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Monseigneur Olivier Leborgne, nommé évêque d’Arras

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Le pape François a nommé vendredi 4 septembre, Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d’Arras suite à  l’acceptation de la démission, pour raison d’âge, de Monseigneur Jean-Paul Jaeger. Monseigneur Leborgne était jusqu’à  présent évêque d’Amiens.

Monseigneur Jean-Paul Jaeger est nommé administrateur apostolique pour gouverner le diocèse d’Arras jusqu’à la prise de possession canonique de son successeur.

Ordonné prêtre le 29 juin 1991 pour le diocèse de Versailles, Monseigneur Olivier Leborgne fut vicaire a  la paroisse d’Élancourt-Maurepas (1991-1996) ; responsable diocésain des Journées Mondiales de la Jeunesse de 1997 a  Paris (1996-1998) ; délégué diocésain a  la pastorale des jeunes (1998-2001) ; curé de la paroisse Sainte-Bernadette de Versailles (1998- 2003) ; vicaire général du diocèse de Versailles (2004-2014) ; vicaire épiscopal pour Versailles (2005-2014) ; secrétaire général du synode diocésain (2010-2011) ; vicaire épiscopal pour Le Vésinet (2010-2014) ; conseiller ecclésiastique de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (2012-2014).

Depuis 2014, Monseigneur Olivier Leborgne était évêque du diocèse d’Amiens.

Au sein de la Conférence des évêques de France (CEF), il fut Président de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat (2017-2019) puis élu Vice-président de la CEF en avril 2019.

L’installation de Monseigneur Olivier Leborgne aura lieu le dimanche 25 octobre 2020 à  15h30 en la cathédrale d’Arras.

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Ordination presbytérale de quatre prêtres à Kinkala, par Mgr Ildevert Mathurin Mouanga

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

A l’occasion de l’ordination presbytérale de quatre prêtres, constituant ainsi la première promotion des prêtres de son épiscopat, Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, et M. l’abbé Gilbran Mariel Beni-Nzaba, l’un des nouveaux prêtres, se sont exprimés dans le cadre de la rubrique: «Ils ont dit …», dimanche 30 août 2020, après la messe. Nous publions ci-après leurs propos respectifs.

Mgr Ildevert Mathurin Mouanga: «C’est une célébration d’un sacrement qui dépend tout d’abord de la grâce de Dieu. Chaque sacrement contient une grâce que l’on transmet. Avec ces ordinations, ils deviennent prêtres, les quatre jeunes sont devenus des prêtres. Ils peuvent offrir le sacrifice de l’eucharistie, ils peuvent pardonner les péchés. Au nom de l’Eglise, ils peuvent administrer tous les autres sacrements et gouverner le peuple de Dieu. C’est là que représente ce que nous venons d’accomplir au cours de cette célébration. La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Aussi vrai que nous ne pourrons pas démentir la Parole de Dieu, nous les accueillons tous indistinctement avec tout l’amour dont notre cœur est capable. Qu’ils viennent, qu’ils grandissent, qu’ils exercent, aussi il y a de la place pour eux. Rien de particulier, parce que la grâce est la même, celle qui se transmet. Que ça soit par la première ordination, que ça soit pour la dernière ordination, la grâce est la même. Notre prière est que ces jeunes qui viennent pour être collaborateurs des évêques, soient des pasteurs selon le cœur de Dieu. C’est plutôt cette prière que quelque chose d’autre. Dieu peut faire grâce à chaque homme, malgré les difficultés, les peines, les angoisses, mais il faut lui faire confiance. C’est pour cela que l’Eglise existe. Annoncer que Dieu fait grâce.»

Abbé Gilbran Mariel Beni Nzaba: «C’est une joie d’abord de nous avoir accepté comme prêtres. C’est une joie aussi car, malgré la crise actuelle que nous traversons, liée à la COVID-19, Dieu a fait que nous puissions être ordonnés dans ces conditions. Et le reste, que Dieu achève ce qui a déjà été commencé. La mission que Dieu nous donne nous configure au Christ qui est Tête et Pasteur.»

Propos transcrits par: Gislain Wilfrid BOUMBA

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Homélie pour le 22e dimanche T.O A (30 Août 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Messe en l'église d'Hornoy-le-Bourg

Frères et Soeurs,

 

Dimanche dernier, dans sa profession de foi, Pierre déclarait que Jésus est le Fils de Dieu.

 

Aujourd’hui, c’est l’incompréhension du même Pierre lorsque Jésus dit qu’il doit partir pour Jérusalem et souffrir beaucoup. Oui, Pierre s’y oppose fermement et Jésus le rabroue. Notons que si Jésus veut vraiment aller au bout de sa mission personnelle, s’il veut être fidèle à lui-même, il faut qu’il monte à Jérusalem quoi qu’il lui en coûte. Jérusalem, c’est la ville du temple, des grands-prêtres; c’est la ville de la religion. Mais pourtant, Dieu y est comme enfermé par tout un système hiérarchique, religieux, financier et même politique. Ce visage de Dieu n’est pas celui de Jésus. Il témoigne par sa vie et ses paroles, par ses actions auprès des exclus de toutes sortes, que Dieu est un Dieu des grands chemins, un Dieu des carrefours, un Dieu des rencontres. Il est fort de constater que c'est vers les pauvres en tout genre que Dieu envoie Jésus pour les aimer gratuitement et les délivrer de tout ce qui les déshumanise. C’est dire que Jésus sème l'amour de Dieu dans tous les cœurs, et que sa Parole n'est pas une doctrine, mais une semence d'amour qui ne peut germer que dans la liberté.

 

Cependant, l’évangile nous révèle que même si les élites juives ont été plutôt hostiles à l’enseignement de Jésus, les premières réactions des foules ont été enthousiastes. Ce qui n’a pourtant pas empêché quelques disciples à le quitter, car il n'est pas le messie que les foules attendent. Il ne transformera pas la société en changeant les structures politique et sociale qui oppriment le peuple, comme le voudrait la sagesse du monde.

 

C’est en ce sens que dans la 2e lecture, saint Paul nous demande de ne pas adopter la sagesse du monde, mais plutôt de nous laisser métamorphoser, transformer en renouvelant notre façon de penser et de vivre pour discerner ce qui est bon, et capable de plaire à Dieu. Dieu ne recherche pas des gens empressés de le louanger aux heures de réussite et qui le délaissent aux heures de désarroi. Oui, Jésus a été le fondateur d'une nouvelle manière de vivre en s'oubliant, en sortant de lui-même et en accordant la priorité aux autres. Ainsi, accepter d'être chrétien et l'être vraiment, c'est partager l'amour, c’est entrer dans la grande œuvre de pardon pour tous les humains.

 

À ceux et celles qui le reconnaissent et le suivent sur son chemin, Jésus offre tout un défi : remettre le monde et nos vies à l'endroit. Dans la 1ère lecture, Jérémie exprime que cela n’est pas sans conséquence, car proclamer la Parole de Dieu attire parfois moquerie et injure. Le chemin qui a été celui de Jésus doit devenir le nôtre au quotidien. Arrière Satan a dit Jésus à Pierre qui voulait l’écarter de sa route. Mais soyons franc que la réaction de Pierre sur ce chemin est aussi la nôtre, et dans un sens, Pierre a raison, car il n’est pas question de jouer au martyr.  Quand Jésus nous invite à renoncer à nous-mêmes, il ne nous demande pas de renoncer à ce qui est bon en nous, à ce que nous sommes. Il nous demande de renoncer à vivre entre nous d'une manière non humaine.

 

L’expérience quotidienne nous démontre que la vie ne sera jamais quelque chose de facile. Nous mourons chaque jour à quelque chose : nous mourons à la jeunesse, à l’amitié, à l’amour, à nos certitudes, à nos acquis, à la santé, à notre réalité temporelle. Et nous ressuscitons aussi chaque jour à de nouvelles réalités, par nos rencontres, par nos apprentissages, par le partage, le pardon, la réconciliation, la communion aux autres. Suivre Jésus est quelque chose de grand. Le chemin qui y conduit est quelque chose d’exigeant.

 

 

 

 

 

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Homélie aux obsèques d'Annick Lefeuvre

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25,14-30.

 

 

Chers Jannick, Edouard, Léandre et Paul,

Chers petits-enfants, Chers parents, amis et connaissance,

Chers Frères et Soeurs,

 

Si nous sommes réunis aujourd’hui, dans cette église, c’est pour rendre un dernier hommage à celle que nous avons connue et aimé : Annick, puis témoigner à sa famille toute notre compassion et notre soutien. Et en pareille circonstance, je trouve très inspirateur ce poème de Rabindranath Tagore qui stipule, je cite :

« Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie. Je m’éveillais et je vis que la vie n’est que service. Je servis et je compris que le service est joie. » Fin de citation. Oui, cette belle évocation poétique de Rabindranàth Tagore sur le lien entre la joie et le service est très célèbre. Elle a le mérite d’honorer la quête de la joie comme le rêve de toute une vie, et de nous ramener à la réalité de l’humble service quotidien. Ce qui rejoint bien la parabole des talents que nous venons d’entendre, et qui fait aussi le lien entre le service et la joie du service. Annick n’a-t-elle pas été toute sa vie au service des autres? N’a-t-elle pas toute sa vie éprouvée la joie du service ? Dans son foyer, au secrétariat des communes, à la coordination de l’Equipe Paroissiale, à la chorale « l’Ensemble vocal Airainois », en faisant le catéchisme, en s’engageant à l’hospitalité d’Amiens auprès des malades. C’était sa façon à elle de fructifier ses talents.

 

Comment ne pas entendre pour elle, cette voix du Chris : Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Ceci parce que la parabole nous révèle que les serviteurs qui auront fait fructifier leur talent découvriront la joie liée à leur service. C’est dire que cette parabole des talents est un hommage à la liberté humaine. Ces talents symbolisent les qualités personnelles que nous avons reçues et les responsabilités qui nous ont été confiées, du genre : notre famille, nos voisins, les gens avec qui nous vivons, notre monde et son environnement.

 

C’est à ce juste titre que Raoul Follereau, l’apôtre des lépreux écrivait dans l’une de ses réflexions : J’ai rêvé qu’un homme se présentait au jugement de Dieu en disant: «Tu vois, Seigneur, j’ai obéi à ta loi, je n’ai rien fait de malhonnête, de mauvais, d’impie. Mes mains sont propres...» - «Sans doute, répondit le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont aussi vides! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien produit».

 

Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle qu’il n’existe pas de vrai christianisme sans engagement et sans risque. Mais notons quand même que le troisième serviteur a été incapable d’apprécier la confiance et l’estime que le maître avait à son égard, comme il nous arrive à tous. Il s’est enfermé en lui-même et il a fini par prendre peur. Il est donc sanctionné parce que, par crainte de faire mal, il n’a rien fait, par crainte de se tromper et de ne pas réussir, il est resté paralysé. Il a enterré son talent.

 

Aussi, selon nos capacités, chacun a reçu un certain nombre de talents comme Annick. Et la parabole nous invite à utiliser le mieux possible, au bénéfice des gens autour de nous, les talents que nous avons reçus, Il ne faudrait pas arriver à la fin de notre vie et dire au Seigneur : « Voilà je te remets le coeur que tu m’as donné, je l’ai très peu utilisé afin de ne pas faire d’erreur. La fantaisie que tu m’as confiée, je te la rends comme tu me l’as donnée. Elle  est presque neuve, elle n’a jamais servi ». Ne l’oublions pas, le jugement portera sur les fruits que nous aurons produits en ce monde: «Je vous ai choisis pour que vous produisiez du fruit et que votre fruit demeure». dit le Christ.

 

Annick laisse de nombreux fruits, même dans le dur combat qu’elle a mené. Avant de partir pour l’Italie, elle est venue à la messe ce dimanche 26 juillet à Lafresnoye, elle m’a annoncée ce voyage qui lui tenait à cœur, puis nous avons pris rendez-vous à son retour. Malheureusement le mercredi 05 Août, elle s’est endormie en Paix. Et ce rendez-vous que nous avons pris ensemble, c’est finalement maintenant qu’il a lieu, dans cette église.

 

Frères et Soeurs, à la fin de notre vie, une simple question nous sera posée : «Est-ce que le petit monde qui nous a été confié par Dieu est plus beau, plus chaleureux, plus juste et plus humain parce que nous y avons été Et le Christ dira alors comme à Annick: « Serviteur bon et fidèle. Entre dans la joie de ton Seigneur».

 

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Homélie pour le 21e dimanche T.O A (23 Août 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

La profession de foi de Pierre est un grand tournant dans la construction de l’Eglise. Jésus dit à Pierre : Heureux es-tu, car c'est mon Père qui t'a révélé cela. En effet, c'est Dieu qui nous inspire la foi, parce qu’il nous aime et veut nous sauver, et c'est toujours lui qui reste le maître des chemins et des appels. La réponse aux appels de Dieu ne s’appuie donc pas sur nos mérites et nos évidences humaines. Par ses propos, Pierre dépasse le niveau du raisonnement humain et s’ouvre aux nouveautés de Dieu. Le bonheur de Pierre est celui  de ceux que l'Esprit vient habiter pour faire vivre la parole de Jésus, de ceux qui osent laisser Dieu agir en eux.

 

Il est donc question dans ce passage d’évangile, du fondement de l’Église : «Je bâtirai mon église sur cette pierre, sur ce roc».  Oui, Simon le pécheur devient le rocher de fondation pour l’Église de Jésus.  C’est dire que, comme Simon, nous sommes des pierres vivantes, insérées dans la construction et, même si la pierre de base de l’Église est fragile puisqu’elle est humaine,  Jésus ne se lasse pas de bâtir sur elle, et de la soutenir.

 

Il est fort de constater que dans la première partie des Actes Apôtres, Pierre joue un rôle prépondérant dans l’expansion de l’Église naissante. Il est le lien d’unité dans une communauté souvent divisée par la culture. Et même si Pierre a renié Jésus au cours de la Passion, mais ayant reconnu son tort, il restera fidèle à Jésus jusqu’à la mort.  Nous devons donc, tous et chacun,  faire comme Pierre, malgré nos faiblesses et nos limites, nous devons entrer dans le bonheur de ceux qui osent vivre et porter le message du Christ.  Pourquoi avoir peur de nos propres fragilités ? t Paul dira : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je fort » (2 Co 12, 10).  Il nous suffit de nous appuyer librement sur celui qui bâtit la maison, qui rassemble sa communauté, et qui la fortifie. Notons que Dieu  est à l’œuvre tous les jours en nous, par nous et pour nous.

 

Ainsi, plusieurs termes sont utilisés par les gens pour dire qui est Jésus. Le terme « Fils de l'homme » est un terme qui décrit l'humanité de Jésus. En demandant ce que les gens (et non ses adversaires) disent de cet homme qu’il est, Jésus  a pour but de les préparer à une autre question, plus personnelle. Pour le peuple, Jésus était un grand homme, mais sans plus, car il faisait des miracles au-dessus de la puissance des hommes. D’où la question : Qui dit-on que je suis ...  « On » c’est facile, "on", ce sont les autres. Quand « on » est responsable, je ne suis pas concerné, si bien que les réponses, même si elles foisonnent, mais ne m’impliquent en rien. Mais Jésus va plus loin : « Et vous, que dites-vous de moi?  ». Quand Jésus pose la question directe, interpellante, et personnelle aux disciples, ceux-ci entrent dans leur vocation de témoins. Ils apprennent à rendre compte avec précision, douceur et respect, de ce qui les anime au contact de Jésus. Pierre dit la filiation divine de Jésus, non pas comme ceux qui, dans la barque la disaient: “Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu”. Ceux-là ne furent pas déclarés bienheureux. Ils considéraient Jésus comme ayant été élevé à ce titre. Pierre, lui, déclare Jésus comme étant Dieu.

 

Les questions de Jésus n’ont rien perdu de leur force et de leur pertinence à notre époque. Une crise certaine affecte l’Église dans le monde qui voit diminuer ses effectifs. Ceux qui cherchent encore Dieu, sincèrement, du  plus profond de leur cœur, ceux-là ne se contenteront pas d’une succession d’affirmations et  de mots. Jésus s’adresse à la fois à nous tous et à chacun. La véritable  question posée par Jésus aujourd’hui est celle de savoir quelle est la responsabilité de ceux qui le suivent. Pour comprendre qui est Jésus « pour toi », il faut oser cette audace et cette capacité à dire personnellement qui il représente dans ta vie, c’est cela qui fera la force des témoins que nous sommes devenus par le baptême.

 

 

 

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Saint Médard de nouveau à l’église de Blangy-sous-Poix

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

La plus vieille église de la région rénove ses vitraux.

L'église Saint-Médard de Blangy-sous-Poix date du 12ème siècle. C'est la plus vieille église de la région.

Après la rénovation de la toiture, de la voûte intérieure, des façades ou encore des cloches, c'est maintenant aux vitraux d'être restaurés.

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Homélie pour le 20e dimanche T.O A (16 Août 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Devant la cathédrale Ste Monique de Kinkala

Frères et Soeurs,

 

L’Evangile de ce jour nous parle du récit de la Cananéenne. Notons en passant qu’à l’époque de Jésus, les gens de Canaan ne pouvaient devenir juifs même en se convertissant. Et les Juifs ne devaient pas se marier avec des gens de Canaan par crainte d'être entraînés à suivre leurs dieux et à abandonner le Dieu d'Israël. La Cananéenne est donc le symbole même des païens.

 

C’est dire que la Cananéenne n’est pas seulement une étrangère, mais un membre d’un peuple païen méprisé par les Juifs, avec qui ils ne voulaient surtout pas faire alliance. Aussi, nous pouvons être surpris par la dureté de Jésus à l’égard de cette femme. Il commence par ne pas lui répondre, ensuite il déclare à ses disciples que son affaire ne le concerne pas, enfin il s’adresse directement à la femme, mais c’est pour lui décocher un refus insultant. Puis, la foi de cette païenne, de cette étrangère au peuple de Dieu, l'emportera finalement sur le privilège de l'appartenance à la race élue. Il est fort de constater qu’avec Jésus, les choses changent, il ne limite pas les bienfaits de la Bonne Nouvelle au peuple juif ; mais il admire avec étonnement la disponibilité et la foi des étrangers. Oui pour Jésus, il devient clair qu’il ne faut pas créer d'obstacles à la solidarité entre tous les humains par des règles, des coutumes qui ne sont que préceptes humains. On ne devient pas impur par le contact avec des choses ou des gens, non. Mais parce qu’on a manqué d’amour dans son coeur. La véritable impureté vient du dedans, de l'intérieur de nous-mêmes, de notre cœur. La véritable impureté, c'est le mépris de l'autre, l'égoïsme, le mensonge : c'est-à-dire tout ce qui détruit le lien vrai avec le prochain. Jésus demande d'enlever tout ce qui peut être barrière inutile entre les gens, entre les Juifs et les païens, les chrétiens et les musulmans, les blancs et les noirs, etc.

 

Dans notre société, il est de bon ton de se dire ouvert à la différence de l'autre. Cette ouverture est tenue comme un principe incontestable qu'il convient d'adopter d'emblée à défaut de paraître intolérant. Une différence n'est pas en soi acceptable. Elle ne l'est que si, après examen, elle s'avère bonne. Comme Jésus, comment ne pas être étonnés, bouleversés, fascinés par la foi des païens qui vivent près de nous. La foi n'est pas un titre réservé à un peuple, à des inscrits au répertoire d'une Église, ni aux pratiquants. Dans l’évangile d’aujourd’hui, c'est un Jésus missionnaire qui appelle à être des chrétiens agissant comme lui.  Il nous appelle à dépasser les frontières de notre religion, de notre esprit de clocher pour accueillir toutes ces personnes venant d'ailleurs.

 

C’est dans ce sens qu’en 1ère lecture, Isaïe reconnaît que les païens qui observent le droit et pratiquent la justice devraient avoir part, eux aussi, au salut de Dieu. La femme cananéenne d’aujourd’hui prend bien des visages : elle est musulmane, chrétienne, juive, bouddhiste… Elle est aussi divorcée, remariée, homosexuelle, blessée par la vie… Accueillons-les tels qu’ils sont et aimons-les comme ils sont. Ne leur refusons surtout pas l’espérance qui nous habite ! À quoi nous servirait d'écouter cet évangile au ton provocateur s'il n'avait aucun impact dans nos vies ? Avoir foi en Jésus ressuscité, c’est plus qu’une question de morale religieuse. C’est être présent à son amour sans limites, et d’avoir foi en cet amour tous les jours. Dieu n’a pas de frontière ; c’est un Dieu hors frontières. Il est Dieu au-delà des différences.

 

La foi devrait nous unir les uns aux autres, faire des étrangers que nous sommes, des frères et des sœurs.

 

 

 

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SOLENNITÉ DE SAINT IGNACE DE LOYOLA (COMMUNAUTÉ JÉSUITE) : Réouverture de la résidence de la rue du colonel Brisset

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Fermée il y a quatre ans par manque de personnel, la communauté des jésuites de la rue du colonel Brisset au Centre-Ville de Brazzaville, a été ré ouverte vendredi 31 juillet 2020, en la solennité de Saint Ignace de Loyola, saint patron de la Compagnie de Jésus (Les Jésuites). L’événement a donné lieu à la messe présidée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, et concélébrée par Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, ainsi que par plusieurs prêtres dont le père Raphaël Bazebizonza, supérieur des jésuites au Congo. 

Parmi les participants à la messe, astreints à l’observation des mesures barrières édictées par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, il y a eu Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement.

Au début de la messe animée par la chorale A Cœur Joie de la paroisse Saint Michel de Ngangouoni, l’archevêque a fait savoir : «Ce jour, l’Eglise universelle fait mémoire de Saint Ignace de Loyola, le patron des jésuites. A cette occasion a lieu la réouverture de cette communauté des jésuites, qui porte le nom de Saint Ignace de Loyola, délaissée il y a quelques années. Nous voulons confier au Seigneur cette action de grâce afin qu’il suscite davantage de bienfaiteurs pour aider cette congrégation religieuse à la pédagogie ignatienne.»

Dans son homélie, le père Raphaël Bazebizonza, a fait remarquer: «Faire mémoire d’une personne, d’un événement, d’une date, demeure toujours un temps de relecture pour redécouvrir la richesse, la profondeur de ce que nous commémorons et, par-là, nous en inspirer. Aujourd’hui encore, nous faisons mémoire de Saint Ignace de Loyola, cet homme saisi par Dieu qui nous ramène aux fondations de cette œuvre qui perdure, la Compagnie de Jésus.» Poursuivant sa prédication, le supérieur des jésuites au Congo a affirmé: «L’héritage du discernement qu’Ignace nous lègue, l’un des points importants de notre manière de procéder, a été à l’œuvre dans la décision de construire cette résidence qui nous abrite aujourd’hui afin de répondre aux appels de l’Eglise locale, de favoriser cette insertion dans la vie apostolique. Par la réouverture de saint Ignace et la relance des activités du CERC, nous faisons l’expérience d’un discernement dynamique, d’une quête permanente de la volonté de Dieu, mieux, l’expérience de «la grâce du Seigneur [qui] a été encore plus forte», nous dit saint Paul dans la deuxième lecture. Pour cela, nous sommes pleins de reconnaissance pour celui qui nous donne la force, Jésus Christ notre Seigneur.»

Le rituel de la ré-ouverture de ces lieux a été marqué par la prière de bénédiction prononcée par le père Raphaël, suivie de l’aspersion d’eau bénite dans le bâtiment par le nonce apostolique. Peu avant la fin de la messe, le père Bazebizonza a prononcé le mot de remerciements. Il a exprimé sa gratitude à l’archevêque de Brazzaville, au nonce apostolique, à Mme la ministre, à ses confrères prêtres ainsi qu’à tous les participants à la messe, qui ont honoré par leur présence cette célébration eucharistique, sans oublier les sœurs de Javouhey pour leur présence maternelle à leurs côtés, en raison de leur proximité avec la communauté à l’honneur.

Dans son ultime intervention, Mgr Anatole Milandou est revenu sur l’histoire de l’Eglise locale, à l’époque où ils étaient encore des séminaristes, avec le père Esbach, un dominicain, qui animait des conférences-débat au Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) confié actuellement aux jésuites dont la ré-ouverture a eu lieu jeudi 30 juillet dernier.

Gislain Wilfrid BOUMBA


Ils ont dit . . .
Père Raphaël Bazebizonza, prêtre jésuite, membre de la communauté Saint Ignace de Brazzaville : «Chaque 31 juillet, l’Eglise nous propose de fêter la mémoire de Saint Ignace de Loyola. Et Saint Ignace, c’est le fondateur de la Compagnie de Jésus dont je suis membre. Et pour les jésuites de Brazzaville, nous avons profité de cette occasion pour rouvrir la maison Saint Ignace, située sur la rue du colonel Brisset qui a avait été fermée, faute de personnel, il y a quatre ans.»

Père Joël-Marie Mitokpey, jésuite en mission à Brazzaville: «Nous venons de vivre une cérémonie solennelle, simple, avec Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, notre habitué pasteur, et le nonce apostolique qui est notre voisin immédiat. C’était une belle cérémonie avec quelques prêtres venus de partout. Donc nous avons commémoré la fête de Saint Ignace, et cette maison s’appelle Saint Ignace, c’est notre première communauté à Brazzaville. C’est la renaissance ou la résurrection de la maison Saint Ignace.»

Frère Augustin Effa Effa, jésuite en mission au Congo-Brazzaville: «Ce que je pourrais davantage dire sur ce qui vient de passer, c’est œuvrer pour une présence plus active des jésuites au Congo. Si nous avons réouvert cette maison, c’est pour répondre à un besoin à une insertion pour le bien-être de notre Congo, de notre pays.»

Propos recueillis par
Gislain Wilfrid BOUMBA

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CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES CHRETIENNES (CERC) : Une table-ronde pour débattre du concept Leadership

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Rénové et ré-ouvert en février dernier, le Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) se veut être un carrefour d’échange d’idées, de partage des points de vue, de dialogue entre cadres, intellectuels et homme de bonne volonté en vue d’apporter chacun sa contribution sur des sujets d’actualité.

Jeudi 30 juillet 2020 à son siège situé dans les locaux de La Semaine Africaine à Brazzaville, le Centre d’études et de recherches chrétiennes, par le truchement de son responsable, le père Raphaël Bazebizonza, supérieur des jésuites au Congo, a organisé une table-ronde avec deux intervenants particuliers, Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala et sœur Josiane Moukoko, provinciale de la Congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny, sur le thème: «Leadership chrétien en temps de crise». 

Cette table-ronde qui entre dans le cadre de la relance des activités culturelles dans ce centre, a permis aux participants d’appréhender le concept Leadership sous plusieurs angles, notamment le «Regard biblique et spirituel» et le «Regard éducatif». Il s’est agi de décortiquer ce thème dans son ensemble, dans le contexte actuel de la crise sanitaire due à la COVID-19.

La modération de cette table-ronde a été assurée par l’abbé Suijès Newman Samba Dia Mbemba, anciens vice-président de la Commission diocésaine de la pastorale d’ensemble et responsable adjoint, gestionnaire du Foyer Abraham Eugene Nkakou. Actuellement, il est envoyé en mission pastorale et d’études à Nantes, en France. Les abbés Guy Noël Okamba et Barthel Christel Ganao, respectivement recteur du grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha et directeur des études au grand séminaire Cardinal Emile Bianyenda; Mgr Giuseppe Commisso, secrétaire de la nonciature apostolique, étaient également présents. Ainsi que Mme Arlette Soudan Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement qui a apporté sa contribution à cette table-ronde en sa qualité de femme politique et fidèle laïque du Christ dans l’Eglise famille de Dieu.

Dans sa leçon inaugurale, le père Raphaël Bazebizonza a souligné que la pandémie a fortement bousculé toutes les économies à travers le monde. Dans ces conditions, un vrai leader s’impose, un meneur d’hommes pour vaincre toutes les vicissitudes, toutes les barrières, capable de surmonter toutes les étapes. «Un leader est un responsable digne de ce nom, un dirigeant charismatique exemplaire, un meneur d’hommes, un rassembleur. Celui qui a reçu une mission de la part des autres, celui qui a une vision, le sens de l’écoute, de discernement, de dialogue et de fair-play. Celui qui sait prendre des décisions avec responsabilité et esprit courtois, non pas de manière sectaire, mais en étroite collaboration avec les autres composantes dans un esprit de collégialité».

Mgr Ildevert Mathurin Mouanga s’est focalisé sur le principe d’équité, quel que soit le rôle que joue un leader en temps normal ou en temps de crise dans une société et dans n’importe quelle composante. Un leader est un chef qui donne à penser, un meneur d’hommes, un charismatique naturel et surnaturel à la tête d’une entité quelconque. Le leadership rime avec la nouveauté qui est un vecteur de développement, surtout à l’ère de la mondialisation. Dans le texte des Actes des apôtres au chapitre 6 verset 1 à 6, il est fait mention des douze apôtres qui réunissaient l’ensemble des autres disciples afin de choisir sept hommes, remplis d’Esprit Saint et de sagesse qui devraient s’occuper du repas. Et pour plaisanter, Mgr Ildevert Mathurin Mouanga a fait savoir que les diacres sont nés dans l’Eglise à la suite d’une dispute de nourriture, tandis que le prêtre est l’émanation du Cénacle. En définitive, le leadership se définit comme une notion de complémentarité et de collégialité pour œuvrer ensemble.

Sœur Josiane Moukoko a fait la genèse de l’école Anne Marie Javouhey qui est une école leader et qui a sorti plusieurs promotions de l’élite intellectuelle congolaise. Sœur Anne Marie Javouhey était une figure emblématique, une femme leader qui avait l’art et qui a su obtenir les bons résultats escomptés. «La crise sanitaire que nous traversons est une opportunité pour avancer plus loin.», a-t-elle dit.

Enfin, des suggestions diverses ont été faites par les participants, une façon d’apporter leurs contributions à cette réflexion en cette période de crise sanitaire qui sévit sur la planète.

Pascal BIOZI KIMINO

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Homélie pour le 19ème dimanche T.O A (09 Août 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Après le récit de la multiplication des pains dimanche dernier, voici celui de la marche sur les eaux, d’une mer agitée qui fait craindre les disciples. En effet, aussitôt après la multiplication des pains, Jésus se retire dans la montagne, à l'écart, pour prier seul. Tandis que les disciples, eux, sont expédiés sur la mer, en barque. Et voilà qu’elle est secouée par des vents contraires. Notons en passant que dans toute la tradition biblique, la montagne est un lieu privilégié de la rencontre de Dieu, tandis que la mer est le séjour des puissances du Mal. C'est le lieu de l'agitation. Et donc voici que la barque est battue par les vagues, comme la vie des chrétiens confrontés à toutes sortes de désarrois, de désespérances, de vents contraires, de deuils, de maladies, de licenciements , de chômage, etc. Va-t-on pouvoir s'en sortir ?

 

Pendant ce temps, Jésus lui est sur la montagne, en prière, à l’écoute de son Père. Comme Élie, dont il est question dans la première lecture, Jésus se met à l'écoute de Dieu en silence. C’est dire que si Dieu parle parfois  dans le tonnerre et dans le feu, il parle aussi bien dans le murmure d'une brise légère. Ainsi, comment Dieu se manifeste-t-il à nous? Prenons-nous encore le temps d’être en silence devant Dieu. Ou nos prières ne sont que litanies de demandes ?

 

Toujours est-il que dans l’évangile, vers la fin de la nuit, à l'heure où les angoisses et les combats s'apaisent,  Jésus vint vers les disciples en marchant sur les eaux.  Et là les disciples doivent prendre une décision : si vraiment c'est Jésus, il faut l'accueillir tout de suite. Mais comment le savoir ? C'est alors que Pierre prend l'initiative : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux! » Et dans le vent, la même voix calme se fait entendre : « Viens ! ». Pierre va parcourir le chemin de la foi. Car quand Pierre regarde Jésus et met en lui sa confiance, il avance. Mais quand il regarde le vent contraire et qu'il prend peur, il s'enfonce. La peur et le doute nous enfonce toujours, d’où cette parole du christ au lendemain de sa résurrection : « N’ayez-pas peur ».

 

Que faire alors dans ces situations de doute et de peur? C’est savoir saisir la main tendue de Dieu. Oui, Pierre saisit la main que Jésus lui tend, et cette main, rien que cette main, le raffermit sur l'eau. C'est bien cela que Jésus attend de nous : une confiance audacieuse, au-delà de toutes les impressions, au-delà de tout ce qui s'agite dans notre monde, notre cœur ou notre intelligence.

 

Ce  récit de St Matthieu est avant tout un texte de foi. C’est un texte qui veut questionner notre foi, la bousculer, la fortifier, l’enrichir. Ne sommes-nous pas, nous aussi, embarqués dans la vie où le vent nous est si souvent contraire ? Ne risquons-nous pas, nous aussi, de couler dans le désespoir, le pessimisme, la peur, le doute ? Ne sommes-nous pas parfois au bord de cet abîme qu’est la haine ou la vengeance ?

 

L’histoire d’Élie nous aide à avoir une juste vision de Dieu et de Jésus Fils de Dieu. Le prophète Élie persécuté par la reine Jézabel à qui il a dit ses quatre vérités, fuit, découragé et apeuré, jusqu'à la montagne de Dieu. Et voilà que Dieu va venir pour le réconforter et lui redonner cœur et courage. Mais comment Dieu se manifeste te à lui ? Là où il ne l’attend pas. D’abord un vent grand et puissant : Dieu n’est pas là, dans cet ouragan. Puis un tremblement de terre : Dieu n’est pas là non plus. Puis un feu : Dieu n’est toujours pas là. Et enfin dit le texte : le bruit d’un silence. Dieu est là, dans ce rien, dans ce vide, dans cet insaisissable, dans cet étranger, dans ce clochard, dans ce pauvre à la croisée des chemins, dans cet orphelin : le bruit d’un silence. Voilà un Dieu loin de tout vacarme, de toute publicité mensongère, de toute évidence éclatante, un Dieu très discret, faible comme une brise légère.

 

Oui, Jésus se manifeste à nous, à travers les brises légères de nos vies. Et il nous assure de sa présence jusqu’à la fin des temps.

 

 

 

 

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