Homélie pour l’Ascension du Seigneur (05 Mai 2024)
Frère et sœurs,
Aujourd’hui nous célébrons l’Ascension du Seigneur. Solennité qui s’inscrit dans la suite de la fête de Pâques. Elle marque le départ de Jésus qui dorénavant ne sera plus là avec ses disciples comme il l’a été auparavant. Notons que le récit de l’évangile de saint Marc est très bref. Il résume le tout en quelques lignes: « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. » C’est tout.
Quant à saint Luc, dans la première lecture, il est beaucoup plus bavard. Son récit situe l’épisode quarante jours après Pâques. Ce que nous retenons encore aujourd’hui pour la fête de l’Ascension. Saint Luc dans son récit nous montre les disciples réunis autour de Jésus au cours d’un repas où celui-ci leur dit : « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Après il s’efface, mais leur promet l’assistance de l’Esprit-Saint. C’est une des plus belles leçons qu’on peut retenir du mystère de l’Ascension, à savoir que le départ et l’absence de Jésus ouvrent la porte à une nouvelle présence qui se continuera tout au long des siècles. Ce sont désormais les disciples qui sont les messagers de la Bonne Nouvelle.
En effet, après avoir dit que Jésus a été enlevé et s’est assis à la droite du Père, l’évangile de saint Marc rappelle aux disciples qu’ils sont envoyés pour proclamer la Bonne Nouvelle : « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile c’est-à-dire la Bonne Nouvelle ». Donc le départ de Jésus ne change rien à cette annonce. Il disparaît certes de leurs yeux, mais il sera toujours avec eux. Ils pourront constater sa présence par des signes qui sont énumérés. En Jésus, Dieu agit au-delà de nos attentes et nos vues purement humaines. Ainsi, aujourd’hui, où regarder pour voir les nouveaux signes qui disent la présence toujours vivante de Jésus.
C’est dire que l’Ascension marque le début d’une absence qui ouvre une porte toute grande à la démarche des disciples. C’est à nous que revient la tâche de le rendre présent. Par nos rassemblements, par notre écoute de sa Parole, par le partage de son Corps et de son Sang, nous devenons des signes de sa présence.
L’Ascension n’est donc pas la fin d’une belle histoire, mais plutôt le début d’une grande histoire, d’un long périple dont nous sommes les participants. C’est l’histoire de l’Église qui commence, une histoire aux multiples renversements, remplie de beauté, mais aussi de laideurs, une histoire de sainteté mais aussi de méchancetés. Et pourtant, Jésus prend le risque de quitter les siens pour leur laisser le soin de le rendre présent autour d’eux et dans l’histoire.
Quelle belle mission pour nous aujourd’hui. Nous nous demandons souvent devant la situation de la foi dans notre société industrialisée, s’il est encore possible de rencontrer Jésus. La réponse est oui. Il est présent par nous qui lui rendons témoignage de par notre vie et nos engagements.