Homélie pour le 8 Mai 2024 (Armistice 1945)
En ce mois de mai, et surtout aujourd’hui, le 8 mai : souvenir de la fin de la guerre mondiale, j’aimerais nous inviter à prier pour la paix. En effet, ce que cette commémoration nous redit, c’est que la paix a un prix. La paix coûte cher ; parfois, elle coûte la vie. Certes, nous vivons, dans notre pays, dans un contexte de paix…mais avouons-le, le climat n’est pas exempt de menaces ! Le terrorisme masqué, aussi sournois que silencieux ; un contexte difficile où la défiance et la méfiance prennent le dessus sur la confiance, où les crises se multiplient et s’enchainent : crise économique, crise politique, crise de l’identité… Ainsi, dans ce contexte parfois tumultueux, comment sommes-nous constructeurs de paix ?
Construire la paix, c’est une réalité concrète. Celui qui s’engage en faveur de la paix doit commencer par la construire en lui-même. Il n’est pas possible d’être un artisan de paix si, en moi-même, je ne suis pas en paix. Et le premier ennemi de la paix, c’est le péché ; le péché qui fait que je n’aime pas l’autre, qui fait que je veux écraser l’autre ; que je ne le respecte pas ! Le péché abîme la relation avec Dieu et avec les autres ; il engendre le mal et la souffrance. Et là, seul le Christ peut libérer du péché ; des appétits de pouvoir et de puissance. Être artisan de paix, cela commence donc d’abord en moi puis après autour de moi.
Fondamentalement, la paix est possible là où Dieu est. Seul Dieu permet l’unité profonde de tous ceux qui sont différents. Ne peut être artisan de paix que celui qui est juste, qui vit justement. Nous savons tous combien l’injustice est source de violence. Alors se pose à nous ce matin cette autre question : quelle justice, j’exprime dans ma vie ?
Aussi, la paix n’est jamais acquise et elle appelle des sacrifices : d’abord le sacrifice de mon égo ; mais ensuite des sacrifices plus lourds qui peuvent aller jusqu’au don de la vie. Il y a une attitude noble et vertueuse chez tous ceux qui ont offert leur vie pour défendre un pays, une nation, un peuple, pour défendre notre liberté. Ce matin, à travers cette messe, nous leur rendons hommage ainsi qu’aux victimes de toutes les guerres. Leur sacrifice ne doit pas tomber dans l’oubli. C’est grâce à eux qu’un avenir a été offert à notre pays.
Mais notre prière devrait dépasser les frontières de notre pays et rejoindre toutes les populations qui sont massacrées, abusées dans le monde; sans oublier nos frères et sœurs chrétiens martyrisés en Terre Sainte, en Syrie, en Irak ! Notre prière rejoint aussi toutes les forces des armées qui en plusieurs endroits du globe, soutiennent et défendent la paix, dans des conditions parfois très très difficiles : en Ukraine, en RD Congo. Puisse notre société retrouver le chemin de la foi et de la fidélité à Dieu et à l’Evangile, seul source de paix véritable. Amen !