Homélie pour le 16ème Dimanche C (17 Juillet 2022)
Frères et Sœurs,
La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous parlent de l’accueil et de l’hospitalité. Abraham se montre très généreux envers les trois hommes qui s’approchent de sa tente. Et dans l’évangile, voilà que Jésus reçoit également l’hospitalité dans la maison de Marthe et Marie. C’est là deux récits très proches l’un de l’autre. Mais il y a entre eux une différence importante. Dans la première lecture, ce qui est mis en avant, c’est la générosité du patriarche qui accueille les invités. Dès que ces derniers s’approchent de sa tente, il va à leur rencontre. Il leur demande d’accepter son hospitalité. Il leur manifeste une disponibilité extraordinaire. Ce qui est surprenant, c’est qu’il s’adresse à eux comme à une seule personne. Il les appelle “Mon Seigneur”.
De fait, il importe peu de savoir combien ils étaient. En fait, Abraham a compris qu’en donnant l’hospitalité à ces trois personnes, c’est Dieu qu’il accueille. Cet événement a beaucoup marqué la spiritualité orientale. Nous connaissons tous l’icône d’Andrei Roublev qui en donne une explication trinitaire. Oui, les Pères de l’Église ont vu en ces trois personnages une image de la Trinité : trois personnes qui sont un seul Seigneur. C’est dire qu’en pratiquant l’hospitalité au prochain, nous entrons en contact avec Dieu.
Le Dieu d’Abraham vient encore à nous aujourd’hui. Nous ne le voyons pas, mais nous le reconnaissons dans le train-train de notre vie. Ses traits sont parfois ceux de l’étranger que nous regardons à peine. Il est là, à travers le pauvre, le petit, l’immigré, l’exclu ; c’est lui qui frappe à notre porte. Et au terme de notre vie, Dieu nous dira : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». C’est un appel pour chacun de nous à se donner généreusement au service de Dieu et de nos frères.
Ainsi dans l’évangile, nous lisons le témoignage de l’hospitalité de Marthe. Elle est attentive à servir Jésus et à tout faire pour qu’il se trouve à son aise dans sa maison. A côté de cette hyperactivité de Marthe, nous avons l’attitude totalement différente de Marie : elle s’est tout simplement assise à ses pieds pour l’écouter. Jésus fait comprendre à Marthe que cette seconde manière est la meilleure. En effet, un hôte est plus honoré quand on prend le temps de l’écouter et de comprendre ce qu’il veut. C’est encore plus vrai pour Jésus car il est “la Parole de Dieu”.
Marie a donc choisi la meilleure “part.” Elle se nourrit de sa parole. Dans ce cas, on peut dire que la relation d’hospitalité est réciproque. C’est important pour nous : nous avons toujours besoin d’accueillir Jésus, d’accueillir sa Parole, d’accueillir son amour dans nos cœurs. Bien sûr, l’action est nécessaire. Mais nous ne devons pas oublier l’accueil du Seigneur dans nos vies.
Quand on a ainsi accueilli la Parole de Dieu, on ne peut que vouloir la communiquer aux autres. C’est ce que nous montre l’apôtre Paul dans la seconde lecture. C’est avec beaucoup de zèle qu’il annonce le Christ.
Comme à Mambré et comme à Béthanie, le Seigneur continue à s’inviter dans nos vies. Nous te prions, Seigneur : rends-nous accueillants et attentifs comme Marie et serviables comme Marthe. Ainsi, autour de nous, beaucoup pourront se réjouir de ta présence. Amen