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Homélie pour le 5e dimanche du temps ordinaire B (04 Fév 2018)

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

Frères et soeurs,
 
De tous les temps, de par le monde, les gens souffrent et ont essayé de comprendre et d’expliquer la souffrance humaine. La violence, la maladie, les échecs, le chômage, les attentats, bref le mal, la souffrance et la mort font partie de notre réalité.
 
Il faut donc les combattre, mais aussi les assumer. En préparation à l’évangile qui raconte comment Jésus guérit les malades et chasse beaucoup d’esprits mauvais, la première lecture est le cri du grand malheureux qu’est Job.  Il a perdu tous ses biens, ses troupeaux, ses serviteurs; ses fils ont tous été tués dans l’écroulement de leurs maisons. La maladie s’est abattue sur lui. Il est couvert d’ulcères qui le font souffrir énormément. Job se retrouve seul et résigné sur son fumier. Même sa femme vient se moquer de lui. Job n’est pas un grand naïf et il ne se complaît pas dans la souffrance. Il ne se renferme pas non plus sur lui-même, mais il continue de parler à Dieu. Que ferons-nous dans pareils circonstances? beaucoup abandonneraient le Seigneur, et iraient chercher des solutions ailleurs. "Chrétien, quelle est ton attitude face à la souffrance?" c'est le titre d'une lettre Pastorale de Mgr Anatole Milandou, évêque de kinkala à l'époque.
 
Ainsi, la plainte de Job appelle la réponse de Dieu fournie par Jésus. Dans le récit de l'Évangile, Marc revient avec des guérisons et des histoires de démons afin de nous présenter Jésus au début de sa vie publique. Le miracle de Jésus laisse deviner autre chose qu’une simple guérison ; c’est le signe de la grande guérison que Dieu veut réaliser pour l’humanité, quand Jésus se lèvera lui-même de la mort.
 
Nous sommes donc au cœur du salut chrétien, car il ne sert à rien de nous dire chrétiens si nous ne changeons pas notre vision du monde et notre vie.  La réponse de Dieu à nos tragédies humaines ne consiste pas à résoudre tous nos problèmes, comme nous le font miroiter tous ces pasteurs des églises de sommeil. Mais à changer le niveau ou la hauteur de notre regard. Le mal et la souffrance sont toujours là, mais ils n’ont pas le dernier mot sur la vie humaine, parce que Jésus, en s’approchant de nous, nous prend par la main, nous relève et nous  accompagne. C’est ce qu’on appelle l’espérance.
 
C'est dire que la vie éternelle commence dès ici-bas quand Dieu est le centre de nos vies. Si nous enracinons notre vie dans une telle attitude, nous devenons des témoins de l'Évangile. Saint Paul nous dit que cela n’est pas une option, car pour lui annoncer l'Évangile est une nécessité. Il s’est fait le serviteur de tous afin d'en gagner le plus grand nombre possible. De plus, celui qui annonce l’Évangile ne le reçoit pas moins que celui qui l'écoute. Jésus voulait aller dans d’autres lieux, dans d’autres villages, pour proclamer la Bonne Nouvelle. Il n’était pas venu pour être adulé ou même pour soigner tous les malades de la région. Il portait un message et les actions éclatantes donnaient du poids à sa parole. Les miracles ne sont donc que des signes qui accompagnent et créditent l'annonce de la Parole. Faisons attention à toutes ces publicités d'un Jésus guérisseur spectaculaire et tonitruant.
 
Dieu est au milieu des gens dont la vie n'est pas toujours rose. Jésus proclame un Dieu plein de tendresse, de miséricorde, de pardon. Dieu relève, il n’est pas un maître qui asservit à sa loi et à ses commandements. L'attitude de Jésus est faite de confiance et d'action. Comme lui, nous pouvons aider celui ou celle qui s'effondre à se redresser. Comme lui, nous pouvons redonner espoir à celui ou celle qui s'approche du néant et du vide.  Nous sommes capables d’accompagner et guérir les autres. N’est-ce pas ce que Saint Paul affirme, car Jésus  ressuscité agit à travers lui. 
 
Mettons-nous en marche et suivons Jésus. Suivons-le à l'occasion dans ses rencontres avec son Père, qui est Notre Père. Nous serions tentés parfois de nous replier dans notre confort, mais Jésus nous dit: « Allons ailleurs !» Allons vers ceux qui ne me connaissent pas ! Il n'est pas nécessaire pour cela de s'expatrier, ni d'entreprendre des projets retentissants. Il suffit d’être vrai. Il suffit d'ouvrir notre cœur plus grand que jamais aux souffrances proches ou lointaines. Le service essentiel de Jésus est l'annonce de l'Évangile. Comme Saint-Paul l'a dit, cela doit être notre service, une nécessité qui s'impose à nous. Évangéliser, c'est être à l'écoute des autres, puis éveiller la foi. C'est faire advenir le Royaume de Dieu.
 
Et tout cela, nous le ferons à cause de l’Évangile, pour y avoir part, nous aussi. sans oublier que l'évangile est gratuit mais l'évangélisation coûte cher.
 
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