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Homélie pour le 4ème Dimanche de Pâques (25 Avril 2021)

par Abbé Venceslas Daleb Mpassy

Frères et Sœurs,

Le 4ème dimanche de Pâques est le dimanche du Bon Pasteur, également dimanche des vocations. Notons que les chrétiens des premiers siècles ont été fascinés par cette image de Jésus Bon Pasteur, cette représentation très ancienne et très émouvante du Christ-Berger, tenant autour du cou sa brebis retrouvée.

Aujourd'hui, nous sommes peut-être plus réticents à l'égard de cette image du Christ pasteur, car nous n'aimons pas être comparés à un troupeau de moutons. Mais justement, la Bible, et en particulier l'évangile de St Jean, donnent à l'image du pasteur un sens tout différent. Dans la Bible, cette image évoque une affection, une tendresse entre le berger et chaque membre du troupeau. Pensons au verset si beau du prophète Isaïe : «Tel un berger, le Seigneur fait paître son troupeau, de son bras il le rassemble ; il porte sur son sein les agneaux, procure de la fraîcheur aux brebis mères.» (Is 40,11). C’est dans ce sens que le Christ bon-Berger connaît chaque brebis personnellement, «par son nom», et que ses brebis le reconnaissent au son de sa voix. Malheureusement notre verbe «connaître» a perdu toute la richesse de sens qu'il avait dans la langue biblique. Pour nous, ce verbe désigne la connaissance intellectuelle, un savoir. En revanche, dans la Bible, il signifie une intimité entre deux personnes. Pensons à cette scène extraordinaire, dans l'évangile de St. Jean, où le Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine dans le jardin. Elle ne le reconnaît pas, de prime abord ; elle le prend pour le jardinier. Mais lorsque le Christ l'appelle par son nom : «Marie», aussitôt elle reconnaît la voix de celui qu'elle aime, son Seigneur et Sauveur.

Mais il sied de dire que le passage de l’évangile que nous venons d’entendre mêle parfois ensemble deux allégories pour évoquer la mission du Christ. L’une est celle de la porte et l’autre celle du berger. Tantôt nous sommes invités à reconnaître le Christ comme le bon berger, le seul berger authentique et légitime, à la différence de ceux qui sont venus comme des voleurs. Mais nous sommes aussi invités par Jésus lui-même à le reconnaître comme la porte des brebis. La porte, c’est le passage restreint où l’on doit se faire identifier. C’est d’une certaine façon ce qui va permettre de vérifier que celui qui vient dans la bergerie n’est pas un bandit ou un voleur mais qu’il est vraiment un pasteur. La porte, c’est aussi l’ouverture par laquelle les brebis sont entraînées par leur pasteur pour aller vers les pâturages lointains, c’est le passage de l’abri de la bergerie vers les risques de la vie en plein air, elle marque le moment aussi où la connaissance qui existe entre le pasteur et son troupeau va devenir particulièrement importante puisque c’est à la connaissance de sa voix que ses brebis vont lui faire confiance.

Vous savez, quand un étranger regarde un troupeau de brebis, il les voit  toutes identiques; mais le vrai berger, lui, les distingue toutes les unes des autres et il connaît chacune par son nom. De même, Dieu connaît chacun de nous par notre nom, il a une relation personnelle avec chacun. Il connaît nos dons, nos blessures, nos faiblesses et nos forces. Et il est là pour nous aider, surtout dans les moments difficiles. Le bon pasteur qu’est Jésus n’a pas craint d’aller au-devant du danger, de se faire agneau et de se laisser immoler pour nous. Par contre, le mercenaire, lui, s'occupe très bien de ses moutons jusqu'à ce qu'arrive un grand danger, alors il se sauve. C'est la différence entre un berger mercenaire et le bon berger.

Aujourd’hui comme hier, le Bon pasteur est au milieu de ses brebis, mieux à la tête du troupeau. Il a même donné à quelques-uns qu’il s’est choisi la tâche et le pouvoir de paître son troupeau. Il a dit à Pierre: «Pais mes brebis». Ce ministère pastoral est aussi dans le prêtre et est dérivée de l’unique pastorat du Christ.

Je termine en vous rappelant que c'est aujourd'hui la journée de prière pour les vocations. Que le Christ daigne assister ceux qu'il a associés plus intimement à son ministère pastoral par le sacrement de l'Ordre ou la consécration religieuse. Et n'oublions pas non plus que nous tous, disciples du bon Pasteur, que nous soyons prêtres, religieux ou laïcs, nous sommes tous responsables les uns des autres, appelés à être, les uns pour les autres, témoins de la tendresse et de la sollicitude du Christ.

 

 

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