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Fête de la Sainte Famille Année A – Le 29 décembre 2013

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Homélies et méditations

 

Textes : (Si 3, 2-6, 12-14) ;

           (Col 3, 12-21);

           (Mt 2, 13-15, 19-23)

 

 

 

Très chers frères et sœurs,

 

A première vue, la sainte famille semble être une famille exceptionnelle, une famille de réfugiés, comme tous ces expulsés d’aujourd’hui, ces sans papier, ces immigrés, chassés de leur pays par la guerre, la famine, le chômage ou la dictature de nos dirigeants. C’est vrai, et c’est hélas toujours d’actualité, ces genres de situation, et voilà que même le fils unique de Dieu en devient victime.

 

 Ensuite, une relecture plus réfléchie nous permet de nous souvenir que Jésus descend aujourd’hui en Égypte comme son peuple qui s’y était réfugié des siècles auparavant pour  fuir la famine. Arrivé en Egypte, il y reste quelque temps, mais après Jésus sort d’Egypte comme son peuple en sortit jadis libéré avec Moïse. On peut se poser la question : Pourquoi il y a répétition de ce double mouvement ? Comme si l’Evangile voulait nous dire que Jésus assume toute l’histoire de son peuple, ou encore qu’il vient résumer dans son existence humaine toutes les heures de souffrance et la soif de liberté de son peuple.

 

Regardons la sainte famille pour comprendre les leçons qu'elle nous donne aujourd'hui.

 

Deux leçons bien concrètes dans l’évangile :

 

- La première : est une invitation à une confiance totale dans la Parole de Dieu, Joseph fit exactement  ce que l’ange lui avait demandé. Même s’il n’y comprend pas grand-chose. C’est dire que, malgré l’obscurité de notre foi, faisons seulement la volonté du Seigneur. Quelle est donc la volonté de Dieu pour chacun de nous ? Voilà une question que nous devons nous poser à chaque instant. Or souvent nous faisons notre propre volonté. Et quand ça ne marche pas, on voit le diable partout. Mon frère, ma sœur, demandes à Dieu sa volonté pour toi et assume cette volonté de Dieu dans ta vie. Pensez-vous que Joseph avait voulu vivre tout ces événements ? Non, ce n’est pas en sortant de nos situations difficiles qu’on accomplit la volonté de Dieu, mais c’est en faisons ce que Dieu juge bon pour nous.

 

Pour s’en convaincre, observons de près cette famille dite sainte. En effet, dès l'origine, le couple Joseph - Marie va connaître des événements qui ont dus bien les interroger :

 

1) Marie devient enceinte par la puissance du Saint Esprit. Il faut alors qu'un ange vienne rassurer Joseph pour qu'il ne répudie pas sa fiancée (volonté de Dieu).

2) Marie va aller passer du temps auprès de sa cousine Élisabeth mais pour cela parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour aller et revenir dans un contexte de voyage périlleux et par des chemins difficiles.

3) La vie du jeune couple dans l'attente du nouveau-né va à nouveau être troublée par l'annonce d'un recensement. Il faut quitter Nazareth pour aller à Bethléem alors que la grossesse de Marie est très avancée. Soucieux du respect de la loi Marie et Joseph partent cependant. Mais arrivés à Bethléem, le temps de la naissance est venu, et voilà que leur fils va passer sa première nuit dans une étable (volonté de Dieu).  

4) Très vite Joseph va être confronté à une autre grosse préoccupation. Le roi Hérode, qui a appris la naissance de Jésus par les Mages, veut le faire périr. C'est le massacre des Saints Innocents. C'est alors la fuite et le temps de l'exil en Égypte. Ainsi Jésus va devoir vivre ses premiers temps, ses premières années même, sur une terre qui n'est pas la sienne (volonté de Dieu).  

 

- La deuxième leçon, c’est l’appel à la responsabilité que contient cet évangile. Jésus, Dieu sauve, ne se défend pas lui-même. Il se remet entre les mains de ces parents que sont Joseph et Marie. Immense respect de l’homme ! Immense responsabilité de l’homme ! Dieu veut la vie et confie cette tâche à des hommes et des femmes engagés, les parents en première ligne. Oui, le nom de Joseph est cité quatre fois dans ce récit, alors qu’il ne prononce aucun mot. Il est présenté comme le père de famille, le protecteur de Marie et de Jésus. Voici encore une occasion de découvrir le vrai rôle des pères de famille. Etre parent c'est être inquiet. Mais il y a des peurs qui paralysent, qui angoisse comme il y a des peurs qui nous rendent prudents. Joseph a eu une bonne peur qui l’a rendu prudent en s'installant à Nazareth. De nos jours, certains, sont surtout inquiets de l'avenir et ne savent pas s'abandonner à la providence de Dieu. Ne sommes-nous pas parfois plus préoccupés de l'avenir matériel des enfants que de leur vie spirituelle, de la santé de notre corps que celle de notre âme? Par exemple, beaucoup de parents inscrivent leurs enfants à l’école, mais pensent que c’est à eux même de choisir leur religion.

 

Très chers frères et sœurs,

 

La famille de Nazareth, que l’Église met devant les yeux de toutes les familles, aujourd’hui, constitue effectivement le point de référence culminant pour la sainteté de toute famille humaine. L’histoire de cette famille est rapportée d’une façon très concise dans l’Évangile. Nous en connaissons tout juste quelques événements. Mais ce que nous en savons nous suffit pour pouvoir en insérer les moments fondamentaux dans la vie de toute famille et pour faire apparaître la dimension à laquelle sont appelés tous ceux qui vivent la vie de famille : pères, mères, enfants. L’Évangile montre avec beaucoup de clarté l’aspect éducatif de la famille : « ll revint à Nazareth et il leur était soumis. » (Lc 2, 51.).

 

Pour les jeunes générations, cette « soumission » est nécessaire, dans l’obéissance. C’est ainsi qu’était « soumis » Jésus lui-même. Et c’est cette « soumission », cette disposition de l’enfant à accepter les exemples du comportement humain qui doivent servir de mesure aux parents dans toute leur conduite. C’est le point particulièrement délicat de leur responsabilité de parents, de leur responsabilité devant l’homme, devant ce petit homme appelé à grandir qui leur est confié par Dieu.  

 

Très chers frères et sœurs,

 

Les problèmes humains les plus profonds sont liés à la famille. C’est pourquoi la famille constitue pour l’homme la communauté première, fondamentale et irremplaçable. « Cette mission d’être la cellule première et vitale de la société, la famille l’a reçue de Dieu. Et les Européens ont compris cela, beaucoup de choses se font en famille. Mais nous en Afrique, ce n’est pas le cas. Pour preuve, combien sont venu à la messe en famille.

 

Laissons-nous guider par Dieu sur le chemin de la vie dans nos familles. Amen.

 

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