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Homélie pour le 8 Mai 2024 (Armistice 1945)

par Abbé Venceslas dia kazé

En ce mois de mai, et surtout aujourd’hui, le  8 mai : souvenir de la fin de la guerre mondiale, j’aimerais nous inviter à prier pour la paix. En effet, ce que cette commémoration nous redit, c’est que la paix a un prix. La paix coûte cher ; parfois, elle coûte la vie. Certes, nous vivons, dans notre pays, dans un contexte de paix…mais avouons-le, le climat n’est pas exempt de menaces ! Le terrorisme masqué, aussi sournois que silencieux ; un contexte difficile où la défiance et la méfiance prennent le dessus sur la confiance, où les crises se multiplient et s’enchainent : crise économique, crise politique, crise de l’identité… Ainsi, dans ce contexte parfois tumultueux, comment sommes-nous constructeurs de paix ?

Construire la paix, c’est une réalité concrète. Celui qui s’engage en faveur de la paix doit commencer par la construire en lui-même. Il n’est pas possible d’être un artisan de paix si, en moi-même, je ne suis pas en paix. Et le premier ennemi de la paix, c’est le péché ; le péché qui fait que je n’aime pas l’autre, qui fait que je veux écraser l’autre ; que je ne le respecte pas ! Le péché abîme la relation avec Dieu et avec les autres ; il engendre le mal et la souffrance. Et là, seul le Christ peut libérer du péché ; des appétits de pouvoir et de puissance. Être artisan de paix, cela commence donc d’abord en moi puis après autour de moi.

Fondamentalement, la paix est possible là où Dieu est. Seul Dieu permet l’unité profonde de tous ceux qui sont différents. Ne peut être artisan de paix que celui qui est juste, qui vit justement. Nous savons tous combien l’injustice est source de violence. Alors se pose à nous ce matin cette autre question : quelle justice, j’exprime dans ma vie ?

Aussi, la paix n’est jamais acquise et elle appelle des sacrifices : d’abord le sacrifice de mon égo ; mais ensuite des sacrifices plus lourds qui peuvent aller jusqu’au don de la vie. Il y a une attitude noble et vertueuse chez tous ceux qui ont offert leur vie pour défendre un pays, une nation, un peuple, pour défendre notre liberté. Ce matin, à travers cette messe, nous leur rendons hommage ainsi qu’aux victimes de toutes les guerres. Leur sacrifice ne doit pas tomber dans l’oubli. C’est grâce à eux qu’un avenir a été offert à notre pays.

Mais notre prière devrait dépasser les frontières de notre pays et rejoindre toutes les populations qui sont massacrées, abusées dans le monde; sans oublier nos frères et sœurs chrétiens martyrisés en Terre Sainte, en Syrie, en Irak ! Notre prière rejoint aussi toutes les forces des armées qui en plusieurs endroits du globe, soutiennent et défendent la paix, dans des conditions parfois très très difficiles : en Ukraine, en RD Congo. Puisse notre société retrouver le chemin de la foi et de la fidélité à Dieu et à l’Evangile, seul source de paix véritable. Amen !

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Homélie pour le 6ème Dimanche de Pâques (B) 05/05/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Soeurs,

Les lectures bibliques de ce dimanche se résument en un mot : “AIMEZ”. C’est un commandement que nous trouvons tout au long de la Bible. Mais le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous rappelle que ce n’est pas gagné d’avance, même chez les chrétiens. Pour les juifs convertis au Christ, tout soldat romain était un ennemi national. Aussi, tout étranger était exclu de la plénitude de l’Alliance. Il était donc interdit à tout juif pieux de fréquenter les maisons des païens. Et les premiers chrétiens partageaient cette façon de voir.

Mais l’Esprit Saint fait voler en éclat cette barrière. Car Pierre doit intégrer dans la communauté des croyants un païen converti. C’est dire que l’Évangile de Jésus Christ est pour tous, même pour ceux qui sont très loin. C’est très important pour nous qui avons toujours tendance à juger ceux qui ne sont pas de notre bord. Notons ainsi qu’il y a des paroles méprisantes et blessantes qui sont un obstacle à l’annonce de l’Évangile. Nous oublions de fois que ces personnes ont la première place dans le cœur de Dieu. Elles sont son bien le plus précieux. En les rejetant, c’est contre Dieu que nous péchons.

L’Évangile nous rappelle les paroles de Jésus au soir du Jeudi Saint : “Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.” Ces paroles sont le testament qu’il nous a laissé la veille de sa mort. Elles s’adressent d’abord aux apôtres mais ensuite à chacun de nous aujourd’hui. Ce sont ses dernières volontés.

Jésus tient à préciser que c’est un commandement nouveau. Ce qui est nouveau, ce n’est pas l’amour. Ce commandement de l’amour existait dans l’Ancien Testament, bien avant la venue de Jésus : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. Ce qui est nouveau c’est : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés.” Et le Christ nous a aimé jusqu’à la Croix. L’amour que nous devons avoir les uns pour les autres nous vient donc du Père par Jésus. Ce qui est premier, c’est cette affirmation : « Dieu est amour ». Cet amour, ce n’est pas une simple qualité de Dieu, c’est tout son être. C’est pour cette raison que saint Jean écrit : “celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.” Il nous appartient d’en tirer toutes les conséquences car Aimer nous fait ressembler à Dieu.

Bien sûr, le verbe aimer comporte des nuances : Eros, Agapê, Philia. D’où les 3 visages de l’amour : Eros (L’amour passion), Agapê (L’amour-amitié), Philia (L’amour profond). Référence au reniement de Pierre.

C’est fort de cela que Jacques Prévert disait : « Tu dis que tu aimes les fleurs,
et tu les coupes pour les mettre chez toi et elles meurent. Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage, leur privant de liberté. Tu dis que tu aimes les poissons, tu les pêches et tu les manges. Alors quand tu dis que tu m'aimes, j'ai un peu peur ».

De quel amour aimons-nous nos prochains? Est-ce d’un amour chewing-gum ? Notons que l’amour vrai trouve sa source en Dieu. Et c’est la croix du Christ qui nous le révèle. Demandons la grâce d’accueillir celui qui est Amour pour le porter aux autres.

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Homélie pour le 5ème Dimanche de Pâques (B) 28/04/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Soeurs,

En ce 5ème dimanche de Pâques, la liturgie nous parle de l’Église et de sa naissance. Saul, le persécuteur, est devenu Paul, le grand témoin de la foi (1ère lecture). Il lui faudra beaucoup de temps pour se faire accepter car sa présence rappelait trop de mauvais souvenirs. Ne se sentant pas à l’aise dans les milieux conservateurs de Jérusalem, il a choisi de partir vers les grands larges. Grâce à son témoignage et surtout grâce à l’action de l’Esprit Saint, la bonne nouvelle a pu être annoncée au monde païen. C’est dire que rien n’arrête les progrès de l’Église. Voilà un message d’espérance pour nous chrétiens d’aujourd’hui. L’Esprit Saint ne cesse d’agir pour que notre témoignage donne du fruit.

C’est dans ce sens que l’Évangile de saint Jean insiste sur la nécessité d’être reliés au Christ comme le sarment est relié à la vigne. En effet, Jésus se présente à nous comme “la vraie vigne”. Il insiste sur le lien vital qui doit exister entre lui et son disciple. Nous savons qu’un sarment ne peut vivre s’il est coupé du cep de vigne. De même, un disciple qui ne demeure pas en Jésus ne peut rien faire. Il n’a aucune utilité. Mais s’il est bien relié à son Seigneur, il donnera beaucoup de fruits.

Notons qu’il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c’est le verbe “demeurer”, au sens de “vivre avec”. Demeurez en moi, vivez avec moi. Il s’agit pour nous d’être vraiment attachés au Christ par la foi. L’apôtre Paul nous le dit à sa manière : ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20).

Alors se pose l’inévitable question : Demeurer en Jésus, oui mais comment ? Comment pouvons-nous être sûrs de le rencontrer ? De nos jours, on ne rencontre pas Jésus en direct mais par des intermédiaires. Il nous faut trois chemins pour cela : Celui de la Parole de Dieu, celui de la prière et des sacrements et celui de la vie quotidienne.

Le chemin de la Parole de Dieu : Pour demeurer dans le Christ, il nous faut demeurer dans sa Parole. Il faut se donner du temps pour l’accueillir. Cette Parole de Dieu nous est donnée par la Bible. Nous devons nous interroger ? Est-ce que nous nous donnons du temps pour accueillir cette Parole ? C’est important de prendre le temps d’une réflexion, seuls ou avec d’autres, sur cette Parole de Dieu.

Le deuxième chemin, c’est celui de la prière et des sacrements. Pour demeurer en sa présence, il faut lui parler et l’écouter. C’est la prière fidèle, régulière et fréquente. On s’entretient avec Jésus pour lui confier quelqu’un ou pour lui dire merci ou encore pour lui demander d’éclairer notre vie. La prière nous aide donc à rester en communion avec le Christ. Cette communion se réalise aussi par les sacrements, en particulier l’Eucharistie: source et sommet de toute vie chrétienne. Elle nous donne d’être unis au Christ, de faire corps avec lui. Nous y recevons son amour pour en vivre dans notre vie de tous les jours.

Troisième chemin, celui de la vie quotidienne : Pour demeurer dans le Christ, il n’est pas question de quitter notre vie de tous les jours ni de fuir ce bas monde. Ce qui nous est demandé c’est de nous y enraciner et de porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité.

En ce dimanche, Seigneur, nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de ta Parole et de ton Eucharistie. Tu ne cesses de rejoindre les communautés réunies en ton nom. Gardes-nous vraiment reliés à toi pour que notre mission porte les fruits que tu attends de nous.

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Homélie pour le 4ème Dimanche de Pâques (B) 21/04/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

L’amour vrai ne se démontre pas. Il se montre. C’est ce message que nous trouvons tout au long des lectures bibliques de ce dimanche. Nous avons tout d’abord le discours de Pierre. Nous nous rappelons ainsi qu’il a eu peur de la dénonciation d’une servante qui l’avait reconnu comme disciple de Jésus au moment de sa Passion. Et qu’il avait renié son maître, trois fois de suite, face au danger qui pesait sur lui.

Aujourd’hui, le voilà qui affronte avec audace les terribles autorités de Jérusalem, celles-là même qui ont crucifié Jésus. Il répond que si le boiteux a été guéri c’est par le nom de Jésus. C’est aussi important pour nous. Jésus est capable de rendre la santé physique. Mais la bonne nouvelle de ce jour, c’est qu’il assure le salut de tous les hommes. Il n’y a aucun autre salut ailleurs qu’en lui. Il nous faut redécouvrir toute la richesse de ce mot “Salut” : il s’agit de toute la richesse de vie et d’amour auxquels tout homme aspire. Cette paix et joie intérieure qu’on n’obtient pas par l’accumulation de richesses. C’est le Christ ressuscité qui répond à cette attente. “Aucun autre nom n’est donné aux hommes qui puisse nous sauver”.

C’est pourquoi l’Évangile nous présente Jésus comme le bon berger.  La Bible utilise souvent cette image pour parler des responsables du peuple ou encore du Roi-Messie. Notons que c’est surtout au moment du danger qu’on reconnaît le vrai berger. Quand ça devient vraiment dangereux, le mercenaire ne pense qu’à se mettre en sécurité. Pour lui, les brebis c’est secondaire. Avec Jésus c’est différent. Sa priorité c’est de sauver tous les hommes ; il est le “berger de toute humanité”. Il connait chacune de ses brebis. Il ne faut pas se tromper sur le sens du mot connaître. Ce n’est pas comme quand on dit : “Je connais tous mes dossiers”. La connaissance dont il est question est communication, échange, dialogue. C’est une communication de pensée et de cœur.

Oui, Jésus nous connaît tous au plus profond de nous-mêmes. Et quand il dit cela, il ne pense pas seulement aux bons chrétiens. Il pense aussi  à tous ceux qui ne le connaissent pas, ceux qui organisent leur vie en dehors de Dieu. D’une façon ou d’une autre, tous font partie de son bercail. Malheureusement, il se trouve des mauvais bergers qui font tout pour sortir Dieu de nos vies ; et comme la nature a horreur du vide, c’est la Loi du plus fort, du plus puissant, la Loi de l’argent qui a pris ses quartiers parmi nous. Mais Jésus ne cesse de vouloir “rassembler les enfants de Dieu qui sont dispersés”.

Le Seigneur compte sur nous pour participer à sa mission de bon berger. C’est pour répondre à cet appel que des chrétiens s’engagent comme catéchistes ou encore dans des aumôneries de collèges, d’hôpitaux et même dans les prisons. Avec Jésus, il n’y a pas de situation désespérée. Son amour est offert à tous les hommes. Il est capable de les sortir de la délinquance, de la drogue et de tout ce qui les détruit. Nous avons de nombreux témoignages de gens qui disent que leur rencontre avec lui a changé leur vie.

En ce jour, nous célébrons la journée mondiale des vocations. Le Seigneur continue d’appeler des pères et mères de famille, des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses et des laïcs pour participer à son œuvre de rassemblement. Nous sommes tous engagés pour cette mission. Ne disons pas que nous sommes trop âgés, trop jeunes ou trop fatigués… l’appel du Seigneur est vraiment là. Et il nous redit : “Ne crains pas, je suis avec toi.”

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Homélie Dimanche des Rameaux et de la Passion (B) 24/03/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Chers frères et Sœurs,

Après avoir écouté ce récit, on aurait plutôt envie de ne rien dire, de laisser entrer en nous ce grand événement. C’est le salut de l’humanité, le salut de chacun de nous qui se joue sur le calvaire.

La liturgie de ce dimanche nous fait vivre une fête qui se termine en drame. Jésus monte à Jérusalem ; il est acclamé par la foule. Mais lui, sait très bien que c’est sa dernière montée vers cette ville. En effet, c’est l’heure où le Berger va donner sa vie pour ses brebis. Ses disciples n’en savent encore rien, si bien qu’ils vont être désemparés par sa mort. Plusieurs fois, il leur en avait pourtant parlé. Mais pour eux, cela n’était pas possible. Alors il va essayer de les éclairer et de fortifier leur foi. Il organise lui-même une entrée solennelle à Jérusalem. Il avance, assis sur un ânon, comme le berger au milieu de son troupeau. Les gens l’acclament comme un prophète et il les laisse faire.

“Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur…” Cette joyeuse foule avait bien raison. Jésus est vraiment l’envoyé de Dieu. Mais il ne sera plus là comme un roi au milieu de ses sujets mais comme un malfaiteur condamné à la mort la plus humiliante, celle qui était réservée aux criminels.

Mais voilà que Pilate va faire placer une inscription au-dessus de sa tête : “Jésus de Nazareth, roi des juifs.” Il ne croyait pas si bien dire : Jésus est vraiment Roi, pas seulement des juifs mais aussi de l’univers entier. Tout au long de cette semaine sainte, nous serons invités à suivre ce Jésus sur le chemin du Calvaire. Nous tournerons notre regard vers cette croix qui nous rappelle à quel point Dieu nous a aimés. Nous nous rappellerons cette parole de l’évangile : “Il n’y a pas de plus grand amour que de sonner sa vie pour ceux qu’on aime.”

Notons donc que c’est pour le salut du monde que le Christ a donné sa vie sur la croix. Notre monde malade a eu besoin d’une perfusion d’amour. C’est cela qui va se passer au cours de la semaine sainte. Le Christ est descendu au fond de notre désespérance pour y déposer cet amour qui vient de Dieu. Au-delà de la nuit, il fait naître un jour nouveau.

Nous avons commencé cette célébration avec les rameaux que nous avons
brandis. Nous la terminerons en regardant déjà vers le matin de Pâques où la vie
refleurira.
Mardi, notre Evêque bénira les huiles qui donneront la grâce à tous ceux qu’elles oindront. Jeudi, avec la Cène, le Christ se fera présence et nourriture pour nous. Vendredi, nous nous rappellerons le sacrifice du Christ sur la croix. Et samedi nous vivrons cette fête de la Lumière : « Christ est ressuscité. Vivons alors cette semaine sainte, ce temps de grâce, dans la prière et l’espérance.

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Homélie 5ème Dimanche de Carême (B) 17/03/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Chers frères et Sœurs,

La première lecture nous présente un témoignage de foi extraordinaire. Le prophète Jérémie dresse un constat d’échec tout à fait alarmant. Il dénonce les infidélités de son peuple. Notons que quand tout va mal, les prophètes ne disent pas que tout est perdu. Bien au contraire, ils trouvent de nouvelles raisons d’espérer. Ils témoignent d’un Dieu qui trouvera toujours le moyen de changer le cœur des hommes. C’est l’expression de la Patience de Dieu qui ne veut pas la mort du pécheur, mais plutôt sa repentance.

“Voici venir des jours…” Toute la Bible est tendue vers l’avenir, vers cette certitude inébranlable que les jours promis viendront. Un prophète c’est quelqu’un qui sait regarder avant tout le monde comme l’éclosion des bourgeons. C’est pourquoi Jérémie annonce, de la part de Dieu, une “alliance nouvelle”. Etant donné que l’ancienne a été bafouée. Toute la Bible nous dit que Dieu a fait le premier pas vers nous. Il a pris l’initiative de dire qui il est, un Dieu Père qui ne cesse de nous proposer une relation d’amour. D’où “Voici venir des jours où je conclurai avec la Maison d’Israël et la Maison de Juda une alliance nouvelle…” C’est une nouvelle étape qui commence. La loi ne sera plus inscrite sur des tables de pierre mais dans le “cœur” des hommes. “Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.” Le prophète annonce une appartenance réciproque, une intimité qui lie Dieu aux hommes et les hommes à Dieu.

Cette lecture de l’Ancien Testament est d’une actualité brûlante. Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous nous lamentons facilement de la perte des valeurs. Nous avons des propos très durs au sujet des jeunes qui n’ont plus de repères. C’est alors qu’il nous faut réentendre cet appel du Christ : “Convertissez-vous et croyez à l’évangile.” Et l’Évangile nous annonce la réalisation de cette prophétie de Jérémie. Avec Jésus, c’est cette alliance nouvelle qui est en train de se conclure, pas seulement pour le peuple d’Israël, mais aussi avec la multitude de tous les peuples et de tous les temps. Cela commence avec ces grecs qui veulent voir Jésus. Ces hommes sont des païens sympathisants du Judaïsme. Ils sont à la recherche de la lumière puisqu’ils sont là pour adorer Dieu.

“Nous voudrions voir Jésus.” Voilà une prière que nous pouvons faire nôtre. Et c’est précisément pour le rencontrer que nous nous rassemblons à l’église. Nous avons la ferme certitude qu’il est la “Lumière” qui éclaire les hommes. Il est le seul “chemin” qui nous conduit au Père. Ces grecs qui voulaient voir Jésus se sont adressés à Philippe. Celui-ci va le dire à André et ensemble, ils vont le dire à Jésus. Ils ont été les intermédiaires pour conduire les autres au Seigneur. Nous aussi, nous devons entendre les désirs profonds des hommes d’aujourd’hui. Ils sont nombreux ceux qui cherchent un sens à leur vie. Nous sommes envoyés vers eux pour témoigner de la foi qui nous anime et les conduire vers le Seigneur.

Ce Jésus que nous voudrions voir est aussi aux côtés de ceux et celles qui s’engagent dans la lutte contre la misère. Chaque année, des hommes, des femmes et des enfants s’organisent pour un moment de partage et de collecte, en vue de soutenir une cause. C’est aussi ces initiatives qui nous permettront de rencontrer Jésus.

Prions pour que le christ nous entraîne dans son amour.

 

 

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Homélie 4ème Dimanche de Carême (A) 2ème Scrutin (10/03/2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

 

Chers frères et Sœurs,

Comme annoncé dimanche dernier, grâce aux scrutins des catéchumènes, à partir du troisième dimanche de Carême, nous aurons les trois superbes textes de saint Jean qui préparent traditionnellement les nouveaux chrétiens au Baptême :

  • le Christ qui offre l’eau vive à la Samaritaine, (dimanche dernier)
  • le Christ qui ouvre les yeux à l’aveugle de naissance,
  • et le Christ qui redonne vie à son ami Lazare. (dimanche prochain)

Ce texte de l’aveugle-né est un texte frappant car basé sur un paradoxe : les aveugles ne sont pas toujours ceux que l’on croit et celui qui voit n’est pas toujours celui auquel on s’attend.

Ici, les aveugles ce sont d’abord les disciples : quand ils voient un aveugle, ils se demandent quel est son péché : « Est-ce lui qui a péché ou bien ses parents ? ».

Puis les aveugles ce sont aussi les pharisiens : même face à un aveugle qui voit, ils restent focalisés sur le péché et refusent de voir : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance. ».

Enfin, les aveugles, ce sont également les parents de l’aveugle-né : ils ne veulent pas voir car ils ont peur des autres : « Comment il peut voir à présent nous ne le savons pas ».

En effet, beaucoup d’aveugles dans ce récit, beaucoup d’hypocrisie, de peurs, de préjugés, mais finalement un seul voyant : l’aveugle-né ! Car lui seul est capable de reconnaître qui est Jésus et de dire : « Je crois », qui signifie ici : « Je vois ».

Ainsi, posons-nous alors la question : Ne sommes-nous pas quelque fois aussi des aveugles ? Que voyons-nous réellement ?

Notons que ce texte est une excellente illustration de ce qu’un athée pourrait reprocher à des gens de religion : votre religion sert à exclure et à réduire l’autre à un stéréotype. La Samaritaine et l’aveugle-né n’ont rien en commun excepté qu’aux yeux de la Loi : ils sont pécheurs ! N’ai-je donc pas à avoir de considération pour eux, ou de respect, ni même à les écouter, à cause de ma foi qui me dit qu’ils sont pécheurs ?

Il nous faut être conscient que l’image, que nous renvoyons comme croyants au monde, risque souvent d’être proche de celle des pharisiens : l’image d’une foi qui divise et qui condamne au nom de la Loi.

Pourtant, la foi en Christ est accueil et elle guérit. Le mode de guérison employé par Jésus est d’ailleurs étrange et révélateur : il fait de la boue avec de la salive et il l’applique sur les yeux de l’aveugle. Ce geste est comme une réponse au problème du péché qui aveugle tant les disciples et les pharisiens. Cette boue rappelle aussi celle avec laquelle Dieu modela l’homme dans le second récit de la création. Cette boue nous rappelle qu’avant de juger et d’exclure l’autre parce qu’il est pécheur, nous sommes tous frères et nous n’avons qu’un seul et même créateur et qu’un seul et même juge : Dieu.

Comme avec la Samaritaine, Jésus rétablit la dignité de celui à qui il s’adresse. Il en fait un disciple et un témoin. Ainsi, lui et la Samaritaine que l’on pensait pécheurs deviennent les dépositaires de la Parole en lieu et place des apôtres ! Si la samaritaine avait reçu le message sur l’eau vive, l’aveugle-né lui reçoit le message sur la conversion de notre regard et de notre foi.

Il sied de noter que le Christ guérit et sauve celui qui se reconnaît pécheur, celui qui se reconnaît aveugle, celui qui accepte de laisser son regard être transformé. Le regard que pose Jésus sur le monde n’est pas un regard qui juge et condamne, il n’exclut personne et va même vers celui que nous excluons naturellement. Jésus nous invite plutôt à nous reconnaître aveugles pour être capables de recevoir la vraie lumière.

En ce dimanche, on ne nous demande pas de définir qui est pécheur ou non, on nous demande simplement de dire sur le chemin vers Pâques : Seigneur, je suis l’aveugle sur le chemin, guéris-moi, je veux te voir 

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Homélie 3ème Dimanche de Carême (A) 1er Scrutin (03/03/2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

 

Chers frères et Sœurs,

A partir de ce troisième dimanche de Carême, nous aurons les trois superbes textes de saint Jean qui préparent traditionnellement les nouveaux chrétiens au Baptême :

  • le Christ qui offre l’eau vive à la Samaritaine,
  • le Christ qui ouvre les yeux à l’aveugle de naissance,
  • et le Christ qui redonne vie à son ami Lazare.

Notons que pendant les premiers siècles du christianisme, ces lectures bibliques accompagnaient les adultes qui désiraient entrer dans l’Église ; mais elles étaient aussi proposées aux chrétiens qui voulaient renouveler les promesses de leur baptême pendant la Veillée Pascale.

La rencontre de Jésus et de la Samaritaine, à cette époque, était scandaleuse, compte tenue de l'histoire terriblement orageuse entre Juifs et Samaritains. Les Juifs détestaient les Samaritains pour un certain nombre de raisons. Les Samaritains étaient pour eux un peuple de bâtards, et surtout un peuple hérétique puisqu'ils ne fréquentaient pas le Temple de Jérusalem ; ils allaient prier sur le mont Garizim, si bien que des Juifs pieux croyaient rendre gloire à Dieu en détestant les Samaritains. Et d’ailleurs, c'était une injure que de jeter à quelqu'un le nom de "Samaritain"!

C'est dans ce pays ennemi et hérétique que Jésus met les pieds, et c'est cette femme "impure" que Jésus va aborder : - Impure parce qu'elle est de Samarie. - Impure parce qu'elle est une femme légère (selon le texte, les maris -vrais ou faux- se succédaient à sa maison). A travers cette rencontre, le message de Jésus devient éclatant pour tous : Pour Dieu, il n'y a pas d'exclus, il n'y a pas d'ennemis, il n'y a pas de maudits, il n'y a pas d'impardonnables, il n'y a pas d'irrécupérables ! Jésus est venu nous sauver ; Et donc, aucun obstacle ne peut venir de la race, de la culture ou de l’origine religieuse. Dieu se propose à chacun de nous, d'où que nous venions, à condition que nous Le cherchions.

Notons aussi que, pour les nomades, un puits c'est bien plus qu'un puits. En effet, pour les hommes du désert, un point d'eau, c'est bien plus qu'un point d'eau : c'est un lieu de rencontre, où l'on bavarde, où l'on échange. Le puits c'est l'endroit où l'étranger devient l'ami. En plus, dans la Bible le puits est souvent le lieu où se célèbrent les mariages. Le puits au bord duquel Jésus rencontre la Samaritaine n'échappe pas à cette expression symbolique. Comme toujours, lorsque St Jean l’évangéliste écrit, rien n'est simplement une anecdote. Voyons les détails de ce tableau si expressif de symboles. * L'eau qui désaltère c'est maintenant la Parole de cet homme mystérieux : «Il m'a dit tout ce que j'ai fait, venez l'écouter». * Ensuite la Samaritaine peut laisser sa cruche avec laquelle elle puisait l'eau du puits. Elle n'a plus soif de cette eau-là, elle n'a plus soif de ces amours-là. Les mots d’un Dieu fait homme ont comblé sa soif. * Enfin, le puits, lieu où se nouent les mariages, est devenu ce lieu où se déclare le lien spirituel : la Nouvelle Alliance entre le Christ et l'humanité, l'humanité fût-elle pécheresse et païenne.

C’est dire que Jésus fait entrevoir l'adoration du Père en esprit et en vérité bien au-delà des querelles des peuples et des religions. Ce ne sera plus, ni à Jérusalem, ni sur le mont Garizim ; ce sera partout où, avec un cœur droit, des hommes se tourneront vers Dieu.

Cet évangile de la Samaritaine que nous méditons éclaire notre vie quotidienne. Aujourd'hui comme hier, Jésus fait jaillir l'eau vive de sa Parole en pleine Samarie des païens, des hérétiques, des impurs. Ces Samaritains, que l'Evangile nous demande d'accueillir, qui sont-ils ? C'est peut-être une belle-sœur divorcée que la famille rejette ? C'est peut-être ce collègue de travail ou ce camarade d’étude en difficulté mais qu’on n'ose pas soutenir ? Ou encore le croyant d'une autre religion ? Ou un homme suspecté à cause de ses idées, de sa race, de son ethnie, ou tout simplement de son style ou "look" ? … Et puis, la Samarie, elle est parfois en chacun d’entre nous. «Ma vie est trop en désordre», «Beaucoup de bêtises dans ma vie ; Dieu ne peut pas m'aimer». Chers frères et sœurs, n'oublions pas la Bonne Nouvelle de l'évangile : Jésus propose l'eau vive de sa Parole à tous, à commencer par les Samaritains et les Samaritaines qui vivent à côté de nous !

 

 

 

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UNION FEMININE DES CONGREGATIONS AUTOCHTONES DE L’AFRIQUE CENTRALE : Sœur Brigitte Yengo, élue Présidente

par Abbé Venceslas dia kazé

Félicitations à sœur Brigitte Yengo, élue présidente de l’Union féminine des Congrégations autochtones de l’Afrique Centrale, le 20 février 2024, à Libreville au Gabon.

Mâ Yengo n’est plus à présenter car son parcours est tellement immense. Née en 1952 à Pointe-Noire, elle fait partie de la Congrégation des religieuses congolaises du Rosaire dont elle est Mère générale depuis le 25 septembre 2023. Elle a fait ses vœux temporaires des mains du Cardinal Emile Biayenda en 1977, puis les vœux perpétuels en 1981. Elle est médecin Chiropraticienne, a fait ses études en France et aux États-Unis. Elle a été aussi Trésorière au bureau de la Conférence nationale souveraine en 1991, pour finir membre du Conseil supérieur de la République et premier questeur. Que le Saint Esprit l’accompagne dans cette nouvelle charge.

Yves
NKOUNKOU, le Pape

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ARCHIDIOCESE DE POINTE-NOIRE : Mgr Abel Liluala a célébré sa première messe comme archevêque de Pointe-Noire

par Abbé Venceslas dia kazé

Après son ordination et installation à la tête de Pointe-Noire comme archevêque, Mgr Abel Liluala a célébré le dimanche 25 février dernier, en la paroisse cathédrale Saint Pierre Apôtre de Pointe-Noire, sa première messe d’action de grâce. Il a été accompagné par des évêques et archevêques du Congo- Brazzaville, d’Angola et du Gabon.

Cette messe a connu la présence des autorités civiles et militaires de Pointe-Noire, du Kouilou et du Cabinda, des prêtres, des religieux et religieuses venue des différents diocèses du Congo et du Cabinda, ainsi que celle de la foule immense de la délégation des laïcs venus du Cabinda et de la République Démocratique du Congo.

Les chorales Sacré-cœur, Schola populaire et les Grégoriens de la cathédrale Saint Pierre et du Cabinda ont rehaussé cette messe par leurs chants qui ont permis à l’ensemble des personnes présentes de participer activement à cette eucharistie.

Accueilli dans une ferveur de joie, Mgr Abel Liluala, arborant désormais mitre et cross en signe de pasteur, a célébré, avec beaucoup de joie et de reconnaissance, sa première messe qui restera à jamais gravée dans sa mémoire ainsi que dans celle du peuple de Dieu de Pointe-Noire.

Cette messe a débuté par le mot de bienvenue du premier vicaire de la paroisse cathédrale, l’abbé Célestin Mass. Qui a salué toutes les délégations venues de partout pour célébrer avec les chrétiens de la cathédrale Saint Pierre Apôtre la première messe de Mgr Abel Liluala, qui fut leur curé. Il a remercié l’ensemble de ceux qui les ont aidés pour la préparation de cette messe. Dans un esprit recueilli, tous ont suivi les lectures du deuxième dimanche du temps de carême de l’année liturgique B.

Dans son homélie tirée de l’évangile de Saint Marc (Mc 9, 2-10), Mgr Abel Liluala a dit que la réponse d’Abraham, à deux reprises, dans la première lecture, trouve une résonance particulière au plus profond de lui. «Me voici, me voici pour apprendre à savoir, apprendre à écouter le Seigneur, à me laisser guider par son esprit et à annoncer à son peuple la merveille de son amour. Me voici avec mon clergé, l’ensemble de mes ouvriers apostoliques et les fidèles laïcs de Pointe-Noire pour offrir le sacrifice d’action de grâce et pour invoquer le nom du Seigneur. Dans ce mystère, nous sommes tous transfigurés à l’image de Christ. Me voici, non pas comme un Vili, non pas comme un Bembé, non pas comme un Cabindais, Lari, Mbochi, Téké, etc. Me voici comme un pasteur pour vous et qui entretient avec vous et comme vous selon l’expression de Saint Augustin, «avec vous, je suis chrétien et pour vous, je suis évêque». Nous sommes tous appelés à élargir l’espace de nos tentes, comme la devise épiscopale de mon prédécesseur Mgr Miguel Angel, afin de faire place au Christ à nos frères, sœurs de toutes langues et tribus de la terre. Me voici, non pas seulement au singulier, comme à Abraham, mais au féminin comme la Vierge-Marie pour apprendre, non sans difficulté, la volonté de Dieu. Désormais assis sur cette cathèdre non pas comme un chef coutumier ou chef de classe, mais comme un messager de l’Evangile du salut, chargé d’enseigner la vérité et de sanctifier par la célébration du mystère de notre salut», a-t-il affirmé.

Après avoir présenté à Dieu l’offrande eucharistique, Mgr Abel Liluala, célébrant pour la première fois comme évêque, a reçu du peuple de Dieu de Pointe-Noire, du Kouilou et du Cabinda des gestes de générosité dont le plus manifeste a été l’offrande des chasubles.

La messe a été également marquée par l’intervention, vers la fin, du vice-président du conseil pastoral paroissial de la cathédrale Saint Pierre, Christian Isoua, qui a remercié Mgr Abel Liluala pour tout ce qu’il a été pour cette paroisse comme curé.

Mgr Abel Liluala, avant de donner au peuple de Dieu la bénédiction solennelle, a présenté à nouveau sa reconnaissance envers Dieu et envers tout son peuple pour leurs bienfaits. Et il a salué la présence des autorités de Pointe-Noire, du Kouilou et du Cabinda à cette eucharistie. Avant de dire merci pour le message de Madame la gouverneure de la province du Cabinda qui a eu un empêchement.

Madocie Déogratias MONGO

 

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