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Lettre ouverte à Mgr Anselme SANON TITIANA (Archévêque de Bobo-Dioulasso)

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Théologie




Ouagadougou, le 20 janvier 2009        




  

       
                 Excellence, Une occasion se présente à moi pour vous faire parvenir mes sincères remerciements suite à l’accueil combien chaleureuse que vous aviez réservé à ma modeste personne durant ces congés de Noël à Bobo-Dioulasso. Je vous en suis très reconnaissant car cela m’a permis de découvrir d’autres horizons et de rencontrer un des pionniers de cette Théologie dite africaine.

Je profite également de cette occasion pour vous faire parvenir ma réaction suite à votre article lors de la rencontre du conseil pontifical de la culture sous le thème « Un seul peuple de Dieu dans la diversité des cultures », du 27 au 30 octobre 2004 à Johannesburg. A cette rencontre, votre intervention s’articule sur « l’incarnation et la rédemption comme fondements de l’inculturation de l’évangile ». D’ores et déjà, merci pour cette réflexion très riche et enrichissante.

En développant votre thème, vous en êtes arrivé au sous-point intitulé « Incarnation-Rédemption » où vous évoquez l’apport de l’Esprit-Saint dans l’incarnation, dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, puis dans l’Eglise. Ceci étant, je pense plutôt qu’il y a lieu d’intégrer la pentecôte dans les fondements de l’inculturation de l’évangile. Ce qui donnerait : « Incarnation-Rédemption-Pentecôte : fondements de l’inculturation de l’évangile ». C’est aussi ce qui ressort, me semble t-il, dans le Linéamenta de « Ecclésia in africa » où l’inculturation apparaît comme répondant à une trilogie de Mystères : - Incarnation - Rédemption - Pentecôte. Il sied donc pour ma part, d’aller plus loin jusqu’à intégrer le paradigme de la pentecôte. Ce qui ne me semble pas apparaître clairement dans votre exposé. Toutefois, la précision que vous avez apporté au début de votre intervention est très judicieuse, lorsque vous avez mentionné qu’il s’agit de l’inculturation de l’Evangile et non pas de l’inculturation de l’Eglise.

Cependant, même à ce niveau je ne pense pas que l’équivoque soit levée. En ce sens que quand je considère la Pentecôte comme la descente de l’Esprit-Saint, je rejoins comme vous l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains (Cf.Rm 29) : « Ce même Esprit a agi dans l’incarnation, dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, et il agit dans l’Eglise ». C’est également ce que vous dites si bien plus loin dans le sous-point « Inculturation, oeuvre de sanctification ».

En effet, l’incarnation est la Kénose du verbe dans l’humain, l’inculturation est la descente de l’Evangile dans leur culture anthropologique, le tout sous la mouvance de l’Esprit-Saint. Si je me réfère à la proposition faite par l’Abbé Paulin POUCCOUTA (Bibliste, professeur à l’UCAC) dans « la Bible d’Ecclésia in Africa », je proposerai à sa suite une lecture herméneutique de la Bible selon le vécu africain. Et pour reprendre ses mots : « une lecture qui ne doit pas être ésotérique ou magique mais missionnaire afin de faire renaître la vie et l’espérance ». Dans la même perspective, l’abbé léonard SANTEDI lance un appel à la Bibliophagie par ces mots : «  à la suite des prophètes, les chrétiens doivent manger la parole de Dieu pour arriver à l’enracinement du christianisme en eux ». C’est là qu’intervient ce sur quoi vous insistez depuis toujours : la nouvelle évangélisation. Ainsi, je pense après tout cela que l’inculturation de l’Evangile ou de l’Eglise demeure le lieu de créativité et d’inventivité mais sous l’action de l’Esprit-Saint (Pentecôte). Cet Esprit qui agit dans ce dur labeur d’interprétation de l’Evangile. D’où le mystère de la pentecôte devrait à mon sens, faire corps au couple « Incarnation-Rédemption » pour donner « Incarnation-Rédemption-Pentecôte ».

 Excellence, Conscient de l’étroitesse de ma réflexion, je vous prie de comprendre mon audace et de mettre cela dans l’optique de la petite fourmie qui s’adresse à un éléphant. J’aimerais cependant terminer mon propos par cette citation d’Origène : « Il est toujours dangereux de penser et de parler de Dieu, mais on peut penser et parler en Dieu ». Merci excellence pour votre sollicitude paternelle et union priante !


Abbé Wenceslas Daleb MPASSY
       Etudiant en Théologie

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R
<br /> Monseigneur Sanon avant d'être un théologien un ami de la jeunesse, un homme des situations difficiles capable de donner à tout homme un amour profond de Dieu qu'il aime tant et qu'il annonce dans<br /> l'humilité d'une vie cachée et entièremet donnée à Dieu et aux hommes . Le chrétien Anselme est un homme.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> bonjour,<br /> <br /> <br /> Merci bien pour votre réaction et bien de choses à vous ! Que Dieu vous comble de ses grâces chaque fois que vous visiterez ce site.<br /> <br /> <br /> <br />