Homélie pour le 5ème Dimanche de Pâques (02 Mai 2021)

Frères et Sœurs,

Le discours d’adieu de Jésus s’adresse aux disciples de la première heure et à ceux d’aujourd’hui. L’image de la vigne était familière aux Juifs, elle l’est moins pour nous aujourd’hui. Mais nous savons que pour greffer la vigne, on utilise le procédé dit de greffe-bouture. Nous sommes les boutures sur la vigne qu’est Dieu.  Et Jésus dit « demeurez en moi » car coupés de Dieu, nous devenons stériles, vides et desséchés. Pour que les sarments vivent, il faut qu'ils demeurent attachés à la vigne. C’est dire que pour produire du fruit, la vigne a besoin d’une grande attention de la part du vigneron et d’un entretien permanent.

Notons que c’est la sève qui monte du cep vers les sarments qui permet aux fruits de se gorger de la vie nouvelle. Et Dieu est aussi, à la fois, le vigneron et la terre où doit s’enraciner la vigne. Que pouvons-nous donc faire sans Dieu?  Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?

Le sarment mal rattaché au cep, qui ne porte pas de fuit, le Père l’enlève. S’il les laissait tous pousser, l’énergie de la vigne passerait dans des branches et des feuilles et les raisins ne seraient pas très beaux. Donc, il coupe, il émonde afin qu’il y ait de beaux fruits. Nous avons souvent, nous aussi,  à choisir entre plusieurs choses dans nos actions et nos relations. Nous avons à choisir entre l’utile et le nécessaire, entre l’essentiel et le superflu, entre le primordial et l’encombrant. Ce qui n’est toujours pas facile, car on aime tellement amasser au point de ne plus savoir redonner à ceux qui en manque. A travers la vie, Dieu nous émonde. C'est par amour vécu dans des actes concrets, l’attention aux autres, la charité aux nécessiteux, que nous pourrons construire le Royaume de Dieu.

Ce que Dieu demande aujourd’hui, c’est notre engagement. S’engager pour un chrétien, c’est vivre de Dieu, c’est être un chrétien cohérent dans ses actes et ses paroles et non un touriste dans sa communauté. C'est faire Église avec les autres baptisés plutôt que de se borner à consommer du rite religieux. L’Église n’est pas un rassemblement où ne se retrouveraient que des copains ou des lutteurs pour une cause commune. Ce que nous souhaitons pour nos communautés paroissiales, c'est qu'elles se développent, qu'elles croissent toujours davantage, et qu'elles portent du fruit en abondance. Il y a, et il y aura toujours autant d'occasions pour nous faire perdre courage, et baisser les bras. Car la distance qui sépare l'idéal d'Église et les situations réelles et concrètes que nous connaissons peut en décourager plus d'un.

Mais l'évangile d'aujourd'hui  nous encourage à aller de l'avant, et à relever le défi de la foi, sachant bien que notre force, notre dynamisme, notre vitalité dépendent, en définitive, de notre seul enracinement en Jésus, la vraie vigne, et le Chef de l'Église.