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Homélie pour le 30ème Dimanche du T.O B (24 Octobre 2021)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Sœurs,

Dans l’Évangile de ce dimanche, c’est la promesse de Jérémie qui se réalise : cela se passe à Jéricho, la ville la plus basse du monde (400 mètres au-dessous du niveau de la mer. Cette ville représente le monde du péché, éloigné de Dieu. Jésus entre dans cette ville et en sort aussitôt. Il vient dans ce monde du péché pour nous en sortir. C’est une manière de dire qu’il peut venir nous chercher très loin et très bas. Et c’est la rencontre avec l’aveugle Bartimée. Comme aveugle, sa situation l’a marginalisé par rapport à la société. Il n’a rien et n’est rien. Il ne vit que des piécettes que les gens veulent bien lui donner sans prendre le temps de poser leur regard sur lui. De fait, quand il appelle Jésus, les gens veulent même le faire taire : “Tais-toi, nous accueillons un personnage important… Ne viens pas nous déranger”. Mais lui, insiste de plus belle car il entendu parler de ce Jésus qui guérit les blessés.

Ainsi, nous sommes parfois comme cette foule qui ne veut pas être dérangée par divers sollicitations d’appels à l’aide. Cela nous casse les oreilles. On aurait bien voulu être au calme dans notre confort, loin de la misère du monde. C’est exactement ce qui se passe quand nous ne voulons pas entendre le cri des pauvres, la détresse des exilés, la souffrance des malades, la révolte de ceux et celles qui se sentent trahis, les pleurs des orphelins. Ces dernières semaines, avec le rapport Sauvé, on nous a parlé des enfants victimes d’abus. Des situations dramatiques restées sous silence pendant des années. Parce qu’il ne fallait pas en parler. Aussi, n’oublions pas ceux qui sont harcelés, ceux qui sont réduits à l’état d’esclave. C’est dire que, comme cette foule, nous avons la tentation de faire la sourde oreille car nous nous sentons désarmés devant les blessures et les injustices de notre temps.

Et pourtant, Jésus nous demande de convier tous les blessés de notre temps. Aujourd’hui comme autrefois, il nous demande de les appeler. Il veut leur permettre de rencontrer la chaleur et la lumière du visage divin. Nous ne sommes pas le Sauveur, mais nous pouvons permettre la rencontre de Celui qui est la source de toute paix et de toute joie. La médiation que Jésus nous confie, c’est d’être les témoins authentiques de l’espérance qui nous habite. Comme Jérémie en son temps, nous sommes envoyés pour être les messagers de cette espérance. Ne nous laissons pas aveugler par les médias qui ne pensent qu’à déverser des mauvaises nouvelles.

Le Seigneur est là pour nous guérir de nos aveuglements, pour nous ouvrir à l’amour de Dieu et à celui de tous nos frères. Laissons Bartimée nous apprendre à avoir cette confiance inébranlable en Jésus. Des gens chercheront peut-être à nous en dissuader. Les mêmes pourront nous y encourager plus tard. Arrêtons-nous chaque fois que nous rencontrons un homme, une femme ou un enfant qui crie sa peine. Prenons le temps d’écouter et de regarder. Nous ne pourrons peut-être faire grand-chose sur le moment. Mais si tous les disciples de Jésus prennent ainsi le temps de s’arrêter, s’ils préfèrent la rencontre personnelle des frères à toutes les grandes idéologies, ils changeront le monde. Demandons au Seigneur de nous guider sur ce chemin de conversion.

 

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