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Homélie du Dimanche 13 Août 2017 (19ème Dim T.O A)

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

 

ordinations épiscopales à Kinshassa
P.Daleb avec les nouveaux éveques

Frères et sœurs,

 

Les textes bibliques que la liturgie nous propose, nous invitent à corriger l’idée que nous nous faisons de Dieu. C’est ce qu’a dû faire le prophète Élie sur la montagne de l’Oreb. Il se le représentait seulement comme un Dieu de puissance. Il pensait le trouver dans l’ouragan puis dans le tremblement de terre. Mais le Seigneur n’était ni dans l’un ni dans l’autre. Ainsi, avant de le découvrir dans le murmure d’une brise légère, Élie a d’abord fait l’expérience de l’absence de Dieu dans sa vie.

 

Oui, Dieu semble parfois absent de nos vies. Et c’est l’expérience du prophète Élie qui est découragé parce qu’il est poursuivi par la reine Jézabel qui cherche à le faire mourir. Le voilà donc obligé de passer nuit dans une caverne. Élie demande à voir Dieu pour retrouver l’audace nécessaire à sa mission. Cette expérience d’Élie nous montre clairement la manière dont Dieu passe et dit sa présence dans nos vies. Remarquons que si Dieu nous parle parfois dans le tonnerre et dans le feu (Bruit), il parle aussi et surtout dans le murmure d'une brise légère (Silence). C’est dire que nous nous trompons souvent.

 

L’apôtre Paul s’était lui aussi trompé sur Dieu. Dans un premier temps, il a violemment persécuté les chrétiens. Mais un jour, il a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Pour lui, ce fut le point de départ d’une véritable conversion. Cette découverte extraordinaire, il voudrait la partager  avec ses frères de la communauté juive. Mais ces derniers refusent de reconnaître Jésus comme le Messie. Et dans la 2nde lecture, Paul nous a fait part de sa douleur face à leur incrédulité.

 

Mais dans l’évangile, Jésus vient de faire la multiplication des pains. Il se rend maintenant dans la montagne, à l’écart, pour prier dans le silence. Et ce n’est que vers la fin de la nuit que Jésus vient vers ses disciples. Pendant ce temps, les choses vont mal pour eux. Ils sont là, dans une minuscule barque, figure de l'Église, mais tourmentée par des vents contraires. Jésus est venu vers eux en marchant sur la mer. Pierre hésite encore à croire. Il veut des preuves : ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. Jésus lui dit : viens. Pierre descend de la barque, mais la tempête a raison de son audace. Et là, il commence à s’enfoncer.

 

En effet, comme Pierre, l’Église aussi a souvent peur. C’est à ce titre que le Saint Pape Jean Paul II disait : « N’ayez pas peur ». Jésus ressuscité est avec elle dans la barque, et lui redonne confiance.  Quelle belle manière de décrire ce que nous vivons présentement dans l’Église ? Et pas seulement dans l’Eglise mais même dans nos vies. Les tempêtes ne manquent pas tant l'Église que dans nos vies. Nous sommes parfois secoués dans toutes les directions, à l'intérieur comme à l'extérieur. Pour l’Eglise, il y a des secousses telles : La pédophilie, les scandales financiers, la diminution dramatique d'engagements sacerdotal et même laïque, et j’en passe.

 

Dans nos vies d'individus, de couples, de familles, dans notre société, on peut aussi répertorier des secousses : les déceptions amoureuses, les suicides, les divorces, les licenciements professionnels, le chômage qui perdure, la perte d’un être cher, la maladie, les échecs, etc. C’est dire que, nous naviguons nos vies sur une mer agitée battue par les vagues à cause du vent contraire. Quand vient la tempête, comme Pierre, nous marchons au début sur les eaux avec confiance. Mais voyant la marche se prolonger et le rivage encore loin, nous perdons pied. Nous avons peur de nous enfoncer. C'est alors le moment d’entendre la parole que Jésus adresse à ses disciples : confiance ! C'est moi, n'ayez pas peur !  Et là, une main nous est tendue. C’est celle de Jésus ressuscité.

 

Oui Frères et sœurs,

 

Quand tout va mal, nous risquons de croire que Dieu nous a abandonnés. Mais il est là, bien présent ; et nous dit « Viens ». Il voit nos doutes, nos peurs quand nous sommes affrontés à la tempête. Mais il est là pour nous rassurer et nous apprendre l’espérance. Dieu nous tend la main.

 

Quand Pierre regarde Jésus et met en lui sa confiance, il avance. Quand il regarde le vent contraire et qu'il prend peur, il s'enfonce. La peur dicte un langage de lâcheté qui, au lieu de favoriser le dialogue, ordonne de tuer, de laisser mourir, de créer une société dominée par les puissants, je pense encore aux attentats, aux fameuses menaces nucléaire entre la Corée du Nord et les USA. Et nous avons des raisons d’avoir peur.

 

Frères et sœurs, la peur, nous l’avons peut-être déjà expérimentée dans nos vies : c’est une maîtresse sans pitié. Le malheur qu’elle apporte est tout simplement terrible et dévastateur. Jésus nous invite encore aujourd’hui à prendre le risque de la foi et à marcher sur les eaux. Si nous accueillons le Christ dans la barque de nos vies, nous savons que nous pourrons compter sur lui. Nous serons unis dans la foi en lui. Il ne demande qu’à nous rejoindre au cœur de nos vies, de nos doutes. Il ne cesse de nous tendre la main. L’Église est aussi cette barque qui doit affronter les tempêtes. Ce qui la sauve ce n’est pas les qualités ni le courage de ses membres mais la foi qui lui permet d’avancer dans l’obscurité. La foi nous donne l’assurance de la présence de Jésus  à nos côtés.

Comme Élie, recherchons des rencontres avec Dieu, sans lesquelles notre foi dépérit. Comme Saint Paul n’ayant pas peur de réajuster notre vie lorsque nous prenons conscience de nos erreurs. Et surtout, n’oublions pas : chaque dimanche, Jésus nous invite à l’Eucharistie. Il nous propose son Corps et son sang pour nous rendre forts dans les épreuves. Avec lui, nous pourrons continuer notre route avec plus de courage. Et à la fin de la messe, nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de cette bonne nouvelle.

 

 

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