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Homélie pour le 17ème Dimanche du T.O B (25 Juillet 2021)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Sœurs,

Dans son récit, saint Jean ne nous parle pas de miracle mais plutôt de « signe ». Ce n’est pas anodin car derrière ce geste, Jésus nous dit quelque chose de lui et de son Père. Comme Élisée (dans la 1ère lecture), il nous montre que Dieu voit la souffrance des hommes et qu’il n’est pas indifférent à leur situation. En effet, dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus est suivi par une foule immense de personnes ; elles sont désireuses de lui soumettre leurs problèmes, leurs souffrances, leurs maladies, leurs échecs, leurs difficultés. En venant à lui, elles espèrent trouver une solution à leurs soucis ; il y en a aussi qui le suivent peut-être par simple curiosité ; mais Jésus qui ne néglige rien de l’humain constate que la foule est affamée, et qu’il faut donc la nourrir.

Bien sûr, il y a la faim physique ; et en cette période de pandémie nous y pensons tous. Beaucoup s’inquiètent de la diminution de leurs ressources pour pouvoir manger et se loger. Oui, bien sûr ; mais il y a aussi toutes les autres faims qu’un être humain peut éprouver, faim d’être écouté, de pouvoir donner son avis, faim de respect, de dignité faim de se rencontrer, de vivre sans restriction, …

Et Jésus sait que « ventre affamé n’a pas d’oreille ». Quand on a trop faim, on n’écoute plus. Alors, comme Élisée l’avait fait avec le peu de nourriture qu’il avait, Jésus dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Cette parole, il nous faut l’entendre et la prendre au sérieux. Cependant, comme Philippe, nous pouvons être tentés de dire : « Cet enfant n’a que cinq pains et deux poissons ; qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » Nous pouvons nous reconnaître dans cette réaction quand nous nous entendons dire : « L’Europe ne peut pas tout faire… Ce n’est pas à nous de relever les économies des pays pauvres… ou d’accueillir toute la misère du monde,… » C’est à ces moments précis qu’il nous est bon de réentendre le Christ nous dire : « Donnez-leur vous-même à manger. » Car c’est toujours avec le petit peu que nous avons que Dieu peut agir. Si cet enfant n’avait pas donné ses cinq pains et ses deux poissons, il ne se serait rien passé. Dieu a besoin de nos gestes de partage pour réaliser de grandes choses. Une pauvre femme disait à saint Vincent de Paul : « Si les pauvres ne partagent pas, qui le fera ? » Dieu a tant besoin du peu que nous avons pour faire de grande chose, le peu d’amour, le peu de biens matériels, le peu de disponibilité, …

Aussi, un autre geste révélateur de Jésus. Il fait ramasser les restes pour que rien ne se perde. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à cet immense gaspillage de nourriture dénoncé par le pape François dans son encyclique « Laudato Si ». Que Dieu nous donnes la grâce de la bonne gestion des ressources de la Terre.

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