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Homélie pour le Dimanche des Rameaux (02/04/2023)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Ce dimanche que nous célébrons porte deux noms. Car il rappelle et célèbre deux événements rapportés par les quatre évangélistes : l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et sa Passion jusqu’au calvaire. Ce sont là deux événements contrastés. L’un, joyeux, festif et triomphal, et l’autre, tragique et malheureux. Ceci étant, toute la liturgie de cette Semaine-Sainte nous invite à relire et à revivre le récit de la Passion de Jésus. Cette année, nous le faisons dans l’Évangile de saint Matthieu. Ainsi, Matthieu est seul à rapporter quelques détails significatifs :

Tout d’abord, on se souvient que c’est à prix d’argent que Judas a livré Jésus. Matthieu est le seul à dire la somme exacte, trente pièces d’argent : ce détail n’est pas anodin, car c’était le prix fixé par la Loi pour l’achat d’un esclave. Cela veut dire le mépris manifesté envers le Seigneur de l’univers, pris pour un esclave.

Ensuite, au cours de la comparution chez Pilate, Matthieu est le seul à rapporter l’intervention de la femme de Pilate : sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » (Mt 27,19). Il est donc clair que le procès de Jésus mettait Pilate mal à l’aise. Un peu plus tard, Matthieu encore, raconte l’épisode du lavement des mains : « Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde !»

Enfin, Matthieu a également noté le soin tout spécial que les autorités ont apporté à la garde du tombeau de Jésus : ils sont allés trouver Pilate pour obtenir l’autorisation de surveiller le sépulcre dans la crainte que les disciples ne viennent subtiliser le corps de Jésus pour faire croire qu’il était ressuscité.

Jésus choisit un âne comme monture, alors que les soldats romains montaient des chevaux. Ce roi qui vient au nom du Seigneur délaisse le cheval, monture de guerrier et d’homme fort, et il choisit pour son entrée triomphale une ânesse et son petit, symboles de paix et de simplicité. C’est un roi sans arme, ni armure, ni armée, un roi doux et humble de cœur. Il s’offre à l’accueil ou au refus de la ville de Dieu, à l’accueil ou au refus du monde des hommes. C’est donc un roi de paix. Il ne vient pas pour imposer quelque chose par la force et la violence, mais il vient dans la douceur, dans la tendresse et dans la paix.

De fait, le prophète Isaïe et saint Paul nous présentent Jésus comme le “serviteur” qui se laisse instruire. Lui, qui est la Parole de Dieu faite chair, a accepté de se taire. Il n’a pas résisté aux cris de ses ennemis. Lui, le Fils de Dieu, ne s’est pas dérobé aux outrages qui lui étaient destinés comme à un  esclave.

Ainsi, l’humiliation de la Passion l’a rendu plus proche de tous ceux qui n’en peuvent plus. Nous pensons à tous ceux et celles qui souffrent, qui sont réduits à la misère, ceux et celles qui sont abandonnés à leur triste sort. Et bien sûr, nous n’oublions pas ces très nombreux chrétiens qui témoignent de leur foi jusqu’au sacrifice de leur vie (martyre).

Nous allons vivre ensemble cette semaine-sainte, en suivant Jésus sur le chemin du Calvaire. Sa mort, le vendredi saint, ne sera pas un point final. Elle est plutôt un « passage » de ce monde vers le Père. C’est ainsi que Jésus est venu nous ouvrir un chemin qui permet à toute l’humanité d’entrer dans la gloire du Père.

 

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