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A LA SUITE DE SIMON PIERRE, SOYONS, NOUS AUSSI TEMOIN DE LA FOI

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Homélies et méditations

 

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Introduction :


1- Jésus rejoint Pierre dans sa vie quotidienne.


La rencontre entre Jésus et Pierre est située par Mathieu et Marc au bord du lac de Galilée, alors que Pierre est entrain de jeter les filets. (Commentaire: Dieu rejoint souvent les hommes dans leurs activités profanes les plus ordinaires…pas besoin d’être nécessairement en pleine méditation ou prière pour entendre sa voix ou le rencontrer). La rencontre avec Jésus puis son appel à le suivre suscitent en Pierre un élan spirituel à tout quitter pour suivre Jésus sans assurance-vie ! D’ailleurs plus tard, Pierre posera à Jésus la question suivante : « Et nous qui avons tout quitté pour te suivre qu’allons-nous avoir en héritage ? ».  La foi de Pierre commence par ce geste fou qui consiste à quitter une sécurité pour partir vers l’inconnu, à la suite d’un Inconnu. La foi est toujours une prise de risque, un saut, pas dans le vide, mais en misant sur une personne : Jésus, l’image du Dieu invisible. C’est acte de confiance absolue. Cette confiance, Pierre va encore la manifester dans l’épisode de la pêche miraculeuse ; lui, le pêcheur chevronné, va écouter la parole de Jésus le charpentier : « Sur ta parole, Seigneur, je vais jeter les filets. » (Cela ne nous fait-il pas penser à ces mots de la mère de Jésus aux noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » ?).


2- La profession de foi de Pierre : une parole inspirée


Jésus pose à ses disciples la question de savoir qui est-il. Plusieurs réponses sont données, inspirées de ce disent les gens ; réponses trop anonymes pour Jésus qui attend de chacun de ses disciples une réponse personnelle qui a mûri tout au long de leur compagnonnage avec lui. C’est Pierre qui donne la réponse en lieu et place de tous les disciples : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu ». Dans  cette reconnaissance formulée de son identité, Jésus  reconnaît le travail du Saint-Esprit grâce à qui les hommes peuvent appeler Dieu « Père » et Jésus « Seigneur » : « Heureux es-tu Simon, fils de Yonas, car ce n’est pas la chair ni le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est au ciel ; aussi, je te le déclare : tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise… »

Pour vous, aujourd’hui, qui est Jésus ? Comment pouvez-vous le présenter aux autres avec vos propres mots du moment que la foi n’est pas une simple récitation de formules ?

C’est sur la foi de Pierre que Jésus a bâti l’Eglise. Cette foi, les apôtres qui ont connu Jésus, qui ont mangé et bu avec lui, ont voulu nous la faire connaître afin que nous soyons en communion avec eux, que nous soyons dans la joie et que notre joie soit parfaite.


3- La profession de foi de Pierre : une déclaration d’amour


C’est l’histoire d’une autre rencontre entre Jésus et Pierre ; cette fois-ci, c’est après la mort de Jésus. Pierre a entraîné ses amis à une partie de pêche ; et Jésus est là, sur le rivage… Jésus s’adresse à Pierre en lui posant par trois fois la question du cœur : « Simon, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » De la réponse de Pierre va dépendre le fait que Jésus lui confie la mission  d’être le pasteur de ses brebis, de fortifier ses frères dans la foi. La réponse de Pierre est sans hésitation : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ». La foi ne va pas sans l’amour ; cette déclaration d’amour de Pierre est aussi une déclaration de foi : c’est encore Dieu qui met dans le cœur de Simon l’amour dont il aime Jésus ; non pas un amour sentimental mais une décision de suivre Jésus jusqu’au bout. Etre croyant, ce n’est pas avant tout proclamer publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, mais c’est d’abord et essentiellement accepter l’amitié que Jésus nous offre et y répondre en l’aimant à notre tour : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. » « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. »

Pierre affirme sans hésitation aimer Jésus. Et pourtant, il le sait, la nuit où Jésus a été arrêté et conduit à la cour du grand-prêtre, Pierre a déclaré par trois fois ne pas connaître cet homme. La foi, comme l’amour, peut avoir des ratés, des pannes, elle peut être ravivée par la contemplation de l’amour fidèle de Dieu envers les pécheurs que nous sommes. Se détourner de Dieu sous prétexte que nous sommes pécheurs et indignes de lui est la manifestation d’un manque de foi. L’essentiel de la foi n’est-il pas d’adhérer à ceci  que «  Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle » ? Malgré son reniement, Simon-Pierre continue à avoir confiance en l’amour indéfectible de Jésus et cet amour suscite dans le cœur de Simon la réponse qui convient : aimer de tout son cœur celui qui a donné sa vie pour lui.

Entends le Christ te parler : « Je frappe et j’attends ; hâte-toi de m’ouvrir. N’allègue pas ta misère, ton indigence, car si tu les connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait me blesser le cœur, ce serait de te voir douter et manquer de confiance. Je veux que tu penses à moi chaque heure du jour et de la nuit. Je ne veux pas que tu fasses l’action la plus insignifiante pour un autre motif que l’amour. Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce que tu as pu souhaiter. Mais souviens-toi : aime-moi tel que tu es ; n’attends pas d’être un saint pour te livrer à l’amour,

sinon tu n’aimeras jamais. »


4- La foi, une démarche communautaire qui a un impact sur la société


La foi au Christ ne se réduit pas à un « contrat privé » entre lui et moi. Elle est une affaire communautaire puisqu’elle est l’héritage de toute l’Eglise ; je n’invente pas ce que je crois, je le reçois de la communauté des chrétiens d’hier et d’aujourd’hui. Comme les apôtres réunis autour de Pierre, le jour de la Pentecôte, c’est dans la communion avec les autres chrétiens que je dois témoigner du Christ. Un chrétien isolé aura du mal à tenir devant l’adversité ; la foi des autres est un soutien et une lumière dans les épreuves.

Notre foi commune ne nous renferme pas sur la communauté, sur l’Eglise. Elle nous envoie vers les réalités et les situations de ce monde pour y apporter le sel et la lumière de l’Evangile. Une Eglise qui ne s’occuperait que d’elle-même, de sa survie, n’est pas à l’écoute du Christ qui l’envoie vers le monde. La messe dominicale qui rassemble la communauté ecclésiale n’est pas une fin en soi ; elle est un envoi dans nos familles, nos quartiers, nos lieux de travail, pour y semer l’amour et le pardon fraternel.


Pour votre communauté chrétienne, aujourd’hui, quels peuvent être les chantiers sur lesquels le Christ pour appelle à travailler pour que la vie chrétienne ne se réduise pas seulement aux rassemblements cultuels ?

 

 

 

Abbé Olivier MASSAMBA LOUBELO

 

 

 

 

 

 

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