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Homélie pour le 1er dimanche du carême A (1er Mars 2020)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Hommage à l'abbé René Fromont inhumé aujourd'hui

Frères et Soeurs,

 

Ce premier dimanche du carême nous révèle que Jésus, après son baptême, resta quarante jours au désert. Durant ces quarante jours, il livra un grand combat spirituel contre les forces du mal. Même si cela ne s’est peut-être pas passé à la lettre comme le décrit Matthieu, mais l’important est de se demander : Qu’est-ce que Dieu veut nous dire par ce récit ?

 

Oui, nous sommes invités à fixer notre regard et notre cœur sur Jésus au désert. Il a dû faire des choix importants et décisifs en confrontation à ces deux voix intérieures qui nous parlent. Chacun d'entre nous sait sans doute ce que veut dire être tenté. Puisque nous sommes sans cesse tiraillés entre des tendances diverses et même opposées. Une des tentations à laquelle nous succombons souvent est celle de l’utilisation de Dieu à notre profit. C’est la tentation du marchandage, celle qui consiste se servir de Dieu comme un gage, à condition qu’il nous délivre de la maladie, qu’il fasse cesser le mal dans le monde, qu’il arrête les guerres, qu’il nous fasse sortir de la drogue, de l’alcoolisme, de l’angoisse, etc.

 

Prenons donc conscience de nos combats intérieurs d’homme et de femme, puisque le désert de nos tentations, nous le connaissons bien. C’est cette tendance à nous investir totalement dans la consommation des biens matériels. C’est chercher à posséder toujours plus, à n’importe quel prix. Au bout du compte, notre cœur devient aussi dur que pierre, puisqu’il devient incapable de s’ouvrir à la Parole de Dieu et de partager avec celui qui a faim. C’est dire qu’en nous fermant à Dieu, nous devenons imperméables à son amour ; nous renions notre identité de fils et de filles de Dieu.  Notre tentation à ce niveau, c’est de rompre notre relation à Dieu, d'aller chercher ailleurs nos satisfactions, de nous tourner vers de faux dieux séducteurs tels  l'argent, la puissance, le plaisir, etc. Vivre le carême comme un temps de conversion, c'est faire ou refaire une place dans nos vies à la confiance en Dieu.

 

L'Évangile est donc un appel et un engagement au service des autres et principalement des plus démunis, des plus souffrants. Durant ce carême, nous sommes invités à nous laisser conduire par l’Esprit, comme Jésus au désert. Comme lui, nous serons confrontés à des épreuves et à la tentation dans notre vie. Mais la Parole de Dieu sera notre force. Les 3 lectures d’aujourd’hui ont en commun la liberté donnée à l’être humain et sa capacité de choisir. Donc de dire oui au bien, et non au mal.

 

Nous devons profiter de ce Carême pour nous poser des questions de fond. Quelle sorte de chrétienne ou de chrétien suis-je devenu ou suis-je en train de devenir? Est-ce que je me laisse vraiment guider par l'Évangile ? Dans la 2e lecture, saint Paul nous rappelle que le premier Adam par qui est entré le mal, l’injustice et la mort dans le monde est maintenant remplacé par le second Adam, Jésus ressuscité qui rétablit la justice et qui donne la vie. Croyons-nous cela? Que faisons-nous pour en témoigner? Voici le moment favorable pour remettre les pendules à l’heure. Passons la porte de la miséricorde pour découvrir le visage plein d’amour de Dieu.

 

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