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Homélie pour la fête des Défunts B (02 Novembre 2021)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

 Frères et Sœurs,

Nous avons tous, déjà perdu un ou plusieurs êtres chers. Hier, dans la solennité de la Toussaint, l’Eglise nous rappelait que nous sommes tous appelés, au terme de notre vie, à rejoindre le Seigneur, dans la vie éternelle. Au lendemain donc de la fête de la Toussaint, l’Eglise prie plus particulièrement pour ceux qui nous ont quittés afin qu’ils entrent dans la paix et la lumière de Dieu. Ce soir, alors que nous allons confier au Seigneur nominativement chaque défunt de l’année écoulée, je voudrais méditer avec vous sur la question du deuil qui est toujours une réalité compliquée et difficile.

Lorsque nous vivons un deuil, l’amour que nous avons pour celui ou celle qui nous quitte, le chagrin que nous éprouvons, ont pour conséquence logique de nous replier sur nous-mêmes. C’est tout à fait normal et naturel. Nous nous rappelons des souvenirs, des moments joyeux et importants passés avec ceux qui nous ont quittés, parfois aussi des moments plus compliqués.

Il arrive aussi que l’amertume ou le sentiment de révolte que nous avons, se reporte sur Dieu qui, s’il n’est pas responsable du décès, du moins est responsable de ne pas l’avoir empêché. C’est pourquoi je vous invite à méditer l’Evangile que nous venons d’entendre. Dans lequel, Jésus nous parle du jugement dernier. Et en utilisant une métaphore de brebis et de chèvres, il nous montre que ce sera un jugement d'amour. «Vous serez jugé sur l'Amour» nous dit Saint Jean de la Croix. Mais j’aimerais aussi méditer avec vous un autre texte (Luc 7,11-17) qui parle de la veuve de Naïn. Alors qu’une pauvre veuve conduit son fils unique en terre, Jésus qui approche de ce village, s’arrête devant le cortège funéraire, et « est saisi de pitié » devant la détresse de cette femme. Voilà le regard de Dieu sur toutes nos souffrances, et plus particulièrement sur tous les deuils que nous vivons. Dieu jette toujours un regard de pitié et de compassion au sens où il souffre avec nous.

N’oublions pas que Dieu a lui aussi accepté de souffrir pour rejoindre l’homme dans sa souffrance. C’est ce qu’a vécu Jésus sur la Croix. Dieu n’est plus le responsable de la mort, mais celui qui l’a vécue avec nous et pour nous. L’Evangile de ce jour peut donc nous faire peur. Et, on s’interroge, en effet: ai-je bien donné à manger ou à boire à celui qui en avait besoin ? Suis-je allé visiter celui qui était malade, qui attendait une visite ? … N’aurais-je pas loupé beaucoup de choses dans ma vie ? Et je pense en particulier à tous ces rendez-vous manqués, que ce soit volontairement ou involontairement ! Finalement, quelle véritable charité ai-je pratiquée, car la chose essentielle que le récit semble mettre en valeur, c’est bien l’amour ? L’amour de l’autre.

Au cours de cette messe, nous allons demander au Seigneur, avec l’intercession de la Vierge Marie, qu’Il conduise chacun de ceux qui nous ont quittés vers la pleine lumière, vers le repos éternel et demandons à Marie de nous aider à entrer avec chacun de nos défunts dans une relation de Vie, eux qui nous entrainent nous aussi vers la Vie. Amen.

 

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