoir des formations pour les animateurs, afin de s’imprégner et de savoir ce que sont réellement les OPM. Le Pape François nous rappelait que Jésus-Christ, l’envoyé du Père, a confié à chacun de ses disciples et à son Eglise entière la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux confins de la terre (Matthieu 28, 19-20). Ce mandat missionnaire du Christ fait de l’évangélisation la grâce, la vocation propre et l’identité profonde de l’Eglise. Ce mandat missionnaire continue d’être une priorité absolue pour tous les baptisés en tant qu’ils font partie de l’Eglise. Et l’un des canaux par lequel cette mission de l’Eglise est appelée à prendre corps dans le temps et dans l’espace, à se convertir en des actes concrets et à toucher des personnes concrètes, est sans doute les œuvres pontificales missionnaires. Elles sont nées spontanément de la ferveur missionnaire exprimée par la foi des baptisés. Les OPM se définissent comme les œuvres du Pape et de tout le peuple de Dieu. Elles constituent un réseau mondial au service du Saint-Père pour soutenir la mission et les jeunes Eglises par la prière et la charité. Au Congo Brazzaville, les OPM sont considérées comme l’apanage de l’évêque, de l’économe ou encore des autres responsables. Chaque paroisse doit avoir une structure missionnaire, une équipe de relais missionnaire qui doit être formée et documentée afin de promouvoir l’apostolat de la vie missionnaire, d’éveiller la sensibilité missionnaire des chrétiens», a souligné Mgr Urbain Ngassongo.

Cette conférence inaugurale a été enrichie par des exposés de l’abbé Edouard Mougnelé, formateur et père spirituel des deux grands séminaires, sur le thème: «La fraternité universelle et l’animation missionnaire». Les OPM sont mal connues dans les paroisses, surtout dans les diocèses ruraux. Pour cela, une pastorale de sensibilisation devra être menée à tous les niveaux. Le directeur national à la lourde mission d’organiser des tournées dans les diocèses en vue de rencontrer le clergé pour expliquer, former et informer les responsables des paroisses sur la nécessité et les raisons d’être des OPM.
«Les défis de l’intégration des OPM dans l’archidiocèse d’Owando», tel a été le sous-thème abordé par l’abbé Joseph Ndinga-Lamelliere, directeur diocésain des OPM d’Owando.

Le frère Stéphane Bivoumboukoulou, directeur diocésain de Kinkala, s’est appesanti sur la mission et le rôle d’un directeur diocésain des OPM, âme de l’animation missionnaire des œuvres pontificales missionnaires ou percepteur de quêtes impérées.

L’abbé Valentin Moyongo, directeur diocésain des OPM d’Impfondo, a défini la thématique de l’animation missionnaire, ainsi que les meilleures pratiques du Congo et d’ailleurs. «Il faut mettre à la disposition des directeurs diocésains des statuts afin de mieux saisir les missions, les rôles et les devoirs dans le but d’assurer le bon fonctionnement des activités dans les diocèses», a-t-il recommandé. La modération de toutes ces communications a été assurée par l’abbé Gélase Armel Kema, directeur national des OPM.

Clôturant les travaux, Mgr Urbain Ngassongo a déclaré que rien ne sera laissé au hasard et chacun devra prendre les dispositions nécessaires pour que les OPM soient une affaire de tous.

Pascal BIOZI KIMINOU

 

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Homélie pour le 32è dimanche du T.O A (08 Novembre 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

Suivre le chemin de Jésus n’est pas facile : pardonner, guérir des exclusions, accueillir l’étranger comme le rejeté, habiller, nourrir, etc. Un contrat qui demande un renversement des valeurs. Rappelons-nous, St Paul a écrit aux Corinthiens : « Où est-il, le sage ? Où est-il, le scribe ? Où est-il, le raisonneur d’ici-bas ? La sagesse du monde, Dieu ne l’a-t-il pas rendue folle ? » (1 Corinthiens 1, 20). Oui, les gens sont fous, au sens où ils préfèrent le court terme au long terme, ne font pas usage de leur raison, croient savoir alors qu’ils ne savent pas évaluer les éléments qui pourraient faire leur véritable bonheur.  Être prêt à aimer, à vivre en alimentant le bonheur, c’est être toujours prêt à aimer dans l’esprit de l’Évangile. L’amour n’a qu’une heure : maintenant.

Les textes de la liturgie de ce jour sont donc un rappel que la lampe de notre cœur doit s’alimenter à Dieu pour ne pas risquer de s’éteindre, que  Dieu se laisse trouver par ceux qui le cherchent, et que la rencontre finale est faite de bonheur. En effet, les premières communautés chrétiennes étaient persuadées que Jésus ressuscité viendrait très tôt, dès maintenant,  de leur vivant. Mais, au cours des années, les chrétiens ont bien dû constater qu’il se faisait attendre. La communauté de Thessalonique s’inquiétait donc et Paul a répondu que les défunts ne seront pas désavantagés. Jésus les ressuscitera pour sa venue, car nous sommes tous faits pour aller à sa rencontre.  C’est comme dans l’extrait d’évangile, où l’époux (Dieu) tardait à venir.  Avec ce retard vient le danger de se lasser et se laisser aller. Nous voilà guettés par la routine et nous nous endormons. C’est pourquoi, Jésus nous demande de cultiver sans relâche notre espérance et de ne pas attendre passivement son retour. Pour Jésus, le Jour du retour de Dieu n'est pas un jour terrible de châtiment. C'est plutôt un jour de joie.

La nécessité de veiller, d’être attentifs n’est pas là simplement pour nous empêcher de dormir, mais pour nous faire grandir et avancer sur le chemin du royaume de Dieu. À notre monde qui semble vivre une nuit aux lumières du jour incertaines; à notre monde assoupi, appesanti par tant de drames, d'incroyables souffrances, qui manque de l'huile de l'espérance qui nous tient en état d'éveil, nous avons mission d'être cette lampe allumée, pleine et débordante de l'huile de l'amour. Nous avons mission de regarder le monde avec une telle profondeur, une telle passion afin qu'il ne s'assoupisse pas. Personne ne peut faire cela à la place de l'autre. Personne ne peut vivre cette vie sans sortir de ses préoccupations qui consomment beaucoup d'huile et qui tuent à petit feu notre proximité avec Dieu.  Ce n’est pas par égoïsme que les vierges sages ne peuvent partager leur huile avec les sottes, c’est que personne ne peut vivre leur foi à la place des autres. L’huile relève de notre responsabilité personnelle; c’est elle qui éclaire notre lampe et qui éclaire les autres. Comme Église, comme chrétiens, que faisons-nous pour être toujours prêt? Jésus ressuscité vient à notre rencontre à travers les femmes et les hommes d’aujourd’hui. Alors établissons avec les autres des relations d’amour fraternel. Travaillons avec eux à rétablir la justice. Partageons avec eux notre espérance. Ayons le désir profond de rencontrer Jésus ressuscité et de le vivre pleinement et éternellement. Voilà la lampe qui éclairera nos pas sur le chemin de la vie. Veiller signifie être perpétuellement vigilant à aimer Dieu et tout prochain.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commissions épiscopales du Congo : Une messe pour les collaborateurs et leurs parents défunts

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le mercredi 4 novembre 2020, le secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) a organisé une messe en mémoire de tous les collaborateurs évoluant dans les différentes structures de l’Eglise, ainsi que leurs parents défunts. Par la même occasion, il a relancé les activités des commissions épiscopales interrompues lors du confinement dû à la COVID-19. L’eucharistie a été présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, qui avait à ses côtés Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et l’abbé Armand Brice Ibombo, secrétaire général de la CEC.

«Soyez des équipes ou des commissions épiscopales missionnaires», a dit Mgr Louis Portella Mbuyu dans son homélie tirée de l’Evangile de Luc 14, 25-33: «Quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut être mon disciple». Pour Mgr Louis Portella Mbuyu, tout baptisé est missionnaire et chacun doit porter sa croix pour suivre Jésus. «L’Eglise, par nature, est missionnaire et par conséquent, chacun doit répondre à l’appel de Dieu pour travailler dans son vaste et immense champ, être efficace et présent à tous les niveaux», a-t-il dit.

A la fin de la messe, l’abbé Armand Brice Ibombo a encouragé et félicité les membres des différentes commissions épiscopales et bureaux nationaux des mouvements d’apostolat qui sont venus à cette messe, malgré les difficultés de transport et la crise sanitaire de la COVID-19. Il les a exhortés à plus de dynamisme, de disponibilité alors que dans les prochaines semaines, le calendrier des activités prévues pour cette année pastorale 2020-2021 sera rendu disponible.

Pascal BIOZI KIMINOU

 

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