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Le printemps arabe ou les départs négociés des despotes africains

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Politique

La logique n’a pas toujours d’effets objectifs. Des fois, elle relève de points de vue et non de la vérité absolue des faits. Je voudrais dire qu’elle ne fait pas toujours l’unanimité, elle comporte parfois des erreurs d’appréciation. Concernant les orientations des Occidentaux au sujet de la longévité politique des chefs d’Etat de notre continent, il arrive qu’il s’agisse de préjugés racistes et de complexe de supériorité de la part des super-puissants. La position aussi caporaliste des présidents Obama et Hollande que je respecte beaucoup d’ailleurs, est un diktat, car ils s’immiscent, ostensiblement, dans les affaires intérieures de nos Etats, nonobstant le fait que ces Etats sont souverains, même s’il est établi que ces derniers avaient entériné les accords, voire la charte de la Cour pénale internationale (C.p.i).


Dans cette optique, ces dispositions passent de facto pour des conventions. Il est, cependant, demandé à ces chefs d’Etat d’être conventionnels, puisque «les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à tous ceux qui les ont faites».
De fait, la politique a des similitudes avec le commerce. En commerce, le service a deux phases: il y a la vente et le service après-vente. Je fais allusion à la destitution desdits despotes, sous quelque forme que ce soit et à la sécurisation du pays, après leur départ.
Ensuite, ces hommes forts font face aux influences exogènes, en l’occurrence les tribunaux internationaux. Sur place, ceux qui s’humilient, en proposant une alternance pacifique avec tous les partenaires politiques (Parlementaires, société civile, chefs traditionnels, notables, etc) sont censés trouver une issue apaisée à l’échelle endogène naturellement.


Dans le cas qui nous intéresse et pour lequel nous épiloguons, il y a des garanties qui s’imposent, c’est-à-dire prévenir les soulèvements hostiles de la part des nationalistes radicaux et des partisans ou fanatiques des chefs d’Etat déchus, pour ne citer que les cas de la Lybie et de l’Irak où les deux camps se rentrent dedans au quotidien, éclipsant la paix, en faveur des troubles sociaux, si ce ne sont des guerres civiles; le tout laisse la place au boomerang.
Il y a, également, aussi subjectif que cela puisse paraître, les garanties qu’exigent certains présidents en exercice, mais menacés et sommés de partir, qui demandent leur protection, celle des parents biologiques et pourquoi pas la sauvegarde de leurs acquis. En tout cas, leur tâche est, pour le moins, herculéenne pour s’en sortir, notamment à l’échelon international.
L’argument avancé et réitéré de l’Union africaine et de certains chefs d’Etat en ce qui concerne le traitement des affaires à la Cour pénale internationale est objectif. En effet, il y a de la partialité voire de l’injustice. Notre continent en fait trop les frais. Par expérience de notre temps, nous constatons, et ce avec consternation, cette ségrégation et l’acharnement exercés par cette institution dont le rôle est certes justicier; qui s’abattent sur l’Afrique et dans certaines contrées arabes, avec comme prétexte le printemps arabe. Ce sont là des subterfuges. On est parfois tenté de proposer des lois d’habilitation ou des amendements, afin que ces affaires soient bien disséqués ou peaufinés, pour agir au cas par cas, si je puis ainsi m’exprimer.
Certes, je parais dubitatif, dans mon exposé, c’est parce que je tiens compte de ce que les ancêtres latins disaient en substance: «Le droit est l’art de la sagesse». C’est ainsi que j’ai eu recours à cette précaution de langage. Je n’entends pas, de peur de me trouver en porte-à-faux, prendre le risque d’être ce primesautier, dans un domaine aussi délicat. Nous apprenons qu’il y a réquisitoire d’une part et plaidoyer d’autre part.
Enfin, à propos de nos guerres civiles, je puis paraphraser Nicolas Machiavel qui disait: «On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut!». Autant proscrire les guerres dans notre beau continent où il fait bon vivre, avec un climat généreux. Car, les guerres entraînent la précarité généralisée qui nous fait obéir à l’instinct grégaire et de surcroit, profitent aux forces étrangères qui pillent aisément nos richesses, pour la circonstance.
Evacuant les critiques, je m’en vais proposer ma contribution: à mon humble avis, les sévices moraux infligés aux anciens présidents ne font pas l’affaire des peuples opprimés. Faisant allusion aux amendements, les juristes internationaux pourraient, dans la mesure du possible, expérimenter des cautionnements très conséquents à verser dans les trésors publics respectifs. De telles dispositions apporteront de véritables bouffées d’oxygène aux économies des Etats africains. C’est cette panacée qui nous aiderait à créer des emplois, pour soulager ces jeunes qui sont les plus grandes victimes et pour construire des écoles et des hôpitaux. Par exemple, les chefs d’Etat qui rembourseraient à hauteur de 80% de leurs butins sans provoquer d’effusion de sang devraient bénéficier de circonstances atténuantes et ne subiraient pas des peines telles que les condamnations à perpétuité. Par contre, on infligerait ces peines à ceux qui s’obstineraient à garder leurs «magots» ou fortunes mal acquises, opposant une résistance abusive, allant jusqu’à provoquer des actes séditieux. Je souhaite que les experts en droit pénal me complètent dans cette approche.


Quant à moi, mon travail n’est qu’un canevas. Voilà des façons qui soulageraient ces peuples pénalisés et abusés, à l’inverse de ces peines qui frisent la vengeance et qui ne changent en rien l’avenir de ces peuples qui croupissent perpétuellement dans la misère, du fait de ces dictateurs.
Un avis: dans ce monde contemporain, la revanche n’est pas nécessaire, car elle entraîne l’autodestruction et la barbarie. La revanche remonte de l’époque médiévale. A l’époque moderne, nous avons besoin de la guerre des idées, pour aller de l’avant et nous élever.
Je ne finirai pas mon propos sans m’incliner devant le frère Compaore, ainsi que tous les Frères Burkinabés, pour avoir fait preuve de cette grande retenue qui honore le continent. J’ai parlé.

François Salomon
DE KODIA «Francos UOMO» pour les intimes;
Directeur de société, consultant international en import-export;
Membre du Comité National du M.C.D.D.I.

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