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FÊTE DE SAINT JEAN MARIE VIANNEY, LE SAINT CURÉ D’ARS EN FRANCE : La figure du Cardinal Emile Biayenda à l’honneur

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

A l’occasion de la commémoration du 161e anniversaire de la mort du Saint Curé d’Ars, le diocèse de Belle-Ars, qui est sous la responsabilité pastorale de Mgr Pascal Roland, organise une série d’activités du 3 au 4 août 2020. A cet effet, l’évêque du lieu a bien voulu associer à ces festivités deux éminentes personnalités de l’Eglise, notamment, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint Siège et Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville.

Au terme de ces deux journées méditatives, l’on procédera à l’inauguration et à la bénédiction de la première étape du parcours, dénommé «Parcours Biayenda» et du futur Mbongui qui certainement portera le même nom.

Selon le programme établi pour la circonstance, la fête du Saint Curé d’Ars débutera dans l’après-midi du 3 août à 16h00 par la conférence-débats qu’animera au foyer sacerdotal Mgr Anatole Milandou, sur le thème: «L’incidence de la figure du Curé d’Ars dans les diocèses du Congo» ou «Emile Cardinal Biayenda, le Saint Curé d’Ars africain». Cette conférence sera suivie de la messe pour les vocations que présidera Mgr Pascal Roland, à 17h00. Dans la soirée, le programme prévoit à 20h30, une adoration et la confession individuelle dans l’église Notre-Dame de la Miséricorde. Une nuit d’adoration clôturera les activités du premier jour.

Dans la matinée du 4 août, après l’office des Laudes, à 10h00, le Cardinal Pietro Parolin présidera en compagnie d’autres évêques, une messe solennelle en l’honneur de Saint Jean Marie Vianney, «Le Saint Curé d’Ars» et du Cardinal Emile Biayenda, «Le Saint Curé d’Ars africain ».

Pour mémoire, rappelons que lors de son séjour à Brazzaville du 1er au 4 février 2017, le secrétaire d’Etat du Saint siège qui connaît bien la figure du Cardinal Emile Biayenda, avait écrit dans le livre d’or placé dans l’appartement du Cardinal Emile Biayenda: «Je suis très touché par cette visite à la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, au tombeau et dans l’appartenant où il vécut. Je prie pour que son exemple de pasteur puisse inspirer toujours les ministres de l’Eglise et sa mort être la semence d’une récolte abondante de l’Evangile en ce beau pays», fin de citation.

Dans l’après-midi du 4 août, le secrétaire d’Etat donnera une conférence sur le thème: «Le Pape François et les prêtres en chemin avec le peuple de Dieu», toujours dans la même église. A 17h00, Le cardinal Parolin procédera à l’inauguration et la bénédiction du parcours Biayenda et du futur Mbongui.

Si aujourd’hui, le diocèse de Belle-Ars a beaucoup d’estime pour le cardinal Emile Biayenda, c’est parce que de son vivant, il a aimé Saint Jean Marie Vianney, «le Saint Curé d’Ars». Emile Biayenda avait fait d’Ars son deuxième diocèse, car il s’y rendait souvent. Il avait pris Saint Jean Marie Vianney comme son modèle et son inspirateur.

Un parcours dédié au cardinal Emile Biayenda

Pourquoi un parcours, à l’intérieur du sanctuaire, dédié au cardinal Emile Biayenda, archevêque de Brazzaville, au Congo, décédé en 1977, et dont la cause de canonisation est en cours. Le lien entre le prélat congolais et le sanctuaire français remonte à la période de ses études, lorsqu’il s’asseyait sur les bancs de l’Institut catholique de Lyon. Il se rendait alors régulièrement à Ars pour approfondir la spiritualité de saint Jean-Marie Vianney. Après son retour au Congo, il faisait toujours une étape au sanctuaire d’Ars à chaque fois qu’il voyageait en France.

Pour l’évêque de Belle-Ars, Mgr Pascal Roland: «lorsque des frères prêtres africains m’ont fait découvrir Emile Biayenda; lorsque j’ai réalisé qu’il s’agissait là d’un beau témoin de notre temps, pour le Congo et pour toute l’Eglise; lorsque j’ai vu mes frères attachés à faire avancer la cause de béatification et de canonisation, je me suis rapidement senti appelé à les soutenir dans leur démarche. J’ai hâte avec eux que soit reconnu officiellement le premier saint du Congo et le premier saint cardinal africain!»

Si Saint Jean-Marie Vianney, dit le Curé d’Ars ou le saint Curé d’Ars, né le 8 mai 1786 à Dardilly (près de Lyon), et mort le 4 août 1859 à Ars-sur-Formans (Ain), Béatifié le 8 janvier 1905, a été déclaré, «Patron des prêtres de France». Il est canonisé en 1925 par Pie XI.

Par contre, Emile Cardinal Biayenda lui, est né en 1927 et assassiné le 22 mars 1977. Avant même que le processus de sa cause de béatification et de canonisation soit achevé, sa figure a été jugée «belle et digne d’être portée à la connaissance de l’Afrique et du monde» et sera considérée comme un modèle de foi à suivre par les Prélats.

Grégoire YENGO DIATSANA

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CONGREGATION DES FILLES DE SAINT JOSEPH : Vœux perpétuels des Sœurs Ruth et Virginie

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Mgr Franciso Escalante Molina, Nonce apostolique au Congo et Gabon, a célébré le 25 juillet dernier la messe de renouvellement des vœux des sœurs Ruth et Virginie, de la Congrégation des filles de Saint Joseph, basée à Mbouono, dans le 8e arrondissement. En présence du père Joseph Commisso, secrétaire de la Nonciature; Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme; sœur Maria Alline Ghiani, révérende mère déléguée de la supérieure générale.

La messe dite dans la chapelle de la congrégation a été animée par les sœurs elles-mêmes, secondées par trois novices. Dans son homélie tirée de l’évangile de Saint Mathieu, l’abbé Joseph Commisso, s’adressant aux deux sœurs, a dit: «Que le Seigneur nous accorde la joie d’occuper notre place, qui ne sera peut-être ni la première ni la dernière, mais n’appartient qu’à nous».

Et d’ajouter: «C’est notre espace dans la providence qui traverse les âges et les générations. C’est notre espace avec lui à côté et avec sa mère bénie qui prie pour nous pauvres pêcheurs…maintenant et à l’heure de notre mort».

«Nous portons un trésor comme dans des vases d’argile», a-t-il poursuivi. «Cette précieuse source ne nous appartient pas. Nous ne la méritons pas et nous ne la connaissons pas complètement. Ce trésor caché dans les récipients d’argile nous fascine parce que nous le voyons dans la vie des autres, de ceux qui sont âgés, maintenant fatigués par un corps qui ne répond plus, nous le percevons dans la vie qui naît, dans les désirs de futur des jeunes. Le trésor est en nous… dans les vases d’argile que nous sommes nous-mêmes, appelés à être serviteurs comme celui qui était serviteur, des serviteurs qui se consacrent au progrès des autres», a déclaré Joseph Commisso.

Après quoi, les sœurs Ruth Gille Loutaya Seholo et Virginie Mosini–Yongona ont renouvelé à Dieu, leurs vœux religieux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, selon les Constitutions de l’Institut des filles de Saint-Joseph de Genoni et signé leur l’acte de leur engagement.

Au cours de la célébration eucharistique, le Nonce apostolique a remis à la sœur Mariae Atbinae Ghiani, âgée de 83 ans, révérende mère déléguée de la supérieure générale de la congrégation au Congo, la décoration qui lui a été décernée par le Pape François pour son dévouement et son travail au service de Dieu. Il s’agit d’un diplôme et d’une médaille. Elle a passé 18 ans en République du Congo, après les 45 années passées en RDC.

Interrogée, elle a manifesté son émotion. «Je ne m’y attendais pas. C’est une surprise. Le Seigneur donne toutes les grâces. Je donne plus d’importance à ce que je fais», a-t-elle déclaré.

La révérende mère a également fait la genèse de la construction de l’établissement scolaire qu’elle a d’ailleurs fait visiter au Nonce apostolique et à Mme la ministre qui, pour la circonstance, a remis des présents aux deux sœurs qui ont renouvelé leurs vœux, tout comme à la congrégation qui est très impliquée dans le social. La Congrégation dispose à Mbouono d’un dispensaire et une maternité.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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Homélie pour le 18è dimanche du T.O A (02 Août 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Jésus vient d'apprendre la mort de Jean Baptiste. C’est pourquoi il se retire dans un endroit désert, à l'écart.  Mais les gens l'ont appris. Et sur le rivage, ils ont vu sa barque s'éloigner. Il n'était pas difficile de deviner la direction qu'elle prenait, ni l'endroit où Jésus allait. Et donc la foule va le suivre.

 

On peut voir dans cette foule à la suite du Christ, tous les affamés de notre époque, toutes les victimes de la guerre, de la haine, de l’oppression, de la discrimination, de la méchanceté humaine. Les malades, les blessés de la vie. Les victimes de l’injustice, de l’intolérance, de l’inégalité, du racisme, de l’exclusion. C’est à toutes ces personnes que Jésus nous dit : «Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

 

La réaction des disciples de Jésus à la vue de ces gens démunis, est malheureusement bien souvent la nôtre. Elle  témoigne de leur embarras. Ils sont désemparés, ils lèvent les bras au ciel et ils supplient Jésus. « Renvoie donc la foule. Qu'ils aillent ailleurs s'acheter à manger, ce n'est pas notre affaire! Nous, nous voulons rester  à l'écart de ces problèmes que nous n'avons pas provoqués. Nous sommes si bien ici avec toi ». Oui, lorsque nous sommes confrontés à un problème, nous envisageons nous aussi la fuite. Nous nous disons : « Je ne peux rien faire ».  Or il faut plutôt dire : « Prends mes ressources Seigneur, je te les offre. Prends mes 5 pains et mes 2 poissons. » Il faut donner ce que l'on a et laisser le Seigneur le prendre et faire le reste.

 

Et la réponse de Jésus vient déranger les disciples: «Donnez-leur vous-mêmes à manger!». Dans un monde où tout s’achète et se vend, Jésus nous parle de don et de partage. C’est dire que, ce que Dieu attend de nous, c’est juste l’apport du peu que nous avons et que nous sommes. Certes, nous ne pouvons pas répondre à tous les besoins du monde, mais nous pouvons quand même y faire être attentif. Écouter simplement la tristesse et les misères du monde, afin de les offrir à Dieu. Oui, cette attention de voir que dans la foule, quelqu'un possède "5 pains et mes 2 poissons".  C'est d'abord cela que le Christ attend de nous. Hier c’était les Apôtres mais aujourd’hui c’est nous qui devons avoir souci de la foule. Nous, avec nos talents, nos qualités et même nos défauts. Notre richesse ce n’est pas toujours l’argent, mais c’est aussi notre attention, notre foi, notre espérance et notre amour. Nous devons les partager afin de combler les faims du monde.

 

D'où la nécessité de se laisser nourrir soi-même du Pain de Dieu. Comment regarder les multitudes abattues avec le regard de Jésus, comment lutter efficacement pour la justice et la paix du monde si nous ne nous alimentons pas nous-même de sa Parole. 

 

Aussi, la foule rassasiée ne peut pas rester foule; elle devient communauté. Chaque membre de la communauté rassasiée doit devenir disciple à son tour, afin d’offrir ce qu’il  est devenu et le peu qu’il possède. C’est ainsi que la multiplication des pains continue à se produire par Jésus ressuscité qui agit à travers nous, ses disciples. Nos  cinq pains et nos deux poissons à offrir en partage, ce sont nos talents, nos responsabilités, nos qualités, et même nos limites et nos fragilités. Et Dieu s’en sert pour nourrir ceux qui sont en manque.

 

Et il est fort de constater que Dieu nourrit son peuple par l’abondance, au point d’avoir des restes. Devant les diverses faims qui nous tenaillent, l’évangile nous invite à croire que si nous levons les yeux vers Notre Père du ciel  toutes les faims seront comblées au-delà de nos espérances, y compris nos propres faims.

 

 

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Homélie pour le 17è dimanche du T.O A (26 juillet 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

Qui ne serait pas prêt à sacrifier ce qu’il possède pour acheter ce qu’il considère comme l’affaire du siècle, l’affaire de sa vie ? Ou encore, quel pêcheur ne fait pas le tri de ses prises, au point de rejeter parfois les fretins ? 

 

Oui, le Royaume de Dieu vaut la peine de tout abandonner. Pour y entrer, il y a des choix à faire dans la vie, il y a des priorités à se fixer, il y a un essentiel et du secondaire. C’est pourquoi, dans les paraboles du trésor caché et de la perle fine, Jésus nous ramène à l’essentiel, à ce qui compte vraiment et qu’il appelle le Royaume des cieux.

 

Il est fort de constater que dans les paraboles du trésor caché dans un champ et de la perle très précieuse, l'accent est mis sur l'élément qu’il faut rechercher. Les deux paraboles, en effet, expriment la valeur incomparable du Royaume et la nécessité de faire tout ce que nous pouvons pour l'obtenir.  Le Royaume ne nous est pas ouvert parce que nous sommes de la bonne lignée ou que nous agissons en respectant toutes les lois, non. Et le Royaume ne procure pas une simple joie ; c'est une joie qui vaut tout ce que nous avons et qui vaut bien plus que la recherche que nous en faisons.

 

Le trésor caché dont parle Jésus n’est pas au bout de nos efforts, il est un don gratuit de Dieu. Voilà pourquoi cela vaut tous les risques. Le trésor dont l’évangile parle aujourd’hui n’est pas quelque chose de matériel. Le trésor n’est pas l’évangile pris dans son ensemble. Le trésor est une personne : Dieu le Fils. Notre trésor de chrétien, c’est Jésus lui-même, envoyé par Dieu le Père sur notre terre pour faire lever sur notre terre la semence du Royaume, ce royaume qui est aussi beau et aussi pur qu’une perle rare. Telle est la promesse reçue. Et cette promesse se réalise dès à présent, si nous gardons un cœur attentif et faisons réellement le discernement nécessaire entre le bien et le mal.

 

Pour Dieu, l’essentiel se résume à aimer, tout le reste est superflu. Facile à dire,  mais tellement difficile à réaliser dans notre société occidentale où abondance et gaspillage se côtoient journellement. Examinons notre emploi du temps.  Quelle place Dieu a-t-il dans nos agendas? Quels  sont nos comportements quotidiens, nos préoccupations dominantes, nos manières d’entrer en relation et de nous soucier les uns des autres? Regardons nos agendas et nos actions, ce qui importe, c’est l’usage que nous faisons de notre temps, de notre attention et de nos ressources personnelles et intérieures.

 

Nous pouvons constater que dans le filet de notre cœur, nous ramassons tant de choses, et parfois n'importe quoi : du dévouement, de la simplicité, de la tendresse, mais aussi des désirs qui nous encombrent, des amertumes qui nous rongent, des agressivités qui s'entassent dans notre mémoire et nous rendent malheureux ou désagréables …

 

Or l’essentiel c’est Jésus ressuscité qui est le trésor le plus précieux et qui se laisse trouver. 

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ARCHIDIOCESE DE BRAZZAVILLE : Une salle consacrée aux archives du Cardinal Emile Biayenda a été inaugurée

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

La partie archives qui présentait encore des faiblesses, ne sera plus qu’un souvenir dépassée. Le 18 juillet dernier une cérémonie de bénédiction de la salle aménagée pour celle-ci dans le palais épiscopal a été inaugurée et béni par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, qui avait à ses côtés  Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur et M. l’abbé Albert Nkoumbou, vice-postulateur de la Cause du Cardinal Emile Biayenda.

Ils étaient une quinzaine de personnes à prendre part à cette cérémonie compte tenu des mesures barrières édictées par la pandémie du coronavirus à la résidence épiscopale de l’archevêché de Brazzaville. Parmi eux, Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Gabon et au Congo, accompagné de son secrétaire Mgr Giuseppe Commisso, de sœur Brigitte Yengo, administratrice des biens de la Cause, de l’abbé Michel Bordan Bébert Kimbouani Ntsoki, chancelier de Brazzaville, Grégoire Yengo Diatsana, secrétaire du Conseil de coordination pour la Cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Emile Biayenda, de quelques prêtres, religieuses et laïcs de l’archidiocèse de Brazzaville. Cette cérémonie a connu deux parties, celle des allocutions suivie de la bénédiction de la salle et l’ouverture de la malle restée scellée depuis le 14 juin 2003.

Après le mot de M. l’abbé Urgel Babika, modérateur du jour et administrateur de la cathédrale Sacré-Cœur qui, avec des mots simples, a circonscrit l’évènement et donné lecture du programme de cette retrouvaille. Par la suite, il a dirigé la prière d’ouverture.
Pour la partie des allocutions, c’est le vice postulateur, M. l’abbé Albert Nkoumbou, qui a été le premier à prendre la parole pour résumer en quelques lignes, le travail effectué jusque-là par le Conseil de Coordination qu’il a dirigé. Il a aussi fait un rappel du passage à Brazzaville du Pape Jean Paul II, ainsi que de sa prière dite devant la tombe du Cardinal Emile Biayenda, le 5 mai 1980 en la Cathédrale Sacré-Cœur. Le vice-postulateur a saisi l’occasion pour stigmatiser toutes les rumeurs fantaisistes autour de cette cause. «Je ne sais pas pour quelle fin, Mgr l’Archevêque et moi-même aurions-nous le plaisir de boycotter le processus de ladite cause», a-t-il décrié. Concernant cette salle aménagée, le vice-postulateur de dire: «cette salle que va bénir Mgr l’Archevêque, ne sera pas ouverte à la portée de tout le monde. C’est une salle des archives qui nous servira de conserver selon les règles de l’art les documents du Cardinal tel que nous le demandent ceux qui ont en main cette cause à Rome», a-t-il martelé.

Avant la bénédiction de la salle, sœur Brigitte Yengo, en sa qualité d’administratrice des biens, de façon sommaire a donné quelques informations sur ce qui va se faire.

Prenant la parole à son tour, Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, a dit en substance: «Lors de mon voyage à Rome en février 2020, de tous les contacts que j’avais eus, il ressort que la figure du Cardinal Emile Biayenda a été jugée «belle et digne d’être portée à la connaissance de l’Afrique et du monde», surtout en ce moment où l’Eglise est chahutée. Mais il reste les détails techniques d’une procédure qui a aussi ses «puristes méticuleux». Ainsi, la partie archives a présenté quelques faiblesses, en ce qu’elles ne sont pas triées et présentées avec méthode, puis numérotées», a-t-il fait avoir. «Personne ne peut nous imputer le tort pour la simple raison, aucune instruction ne nous avait été donnée au départ. Maintenant que la salle a été trouvée, il nous faut classer les archives pour que ce travail acquière plus d’authenticité. Ce travail, nous devons le faire!. Voilà le motif qui nous rassemble aujourd’hui», a-t-il rappelé.

Outre cela, Mgr Anatole Milandou a profité de cette occasion pour informer les participants sur l’existence de deux comptes bancaires du Cardinal Emile Biayenda à Rome qui désormais seront gérés par la Sœur Brigitte Yengo, nommée administratrice des biens de la Cause. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé à travers le pays. «Nous avons un peu d’argent dans ces deux comptes qu’il faudra bien sûr alimenter pour les besoins du travail qui est en train de se faire à Rome».

C’est seulement après ces allocutions que les participants se sont déplacés vers la salle des archives où Mgr l’Archevêque a procédé à la bénédiction des locaux et à l’ouverture de la malle scellée depuis le 14 juin 2003, lors de la cérémonie de clôture des auditions des témoins dans le procès diocésain d’instruction de la Cause de Béatification et de Canonisation du Serviteur de Dieu Emile Cardinal Biayenda.

Enfin, la signature du procès-verbal a sanctionné cette cérémonie. Rappelons que les auditions des témoins au procès diocésain présenté par le vice-postulateur se sont tenues du 21 septembre 2002 au 1er juin 2003, sous la direction du juge délégué en la personne de l’abbé Antoine Matékandi, entouré de l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, promoteur de justice, du père Cyriaque Onuha, notaire actuaire, de l’abbé Adrien Batantou, et de M. Simon Milongo, d’heureuse mémoire, notaires adjoints.

Ya GREY

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Homélie pour le 16è dimanche du T.O A (19 juillet 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Soeurs,

 

L’auteur du livre de la Sagesse est fier de son appartenance au peuple élu. C’est pourquoi il écrit que c’est une folie d’aller chercher ailleurs ce que la sagesse divine nous a fait découvrir graduellement. C’est dire qu’à travers l’histoire et l’évolution des sociétés Dieu s’est révélé et continue à se révéler et que les peuples apprennent à le connaître. Cependant, la 1ere lecture aborde une question de tous les temps. Pourquoi Dieu tolère-t-il la prospérité des méchants, pourquoi tolère-t-il l’injustice ? Faut-il laisser les malfaisants continuer leurs méfaits, les laisser impunis ? N'est-ce pas de la lâcheté que de se taire, de ne pas vouloir agir ? Le silence des bien-pensants n'est-il pas une faute plus grave que les crimes des malfaisants ? Autant de questions qui peuvent nous angoisser.

 

Et comme réponse, l’auteur de l’évangile substitue l’image d’un Dieu patient à celle d’un Dieu vengeur. Dieu n’emploie pas sa puissance, comme font les humains, pour dominer et pour détruire les pécheurs. La puissance de Dieu, c’est qu’il respecte la liberté et qu’il prend soin de chacun, surtout des plus faibles. Sa puissance se révèle dans une attitude de bonté, de patience et de tendresse. Sa puissance est sa vulnérabilité, car il se laisse toucher et émouvoir à la vue de nos pauvretés. Du coup, c'est souvent notre manque de force et notre insécurité qui nous poussent à la violence, alors que Dieu, précisément à cause de sa force, est patient et compréhensif. C’est le propos rapporté par Matthieu aujourd’hui dans l’évangile.

 

En effet, Matthieu a regroupé trois paraboles qui se rapportent au Royaume des cieux que Jésus est venu instaurer sur terre. C'est le Royaume qui sera pleinement réalisé à la fin des temps, mais qui est déjà présent et en croissance. Dans ces paraboles, Jésus répond aux questionnements sur le bien et le mal. Les serviteurs dans la parabole ne voient que l’ivraie, mais le propriétaire voit le blé. Les serviteurs ne voient que le mauvais, mais le propriétaire refuse de risquer d’arracher le bon blé. Les serviteurs ne voient que l’échec de leur travail d’ensemencement, mais le propriétaire sans nier les difficultés, préfère croire que son blé poursuivra sa croissance. Il a la patience de distinguer le bon grain de l’ivraie. Il sait attendre que le minuscule grain de sénevé finisse par donner un abri aux oiseaux du ciel. Nous sommes donc devant deux regards : l’un divin et l’autre humain.  Dieu prend son temps, parce que nous avons besoin de temps. C’est vrai qu’il est parfois déconcertant de voir le mal impuni ; mais, être chrétiens, c’est vivre dans l’espérance du changement, quoiqu’il arrive.

 

Avouons-le, le regard de patience de Dieu et dont la 1ere lecture faisait l'éloge cadre mal avec notre impatience à vouloir que le mal disparaisse de notre monde et de notre quotidien. Il y a la bonne semence de Dieu dans le monde et en chacun de nous. Notons qu’il n’est pas de notre ressort de faire le tri pour la moisson. Nous sommes les serviteurs de la moisson et non pas les propriétaires du champ à moissonner. Imaginons s’il avait fallu éliminer trop vite le fougueux Paul dont le zèle antichrétien était virulent. Comment aurait-il pu écrire aux Romains que l’Esprit saint vient au secours de notre faiblesse.

 

Dieu ne veut pas d’une Église des élites où ne seraient admis que les irréprochables, non. La patience de Dieu nous apprend à regarder qu’aussi bas que nous soyons tombés, nous pouvons toujours nous relever. Ce qui se ressent comme de l’ivraie en nous ne sera jamais le dernier mot de notre existence.

 

 

 

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Homélie pour le 15è dimanche du T.O A (12 juillet 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Messe dans l'église de Beaucamps-le-vieux

Frères et Soeurs,

 

Dans l’extrait d’évangile qui nous est proposé ce jour, Jésus sort de la maison et s’assoit dehors au bord de la mer. Puis là, il parle en parabole. Son message ne s’adresse donc pas seulement à un cercle d’amis intimes, mais à tous. Jésus parle à la foule en paraboles. Ce genre littéraire, consiste à raconter une courte histoire pour  faire comprendre une réalité spirituelle, par des images que tous comprennent.

 

Le semeur de la parabole sème à la main et il sème partout à profusion. Des graines tombent sur le chemin, d’autres sur la rocaille au bout du champ, d’autres dans les ronces le long de la haie, d’autres enfin  sur le champ fraîchement labouré où la terre est bonne. Ce semeur c’est Dieu lui-même et les graines représentent sa Parole : Oui, Dieu est généreux, il sème partout, à tout vent, généreusement…non pas par maladresse, mais parce qu’il fait confiance.

 

Le semeur sème à tout vent, parce qu’il sait que sa semence porte en elle ses fruits. Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe la compare à la pluie ou la neige qui descend du ciel et qui n’y retourne pas sans avoir abreuvé la terre, l’avoir fécondée et l’avoir fait germer.  Il en est de même pour Dieu, il ne réserve pas son projet de salut à ceux qui vont l’accueillir à coup sûr et y répondre immédiatement, non. Il ne fait pas de tri préalable. C’est un Dieu plein d’espérance, un Dieu qui fait confiance.

 

Pourquoi Jésus nous parle-il en paraboles ? Si Dieu accorde aux uns et refuse aux autres la connaissance des mystères du Royaume, c'est que les premiers ont déjà quelque chose dont les autres sont dépourvus : « À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné ».  C'est pour guérir et sauver qu'il parle en paraboles, pour que chacun accepte de voir, de laisser pénétrer en lui ce qu'il entend, pour que chacun comprenne avec le cœur.

 

Ne soyons pas  le terrain de ceux et celles qui disent avoir la foi, qui font partie de l’Église, mais qui refusent de s’engager, ou d’être dérangés. Ne soyons pas assis bien confortablement sur notre baptême et notre confirmation. Faute de racines, la foi s’étiole et ne dure qu’un moment. Oui, un chrétien qui s’isole, est un chrétien qui s’étiole. Ayons l’humilité de reconnaître nos pauvretés, nos limites et nos fragilités, pour être en mesure d’apporter l’engrais approprié, pour que la terre puisse produire ses fruits.

 

Aujourd’hui encore, le semeur continue à sortir pour semer. Il sème toujours et encore. La graine est toujours répandue largement et avec générosité. À nous donc de l’accueillir. L’histoire du semeur met l'accent sur la confiance que le semeur place en son travail: s'il sème, c'est qu'il a la conviction qu’il aura une bonne récolte dans la plus grande partie de son champ, là où le terrain le permet.  Les terreaux où tombe la graine du Royaume, ce sont des terreaux humains : ce sont nos milieux de vie et de travail, nos familles. En effet, il y a une semence de vie partout où Dieu, le vrai semeur, trouve un accueil. À la manière d'une petite graine plantée en terre, le Royaume de Dieu suscite des forces cachées dans nos cœurs et dans nos désirs.

 

Dans ce texte, il y a une invitation : « Le semeur sortit pour semer... » Une manière d'indiquer qu'il faut sortir de la communauté pour réaliser la mission. Les terrains où tombe la Parole de Dieu sont variés, comme dans la parabole.  Il faut que nous soyons tous un terrain fécond. Demandons donc cette grâce ….

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L’abbé Denis Ngambanou, les pères Casimir Moukouba et Aymar Ngole Litama: 50, 30 et 15 ans de sacerdoce accomplis

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Situé à Massengo dans le 9e arrondissement Djiri de Braz-zaville, le Centre Sadisana appartenant à l’Institut des sœurs Auxiliatrices de Marie Immaculée ayant pour supérieure générale sœur Eliane Julienne Boukaka, a abrité dimanche 5 juillet 2020, la cérémonie commémorative des 50 ans de vie sacerdotale de l’abbé Denis Ngambanou, prêtre de l’archidio-cèse de Brazzaville interné dans ce centre pour des raisons de santé; des 30 ans de sacerdoce du père Casimir Moukouba, prêtre religieux de la congrégation du Saint Sacrement ayant séjourné dans ce centre pendant la période du confinement et des 15 ans de presbytérat du père Aymar Golfrand Ngole Litama, prêtre religieux spiritain et aumônier diocésain de l’ACA (Association congolaise «Accompagner»).

Présidée par le père Raphaël Bazebizonza, supérieur des jésuites au Congo, la messe a été concélébrée par les prêtres jubilaires, le père Divin Ngongo, prêtre religieux de la congrégation du Saint Sacrement, les abbés Chandrel Matondo Babindamana, Daska Karel Missamou Malanda, respectivement curé et vicaire de la paroisse Sainte Bernadette de Kasis, Annel Bakanguila, vicaire de la paroisse Saint Théophile de Kindamba, (diocèse de Kinkala), Donatien Djambou, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville en situation de vulnérabilité interné dans ce centre.

Animée par les religieuses de l’Ins-titut à l’honneur, la messe a connu la participation de l’abbé Jean Ma-rie Mbemba Moussosso, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, inter-né dans ce centre pour des raisons de santé, et de plusieurs fidèles laïcs astreints à l’observation des mesures barrières édictées par le Gouvernement dans le cadre de la luttte contre la COVID-19.

Dans son homélie, le père Ra-phaël Bazebizonza a fait savoir: «En pleine crise sanitaire, nous sommes rassemblés dans cette chapelle dédiée à Notre Dame Auxiliatrice pour fêter la bonté et la miséricorde infinies de Dieu. Un Dieu qui se plaît à confondre les puissants, les grands de ce monde en révélant ses secrets aux petits et aux humbles.

Sr Eliane Julienne Boukaka a remercié les évêques, les prêtres et tous ceux qui ont répondu favo-rablement à cette invitation, leur a partagé un rêve, à la manière de Martin Luther King: «J’ai un rêve: qu’un jour, chaque prêtre pouvait choisir un jour dans l’année pour visiter les ouvriers apostoliques devenus vulnérables dans les différentes maisons où ils se trouvent.»

S’exprimant en dernier Mgr Daniel Mizonzo après avoir félicité les prêtres jubilaires et notamment l’abbé Denis Ngambanou pour sa persévérance et sa fidélité au Seigneur, ainsi que sœur Eliane Julienne Boukaka, pour le travail abattu en faveur des ouvriers apostoliques devenus vulnérables, a imploré le Seigneur afin qu’il suscite davantage de bienfaiteurs pour aider Sr Eliane dans cette pastorale particulière.

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Homélie pour le 14ème dimanche du T.O A (05 juillet 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

L'évangile que nous venons de lire comprend quelques points de contact avec le Magnificat de la Vierge Marie, qui sont très intéressants et extrêmement révélateurs. Tout d'abord, Jésus rend gloire à son père d'avoir révélé aux « petits » ce qu'il a caché aux savants et aux sages. Puis il invite chacun à prendre son joug sur ses épaules et à devenir son disciple car, dit-il, « Je suis doux et humble de cœur. »

En effet frères et sœurs, les petits, les humbles, les orphelins, les veuves, et tous les laissés pour compte, ont une place toute spéciale dans l'Évangile. Le Père a pour eux un amour préférentiel. Marie est l'une d'entre eux, et elle le proclame au début du Magnificat: « Mon âme exalte le Seigneur... car il s'est penché sur l’humilité de sa servante. » Le mot grec utilisé ici (tapeinôsin) est le même que celui que Jésus utilise dans l'Évangile d'aujourd'hui lorsqu'il dit qu'il est doux et « humble » (tapeinos) de cœur. Et c'est encore le même mot que Marie utilise plus loin dans son Magnificat, lorsqu'elle dit que le Seigneur a renversé les puissants de leurs trônes et exalté les humbles (tapeinous).

C’est dire que lorsque Jésus rend gloire à son Père pour avoir révélé aux petits les choses cachées aux sages, les petits dont il parle sont ses disciples. Notons cependant  qu’ils n'étaient pas de naïfs enfants. C’était des adultes qui connaissaient les façons de faire du monde: Matthieu, le collecteur d'impôts, savait faire de l'argent; Jude, le Zélote, connaissait l'art de la guérilla; Pierre, Jacques et Jean étaient des pêcheurs qui savaient guider leur barque sur le lac et jeter le filet. Ils avaient tout abandonné pour devenir des disciples de Jésus. Leur manière d’être petit c’est de ne pas s’orgueillir de ce dont ils avaient la maîtrise. Mais d’avoir tout lâché en toute confiance à l’appel du Christ.

Ainsi, lorsque celui-ci les invite - et nous invite - à la simplicité du cœur, il ne nous invite pas à une attitude enfantine ou à un type infantile de spiritualité. Il nous invite à une forme très exigeante de pauvreté du cœur. Il nous invite à le suivre comme disciples et donc à abandonner toutes nos sécurités, et spécialement notre soif de pouvoir, de l’avoir et du paraître, de la même façon que ses disciples avaient tout abandonné pour le suivre. C’est dans ce sens que la première lecture, du livre de Zacharie, décrit le Messie venant non comme un roi puissant sur son cheval, mais comme un simple et doux sauveur assis sur un âne. Paul, le sage et puissant pharisien, qui fut renversé sur le chemin de Damas, apprit la voie de l'humilité et de la petitesse, et il la décrivit comme la vie selon l'esprit, distincte de la vie selon la chair.

La grande caractéristique de l'enfant est donc son impuissance et sa confiance à plus grand que lui. Mais parce qu'il n'a pas encore accumulé de connaissances, de possessions matérielles et de relations sociales, il semble être fragile. Nous pouvons rendre grâces, frères et sœurs, au cœur de cette Eucharistie, comme Jésus rend grâces dans cet évangile, pour la Bonne Nouvelle qui nous est ainsi annoncée. Nous pouvons reprendre à notre compte la célèbre phrase de saint Augustin : « Tu nous as fait pour toi, Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. »

Ayons une conscience toujours plus vive que Dieu nous a créés pour devenir ses enfants. Que nous trouvions notre véritable repos, en venant à Jésus. Alors par nos paroles, par nos actes, et par notre être, nous pourrons laisser rayonner au cœur du monde la source qui nous fait vivre, la source de la vie pour tous les hommes.

 

 

 

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Homélie pour la Messe des 10 ans de sacerdoce de l'Abbé Daleb (04 Juillet 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Lors des Mots d'Accueil par les coordonnateurs

Texte de la Liturgie :

 

Lecture 1 : Isaïe (Is 42,1-4.6-7)

 Psaume 28 (29)

Lecture 2 : Livre des Actes des Apôtres (Ac 10,34-38)

Evangile : (Mt 3,13-17)

 

 

Chers confrères prêtres,

Religieux et religieuses

Messieurs et Mesdames les Maires

Frères et Sœurs,

 

Dans le livre du Lévitique, il est écrit :

         « Vous déclarerez sainte cette année et proclamerez la libération de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé ». (Lv 25, 10). Cette disposition, à la fois spirituelle, morale et juridique du code de l'Alliance devait permettre au Peuple d'Israël de réajuster sa vie aux exigences de la Loi. Elle consistait surtout dans la libération des esclaves, devenus tels pour cause d'endettement. En somme, elle consistait dans une sorte de réconciliation sociale : "Que nul ne lèse son frère!" (Lv 25, 14)

 

L'année sainte jubilaire est donc une année où le peuple est invité à un effort de conversion pour une plus grande fidélité à Dieu :

         « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. De tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force ». (Dt 15, 4)

 

C'est bien cette année sainte que le prophète Isaïe appelle année de grâce en évoquant sa propre vocation :

         « L'Esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m'a consacré par l'onction pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, pour panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur ». (Is 61, 1-2). Nous savons que Jésus, dans Luc (4,18-21), après son baptême et son épreuve du désert, au début de son ministère, reprend à son compte cet énoncé de la vocation et de la mission du prophète. Et nous ne pouvons ne pas rendre grâce à Dieu qui nous donne de célébrer en ce jour ce jubilé d’Etain, 10 ans de sacerdoce. Je me permets donc, dans une si heureuse circonstance, de reprendre à notre adresse l'interpellation du Pape Jean Paul II à la France lors de son voyage en 1980 en disant:

 

         Terre de Picardie, Terre de Somme, qu'as-tu fait de ton baptême? Oui, nous tous habitants de la Somme, et vous tous originaires d’ailleurs mais qui évoluez partout en France… Nous tous dont les racines plongent dans les profondeurs de la vie chrétienne, qu'avons-nous fait de cette onction baptismale par laquelle nous avons été consacrés pour être fils et fille de Dieu le Père, ses héritiers et les cohéritiers de son Fils Unique Jésus Christ, et pour être envoyés porter la bonne nouvelle de l'Amour de Dieu qui invite l'homme à partager sa vie divine, sa vie d'amour total?

 

Les prêtres présents à la Messe d'action de grâce

Qu'avons-nous fait de cette force de cet Esprit qui nous a été donnée, cet Esprit par lequel l'amour de Dieu a été répondu dans nos cœurs (Rm 5, 5) et qui "renouvelle la face de la terre" Ps 104(103). Le message essentiel que nous devrions retenir de cette célébration est bien celui du renouvellement de tout. Le renouvellement de nos personnes et de la société :

 

Tout d'abord le renouvellement de nos personnes

 

Oui, nous sommes tous invités, filles et fils de Poix-de-Picardie, d’Hornoy-le-Bourg, de Beaucamps-le-vieux, filles et fils de cette terre de Somme, filles et fils de cette Eglise de Dieu, comme nous le déclare l'Apôtre Paul dans sa lettre aux Ephésiens :     « Nous sommes tous invités à abandonner le vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de notre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité ». (Ep. 4, 22-24). Oui, nous devons être des personnes renouvelées dans notre manière de penser, de juger, d'agir, de nous comporter les uns vis-à-vis des autres, en faisant de la loi de l'Amour le principe directeur de notre vie, le mobile fondamental de notre agir, en ayant les yeux fixés sur Jésus Christ qui est le "Chef de notre foi et qui la mène à la perfection" (He 12, 2), en nous laissant conduire par l'Esprit Saint comme le recommande Paul dans sa lettre aux Galates. (5, 16.25)

 

Renouvellement de la société

 

Si nous sommes renouvelés intérieurement, grâce à une conversion profonde continuelle, nous serons capables de renouveler la société tout entière.

 

à Nous serons capables de renouveler nos familles au sein desquels les époux peuvent vivre un amour fidèle, et par ce fait, de plus en plus intense, avec ce que cela suppose d'effort de se supporter, de se pardonner, de s'édifier mutuellement et où ils peuvent alors offrir à leurs enfants une éducation leur permettant de devenir des hommes et femmes sur qui la société et l'Eglise peuvent compter,

 

à Nous serons capables de renouveler la qualité de notre travail parce que réalisé avec amour et donc avec une conscience professionnelle élevée, que ce soit dans l'administration, dans le commerce, l'artisanat, l'industrie, l'agriculture, les affaires, la vie associative, la vie politique qui devrait être une forme éminente de la charité, au lieu d'être, hélas, plus un lieu d'intrigues et de manœuvres en vue d'une accumulation de l'avoir et du pouvoir, souvent au détriment de ceux qu'on est sensé servir surtout pour nos pays d’Afrique.

 

à Nous serons capables de renouveler la terre. Et à ce sujet, notre frère Sylvain Mansart a beaucoup à nous dire partant de l’Encyclique du pape François « Laudato si ». Ainsi parle le Seigneur à son peuple :

        

         « Vous mettez en pratique mes lois et mes coutumes, vous les garderez pour les mettre en pratique et ainsi vous habiterez dans le pays en sécurité. La terre donnera son fruit, vous mangerez à satiété et vous habiterez en sécurité ».

 

Effectivement. Si nous nous laissons guider par l'amour qui est la Loi dans sa plénitude (Rm 13, 10), alors c'est la bénédiction divine qui se répand sur la terre et qui permet ainsi à ses habitants de vivre dans la paix, la concorde, la solidarité.

 

Puisse le Seigneur Jésus, dans sa miséricordieuse bonté nous armer de sa force pour pouvoir marcher à sa suite, dans une fidélité renouvelée à nos vocations et missions respectives, pour combattre le bon combat de la vérité de l'amour, de la justice, de la paix, car la survie de notre monde et de notre société est à ce prix. A nous donc de payer ce prix. Cela vaut la peine, si nous aimons cette terre, si nous aimons ce pays, et si vous aimez l’humble serviteur qui vous parle et qui a tant besoin de votre soutien.

 

En effet, c’est un 04 juillet 2010 que je recevais l’ordination presbytérale des mains de Mgr Louis Portella à Kinkala. Nous étions quatre (4) et ce jour-là, nous avons reçu mission d’annoncer la Parole... Mais, comment le faire, sans commencer par la recevoir soi-même? Alors, chacune des lectures de ce jour m’ont aidé à relire, à l’occasion de ce jubilé, ce qu’est la vie et le ministère du prêtre... J’en retiens ceci :

 

  • Prêtres, nous sommes d’abord les serviteurs de la Parole de Dieu. Dès notre ordination diaconale, en recevant l’Evangéliaire, notre évêque nous a dit : «Reçois l’Évangile du Christ, que tu as la mission d’annoncer. Sois attentif à croire à la Parole que tu liras, à enseigner ce que tu as cru, à vivre ce que tu auras enseigné.» En ce jubilé, nous réclamons humblement votre prière, frères et sœurs: qu’elle nous rende toujours plus assoiffés de la Parole de Dieu, quel que soit le moyen par lequel elle vient jusqu’à nous: dans l’étude de la Bible, dans les offices quotidiens, ou dans les paroles de ceux que nous rencontrons aux détours de notre vie.

 

Je me souviens un jour d’une colère qui m’a pris à Ham, à cause d’une voiture qui m’empêchait de sortir du presbytère depuis plus de 4h... Et d’une dame qui, me voyant dans cet état, vient me dire calmement: «Etes-vous sûr que votre attitude actuelle soit digne d’un prêtre...?» Par elle, c’est le Christ qui m’interpellait. C’est à la mesure de notre accueil de la Parole que nous pourrons fidèlement la transmettre, aussi bien par notre vie que par notre enseignement. Sinon, nous ne risquons fort de n’enseigner que nos idées et nos émotions personnelles.

 

  • La deuxième parole que je retiens, est celle-ci : Prêtres, nous sommes serviteurs des sacrements. A notre ordination presbytérale, notre évêque, nous remettant le pain et le vin, nous a dit: «Aies conscience de ce que tu feras, imite dans ta vie ce que tu accompliras par ces rites et conforme-toi au mystère de la croix du Seigneur.» En ce jubilé, nous réclamons humblement votre prière, frères et sœurs: qu’elle nous rende toujours plus amoureux des sacrements, joyeux de mettre au monde des enfants de Dieu par le baptême, heureux de les relever quand ils sont tombés sur la route, désireux de les soulager quand ils sont malades. Mais surtout, soucieux de rassembler hommes et femmes, petits et grands, pauvres et riches autour d’une même table fraternelle, pour qu’ils reçoivent celui qui vient leur donner sa vie et nous inviter à offrir la nôtre avec lui.
  • La troisième parole que je retiens est : Prêtres, nous avons reçu l’Esprit Saint pour être pasteurs dans l’Eglise. Pas des «petits-chefs», mais le signe du Christ-tête qui donne à chacun des membres du corps d’exercer sa responsabilité propre, de s’épanouir dans sa vocation. En ce jubilé, nous réclamons encore votre prière, frères et sœurs - pardon de vous demander sans cesse tant et plus... Mais vous savez ce que c’est l’Eglise: quand vous donnez ça, on vous demande ça! –: que votre prière, mais aussi votre affection et votre collaboration nous rende toujours plus humbles face à la responsabilité que nous avons reçue.

Je tiens à honorer la mémoire de l’abbé Lionneau qui a beaucoup fait pour cette Paroisse. Et je tiens à remercier du fond de cœur tous les prêtres, et sœurs religieuses qui y ont travaillé.

 

Que le Seigneur bénisse tous et chacun. Amen!

 

 

 

 

 

 

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