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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques C(05 Mai 2019)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

lors d'une célébration avec les élèves
Frères et soeurs,
 
Les textes bibliques de ce dimanche révèlent la présence de Dieu dans nos vies quotidiennes. Oui, la présence de Jésus, parfois tout à fait inattendue, se manifeste à nous aussi. Mais il faut parfois plusieurs rencontres pour le reconnaître. Comme nos cœurs peuvent être lents à le reconnaître, et pourtant il est toujours là.
 
Dans cette troisième apparition du ressuscité, Jésus revient une fois de plus aux disciples, ou du moins aux sept personnes mentionnées dans le récit. Simon-Pierre annonce aux disciples rassemblés : «Je m’en vais à la pêche. » Pendant qu'il part, les autres vont le rejoindre dans la mer de Galilée. Connaissant l'eau et les courants, ils ont pêché toute la nuit mais sans rien prendre. À l'aube, découragés, ils ont vu un étranger sur le rivage, mais ne l'ont pas reconnu comme étant Jésus.  Cet inconnu les a appelés avec un terme de tendresse, les enfants.  Puis il leur a dit qu'il fallait jeter le filet ailleurs. Ils l'ont fait et ils ont attrapé une énorme charge de poisson. Incroyable récit de la deuxième pêche miraculeuse.
 
La signification symbolique c’est que l’Église doit être œcuménique (universelle), inclusive et diverse. Ce qui surprend, c’est que les disciples ne savaient pas qui était cet homme, mais à son invitation, ils sont quand même repartis en mer. Peut-être parce qu'il faisait sombre que les pêcheurs n'ont pas reconnu Jésus. Mais les yeux du disciple que Jésus aimait étaient perçants, car à la vu du signe, il a vite su que c'était Jésus et quand Simon-Pierre le réalisa à son tour, il sauta dans l'eau. Il devait être ceinturé juste d'un pagne comme le pêcheur l'était toujours à cette époque lorsqu'il exerçait son métier. Or, la loi juive stipulait que saluer était un acte religieux et que pour accomplir un acte religieux, un homme devait être vêtu ; alors, avant de partir à la rencontre de Jésus, il revêtit sa tunique de pêcheur, car il souhaitait être le premier à saluer Jésus.
 
Les évangiles insistent sur le fait que Jésus ressuscité n'était pas une vision ou une hallucination, pas même un esprit, mais plutôt une personne réelle. Ils insistent sur le fait que le tombeau était vide et que Jésus ressuscité avait un corps réel qui portait encore les marques des clous et de la lance enfoncée à ses côtés. En plus, une vision ou un esprit ne ferait probablement pas apparaître un banc de poissons à un groupe de pêcheurs. Une vision ou un esprit ne serait pas de nature à allumer un feu de braises au bord de la mer. Une vision ou un esprit ne serait pas susceptible de préparer un repas et de le partager.
 
Dans la scène finale de ce texte, nous entendons l’échange dramatique entre Jésus et Simon-Pierre. Trois fois, Jésus lui demande m'aimes-tu ? Le grec a trois mots pour l'amour (éros, philos et agapè). Éros est placé en bas comme un amour égoïste et qui se soucie peu du bien-être de l’autre. Philos est meilleur qu’éros, mais toujours de second ordre, consistant simplement en un amour entre amis, qui peut être profond, significatif et dirigé par d'autres, mais qui ne peut se comparer à agapè. Jésus veut amener Simon-Pierre à l’agapè avec ses questions. Ce genre d’amour, est l'amour en tant que courage, l'amour en tant que risque, l'amour en tant que non-hésitant, indépendamment de ce que nous sommes appelés à faire.
 
Nous comprenons aisément pourquoi Simon-Pierre est affligé. La dernière fois qu’il s’est tenu près d’un feu de braises, il a lamentablement échoué trois fois. Jésus l’a confronté à la blessure morale du passé et il le conduit dans un nouvel avenir.
 
Le centre de gravité de ce texte apparaît dans le commandement de Jésus : «Suis-moi». Nous devons noter ce que l'amour a apporté à Simon-Pierre. Il a donné sa vie pour garder les brebis et les agneaux de Dieu.  L'amour est le plus grand privilège du monde, mais il entraîne la plus grande responsabilité. Cela lui a aussi apporté une croix. L'amour implique toujours des responsabilités et implique toujours des sacrifices.  La Foi ne rime ni avec facilité, ni avec fanatisme. Il s'agit, tout au contraire, d'un lent processus de transformation et de libération. Ce n'est plus un Simon-Pierre hésitant ou craintif, mais un véritable témoin en action.
 
L'expérience de la résurrection se transforme très vite, pour les Apôtres, en appel à la mission. Ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, ils doivent en témoigner. Les lectures des Actes des Apôtres ou de l'Apocalypse insistent bien sur cette réalité.
 
 
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