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Congo-Brazzaville : Pourquoi la plus grande mosquée d’Afrique en terre chrétienne et animiste ?

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

publié dans Actualités


Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d’aujourd’hui : de l’Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l’âme du poète qui rêve d’un autre monde, mais n’oublie ni les brûlures de l’histoire ni la dure réalité du temps présent…


Pourquoi la plus grande mosquée d’Afrique en terre chrétienne et animiste? Le Congo s’enorgueillit, déjà en cours de réalisation, parait-il, du projet de construction, à Brazzaville, de la plus grande mosquée d’Afrique. Que le Sénégal et Dakar, le Maroc et Rabat, l’Algérie et Alger, la Tunisie et Tunis, le Mali et Bamoko, l’Egypte et le Caire, le Soudan et Khartoum, la Mauritanie et Nouakchott, à la limite, le Tchad et Ndjamena se parent d’un tel bijou, on pourrait le comprendre, puisque tous ces pays sont de confession musulmane, à près de 99%, pour certains d’entre eux.

 


Mais que, de tradition chrétienne, depuis plus d’un siècle, et par-dessous le christianisme, un animisme vivace, le Congo, soudain, consente que, sur son sol, soit élevé à l’Islam auquel le plus gros de sa population s’est jusqu’ici gardé d’adhérer, un habitacle de telles dimensions, est, pour nous, une belle énigme et un sujet d’étonnement. Par fanfaronnade, comme il y a quelques décennies, au virage de 1970, il se piqua d’orgueil d’être le premier parti marxiste en Afrique? Ou par calcul commercial et marchand: faire de Brazzaville, la Mecque de l’Afrique où afflueraient en pèlerinage, les musulmans de toute l’Afrique noire, avec, en perspective, des retombées économiques mirifiques pour le Congo qui roule déjà sous le poids des milliers de milliards du pétrole? L’argent, c’est bien connu, appelle l’argent!

 


Or, à la place d’une chose qui ne serait pas sans intérêt pour Al Qaïda et tous les fous de Dieu, le petit peuple famélique des bidonvilles crasseux et malodorants des «Brazzavilles noires» aurait voulu des hôpitaux modernes et des structures d’éducation modernes aussi, les tremplins d’où, toujours, s’élance un peuple pour sonner aux portes du futur, conformément aux exigences du corps et de l’esprit. Mais qui ignore, à moins d’être bien distrait, bien imprudent et médiocrement patriote qu’une telle mosquée serait juste le lieu où des centaines d’imams peu soucieux de l’avenir de notre pays, inculqueraient à des milliers d’adolescents congolais, les préceptes d’un islam de vulgate qui n’a jamais élevé la conscience citoyenne de personne? Qui fait se jeter les uns sur les autres des peuples entiers, au nom de la foi, comme en Occident, au Moyen-Age, quand l’Eglise faisait brûler sur des buchers hérétiques et sorciers, traquait les païens? Qu’on nous montre les cohortes des savants nègres sortant de Tombouctou pour éclairer l’Afrique de leurs immenses connaissances scientifiques.

 


Existe-il un seul «ancien» de Tombouctou, et nègre noir, de la stature intellectuelle d’un Ibn-Battuta ou d’un lbn-Khaldun, son homonyme, blancs et arabes, tous deux du Maroc et de la Tunisie, dans le Maghreb voisin? Or, à Tombouctou, les nègres qui y étaient admis, étaient juste islamisés à fin que, esclaves, ils fussent d’une totale soumission à leurs maîtres arabes et blancs. Lorsqu’on est nègre bon teint, on frémit d’horreur et de honte à la pensée qu’aujourd’hui encore, des Mauritaniens blancs règnent sur des troupeaux d’esclaves nègres.

Dominique NGOIE-NGALLA

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