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Le pape nomme deux nouveaux évêques et crée le diocèse d'Impfondo au Congo

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités

 

 

congo.jpgL'abbé Victor Abagna devient évêque d'Owando. La préfecture apostolique de la Likouala se transforme en diocèse d'Impfondo avec Mgr Jean Gardin comme évêque. 

Le pape a enfin nommé l'évêque titulaire du diocèse d'Owando. Il s'agit de l'abbé Victor Abagna Mossa, actuellement en mission pastorale à Namur, en Belgique, et qui devrait rentrer dans les tout prochains jours. Le pape vient ainsi combler le vide laissé par la mort, en octobre 2008, de Mgr Ernest Kombo qui était à la tête de ce diocèse depuis 1990. C'est Mgr Louis Portella-Mbuyu, évêque de Kinkala et président de la Conférence des évêques du Congo, qui en était l'administrateur jusqu'ici. 

Le nouvel évêque d'Owando est un fils du pays. Victor Abagna Mossa est né à Makoua, donc non loin d'Owando, le 18 juin 1946. Il y fait la première partie de ses études religieuses qu'il vient compléter à Brazzaville, dans ce qui n'était pas encore le grand séminaire Émile-Biayenda. Le 29 décembre 1974, il est ordonné prêtre pour le compte du diocèse d'Owando. 

Depuis lors, il a œuvré dans diverses paroisses du diocèse, a enseigné au lycée et au séminaire de Makoua et a secondé Mgr Kombo dont il a été le vicaire général à Owando de 1986 à 1992. Parti à Namur en 1999, il s'y est occupé d'une aumônerie d'hôpital, puis de paroisses. Avant sa nomination comme évêque, il avait la charge pastorale de la diaspora congolaise de Namur. Le Vatican a rappelé que le diocèse d'Owando comptait 55 de ses prêtres en études ou établis en Europe, un contingent qui viendra certainement prêter main-forte au nouvel évêque. 

Dans le même temps, le pape Benoît XVI a créé, toujours dans le nord du Congo, un nouveau diocèse. La préfecture apostolique de la Likouala devient en effet le diocèse d'Impfondo et Mgr Jean Gardin, missionnaire spiritain chargé des médias au sein de la Conférence des évêques qui en était le préfet, devient évêque à plain titre. 

Mgr Gardin, bien connu dans les paroisses le long du fleuve, est né en 1941 dans le diocèse de Coutances, en France. Son premier contact avec le Congo remonte à 1970. Pendant cinq ans, il œuvre dans les missions d'Ewo et de Mossaka. Retourné en France en 1995, il revient au Congo cinq ans plus tard comme préfet apostolique de la Likouala, une entité religieuse créée par le pape Jean-Paul II en 2000. La Likouala ainsi que le diocèse de Ouesso, dont Impfondo est détaché, sont sous la responsabilité pastorale des Pères du Saint-Esprit, les missionnaires spiritains, qui ont évangélisé une bonne partie du Congo. D'ailleurs, l'évêque actuel de Ouesso, Mgr Yves-Marie Monot, est lui aussi un spiritain

 

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voici votre livret: mon Carême 2011

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie

dans-la-chapelle-daleb.jpgPour vous accompagner chaque jour du carêame dans votre cheminement vers Pâques, le livret Mon Carême 2011 est un guide pratique, très pédagogique, et adapté tous. Au format poche (10.5x16), entièrement en couleur, il propose pour chaque jour :
- une citation de l'Ecriture Sainte tiré des lectures du jour
- Une méditation à l’école d’un saint
- Un commentaire pour votre vie concrète
- L'exemple d'un témoin de la foi
- Un point de formation sur le temps du Carême
- Une résolution à prendre pour votre vie
- Une idée d'offrande
- Une progression spirituelle avec un thème différent par semaine
… et en plus, un chemin de croix, un guide du sacrement de réconciliation, de belles prières chaque dimanche…

 
Préface de Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban.

 
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PROGRAMME DE CATECHISME POUR LA QUATRIEME ANNEE

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

Jubil--d-alb-tre-Koumi-002.jpgPROGRAMME DE CATECHISME POUR LA QUATRIEME ANNEE ( CATECHESE DE 4 ANNEE : CATECHUMENAT III )

TEMOINS DE L’ EVANGILE

Premiere partie : Dieu plonge les geants de la foi dans son esprit

       Leçon

Rencontres

                  Titres

   TEXTES DE REFERENCE

 1

L’esprit de Dieu était a la createur du monde

Gen 1,1-31

Gen 1,1-3

2

Par son souffle,Dieu donne la vie au premier homme

Gen 1,26

Gen 2,7-8.18.21-25

3

Dieu plange David dans son Esprit pour faire un Roi

1Sam16,1-4.5-13

4

Dieu plange MoÏse dans son Esprit pour en faire un guide

Ex2,23-25

Ex 3,1-7.10-15

5

Dieu plange les prophètes dans son esprit pour faire ses interprètes

Is40,1-5.9-14

6

Dieu plonge l’ange Gabriel dans son esprit pour faire son messager aupres de la vierge Marie

Lc1,26-38

7

Dieu plonge Elisabeth dans son Esprit pour reconnaitre Marie comme mère de Dieu

Lc1,39-56

 

Deuxieme partie : L’eglise peuple des croyants et animée du Saint Esprit.

8

Sous l’impulsion du saint Esprit Dieu témoigne

De son fils

Mt 3,13-17

9

Sous l’impulsion du saint Esprit Jesus résiste a la

Tentation saton

Mt 4,1-11

10

Jesus déclare que l’Esprit Saint est en lui

Lc4,16-22

11

Jesus promet le saint Esprit à ses apôtres

Act1,3-13

Mc16,15-18

12

Jesus envoie le saint Esprit à ses apôtres

Act2,1-8

13

L’eglise, peuple de la nouvelle alliance nait sous l’impulsion du saint Esprit

Act2,14-22-24

       32-33.36-41

14

Sous l’action du saint Esprit, l’Eglise peuple de la nouvelle Alliance grandit

Act2,42-17

15

La conversion de saul

Act9,1-9

16

Sous l’impulsion du saint Esprit l’Eglise se repand

Jusque chez les paÏens

Act1,19-26

 

Troisieme partie : L’ Esprit sanctificateur nous fait vivre en temoins du christ.

17

Par la force du saint Esprit, les chrétiens sont temoins

Eph2,19-22

Eph3,5-6

18

L’Esprit saint distribue à chacun ses dons pour l’expansion de l’Eglise

1cor12,4-11

19

L’Esprit saint construit le corps du christ qu’est  l’Eglise

Eph4,3-6

20

Par le sacrement de la confirmation le christ fait de nous ses temoins

Act1,8

Act8,14-17

Mt5,12

Mc13,11-13

21

L’eveque est le ministre ordinaire du sacrement de la confirmation

Act8,18-21

22

Seuls les baptisés reçoivent le sacrement de la confirmation

Act19,1-6

23

Les rite et les symboles du sacrement de la confirmation

 

24

La resurrection du christ, source de la mission des apôtre

Jns20,19-23

CELEBRATION : MOT D’ORDRE DE JESUS

Allez , de toutes les nations faite des disciples Mt28,16-20

 

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le Chef de l’Etat, Joseph Kabila a fait son discours sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement, réunies en Congrès

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

  joseph_new2.jpgConformément à l’article 119 de la Constitution, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila a fait son discours sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement, réunies en Congrès, le 8 décembre 2010.

 

Le chef de l’Etat a commencé son allocution en remerciant les représentants du peuple congolais ainsi que toute la Nation congolaise et l’a invité à se joindre  à lui pour rendre grâce à Dieu pour sa solicitude particulière en cette année jubilaire à regard de la République démocratique du Congo. Laquelle grâce qui s’est traduite par la celebration avec festes du cinquantenaire de l’ indépendance   du pays dans l’unité et la paix retrouvées.,  par  l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE,  par le deuxième sacre du Tout Puissant Mazembe,  à la Coupe d’Afrique des Clubs Champions et enfin par l’élévation au rang de cardinal de Monseigneur Laurent Mosengwo Pasinya, à qui il a présenté, au nom de tous les Congolais,  ses sincères félicitations.

 

Evaluations de l’œuvre de la reconstruction nationale

 

Faisant sien l’exercice d’informer régulièrement le peuple congolais sur la marche de l’Etat, tel que prévu par l’article 77 de notre Constitution, rappelant à l’assistance l’engagement pris lors de son premier discours, il ya trois ans,  sur l’état de la Nation, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, dans lequel il affirmait  que: «Avec l’engagement de chacun de nous, et avec l’aide du Seigneur, lentement mais sûrement la réalité est en train de rattraper le rêve. La Nation congolaise se porte mieux qu’il y a un an, beaucoup mieux qu’il y en a quinze, et son état s’améliore chaque jour davantage ».

 

Quel bilan tire-t-il de ces trois ans de gouvernance?

 

Le Président de la République paraphrase la Bible en ces termes, comme Jesus-Christ l’a pu faire en son temps:  « Si vous ne croyez pas à ma parole, croyez au moins à mes œuvres » !

 Mieux d’ailleurs qu’à l’époque, aujourd’hui, la réalité en atteste la véracité, a-t-il souligné, et le constat fait ne relève d’aucune autosatisfaction, ni de la volonté de minimiser l’ampleur des défis de la reconstruction, mais,  procède de l’obligation morale de toujours rendre honnêtement compte.

 

Les cinq objectifs majeurs du pacte républicain

  1. le rétablissement et la consolidation de la paix ;
  2. la réhabilitation de (‘Etat dans ses prérogatives régaliennes;
  3. l’amélioration de la gouvernance politique, économique et sociale
  4. la relance économique ;
  5. la reconstruction du pays.

 

 

 

 

 

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Que sont devenues nos «Conférences nationales» ?

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

 

dadi-copie-1.jpg[Feu Mgr Isidore de Souza, président du présidium de la Conférence nationale du Bénin] Vingt ans déjà! Le 19 février 2010, alors que l’on saluait,  ici et là, la chute de Mamadou Tandja, fermement déposé  par une junte militaire qui n’en pouvait plus de le laisser  sur son piédestal anticonstitutionnel, au Niger, les  Béninois, eux, se souvenaient avec émotion de leur  Conférence nationale des forces vives. On se rappelle, en  effet, de ce géant arbre à palabres qui réunit, du 19 au  28 février 1990, à l’hôtel PLM Alédjo de Cotonou, la  capitale économique, plus de 500 délégués venus des  quatre coins de la République et de la diaspora pour  réconcilier la nation avec elle-même. Une nation alors  moribonde, en quête d’un nouveau départ pour cesser  d’être «l’enfant malade de l’Afrique».

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette initiative a permis au Bénin de sortir d’un bien mauvais pas, le pays ayant jeté, de façon résolue, les bases d’un renouveau démocratique dont les uns et les autres se vantent encore aujourd’hui, vingt ans après. Il faut reprendre la mesure de la déliquescence socioéconomique du pays, à la veille de ce rendez-vous qui vainquit «la fatalité», selon le mot de son rapporteur général, Albert Tévoèdjrè, pour se convaincre que véritablement, le pays du vaudou, ancien «quartier latin de l’Afrique», revenait de loin. De très loin…

 

C’est vrai, malgré quelques secousses inhérentes à toute action humaine, le processus démocratique béninois se porte plutôt bien, quand on passe à la loupe la carte du continent, ou tout au moins de l’Ouest africain. Trois présidents –Mathieu Kérékou (1990 à 1991, puis de 1996 à 2006), Nicéphore Soglo (1991 à 1996) et Boni Yayi (depuis 2006)- se sont ainsi déjà succédé à la tête du pays depuis ces mémorables assises, qui ont également allumé d’une flamme nouvelle dans l’aspiration des peuples africains à l’émergence démocratique.

 

La Conférence nationale est alors devenue, on le sait, la référence de nombre de leaders, notamment de l’opposition, pour amener les tenants des pouvoirs africains à composer avec le vent de la démocratie qui, telle une onde puissante, a déferlé sur les anciennes autocraties d’Afrique et d’Europe de l’Est. Et si l’on a enregistré un certain nombre sur le continent, avec des fortunes et infortunes diverses, le Bénin reste aujourd’hui, vingt ans après, l’un des meilleurs laboratoires de ce difficile exercice de la démocratie. Non pas que le processus aura été un long fleuve tranquille, mais il aura au moins préservé l’essentiel, toutes proportions gardées, et au-delà des mille et une turpitudes qui l’ont émaillées.

 

Cependant –et le récent coup d’Etat militaire au Niger en atteste- l’Afrique post-Conférence nationale reste une mosaïque hétéroclite, où chacun se bat et se débat dans la mare politique comme dans une arène de bretteurs impénitents. Constitutions au clair et verve oratoire acérée, les nouveaux «démocrates» d’Afrique ne connaissent que la démocratie de leur propre triomphe politique et sont passés, pour certains, maîtres dans le maniement du sabre de l’alternance forcée. Certains autres ont tellement appris à user et à abuser du bistouri constitutionnel, que les filets de protection et de sauvegarde d’une bonne administration de la démocratie, que les peuples se sont donnés, ont purement et simplement volé en éclats!

 

En effet, sur le continent, où l’on croyait que la formule de la Conférence nationale inaugurait durablement un nouveau cycle de gestion politique, les putschs, qu’ils soient civils, militaires ou constitutionnels, ont vite fait de retrouver leur place parmi les instruments de torture et de torpillage des timides processus de démocratisation en cours. Les têtes couronnées changent les règles du jeu pendant le jeu, et étouffent le continent sous l’étau de la «révisionnite aiguë». Donnés partants par les lois fondamentales de leurs pays, ils rechignent à partir, tandis que les autres, qui piaffaient d’impatience, échafaudent de nouveaux plans pour entrer en scène. Et, une fois qu’ils parviennent à leurs fins au nom de la démocratie, qui a décidément bon dos, ils font absolument comme leurs prédécesseurs. Si ce n’est pire.

 

Et si l’on prenait appui sur ce vingtième anniversaire des assises fondatrices du printemps des Conférences nationales africaines pour repenser les forces et les faiblesses de nos processus démocratiques, manifestement en panne, en cette année du cinquantenaire des soleils des indépendances sur le continent? Pour réinventer la République, la démocratie, le développement?

 

Le discours de La Baule (1990)

 

La Baule, le 20 juin 1990

 

ALLOCUTION PRONONCEE PAR M. FRANCOIS MITTERRAND

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

A L'OCCASION DE LA SEANCE SOLENNELLE D'OUVERTURE

DE LA 16ème CONFERENCE DES CHEFS D'ETAT DE FRANCE ET D'AFRIQUE

 

Majesté, Laissez-moi vous remercier pour la présidence que vous avez exercée depuis la Conférence de Casablanca. Je salue ceux qui nous rejoignent dans notre Conférence pour la première fois. Je ne ferai pas de distinction. Mais je noterai cependant la présence de la Namibie, ce qui marque bien qu'il y a aussi des évolutions heureuses : l'accession à l'indépendance est l'une des formes essentielles de la liberté et la Namibie en est le meilleur symbole.

 

Depuis la conférence de Casablanca, beaucoup de choses se sont passées.

Vous avez parlé, Majesté, des maux dont souffre l'Afrique. Chacun le sait, ils sont nombreux. Cela repose sur des réalités difficiles et parfois angoissantes. La crise est d'abord économique. Elle s'aggrave sans cesse. Vous savez que la production par tête diminue chaque année, que la part de l'Afrique dans la concurrence mondiale recule, que les investissements se font plus rares, qu'ici ou là la famine resurgit, que la dette s'alourdit. Bref, on est installé cruellement dans le cycle infernal "dette-sous développement", tandis que la population croit. Comment voulez-vous que les systèmes scolaires et sociaux puissent résister à la poussée de la démographie dans de telles circonstances ?

 

Vous avez eu raison de le dire tout à l'heure, se tourner vers l'Afrique et porter accusation révèle une grande injustice de ceux qui, avec complaisance, parfois même avec satisfaction, dénoncent les moeurs, les traditions, le système politique, la manière de vivre de l'Afrique. Si j'ai moi-même des observations critiques à faire, comme je le ferai à l'égard de mon pays, je refuse de m'engager dans ce procès. Je préfère examiner avec vous la manière dont on pourrait préparer l'avenir immédiat. Car je suis de ceux qui pensent que si responsabilités il y a, on ne peut ignorer celles qui incombent à la société internationale et particulièrement aux pays les plus riches. Sont-ils sans pitié ou simplement indifférents ? Nous attendons encore, en dépit des efforts répétés de la France et de quelques autres, le plan mondial qui permettrait d'examiner, sur une distance de cinq à dix ans, la manière de parer aux maux successifs qui viennent pour une large part des pays riches pour atteindre les pays en voie de développement, pauvres ou moins pauvres, mais en tout cas très endettés.

 

Examinons par exemple, l'effondrement des cours des matières premières. Je me répète d'une année sur l'autre. Mais comment ne pas se répéter ? Nous sommes contraints de tenir le même discours puisque les faits n'ont pas changé. Si on se met à la place des responsables africains, on se dit comment faire ? On établit un budget, on tente de planifier sur deux ans, trois ans, cinq ans et en l'espace d'une semaine, quand ce n'est pas au cours d'une simple séance d'un après-midi dans une ville lointaine, tout s'effondre.

 

Les monnaies de base ont connu des évolutions qui ont constamment dérangé vos prévisions ; vos productions ont connu des évolutions saisissantes vers la baisse. On s'interroge : comment le financier le plus avisé du monde, pourtant si prêt à se faire donneur de leçons, agirait-il ? Quelle solution trouverait-il pour compenser les pertes, arrêter le désastre ? On s'étonne après cela de la fuite des investissements étrangers... Et que penser de la fermeture des marchés en Occident ? Faut-il s'étendre sur le débat au sein du GATT à propos du maintien du protectionnisme, sur les produits agricoles, les produits textiles et combien d'autres ? Il y a là une spirale qui empêche les pays africains de retrouver un équilibre hors duquel tout leur est interdit. Le développement, bien entendu, la prospérité, l'équilibre politique, le temps et l'espace nécessaires pour procéder aux réformes politiques attendues.

 

Il est vrai que l'Afrique est l'oubliée de la croissance, la laissée pour compte du progrès ; je dis ceci d'une façon rapide car, dans tel ou tel pays, on observe des efforts récompensés par le succès. Nous n'allons pas nous attarder pour tenter de désigner le coupable. Les responsabilités sont partagées. Dans mon esprit, elles commencent par l'insouciance ou l'irresponsabilité des pays, qui par solidarité internationale et dans leur intérêt, devraient comprendre qu'une large et audacieuse politique Nord-Sud s'impose. Elles continuent par les défaillances de nombreux pays africains qui n'ont pas pu ou qui n'ont pas su prendre à temps les mesures qui pouvaient leur convenir. Prenons-en acte ; posons-nous ces questions.

 

La première question est sous-jacente dans les campagnes qui se développent, un peu partout dans le monde, contre la politique de la France faut-il que la France renonce afin de ne plus être exposée aux critiques nombreuses qui la frappent ? Faut-il qu'elle rapatrie chez elle tous les moyens et qu'elle les consacre à ses ressortissants nationaux ? Faut-il qu'elle se replie, faut-il qu'elle cherche en elle-même ses seules ambitions. Je vous dirai ce que je pense de la politique de la France et de la manière dont elle est conduite. Mais je répondrai par avance à cette question : la France est décidée à poursuivre sa politique et donc à aider l'Afrique, quoi qu'il en soit et quoi qu'on en dise. Elle ne se retirera pas de l'oeuvre engagée depuis si longtemps et qui, sous des formes différentes au travers de l'histoire, l'a associée à un grand nombre de ces pays. La France restera fidèle à son histoire dont, d'une certaine manière vous êtes, et à son avenir dont vous serez, je l'espère aussi.

 

Permettez-moi quelques rappels simples. La France est toujours le premier des pays industriels avancés dans l'aide aux pays en voie de développement. Le premier, nettement, devant tous les autres. C'est vrai que des pays comme le Canada ou l'Allemagne font un effort tout à fait estimable. Mais, c'est vrai que d'autres grandes puissances restent à quelque distance et même parfois à une longue distance. Notre aide à l'Afrique en 1990 est supérieure à celle de 1989 qui, elle-même, était en accroissement par rapport aux années précédentes.

 

La quatrième Convention de Lomé, à laquelle nous avons pris une part si évidente, a permis d'augmenter de 45% les engagements financiers de la Communauté. Dans toutes les enceintes internationales, j'ai plaidé pour le développement que je considère comme un élément indissociable des progrès de la démocratie. Nous sommes allés partout, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Economie et des Finances, le ministre de la Coopération, le ministre de la Francophonie notamment, pour plaider le dossier de l'Afrique. Et nous devons répéter, encore une fois, les mêmes choses simples. A Toronto, nous avons mis au net un plan qui permettrait de réduire ou d'abolir la dette des pays les plus pauvres et nous avons préconisé trois façons de faire en annonçant aussitôt celle que nous avions choisie. A Dakar, peu de temps après, nous avons annulé nos créances publiques à l'égard de trente-cinq pays d'Afrique. Cet exemple a été suivi par quelques uns. A la tribune des Nations Unies, j'ai demandé qu'un plan fut élaboré et décidé en faveur des pays dits intermédiaires, ceux qui sont peut-être moins pauvres, mais si endettés que le bénéfice de leur travail est absorbé par le service de la dette.

 

A Toronto, à Dakar, à New York, j'avais déjà indiqué que la France ne s'en tiendrait pas là. Je pense que dès maintenant, il convient de ne plus faire que des dons à 100% aux pays les moins avancés. Une conférence de ces pays se tiendra à Paris, cet automne, j'aurai l'occasion d'y revenir. Je pense qu'il convient de limiter à 5%, ce qui revient à une réduction de 50%, les taux d'intérêt de tous les prêts publics aux pays dits intermédiaires de l'Afrique sub-saharienne. C'est une décision unilatérale de la France. Elle n'a pas été négociée, ni avec vous, ni avec nos partenaires de ce fameux club des pays les plus riches qui se réunira dans quelques semaines à Houston. Mais j'ai l'intention, à Houston précisément, de demander à nos partenaires, aux six autres pays industrialisés, d'aller plus loin. J'ai l'intention de leur demander d'abord s'il leur est possible de reprendre à leur compte des dispositions du type de celle que je viens d'énoncer ; ensuite, d'allonger de toute façon les délais de remboursement des pays les plus endettés par des moyens divers qu'il conviendra de choisir. Et j'en reviens à ce projet dix fois traité et dont il faudra bien comprendre qu'il est nécessaire, celui d'un fonds spécial mondial. J'avais proposé qu'il fut financé par des nouveaux droits de tirages spéciaux. Je pense que les pays peuvent renoncer à certains de leurs droits pour alimenter une sorte de fonds mondial de garantie qui servirait à amorcer la pompe pour que, désormais, un nouveau cours des choses préside à la marche des affaires internationales. Mais, rien ne se fait au hasard. Peut-être à certaines époques l'argent se répandait avec prodigalité, sans contrôle. Moi, je n'ai pas connu ce temps-là. Je veux dire que je n'étais pas responsable au temps ou ces pratiques ont pu exister. Vous savez bien, Madame et Messieurs, comment les choses se passent, comment les décisions sont prises. Il peut même arriver que des difficultés naissent à ce propos entre nous. Pas exactement entre vous et moi, mais entre nos hauts fonctionnaires lorsqu'ils discutent âprement de la valeur de tel projet, de son financement, de ses modalités. Il vous arrive même parfois de reprocher à la France, par ses exigences et par sa rigueur, d'exprimer je ne sais quel relent de l'époque coloniale, bien que nous ne prétendions pas, et vous le savez bien, dicter la politique que vous avez à faire. Les crédits du Fonds d'aide et de coopération qui sont placés sous la tutelle du ministre de la Coopération et qui servent à développer des projets font l'objet d'une instruction interministérielle, avec un luxe de précautions de toutes sortes. Les crédits sont alloués au fur et à mesure des réalisations. On constate, sur place, ce qui se fait, en collaboration avec les responsables de chacun de vos pays. Il en est de même pour les crédits, prêts et dons gérés par la Caisse centrale de coopération économique. Ce sont des institutions sévères ou des organismes parfois rébarbatifs qui accumulent les étages administratifs, mais qui sont quand même bien nécessaires. Ils permettent en tout cas d'avoir la conscience tranquille. Pour vous comme pour nous cette aide est menée avec la rigueur necessaire, pour qu'elle soit utile à vos peuples. A tout cela, Madame et Messieurs, vos Etats participent et contribuent. Ils font entendre leurs voix, ils font connantre aussi leurs objections et ils acceptent parfaitement tout ce qui leur permettra de mener leur action sous le contrôle de chefs d'Etat dont je peux dire que j'ai souvent constaté le scrupule sur la manière dont ils devaient gérer les crédits qui doivent servir au développement de leur peuple. Si l'on doit constater un certain nombre de défaillances à travers le temps, je ne vois pas, ayant fait un examen approfondi de cette situation, ce qui pourrait être vraiment remarqué au cours de ces dernières années. Pour la balance des paiements, il arrive qu'une contribution soit consentie par la France aux Etats lorsqu'ils ont constaté que leur programmation se heurte à des décisions souvent spéculatives qui ruinent, en l'espace de quelques heures, la patience et la prévision de plusieurs années. Là encore, c'est notre ministère des Finances qui intervient. Il a des instructions financières pour chaque pays. Le ministère des Affaires étrangères et celui de la Coopération y prennent part : dans un système aussi précis, par où serait passée cette "évaporation", dont on parle sans arrêt, dans un procès de type cartiériste, comme une sorte d'invitation en sourdine à voir la France arrêter, cesser de pratiquer la politique qui nous rassemble aujourd'hui et qui fait de nous des pays amis et solidaires, nous qui représentons ensemble, sur la scène internationale, un front de quelque 30, 35 pays. Mais sur ces 35 pays, presque tous sont sous-développés. Peut-on dire : que c'est de leur faute, et oublierait-on cette indifférence des peuples riches ou plutôt de leurs dirigeants, cet oubli de leur responsabilité et de leur intérêt, car c'est du développement des termes de l'échange qu'eux mêmes tireront les moyens de leur prospérité ? Je n'ignore pas les interrogations que suscitent chez vous les événements qui ont bouleversé l'Est de l'Europe. Vous craignez que bien des capitaux ne se détournent de l'Afrique. C'est une inquiétude que l'on peut comprendre, car les moyens des pays qui sont vos amis ne sont pas illimités. Eh bien, il dépend de nous qu'il n'en soit pas ainsi. La France fait son devoir. C'est vrai que si l'on ne rétablit un climat de confiance dans la marche en avant des pays de l'Afrique, il est difficile d'espérer la venue d'investissements étrangers, privés. On peut prendre des mesures de toutes sortes, notamment fiscales, mais ne s'agit-il pas aussi d'un problème politique ? Si l'on veut redonner confiance dans les chances de l'Afrique ce sera par une stabilité retrouvée, avec des administrations en bon état de marche, avec une gestion scrupuleuse et un certain nombre de dispositifs, soit anciens, soit nouveaux qu'il conviendra de déterminer au cours des heures de travail que nous aurons cet après midi et demain. Prenons un cas : celui de la zone franc. Je crois que l'on peut considérer que cette zone franc est un facteur de stabilité pour l'Afrique noire. Je crois que les pays qui participent y sont très attachés. Eh bien, la France aussi. Périodiquement, l'idée d'une dévaluation du franc CFA est relancée par de grandes institutions internationales. On dit que vous y êtes hostiles, moi aussi. Cela ne réglerait aucune de vos difficultés. Je crains que cela ne puisse aboutir qu'à alourdir les charges de vos dettes et à renchérir vos importations. Certains d'entre vous se posent la question de savoir si l'Union économique et monétaire européenne ne modifierait pas la relation du franc CFA avec les autres monnaies de l'Europe. Je vous dis dès maintenant que ce qui vaut pour le franc CFA par rapport au franc vaudra demain par rapport à la monnaie européenne si celle-ci, comme nous l'espérons, voit le jour. Je puis m'en porter garant. Ainsi disposerez-vous d'une vaste zone qui vous apportera certaines formes de sécurité dans le trouble général qui s'empare de l'Afrique. Vous savez que l'Europe dispose d'un Marché commun et qu'elle est à la recherche d'une monnaie unique. Or la zone-franc a une monnaie mais elle n'a pas de Marché commun. Il y a pour l'instant d'un côté un marché commun sans monnaie et de l'autre une monnaie sans marché commun. Il y a là peut-être une situation dont la contradiction pourrait toucher à l'absurde. Ne devriez-vous pas, Madame et Messieurs, rechercher l'unification de vos marchés et l'harmonisation de règles administratives, juridiques, fiscales et douanières dans des ensembles suffisamment vastes ? Il serait peut-être trop ambitieux de considérer l'ensemble de l'Afrique noire. La réalité historique et géographique devrait aboutir à plusieurs ensembles et ce serait déjà un grand progrès. En tout cas, nous sommes prêts à vous aider pour mettre en oeuvre ce mouvement que je crois indispensable si l'on veut pouvoir disposer de l'instrument politique, géographique, économique qui nous permettra d'avancer dans la lutte contre la crise. Mais je tiens à dire ceci : de même qu'il existe un cercle vicieux entre la dette et le sous-développement, il existe un autre cercle vicieux entre la crise économique et la crise politique. L'une nourrit l'autre. Voilà pourquoi il convient d'examiner en commun de quelle façon on pourrait procéder pour que sur le plan politique un certain nombre d'institutions et de façons d'être permettent de restaurer la confiance, parfois la confiance entre un peuple et ses dirigeants, le plus souvent entre un Etat et les autres Etats, en tout cas la confiance entre l'Afrique et les pays développés. Je reprends à mon compte l'observation, à la fois ironique et sévère, de Sa Majesté le Roi du Maroc lorsqu'il évoquait la manière dont la démocratie s'était installée en France. Cela n'a pas été sans mal, ni sans accidents répétés. Elargissant le propos, je reprendrai les termes de l'un des chefs d'Etat avec lequel nous dnnions hier soir : l'Europe dont nous sommes, nous Français, avait à la fois le nazisme, le facisme, le franquisme, le salazarisme et le stalinisme. Excusez du peu... Etait-ce les modèles à partir desquels vous aviez à bâtir vos Etats, vous qui n'avez disposé, dans la meilleure hypothèse que d'un quart ? Il nous a fallu deux siècles pour tenter de mettre de l'ordre, d'abord dans notre pensée et ensuite dans les faits, avec des rechutes successives ; et nous vous ferions la leçon ? Il nous faut parler de démocratie. C'est un principe universel qui vient d'apparantre aux peuples de l'Europe centrale comme une évidence absolue au point qu'en l'espace de quelques semaines, les régimes, considérés comme les plus forts, ont été bouleversés. Le peuple était dans les rues, sur les places et le pouvoir ancien sentant sa fragilité, cessait toute résistance comme s'il était déjà, et depuis lontemps, vidé de substance et qu'il le savait. Et cette révolution des peuples, la plus importante que l'on eut connue depuis la Révolution française de 1789, va continuer. Je le disais récemment à propos de l'Union Soviétique cette révolution est partie de là et elle reviendra là. Celui qui la dirige le sait bien, qui conduit avec courage et intelligence une réforme qui, déjà, voit se dresser devant elle toutes les formes d'opposition celles qui s'y refusent, attachées au système ancien et celles qui veulent aller plus vite. Si bien que l'histoire reste encore en jeu. Il faut bien se dire que ce souffle fera le tour de la planète. Désormais on le sait bien : que survienne une glaciation ou un réchauffement sur l'un des deux pôles et voilà que le globe tout entier en ressent les effets. Cette réflexion ne doit pas rester climatique, elle s'applique à la société des hommes !... Enfin, on respire, enfin on espère, parce que la démocratie est un principe universel. Mais il ne faut pas oublier les différences de structures, de civilisations, de traditions, de moeurs. Il est impossible de proposer un système tout fait. La France n'a pas à dicter je ne sais quelle loi constitutionnelle qui s'imposerait de facto à l'ensemble de peuples qui ont leur propre conscience et leur propre histoire et qui doivent savoir comment se diriger vers le principe universel qu'est la démocratie. Et il n'y a pas trente six chemins vers la démocratie. Comme le rappelait M. le Président du Sénégal, il faut un Etat, il faut le développement et il faut l'apprentissage des libertés... Comment voulez-vous engendrer la démocratie, un principe de représentation nationale avec la participation de nombreux partis, organiser le choc des idées, les moyens de la presse, tandis que les deux tiers d'un peuple vivraient dans la misère. Je le répète, la France n'entend pas intervenir dans les affaires intérieures des Etats africains amis. Elle dit son mot, elle entend poursuivre son oeuvre d'aide, d'amitié et de solidarité. Elle n'entend pas soumettre à la question, elle n'entend pas abandonner quelque pays d'Afrique que ce soit. Ce plus de liberté, ce ne sont pas simplement les Etats qui peuvent le faire, ce sont les citoyens : il faut donc prendre leur avis et ce ne sont pas simplement les puissances publiques qui peuvent agir, ce sont aussi les organisations non gouvernementales qui souvent connaissent mieux le terrain, qui en épousent les difficultés qui savent comment panser les plaies. Nous ne voulons pas intervenir dans les affaires intérieurres. Pour nous, cette forme subtile de colonialisme qui consisterait à faire la leçon en permanence aux Etats africains et à ceux qui les dirigent, c'est une forme de colonialisme aussi perverse que tout autre. Ce serait considérer qu'il y a des peuples supérieurs, qui disposent de la vérité, et d'autres qui n'en seraient pas capables, alors que je connais les efforts de tant de dirigeants qui aiment leur peuple et qui entendent le servir même si ce n'est pas de la même facon que sur les rives de la Seine ou de la Tamise. Voilà pourquoi il faut procéder à une étude méthodique de tout ce qui touche à la vie économique. Il faut mettre en place des dispositifs douaniers qui empêcheront des évasions de capitaux qui viennent souvent justifier les critiques entendues. De ce point de vue encore, la France, si vous le souhaitez, est prête à vous apporter l'aide humaine et technique, à former des fonctionnaires, à se trouver auprès d'eux. J'ai vu nantre la plupart de vos Etats, j'ai connu vos luttes pour en finir avec l'état colonial. Ces luttes vous opposaient souvent à la France, et seule la sagesse des dirigeants français et africains a évité, en fin de compte, le drame d'une guerre coloniale en Afrique noire. Il fallait bâtir un Etat, une souveraineté, avec des frontières garanties internationalement, telles que les avaient dessinées les compas et les règles des pays coloniaux, dans les salons dorés des chancelleries occidentales, déchirant les ethnies sans tenir compte de la nature du terrain. Et voilà que ces Etats nouveaux, doivent gérer les anciennes contradictions héritées de l'histoire, doivent bâtir une administration centrale, nommer des fonctionnaires après les avoir former, gérer des finances publiques, entrer dans le grand circuit international, souvent sans avoir reçu des anciens pays coloniaux la formation nécessaire. Et on aurait à raisonner avec ces Etats, comme on le ferait à l'égard de nations organisées depuis mille ans comme c'est le cas de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne ou du Portugal ! Les moeurs, les traditions aussi respectables que les vôtres, l'histoire et la nature de ces peuples, leur propre culture, leur propre façon de penser, tout cela pourrait se réduire à une équation décidée dans une capitale du nord ? Vraiment, je fais appel à votre raison, et je pense que nous nous connaissons assez pour savoir que rien ne sera fait entre nous en dehors du respect et de la considération que nous nous devons. S'il y a contestation dans tel Etat particulier, eh bien ! que les dirigeants de ces pays en débattent avec leurs citoyens. Lorsque je dis démocratie, lorsque je trace un chemin, lorsque je dis que c'est la seule façon de parvenir à un état d'équilibre au moment où apparant la nécessité d'une plus grande liberté, j'ai naturellement un schéma tout prêt : système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure : voilà le schéma dont nous disposons. Nous en avons discuté plusieurs fois et hier soir encore en particulier. Je sais combien certains défendent scrupuleusement leur peuple et cherchent le progrès y compris dans les institutions. Plusieurs d'entre vous disaient : "transposer d'un seul coup le parti unique et décider arbitrairement le multipartisme, certains de nos peuples s'y refuseront ou bien en connantront tout aussitôt les effets délétères". D'autres disaient : "nous l'avons déjà fait et nous en connaissons les inconvénients". Mais les inconvénients sont quand même moins importants que les avantages de se sentir dans une société civiquement organisée. D'autres disaient : "nous avons commencé, le système n'est pas encore au point, mais nous allons dans ce sens". Je vous écoutais. Et, si je me sentais plus facilement d'accord avec ceux d'entre vous qui définissaient un statut politique proche de celui auquel je suis habitué, je comprenais bien les raisons de ceux qui estimaient que leurs pays ou que leurs peuples n'étaient pas prêts. Alors qui tranchera ? Je crois qu'on pourra trancher en disant que de toute façon, c'est la direction qu'il faut prendre. Certains ont pris des bottes de sept lieues, soit dans la paix civique soit dans le désordre, mais ils ont fait vite. D'autres marcheront pas à pas. Puis-je me permettre de vous dire que c'est la direction qu'il faut suivre. Je vous parle comme un citoyen du monde à d'autres citoyens du monde : c'est le chemin de la liberté sur lequel vous avancerez en même temps que vous avancerez sur le chemin du développement. On pourrait d'ailleurs inverser la formule : c'est en prenant la route du développement que vous serez engagés sur la route de la démocratie. A vous peuples libres, à vous Etats souverains que je respecte, de choisir votre voie, d'en déterminer les étapes et l'allure. La France continuera d'être votre amie, et si vous le souhaitez, votre soutien, sur le plan international, comme sur le plan intérieur. Vous lui apportez beaucoup. Quand je constate, par exemple, que le flux de capitaux qui va du Sud pauvre vers le Nord riche est plus important que le flux de capitaux qui va du Nord riche au Sud pauvre, je dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Le colonialisme n'est pas mort. Ce n'est plus le colonialisme des Etats, c'est le colonialisme des affaires et des circuits parallèles. Nous parlons entre Etats souverains, égaux en dignité, même si nous ne le sommes pas toujours en moyens. Il existe entre nous des conventions de toutes sortes. Il existe des conventions de caractère militaire. Je répète le principe qui s'impose à la politique française chaque fois qu'une menace extérieure poindra, qui pourrait attenter à votre indépendance, la France sera présente à vos côtés. Elle l'a déjà démontré, plusieurs fois et parfois dans des circonstances très difficiles. Mais notre rôle à nous, pays étranger, fut-il ami, n'est pas d'intervenir dans des conflits intérieurs. Dans ce cas-là, la France en accord avec les dirigeants, veillera à protéger ses concitoyens, ses ressortissants mais elle n'entend pas arbitrer les conflits. C'est ce que je fais dans le cadre de ma responsabilité depuis neuf ans. De la même manière, j'interdirai toujours une pratique qui a existé parfois dans le passé et qui consistait pour la France à tenter d'organiser des changements politiques intérieurs par le complot ou la conjuration. Vous le savez bien, depuis neuf ans, cela ne s'est pas produit et cela ne se produira pas.

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Le credo du monde Actuel

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine


Je crois en un seul dieu

Le compte en banque tout puissant

Créateur du fric frac et du fric frac

Du découvert visible et invisible

Je crois en Jésus crédit son fils inique

Notre saigneur, du verbe saigner, égorger, ponctionner, ratiboiser

Je crois au saint écrit

Le chèque qui a été conçu

Du compte en banque

Est né du service financier

Kyrielle de chèques nés du chèque, chèques libellé, signé, déposé

De même nature que l’espèce

Et par lui tout peut-être fait

Et son règne n’aura pas de fin

Je crois en la carte bleue

Durable, inestimable, inaltérable

Elle procède du chèque et du fric

Avec le chèque et le fric

Elle reçoit même adoration et même gloire

Je crois au virement éternel

À la sainte devise européenne

À l’ébullition des marchés

Je crois en l’argent comptable

Débitable, imputable, escamotable, dessous de table

Je crois en la banque

Une, sainte, prolifique et automatique

Je connais un seul barème

Le barème des remboursements des prêts

In visa eternam. Amen

 

Blaise Armel Vivien NDOUDI 7 Place de Selves, 91590 CERNY
Tél.: 0033164576161.     Fax: 0033164576161.            Portable: 0033612304542

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Le scoutisme précolonial en RDC

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine



scouts-50ans.jpgLe scoutisme est introduit au Congo Belge à l'initiative des missions catholiques y implantées vers les années1890. Ses origines sont confondues avec plusieurs autres activités pour la jeunesse: Enseignement, sport, gymnastique, oeuvres sociales. En général c'était une activité scolaire qui intégra après le monde du travail. Il fut un moyen puissant pour la socialisation des jeunes.
Après la première guerre mondiale, suite à la révendications des "évolués", l'Etat Colonial utilisa le scoutisme (et autres formations de la jeunesse)comme structure d'éducation et de formation de la jeunesse autochtone.
A l'Indépendance, plusieurs personnes formées à l'école du scoutisme occupèrent les plus hautes responsabilités à la tête de jeune Etat.
Cette page d'histoire du scoutisme au congo tracera les débuts, la structure, la nature de la formation donnée aux jeunes et le type d'élite formé par ce mouvement et leur apport à l'évolution du pays.

1. Le scoutisme catholique Au Congo Belge

Tout commence en 1920 à Mpala (bord du lac Tanganyika) sous forme de Sea-scoutisme. C'est fut à l'initiative du Père TIELMANS des Pères Blancs, supérieur de la mission de Mpala. Dans cette région située au bord du lac et composée principalement d'une population de pêcheurs, le missionnaire conçut l'idée de donner aux jeunes Congolais une formation spéciale destinée à leur permettre de devenir de meilleurs navigateurs. C'est ainsi qu'il créa à leur intention une véritable " école de navigation " et leur apprit à construire des barques beaucoup plus solides que les pirogues qu'ils utilisaient précédemment, et introduisit la navigation à voile.

A l'autre extrémité du pays, à Léopoldville, la première unité scoute fut constituée en 1922. Elle était dénommée " Troupe Saint-Norbert ", du nom de son responsable Norbert Laude, le futur recteur de l'Université Coloniale d'Anvers, qui l'avait créée avec le Père Raphaël de la Kethulle. Cette troupe congolaise avait été fondée dans le cadre de la " Fédération Sportive " animée par le Père Scheutiste, afin de compléter l'œuvre scolaire des missions Catholiques. Une autre troupe fut fondée à Tumba à la mission des pères Rédemptoristes, sous la direction du Père Van Dyck. Cette série de réaction d'unités à travers le Congo porta à vingt-cinq le nombre de troupes scoutes congolaises à la fin de 1929.

Les efforts d'implantation du scoutisme catholique au Congo avaient reçu, dès le début, l'appui des plus hautes autorités ecclésiastiques. Le cardinal Mercier avait reçu les membres du Comité Colonial et les avait encouragés dans leur entreprise, estimant que le scoutisme catholique était susceptible de faire plus de bien au Congo qu' en Belgique. Les troupes du Congo étaient dénommées " Fédération des Eclaireurs Catholiques du Congo Belge (F.E.C.C.B)" et étaient affiliées à la fédération du " Scoutisme Catholique belge ". Le lieutenant Laude en était le Commissaire Général, l'Abbé Genin, Aumônier Général, et le Commissaire René Weverbergh, Secrétaire Général. Le Comité Directeur était composé également du Père Tielemans et de Joseph Rhodius. Les délégués en Afrique étaient le Père de la Kethulle, le C.D. Luyten et Henri Durand. Au Congo, les troupes dépendaient directement du supérieur de la mission et on tendait à les grouper par Vicariats et Préfectures Apostoliques sous le contrôle de missionnaire inspecteur des écoles.

La troupe fondée à Léopoldville en 1922 était confrontée à des difficultés de tout genre et connut une première éclipse. Au lendemain de Noël 1927, Henri Durant entreprit les premières démarches pour la formation d'une nouvelle troupe scoute. Contacté, le Père de la Kethulle donna son accord pour que le recrutement se fasse parmi les élèves de l'école moyenne et professionnelle de Scheut, fournit un local provisoire et choisit, en accord avec l'aumônier, les quatre élèves qui étaient censés devenir de bons scouts, parmi lesquels Albert Amani, futur abbé, et Eugène Moke, futur évêque auxiliaire de Kinshasa. A Pâques 1929, l'évêque de Léopoldville Bénissait leur promesse et accueillait huit nouveaux aspirants.

Au départ de Henri Durant en 1930, la troupe cessa à nouveau ses activités. En 1938, le mouvement reprit sous l'égide de Pierre de Boever assisté du dynamique Père de la Kethulle à la mission Sainte- Anne. Puis, avec le Père Alexandre Van den Heuvel, fondateur de l'hebdomadaire La croix du Congo, il créa, de concert avec le Père Gérard Liétard, et avec comme Assistant de troupe le congolais Benoît Botomba, ancien de l'unité Saint- Norbert, " l'Unité Saint- Georges ", composé des élèves des Frères des Ecoles Chrétiennes de Kintambo ou Léo II. Une quatrième unité appelée " Prince Baudouin " fut lancée à Kalina pour les enfants européens. Dès lors était constitué le noyau qui allait permettre au scoutisme de rayonner à travers Léopoldville, surtout à l'arrivée de Michel Ugeux, Commissaire régional, qui entama la réorganisation du mouvement à partir de1946.

Selon les termes utilisés par Baden- Powell, son fondateur, le but de scoutisme est de former " de bons citoyens aimant Dieu ". A la suite de cet idéal, la F.E.C.C.B se donnait comme objectif de répandre au Congo Belge la conception catholique scoute de la vie.

Par sa méthode d'éducation, elle voulait aider le scout dans sa formation religieuse, intellectuele, morale et physique et développer en lui les vertues patriotiques, sociales et professionnelles..

Au moment de sa promesse , le scout s'engageait sollennellement sur son honneur et avec la grâce de Dieu, à remplir de son mieux ses devoirs envers Dieu, l'Eglise, le Roi la Patrie; à aider son prochain en toute circonstance, à observer la loi scoute.
les 10 articles de cette loi( mettant en exerge les qualités suivantes:-Loyauté, -Fidèlité, -Service,-Amitié,- Obéissance, -Courtoisie, -respect de la création, -Bonne humeur, -Economie et -Pureté)ainsi que la Méthode scoute(avec ses 7 élements: -Loi et Promesse, -Système d'équipe, -Education par l'Action,Relation éducative, -Cadre symboliqque, -Progression personnelle et -Nature)tendaient à éduquer positivement les jeunes pour en faire des hommes et des femmes loyaux, actifs, utiles à eux mêmes et à toute la communauté, et des chrétiens convencus.

Bien souvent, les troupes d'Eclaireurs dans les missions du Congo ont débuté là où existaient déjà des troupes des gymnastes. On donnait à cette troupe une impulsion plus vigoureuse et un but de formation plus générale qui visait non seulement au développement physiqque mais qui envisageait aussi et principalement la formation morale et intellectuelle des jeunes. On estimait que les mouvements d'ensemble que comportait la gymnastique avaient donné aux jeunes un certain sens de la discipline et de l'ordre qu'il fallait approfondir en formant le caractère.

S'impreignant de la Méthode scoute, les missionnaires organisaient des proménades en groupe au cours desquelles ils décelaient les Eclaireurs susceptibles de devenir des chefs.On pensait que le scoutisme correspondait à la mentalité du Jeune Noir et que celui-ci trouvait dans les activités de la Patrouille l'occasion de mettre à profits ses facultés d'observation. La formation réposait aussi sur l'hypothèse que le port de l'Uniforme, l'usage des Badges qui témoignaiaent d'une aptitude ou d'un talent professionnel spécial, le cérémonial en vigueur en différentes circonstances (promesses, nomination, etc,...) convenaient parfaitement à l'apprentissage du noir.

En 1925 fut constitué la fanfare de la "Troupe Saint -Norbert" appelée "Harmonie Sainte Cécile". Elle comptait 80 instruments et contribua au prestige de l'école de Saint Joseph du Père de la Kéthulle. Elle connut un très grand succès d'autant plus qu'il n'existait pas encore de musique militaire à Léo. Elle accueillit très vite des jeunes gens agés de plus de 25 ans et des gamins de la Rue dont le parcours personnel prit une autre direction grâce à leur formation au sein de la fanfare.

2. Scoutisme et Colonisation

Il existait des convergences entre le scoutisme et la colonisation. Cette proximité entre l'idéal scout et l'idéal colonial était caractérisée par la participation de nombreux coloniaux dans le mouvement scout congolais des ses débuts. Norbert Laude, commissaire Général des "Eclaireurs Catholiques du Congo Belge" jusqu'en 1931, et à qui l'on doit en grande partie l'essor du scoutisme au Congo, était le recteur de l'Université Coloniale à Anvers. Par ailleurs, des anciens scouts Belges destinés aux professions coloniales étaient souvent sollicités pour aller " servir" le scoutisme congolais. Au Congo, ils appliquaient la méthode scoute comme technique d'encadrement des jeunes.

Il était souvent demandé aux scouts et chefs scouts de Belgique d'aider au développement du scoutisme dans la colonie en "parrainant" des troupes congolaises. Ce "parrainage" consistait à établir des relations entre des troupes belges et des troupes congolaises: correspondance entre les deux structures par le canal des missionnaires, soutien aux "filleules" par des dons ( ballons de football, clairon, petit drapeau, etc.).

Au point de vue structurel, le scoutisme congolais était rattaché au comité Colonial qui résidait en Belgique. Cet organe était chargé de conserver un contact perpétuel entre la Belgique et le Congo et donnait les grandes directives d'action. Il cherchait également à fournir aux troupes de la colonie le matériel nécessaire de fonctionnement. Il était représenté au Bureau Central de l'Association qui collaborait de toute son influence pour étendre l'action scoute au Congo.

Par ailleurs, la "Fédération des Eclaireurs Catholiques du Congo Belge ( F.E.C.C.B)" avait des liens très étroits avec le scoutisme belge. A partir de 1929, elle formait avec la "Fédération des Scouts Catholiques (F.S.C)" et avec le " Vlaamsch Verbond der Katholieke Scout ( VVKS)", une " Association Nationale" unique dénommée Baden- Powell Belgian Scouts, Association du Scoutisme Belge. Le rattachement des scoutes catholiques du Congo Belge à l'association répondait aux modalités fixées dans un règlement spécial. Leur responsable laïc et l'aumônier en chef ou les délégués de ceux-ci étaient membres du Conseil Général plénier. En 1931, les effectifs de l'Association des Baden-Powell belgian Scouts étaient de 8.152, dont 1.460 scouts Noirs.

Les objectifs du mouvement rejoignaient également les buts de la colonisation en ce sens que le scoutisme était considéré comme un des meilleurs moyens d'éducation des autochtones. Par ailleurs, les responsables des troupes se tenaient le plus possible en contact avec les autorités coloniales de manière à orienter le scoutisme dans le sens le plus favorable à la politique indigène suivie et aux intérêts économiques qu'il importait de pouvoir. Pour cela, on insistait

"pour que la bonne action quotidienne, exigée de tout scout, soit consacrée à un travail simple et pratique, répondant au but que nous poursuivons en colonisant"
.
Outre la "formation scoute" proprement dite, les activités du mouvement consistaient également à apprendre aux jeunes l'histoire de la colonie et celle de la mère- partie. On leur apprenait aussi à être reconnaissant envers la société coloniale qui leur avait apporté les bienfaits du christianisme ainsi que les avantages de la civilisation. Un autre accent portait sur les rudiments de différents métiers qui faisaient aussi l'objet de leur travail en "Patrouilles" et qu'ils pouvaient développer suivant leurs aptitudes ou même choisir plus tard comme profession. Ainsi formés, les Eclaireurs deviendraient des élites de leurs compagnons et pourraient à leur tour former leurs frères de race.

L'aspect professionnel et utilitaire, introduit dans la formation scoute, s'était concrétisé par l'incitation à l'apprentissage des métiers liés aux activités économiques pratiques dans les régions où étaient implantées les troupes. A la mission de Mpala où la population était composée majoritairement des pêcheurs, le P.Tielemans dirigeait tous les scouts vers l'apprentissage d'un métier, essentiellement la construction des barques, et leur enseignait les principales connaissances requises pour naviguer. Dans la région industrielle d'Elisabethville, les scouts noirs étaient préparés spécialement aux travaux mécaniques. Les troupes des région sagricoles de Baudoinville (Moba) et Stanleyville (Kisangani) se consacraient aux travaux pratiques et notamment à ceux de l'agriculture.

Le soutisme fut un creuset particulièrement fertile parce qu'il donna au Congo de nombreuses élites tels les 1ers prêtres de Léo. A la pentécote de 1946, trois anciens élèves scouts de l'école saint-joseph furent ordonnés prêtres. Il s'agissait de Joseph Albert MALULA, Eugène MOKE et Albert AMANI. Pour ce qui concerne les cadres autochtones du mouvement, le scoutisme forma des chefs de qualité comme Antoine NGWENZA, Benoît BOTOMBA ou encore Simon MOKEMO. Le 1er était ancien scout de Henri Durant et c'est lui qui organisa une des troupes de Léo avec le Père Jos Ceuppens pendant la 2è Guerre mondiale. Il devint le de CT breveté de la 1ere Léo et Benoit Botomba fut le Chet de la 3è Léo. Simon Mokemo, quant à lui, était le principal propagandiste de la troupe de Léo II et fut l'initiateur de l a1ère troupe de Boma.

A partir de 1943 fut publié le bulletin mensuel intitulé Echo Scout, en français et en Lingala, dont le but était d'être utile à tous les scouts en mettant à leur disposition l'information nécessaire qui devait leur permettre de Servir et d'être loyaux, bons et purs.En janvier 1960, cet organe fut baptisé Pistes africaines

3. L'année 1945: Le scoutisme et la perspective de la formation d'une élite

La fin de la 2è Guerre Mondiale en 1945 a été caractérisée, au Congo-Belge, par lémergence de la classe sociale des "Evolués. Ceux-ci revendiquaient un statut spécial et souhaitaient bénéficier de certains avantages parmi lesquels l'accès à des écoles supérieures, la possibilité de fréquenter les universités belges, l'amélioration de l'éducation de la jeune fille ... En réponse, l'administration, les missions et les sociétés créèrent ou stimilèrent un grand nombre d'activités: Réforme scolaire, réorganisation ou intensification des groupement de jeunesse, servicxes socio-éducatifs, etc. c'est dans ce cadre que le scoutisme réçut une nouvelle impulsion.

Au point de vue de son organisation, la FECCB continuait à avoir des liens particuliers avec le scoutisme belge. C'est ainsi qu'elle était rattachée à "l'Association Royale des Scouts Baden-Powell de Belgique" et par elle à "l'Interfédérale Belge du Scoutisme, cette dernière étant elle-même rattaché au "Bureau International du Scoutisme" (canada). Par "Arreté royal du 9 juin 1954, la FECCB réçut la personnalité civile. Ces relations particulières avec l;a Belgique étaient illustrées par la création du Centre Congo en Belgique en 1958. Poursuivant des objectifs en étroite collaboration avec VVKS et avec la fédération des Guides catholiques, le centre voulait "intéresser tous les membres à la situation du scoutisme au Congo, notamment par la voie des révues, développer les relations entre le scoutisme belge et congolais par des réunions de contact, des échanges d'informations et des rencontres entre , d'une part, les chefs scouts congolais en congé en Belgique, d'autre part les chefs du VVKS et la FSC ainsi que les responsables du centre Congo; apporter au scoutisme congolais toute l'aide matérielle et financière possible..."

Au plan National, la direction du scoutisme comprenait un Commissaire Fédéral, un Commissaire Fédéral adjoint et un aumonier Fédéral. Au niveau régional, on avait un Commissaire Régional et un Aumonier Régional dans les huit provinces de Léopoldiville (6.500 membres); Katanga (3.500 affiliés); stanleyville (4.500 scouts); Kivu (800 membres); Niangara (1.500 mb); Lolo (300 affiliés); Kasaï (3.000 scouts) et Ruanda-Urundi (500 mb)

Au niveau local il existait trois branches (unités):
Celle des "Louveteaux"(7 à 10/11 ans) ; celle des "Eclaireurs" (10/11 à 14/16 ans) et celle des "Routiers"(+ de14/16)

A Léo le mouvement fut réorganisé par Michel Ugueux à partir de 1946. Arrivé pour le compte de la brasserie, il lança un Clan de l' Etoile chargé de la formation des Chefs congolais capables de conduire une troupe, organisa des sessions de formation des chefs et créa des nouvelles unités.
le réglèment de la Troupe St-Norbert de Léo stipulait en son article 8, que toute nouvelle affiliation dans la troupe était assujettie à des critères bien définies: <être agé de 13 à 17 ans, avoir l'autorisation parentale, prouver qu'on, est catholique ou alors païen désirant de se faire baptiser.>

En janvier 1946, il y avait deux unités complètes à la paroisse St-Pierre. A Kintambo ou Léo II il y avait 2 unités mais incomplètes. Ainsi la ville de Léo comptait environ 200 scouts noirs issus de milieux différents. Tous étaient chrétiens ou cathécumènes, payaient leurs uniformes, versaient leurs cotisations et étaient stimulés à l'épargne. Ces nombres passeront à 541 (1956); 652 (1957) et 800 (1959).

L'influence du contexte politique colonial sur le scoutisme congolais était réelle et s'était manifesté de différentes manières. Après le voyage du roi Baudouin au Congo en 1955, la préoccupation de la politique coloniale fut de poser les bases d'une large communauté Belgo-Congolaise. L'on retrouve ce souci de rapprochement même dans les discours du scoutisme. Dans un article " La communauté fraternelle Blanche et Noire", Gérard Solesmes plaidait pour la mise en place de cette communauté en citant l'exemple des scouts Noirs & Blancs unis au camp de la Fresnaye près de Buizingen en Belgique.

C'est la nomination du libéral Auguste Buisseret au ministère de colonies en avril 1954 exerça une action considérable sur l'évolution du scoutisme dans la colonie. Pour diminuait l'influence de l'église catholique, il encouragea la création des structures neutres.

C'est à la suite de cette attitude du gouvernement que l'Eglise adopta une position franchement favorable à l'émancipation politique du Congo . Dans cette optique, elle se décida de se consacrer à la formation politique des laïcs congolais dans le but de les intégrer dans la vie politique, des congolais qui placeraient les convictions chrétiennes au-dessus d'autres prétentions . Dès lors, le scoutisme catholique comme les autres groupements de jeunesse de la même confession, intensifièrent la formation des congolais.

Cet effort fut porteur, car le nombre de personnalités congolaises formées à l'école du scoutisme était impressionnant. Pour ce qui concerne l'Eglise du Congo, on peut citer Joseph Albert Malula, qui fut sacré évêque auxiliaire de Kinshasa en septembre 1959, archevêque en juillet 1964 et créé cardinal le 28 mars 1969 ; Eugène Moke, évêque auxiliaire de Kinshasa et administrateur apostolique de l'archevêché après le décès du cardinal Malula ; Mgr Kongolo, évêque de Luebo (Kassaï) ; Mgr Martin Bakole, évêque de Kananga. Ces personnalités de la hiérarchie de l'Eglise du Congo avaient conservé un esprit positif, un bon sens caractérisé et un réel désir de servir le pays et l'Eglise. Les Congolais ont en mémoire l'oeuvre considérable accomplie par le cardinal J.A. Malula, que nous pourront retracer ici dans sa totalité. Nous nous limiterons à évoquer son engagement dans le processus de la décolonisation du Congo, son combat pour une Eglise africaine, ses nombreuses initiatives en faveur de la promotion du laïcat au sein de l'Eglise.

Dans la vie politique, on retrouvait aussi plusieurs personnalités qui étaient passées par le scoutisme. Un tiers des délégués africains à la "table ronde" de Bruxelles étaient d'anciens scouts, parmi lesquels François Kasongo, Prosper Mayumba et Jean Kibwe (KONAKAT) ; Gabriel Kitenge (Union Congolaise) ; Joseph Ngalula (M.N.C./Kalonji) ; Philibert Luyeye (Cartel) ; Joseph Kayemba (BALUBAKAT). D'autres membres anciens occupaient de hautes responsabilités politiques après l'indépendance du pays : Antoine Ngwenza était ministre d'Etat dans les gouvernements Lumumba et Ileo, Joseph Ngalula, premier ministre de l'Etat autonome du Sud Kassaï, Thomas Kanza, délégué à l'ONU du gouvernement Lumumba et actuel ministre du gouvernement Kabila, Laurent Mbariko, secrétaire d'Etat à la Défense du gouvernement Ileo. D'anciens scouts firent partie également du Collège des commissaires généraux mis en place en septembre 1960 par le Colonel J.D. Mobutu : Mario Cordoso (délégué à l'ONU), Albert Ndele (Commissaire Général aux Finances), José Nussbaumer (Commissaire Général a l'Intérieur). Honoré Waku (Commissaire Général à l'Education).

Parmi les responsables des provinces, il y avait Simon Mokeme, ministre des télécommunications de l'Equateur, Jean-Baptiste Ntete, ministre du travail et des affaires sociales de la province de Léopoldville, Basile Mabusa, ministre de l'éducation de la même province. Dans l'Etat sécessionniste du Katanga, quatre membres du gouvernement étaient également d'anciens scouts : Kibwe, ministre des finances, Kitenge, secrétaire d'Etat aux travaux Publics, Kiela, ministre des télécommunications, Evariste Kimba, ministre des affaires étrangères (du Katanga) et premier ministre désigné le 18 octobre 1965 en remplacement de Moïse Tshombe, qui connut une fin tragique. En effet, à la suite du procès de la pentecôte, il fut pendu avec Alexandre Mahamba, Emmanuel Bemba et Jérôme Anany en juin 1966 sur une place publique de Kinshasa.(Arrivé au pouvoir le 25 novembre 1965 à la suite d'un coup d'état militaire, le régime du Général Mobutu accusait les quatre hommes de tentative de coup d'état et d'assassinat contre les généraux Désiré Mobutu le président, Mulamba le 1er ministre et Bobozo le commandant en chef de l'armée).

4. Evolution du Guidisme
CONCLUSION

(Source: http://www.scoutinkivu-cd.afrikart.net/)

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Qu'est ce que l’Association des Scouts et Guides du Congo

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

scouts-france.jpgL’Association des Scouts et Guides du Congo est un mouvement scout d’éducation par l’action qui propose aux jeunes, filles et garçons, sans distinction d’origine, de race ni de religion, une vie d’équipe et de foi, où ils prennent une part active dans la construction de la société en allant jusqu’au bout de leurs projets.

Le scoutisme congolais veut également faire revivre aux jeunes les idées maîtresses de Baden Powell : apprendre par l’action ; travailler en petits groupes et donner des responsabilités aux enfants, en prenant conscience que différentes personnes apprennent de manière différente, à des vitesses différentes et dans des styles différents.

Situation [modifier]

Depuis la relance du mouvement scout à l’issue de la conférence nationale souveraine en 1991, l’Association des Scouts et Guides du Congo (A.S.G.C.) n’a eu de cesse de s’établir comme un acteur dynamique de l’éducation et du développement dans le pays. Cette volonté est l’héritage d’une longue histoire du scoutisme au Congo, lequel a survécu dans l’ombre pendant les 30 années d’interdiction des mouvements de jeunesse.

Le redémarrage a été épaulé par le scoutisme français et international, avec un partenariat plus étroit d’une part entre l’ASGC et les Scouts et Guides de France, et d’autre part avec l'Association mondiale des guides et éclaireuses (AMGE).

Les années suivantes, marquées par des guerres civiles à répétition, n’ont pas permis de poursuivre pleinement les projets engagés, mais les cadres associatifs ont maintenu le cap, et l’ASGC, toujours soutenue par les Scouts et Guides de France, entre désormais dans une phase de consolidation de son activité en sachant s’imposer un rajeunissement de ses cadres, tout en maintenant une diversité des origines régionales, des milieux familiaux, des niveaux culturels et des savoir-faire.

L’Association des Scouts et Guides du Congo compte aujourd’hui 4.500 adhérents (jeunes filles et garçons et encadreurs adultes) dans l’ensemble du territoire congolais, et bénéficie de la caution morale et du soutien des instances de l'Église catholique au Congo, des Scouts et Guides de France, de l’Association Mondiale des Guides et Eclaireuses (AMGE) et de l’Unicef Congo.Elle est la seule association scoute catholique reconnue par la conférence épiscopale du Congo.

L'ASGC regroupe en son sein deux mouvements distincts:

  • Le mouvement des Scouts du Congo: branche masculine,
  • Le mouvement des Guides du Congo: branche féminine.

Ces deux mouvements travaillent en étroite collaboration au niveau de la nation, des régions et des secteurs avec des équipes de maitrise mixtes, ceci pour une meilleure co-éducation.

Les méthodes d’encadrement et d’animation sont héritées de l’expérience scoute, à la fois vieille d’un siècle et sans cesse renou­velée en fonction des évolutions de nos sociétés contemporaines.

De la sorte, la méthode scoute de l'ASGC peut être définie comme étant un système d’auto éducation fondée sur :

  • une promesse et une loi : A travers la promesse et la loi, le jeune prend, de son plein gré, un engagement personnel. Il accepte, devant un groupe de pairs, la responsabilité d’être fidèle à la parole donnée.
  • une éducation par l’action : chez les Scouts, le jeune est amené à appren­dre par lui-même, grâce à l’observation et l’expérimentation. Pas de cours théori­ques, mais des mises en situation qui permettent à chacun d’acquérir de nouvelles compétences. Le rôle que chacun choisit, les décisions prises ensemble et l’engagement à la responsabilité sont autant de moyens pour entraî­ner le jeune à la démocratie, à la place qu’il tiendra dans la société : Artisan de paix et de développement.
  • Une vie en petits groupes : l’équipe, au centre de la péda­gogie scoute, est le lieu de vie où le jeune acquiert l’ac­cep­tation pro­gressive des res­pon­­sabilités et la for­mation de son carac­tère. Cette formation à l’au­to­gestion, avec l’aide d’adultes qui les con­seillent, per­met aux jeunes d’ac­céder à la compétence, à la con­fiance en soi, au sens du service et à l’ap­titude aussi bien à coo­pérer qu’à diriger.
  • Des programmes progres­sifs, attrayants et utiles : les activités vécues par les jeunes trouvent leur origine dans les centres d’intérêt des participants eux-mêmes. Comportant à la fois des jeux, l’apprentissage de techniques utiles et la prise en charge de services à la communauté, l’action contribue à construire l’enfant, puis l’adolescent et le jeune adulte suivant les étapes de son dévelop­pement personnel.
  • Contribuer à l’éducation et la formation des jeunes.

La tenue [modifier]

L'ASGC présente pour chaque âge, une branche; pour chaque branche, une couleur:

  • De 8 à 12ans: les enfants rayonnent comme le soleil Africain, leur chemise est jaune. Les filles sont jeannettes, les garçons sont louveteaux.
  • De 12 à 17ans: l'horizon des adolescents s'élargit comme le bord de l'océan, leur chemise est bleue. Les filles sont guides, les garçons sont scouts (éclaireurs).
  • De 18 à 25ans: la vie s'ouvre aux jeunes adultes, un combat s'engage pour trouver leur place dans la société, leur chemise est Rouge. Les filles sont guides-Ainées, Les garçons sont Routiers.

Les responsables(commissaires) portent la chemise verte et pour tous le bas est Kaki( culottes, jupes ou pantalons).

Le centre de Djoumouna [modifier]

Le centre de Djoumouna qu'elle possède au village Djoumouna, situé à 22km de Brazzaville servait autrefois de Bureau de Recherche et de Coopération (BRC) du scoutisme de l’Afrique francophone. Les cadres de plusieurs nations africaines s’y retrouvaient pour des sessions de formation et des travaux communs autour des questions de développement qui se posaient alors.

Ce domaine présente une superficie d’environ 10 hectares, répartis en quatre parties : 1/4 de forêt dense, comportant de nombreuses essences d’arbres et de plantes, donnant sur une chute d’eau ; 1/4 de plateau ombragé, avec des installations en dur qui nécessitent une restauration ; 1/4 d’une ancienne piscine entourée d’arbres fruitiers et de savane ; 1/4 de plateau cultivable, longé par la rivière.

En 1996, seul un hectare avait été aménagé pour la culture et la transformation du soja, mais les guerres à répétition qu' a connues le Congo ont complètement anéanti les activités de relance d’exploitation conduits à l’époque. Le centre n'est aujourd’hui utilisé que comme lieu de camp permanent pour l’ASGC qui l'exploite pour les activités tradi­tionnelles de camping scout.

Faire renaître Djoumouna à travers un projet de Relance d’un centre de vacances et de loisirs éducatifs, puis la Réhabilitation d’un pôle agro-pastoral(Formation et production), tel est le defit que se lance l'Association des scouts et guides du Congo(ASGC) afin que ce centre devienne la vitrine efficace de ce que les Scouts et Guides du Congo veulent véhiculer auprès de la jeunesse congolaise. Bref, il est question de contribuer à l'éducation et à la formation des jeunes et Permettre leur insertion économique dans ce pays òu le tissu social et culturel, la structure géographique (cours d’eau, biodiversité, climatologie …), et le potentiel de créa­tivité de ses habitants sont autant d’atouts pour être porteurs d’une énergie nouvelle au service des hommes, des femmes et des enfants.

Pour conjuguer éducation et développement, afin de donner des perspectives de développement économique, de progrès social et environnemental qui sont les fondements même du développe­ment durable, l'Association des scouts et guides du Congo veut à travers Djoumouna, permettre aux jeunes: l'acquisition de compétences et l'accès à l’autonomie puis à l’emploi. Cela pourra constituer le support de leur émergence progressive dans la vie sociale de leur pays.C'est pourquoi à court terme, le projet Djoumouna prévoit la réhabilitation des bâtiments ayant en partie résisté au temps et aux événements de ces dernières années, afin de permettre la relance du centre de vacances et de loisirs éducatifs ainsi que le lancement d’activités agropastorales.

Pour cela, il est question de :

  • Réfectionner et équiper les bâtiments qui s’y trouvent ;
  • Construire une bâche à eau avec forage pour de l’eau potable ;
  • Construire les installations qui vont servir d’élevage ;
  • Transformer la vieille piscine en « arène » de jeux.

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Quatre nouveaux diacres ordonnés à Kinkala

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine


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La place mariale de la cathédrale Ste Monique de Kinkala a abrité, dimanche 10 octobre 2010, une célébration eucharistique au cours de laquelle quatre séminaristes ont reçu le sacrement de l’ordination diaconale, des mains de Monseigneur Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala et administrateur apostolique du diocèse d’Owando. La particularité de ces ordinations a été le fait que les candidats appartiennent aux deux diocèses dont l’évêque a la responsabilité. Il s’agit notamment de l’Abbé Armand Rodrigue Kabikissa (diocèse de Kinkala), Christel Fred Bassiot, Crépin Gyscard Gandou et Michel Ombanda (diocèse d’Owando).

Un premier moment important de la messe a été l’appel et le choix des candidats, avec leur engagement pour le célibat en vue du Royaume des cieux. C’est en ce moment-là que les parcours respectifs des candidats ont été présentés. Le recteur du Séminaire de Philosophie a présenté deux candidats qui venaient de terminer leur cursus de formation, Christel et Armand. Les deux autres Crépin et Michel, par contre, ont été présentés par leurs responsables de stage respectifs. Les parents ont ensuite déclaré leur intention de remettre leurs enfants à la disposition de l’Eglise, pour le ministère ordonné. Les candidats eux-mêmes, enfin, ont accepté de s’engager pour le ministère diaconal selon les principes de l’Eglise catholique. C’est à ce moment que le peuple de Dieu a acclamé le Seigneur, en chantant le Gloria.

Dans son homélie, libérée en trois langues, tour à tour en lingala, en lari et en français, le prédicateur a relevé l’importance du ministère diaconal : service de l’autel, de la parole de Dieu et de la charité, à l’instar du Christ qui, voyant les foules qui voulaient l’écouter et se faire guérir de ses maladies, eut pitié d’elles, car elles étaient harassées et prostrées comme des brebis sans berger (Mt 9,34). Les diacres n’ont aucun droit de se comporter comme les mercenaires dont parle Jean dans la parabole du bon berger, qui ne viennent que pour détruire, qui s’enfuient quand vient le danger, ou encore ; ils ne doivent pas non plus  être comme les bergers d’Israël, invectivés par le prophète Ezéchiel, qui se paissent eux-mêmes au lieu de paître le troupeau (34,2). Ils doivent plutôt être comme le Christ, le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,11), qui a pitié et prend soin d’elles. Dans ce ministère, continuait-il, les diacres devaient engager toutes leurs énergies humaines, intellectuelles, spirituelles, affectives, etc., pour être vraiment configurés au Christ qui les appelle, les choisit et leur confie son ministère. L’homélie a été un autre moment important de cette messe.

Avec l’imposition des mains de l’évêque et la prière consécratoire, ils sont effectivement devenus diacres. Ils seront envoyés dans la moisson du Seigneur, où ils auront aussi à faire l’expérience de son abondance et du manque d’ouvriers. C’est à la grâce de Dieu qu’ils sont appelés à s’ouvrir pour l’épanouissement de leur ministère.

Du côté des hôtes de marque, l’on pouvait voir les autorités politiques, administratives et militaires du département du Pool, dont le Préfet lui-même, l’éminent professeur Théophile Obenga, ami de classe du Père évêque au petit séminaire de Mbamou, en 1953 ; sans oublier la délégation des parlementaires du Pool venus pour sensibiliser la population au sujet de l’opération de paix qui y est menée, et qui a été lancée par le gouvernement. C’est, justemen, une région en pleine pacification que les différentes délégations venues de Brazzaville, du diocèse d’Owando ou d’ailleurs ont rencontré. Cette paix est l’œuvre d’abord de Dieu qui sait toucher le cœur des hommes, et la conjugaison d’efforts de tous les hommes qui y collaborent avec assiduité. Dans son mot de circonstance, un des nouveaux diacres a reconnu qu’il y a la paix à Kinkala.

A la fin de la messe, les nouveaux diacres ont remercié le bon Dieu, les parents, les formateurs…, et tout le peuple de Dieu venu participer à cette messe, pour les soutenir dans la nouvelle aventure qu’ils veulent entreprendre, en recevant cette ordination diaconale. Les vicaires généraux des deux diocèses, Owando et Kinkala, ont emboité le pas, ainsi que l’évêque.

C’est une ville de Kinkala brillant de mille feux que le peuple de Dieu a trouvée. L’intuition, on ne peut plus prophétique, d’organiser les ordinations des candidats de deux diocèses différents à un seul endroit n’a fait que renforcer la beauté de cette célébration, qui a été vécue comme un signe de communion ecclésiale entre les deux diocèses. En effet, l’Eglise-Famille de Dieu qui est en Afrique en général, et celle qui est au Congo en particulier, doit chercher à exprimer de manière toujours plus claire et plus forte ce qu’elle est réellement : sacrement de l’union des hommes à Dieu et des hommes entre eux.

 

                                       Ildevert Mathurin MOUANGA

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Paroles d'un témoin à Kinshasa avec la délegation de Brazzaville

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

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image Laurent MONSENGWO Pasinya - Troisième cardinal de la RDC

 

Après sa nommination hier 20 octobre dernier, Mgr Laurent Monsegwo Pasinya recevra la barrette et l’anneau cardinalice lors du consistoire qui se tiendra le 20 novembre prochain à Rome. Les vingt futurs membres du conclave, qui ne réunit que des cardinaux de moins de 80 ans, viennent d’Italie, de Pologne, d’Egypte, des Etats-Unis, d’Allemagne, de Zambie, d’Equateur, de la République démocratique du Congo et du Sri Lanka.

 

IMG_0090.jpgAprès Joseph-Albert Malula, Frédéric Etsou Nzabi-Bamungwabi, la Rdc a un troisième cardinal. Nommé archevêque de Kinshasa en 2007 suite au vide laissé par le décès du Cardinal Etsou, Mgr Laurent Monsengwo a été élevé hier au rang de Cardinal de la République démocratique du Congo par le Pape Benoît XVI. Ces nominations par Benoît XVI , sont les troisièmes, depuis son élection en 2005. Elles ont été annoncées à l’issue de l’audience hebdomadaire du pape à la place Saint-Pierre.

 

Sur les 24 cardinaux nommés, dix sont italiens (dont huit électeurs), deux allemands, un polonais, un suisse, un espagnol, quatre africains (dont le patriarche d’Alexandrie des Coptes), deux américains, un brésilien un équatorien et un sri-lankais. Avec onze électeurs européens dont huit italiens, les Européens obtiennent une petite majorité au conclave, assemblée de cardinaux qui se réunit au Vatican après le décès du pape pour en élire un nouveau. Soulignons que l’actuel souverain pontife a nommé 50 des 120 cardinaux qui choisiront son successeur, augmentant les probabilités de voir un nouveau pape partageant les mêmes opinions conservatrices que lui sur l’avortement ou le mariage des prêtres.

 

La CENCO salue la nomination

 

Tout en saluant la nomination de Mgr Monsengwo Pasinya comme Cardinal de la Rdc, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) attend un rôle plus accru du prélat Congolais dans l’évangélisation de la Rdc. Pour rappel, Mgr Monsengwo a marqué son temps en lançant sa devise : Kinshasa, teleme Ongenge na Mwinda mwa Kristu, entendez, « Debout Kinshasa, et resplendit de la lumière du Christ ». A travers ce slogan, Mgr Monsengwo s’est donné comme objectif de combattre les antivaleurs qui gangrènent la population congolaise en général, et les jeunes en particulier. Le lieu choisi pour lancer ce message était le stade Tata Raphaël, connu de tous les Congolais. Ainsi, il a pointé du doigt les corrompus et les corrupteurs, le banditisme de rue connu sous le vocable de « Kuluna », la prostitution, la drogue, etc.

Dans son travail, Mgr Laurent Monsengwo n’a pas manqué de s’adresser au Gouvernement afin qu’il s’assume, en payant correctement les enseignants et les fonctionnaires. Voulant donner suite à cette sollicitation et tenant compte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le Président de la République Joseph Kabila, lors de sa tournée dans le Bandundu, a annulé les frais scolaires des écoles des provinces, excepté celles de Kinshasa et du Katanga.

 

 

A l’image de ses prédécesseurs, Malula et Etsou qui avaient autour d’eux trois évêques auxiliaires, le souhait des Kinois est que le Cardinal Laurent Monsengwo y pense également, compte tenu de l’immensité de l’archidiocèse et de l’ampleur de la tâche qui l’attend. On constate qu’il ne reste plus qu’un évêque auxiliaire. Il n’est pas possible que la ferveur chrétienne à la base avec l’éclosion des vocations, soit couronnée au sommet par une sécheresse de compétence. Avec ses 6 millions d’âmes, Kinshasa a besoin de beaucoup de bergers. Plus clairement, Kinshasa a besoin d’évêques auxiliaires pour sa marche quotidienne. Car, il faut éviter de tomber sous le coup de l’adage populaire selon lequel, « qui trop embrasse, mal étreint ».

 

 

Devenu prêtre en 1963, Laurent Monsengwo Pasinya a été ordonné évêque en 1980 par le pape Jean-Paul II. Evêque auxiliaire d’Inongo en 1980, il a été transféré comme évêque auxiliaire de Kisangani en 1981, avant d’être porté à la tête de l’archevêché de cette ville en 1988 jusqu’à sa désignation en 2007 à l’archidiocèse de Kinshasa.

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