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Homélie de l'Assomption de la Vierge Marie (Mardi 15 août 2017)

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

Père Daleb Mpassy
Père Daleb pronnonçant son homélie

Frères et sœurs,

 

En célébrant l’Assomption de la Vierge Marie, nous sommes invités à devenir une Eglise vraiment mariale. Beaucoup se posent certainement la question : qu’est-ce que cela encore? Une Eglise vraiment mariale, ce n'est pas une Eglise qui multiplie les processions, mais c'est une Eglise qui vit l'Evangile à la manière de Marie, et qui rend grâce pour les merveilles que la Parole de Dieu continue d'accomplir aujourd'hui dans la vie des plus petits. Oui, Marie se réjouit et chante «Le Magnificat».

 

Pour mieux comprendre le mystère qui nous est proposé, prenons le temps de méditer pas à pas la Parole de Dieu que nous avons entendu. L'Apocalypse de saint Jean est écrit en langage codé et pour cause. C'étaient des pages qu'on se passait sous le manteau, en pleine persécution, pour se redonner confiance. Avec des images saisissantes, l'apôtre Jean décrit la violence des persécutions contre les chrétiens: «Le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance». La femme dont il est question, ce n'est pas d'abord Marie. Il s'agit de la communauté des premiers chrétiens aux prises avec la persécution des empereurs romains. Cette communauté qui enfante un monde nouveau voulu par le Christ, sera t-elle vraiment balayée, dispersée par le dragon? Non! Puisque l'apôtre Jean, avec des mots non moins saisissants, annonce également la victoire certaine du Christ et de ceux qui lui font confiance : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ».

 

En contemplant donc ce tableau, reconnaissons qu'il dépeint le drame de l'humanité en tous temps, le drame de notre temps, et qu'il lance là un message d'espérance dont nous avons bien besoin, nous aussi. Oui, ils sont nombreux, en effet, aujourd'hui, ceux qui perdent confiance et se demandent où est Dieu dans ce monde de violence, de haine et d'injustice. Les paroles de Saint Jean ne sont pas de trop pour nous dire que le Christ, qui a affronté l'injustice et la mort, nous promet que l'amour et la vie auront le dernier mot.

 

Nonobstant cela, en cette fête de l’Assomption, comment ne pas reconnaître Marie, dans cette femme que décrit saint Jean? Cette « Femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles ». C'est elle qui a enfanté le Sauveur et qui, la première, l'a rejoint dans sa résurrection. C’est pourquoi dans la deuxième lecture, saint Paul ne parle pas directement de Marie. En quelques lignes, il célèbre plutôt la résurrection de Jésus. Elle est le premier acte d’une longue lignée d’êtres humains. Tous sont appelés à la plénitude de la vie en Dieu au-delà de la mort. Toutes les puissances du mal seront détruites. Ce sera un très beau cortège et, bien sûr, Marie y occupera une place de choix. Elle sera la première à bénéficier en son corps et en son âme des fruits de la résurrection de Jésus : c’est le mystère de l’Assomption.

 

C’est là qu’il est temps de laisser parler l'Evangile. Il dépeint, en effet, une scène de la vie quotidienne: la visite de Marie à sa cousine Elisabeth. Deux cousines qui se rencontrent. Un épisode de la vie ordinaire, puisque Marie a vécu l'existence humaine partagée par beaucoup de femmes. Et là un problème se pose quand même: Pourquoi dit-on que toutes les générations lui diront bienheureuse? Qu’a-t-elle donc de si différent, cette femme ordinaire, cette femme presque invisible qu'on pressent derrière quelques pages de nos évangiles?

 

Une seule chose : Elle a toujours dit oui à Dieu et cela suffit. Sa cousine Elizabeth lui a dit: «Bienheureuse es-tu parce que tu as cru». Et Marie de rajouter: «Désormais tous les âges me diront bienheureuse». Oui, Marie est bienheureuse d'avoir cru à la parole de Dieu et de l'avoir mise en pratique. Aujourd’hui donc, Marie nous dit à nous ici présent, que l'extraordinaire est possible dans l'ordinaire d'une vie toute simple. La Vierge n’a pas changé, si nous l’appelons, elle accourt toujours vers nous. Et Jésus est toujours à ses côtés. Bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Mais elle est encore plus, puisqu’elle est devenue notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix. S’adressant à Jean, il dit : « Voici ta mère ». Et à Marie : « Voici ton fils. » A partir cette heure-là, le disciple la prit chez lui. A travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pourrons toujours compter sur elle. En ce jour, nous rendons grâce à Dieu pour ce merveilleux cadeau qu’il nous fait en nous donnant Marie pour Mère.

Nous célébrons donc Marie qui a été la première des croyants à accueillir la Parole de Dieu. Elle nous a ouvert un chemin qui est emprunté par tous ceux et celles qui ont décidé de lier leur vie  à celle de Jésus. Elle ne fait donc pas écran à Jésus comme nombreux le pensent. Mais elle nous aide à aller vers Jésus : A Jésus par Marie.

En ce jour, nous nous tournons vers toi Seigneur : que cette fête de l’Assomption fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie. Fais grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour sa gloire. Amen

 

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