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130 ans d'évangélisation et ordinations presbytérales à Linzolo

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Nouvelles Diocésaine

 

 

Mgr Anatole Milandou imposant les mains sur les nouveaux prêtres, suivi de Mgr Vincent Landel.

Après les festivités du 125ème anniversaire de sa fondation rehaussées par l’ordination épiscopale de l’évêque de Ouesso Mgr Yves Marie Monot, cette année, l’Eglise du Congo a célébré dimanche 7 juillet 2013 à Linzolo, son 130ème anniversaire, avec les ordinations de douze prêtres. Les festivités ont coïncidé avec la clôture de l’année pastorale 2012-2013, dans l’archidiocèse de Brazzaville. C’était au cours d’une célébration eucharistique présidée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, qui était entouré de NN.SS. Vincent Landel, archevêque de Rabat (Maroc) et Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, président de la C.e.c (Conférence épiscopale du Congo). Et aussi, d’un peu plus de 120 prêtres venus des différents diocèses du pays.

 

 

Placées sous le thème : «Chrétien de Brazzaville, redécouvre le chemin de la foi!», les festivités du 130ème anniversaire de l’évangélisation du Congo se sont achevées à Linzolo, par un pèlerinage ayant drainé plus d’une dizaine de milliers de pèlerins venus de toutes les paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville et de l’ensemble du pays, qui ont séjourné à Linzolo, du 6 au 7 juillet 2013. A cette occasion, Mgr Anatole Milandou a clôturé l’année pastorale 2012-2013, et a ordonné douze nouveaux prêtres. Il s’agit des abbés: Bertholin Bahoumina, Drège Bemba, Brice Bikouta, Adéodat Falq Lauridat Bouetouz, Vlady Loufoukou, Gabriel Massembo, Jhob Mboukou, Olivier Mikoli, Stève Jordin Milongo, Charel Mvouo Oyela, Chancelvy Nguimbi, et Ulrich Claus Nsendé Missamou.
Des membres aussi bien du gouvernement que des autres corps constitués de la République ainsi que plusieurs autorités civiles, militaires et politico-administratives ont participé à cette grand-messe sur le parvis de la grotte mariale.
Une foule dense a savouré les mélodies exécutées par les chœurs diocésains de la Schola Populaire, les Amis du grégorien et la chorale du doyenné Nganga-Lingolo, Linzolo, Goma-tsétsé composée de plusieurs choristes de la paroisse Saint Joseph de Linzolo et d’autres paroisses de l’archidicoèse, avec un effectif de 279 choristes vêtus de l’uniforme diocésain des chorales, sous la houlette de l’abbé Renaud Silvère Kinzonzi, président de la C.d.m.a.s (Commission diocésaine de musique et art sacré).
Avant la procession d’entrée, Mgr Anatole Milandou a réhabilité le pacte de paix signé par Mgr Augouard avec les habitants de Linzolo, en posant un geste de grande portée symbolique qui a consisté à enterrer deux fusils à l’endroit où le fit le missionnaire spiritain, mardi 8 mars 1885.
Puis, au nom de l’équipe presbytérale et de la communauté paroissiale, l’abbé Mesmin Auxence Gaya, administrateur paroissial de Saint Joseph de Linzolo, a souhaité la bienvenue à tous leurs hôtes, avant de brosser l’historique de la paroisse plus que centenaire. Par ailleurs, l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, vicaire judiciaire de l’archidiocèse de Brazzaville, a présenté le cursus académique et le cheminement vocationnel des candidats à l’ordination presbytérale. Après un dialogue sincère et franc entre les candidats et l’évêque, ces derniers ont été choisis dans l’ordre des prêtres.
S’exprimant successivement en français, lingala et lari, Mgr Anatole Milandou, après avoir fait l’éloge de l’œuvre pastorale des premiers missionnaires qui ont bâti avec leur sueur la paroisse de Linzolo, a, dans son homélie, dépeint les exigences de la foi, en cette année de la foi. Puis, il a invité le peuple de Dieu à s’investir davantage pour sauvegarder et préserver ce patrimoine légué par les pères missionnaires. Quant aux candidats à l’ordination presbytérale, il les a mis en garde pour ne pas être des petits tyrans pour leurs brebis. Après l’homélie, l’ordinaire de Brazzaville leur a conféré l’ordination presbytérale. Chacun d’eux a promis obéissance à l’archevêque et à ses successeurs.
Vers la fin, l’abbé Adéodat Falq Lauridat Bouetouz, au nom de ses condisciples, a remercié l’archevêque, NN.SS. Landel et Portella, le clergé, notamment le prédicateur de leur retraite, l’abbé Jaques Nganga, tous les participants à la messe et tous ceux qui de près ou de loin, ont apporté leur contribution à leur marche vers le presbytérat, avant de détailler le sens et la symbolique du nombre 12. A la suite des familles Kahounga et Kakou qui ont offert une statuette à la grotte Mariale de Linzolo, l’archevêque de Rabat a exprimé son émotion devant cette foule de chrétiens présents, avant de rappeler qu’il est évêque dans un pays qui compte 35 millions d’habitants, tous musulmans et 35.000 chrétiens tous étrangers. Mgr Vincent Landel a profité pour interpeller les Congolais qui ont des enfants qui étudient dans le Maghreb de leur signifier que dans ces pays bien que musulmans, il existe bel et bien des églises catholiques.
Enfin, Mgr Anatole Milandou a remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette fête, notamment les institutions étatiques et les entreprises qui ont nivelé la route rendant la circulation automobile commode et pratique. Remerciements exprimés auparavant, par l’abbé Mesmin Auxence Gaya.
Fondée en 1883 par Mgr Prosper Philippe Augouard, missionnaire spiritain, la paroisse Saint Joseph de Linzolo, située dans la zone rurale de l’archidiocèse de Brazzaville, est l’œuvre aussi des compagnons de Mgr Augouard. Notamment les pères de la Congrégation du Saint Esprit: Victor Paris, Kraft, les frères Saviniens et Philomène Hirsel. Ces précurseurs de la foi en terre congolaise (terre de Makoko, Ma Loango…) sont venus de très loin pour implanter cette paroisse. C’est grâce à l’initiative de Mgr Augouard et au génie artistique du père Victor Paris que l’Eglise catholique au Congo s’est dotée de sa première chapelle de 31 mètres de long et 8 mètres de large, surmontée d’un clocheton. En 1976, débutent les travaux de construction de la nouvelle chapelle. C’est un architecte congolais Jean Marie Diamesso qui propose le plan d’un édifice hexagonal avec des poutres obliques de béton armé de 14 mètres de portée, signe d’une Eglise-famille, communion, peuple de Dieu. M. Luc Samba, catéchiste, de regrettée mémoire, a trouvé un nom pour cette église: «Saint Joseph Bia Sala Moko», qui signifie: «Saint Joseph l’œuvre de nos mains». L’endroit où fut érigée la grotte a été découvert par les compagnons de Mgr Prosper Philipe Augouard. Linzolo qui n’est autre qu’une déformation de lounzolo: «Kou ba zololo bantou» est un centre chrétien de grande hospitalité et une terre de paix.

Gislain Wilfrid BOUMBA

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