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Homélie pour le 6ème Dimanche de Pâques (09 Mai 2021)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Sœurs,

Quand je vois notre monde actuel, je ne peux m’empêcher de me poser la question suivante : « qu’y a t’il de plus essentiel, de plus désiré, de plus attendu dans le cœur de chaque homme » ? Et je n’ai trouvé aucune autre réponse que l’amour. L’amour pour les chrétiens a pour nom charité et la charité est le résumé de tout l’évangile. Sinon, qu’est-ce qui fait agir l’homme ? Qu’est-ce qui le pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force le meut de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ? à cette question, des réponses fusent de partout, et dans tous les sens.

Balzac disait : c’est l’intérêt. Les affiches publicitaires crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir. Mais Jésus, lui, a une toute autre réponse. Il parlait au futur, et il disait : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux, lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient. Et dans la bouche de Jésus, le verbe Aimer, ce mot usé aujourd’hui, faussé, sali, ce mot redevient grand, et même porteur d’espérance.

« Demeurez dans mon amour », dit Jésus aux disciples. Entendons ; demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus, le seul qui a les paroles de la vie éternelle. Notons que l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel. Une initiative, car Jésus n’attend pas notre réponse pour nous aimer; Un appel, puisque son amour est une invitation à aimer à notre tour. C’est pourquoi il en fait un commandement: « Si vous êtes fidèles à mon commandement, vous demeurerez dans mon amour ».

De fait « Aimer », c’est vivre pour que l’autre vive à son tour, pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir. Ce n’est pas écraser l’autre, ou lui faire peser son pouvoir. Aimer, c’est faire exister l’autre, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les tassements de l’existence, malgré les ombres de l’égoïsme ou de l’agressivité qui passent jusque dans les Familles les plus unis et les communautés les plus fraternelles. Et l’amour vécu est toujours source de Joie pour Dieu : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

Quand cette joie du Christ trouvera un écho en nous, alors cette finale aura vraiment un sens: « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, c’est moi qui t’ai choisi ; et je t’ai placé, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l’avant, que tu portes du fruit, et que ton fruit demeure ».

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