CEREMONIE DE CLOTURE DE L’ASSEMBLEE PLENIERE DE L’ACERAC

Discours du Président de l’ACERAC

-         Eminence Christian Cardinal TUMI,

-         Eminence Laurent Cardinal MONSENGWO,

-         Excellences Mes chers frères Archevêques et Evêques,

-         Chers frères prêtres,

-         Chers frères et Sœurs consacrés,

-         Chers frères et sœurs laïcs, fidèles du Christ,

1) Nous voici parvenus au terme de la X^ème Assemblée Plénière de l’Association des Conférences épiscopales  de la Région de l’Afrique Centrale.

Il faut reconnaitre qu’elle a été un moment fort de prière, de réflexion, en même temps que de convivialité et de fraternité.

Je tiens donc à exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui, par leur présence, leur disponibilité ou leur générosité, ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à la bonne tenue de cette Assemblée.

Un merci spécial à son Excellence, Monsieur le Président de la République qui a manifesté de manière si généreuse sa sollicitude et sa proximité à l’endroit de ce grand évènement, et dont les paroles nous ont rassurés quant à sa prise de position pour les familles.

Merci à son Eminence, la Cardinal Laurent MONSENGWO PASYNIA, Archevêque de Kinshasa et membre du « Conseil de Cardinaux », lui qui, dans l’enchevêtrement de ses multiples rendez-vous ecclésiaux a pu arracher ces quelques heures pour venir nous saluer, nous encourager et nous exprimer sa profonde communion.

Merci à Mgr Vincenzo PAGLIA, Président du Conseil Pontifical pour la Famille pour son ouverture pastorale : il a voulu, en effet, « toucher du doigt », à travers notre réflexion, la réalité de la Famille en Afrique. Cela apportera sûrement un « plus » dans le travail de ce Conseil.

Merci à Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier et Vice-président de la CEF (Conférence des Evêques de France), venu au nom de Mgr Georges PONTIER, Président de la CEF, manifester la proximité fraternelle de l’Eglise de France à l’endroit de l’Eglise Famille de Dieu qui est en Afrique Centrale.

Merci à Mgr Gabriel MBILINGI, Archevêque de Lubango, Président de la Conférence des Evêques de l’Angola et Sao-Tomé, et Président du SCEAM. A travers vous, Excellence, nous nous sentons plus fortement en communion avec l’ensemble de l’Eglise-Famille de Dieu qui est en Afrique. (Il faut noter que la toute dernière fois où un Président du SCEAM a participé aux travaux de l’ACERAC, ça a été en Juillet 2002, à Malabo. Et le Président du SCEAM était alors Mgr Monsengwo…, Heureuse coïncidence !).

Mgr MBILINGI est accompagné du 1^er Secrétaire Adjoint du SCEAM, le Père Pierre BOSSANGIA, et du Coordonateur du Forum « Foi-Culture et Développement », le Père Edouard ADE. Qu’ils soient eux aussi remerciés pour leur présence et leur contribution. La collaboration entre le secrétariat du SCEAM et l’ensemble de l’Eglise-Famille de Dieu qui est en Afrique ne peut qu’en être plus facilitée, ce qui est essentiel pour la fécondité de nos institutions ecclésiales en Afrique.

Merci à Mgr Smaragde MBONINTEGE, évêque de KAGBAYI, Président de la Conférence Episcopale du Rwanda et Président en exercice de l’ACEAC. Il est déjà parti certes, mais le Secrétaire Général de l’ACEAC est encore parmi nous, le Père Edouard MOMBILI, que nous remercions aussi pour sa disponibilité. Comme nous l’avons signalé, nous sommes, nous membres de l’ACERAC, engagés avec nos frères de l’ACEAC, dans un processus de collaboration plus profonde et, in fine, d’unification, selon les formes concrètes que nous déciderons de part et d’autre, au fur et à mesure de l’évolution de ce cheminement.

Merci à la Sœur Sidonie OYEMBO, Sœur de l’Immaculée Conception de Castres, Présidente de l’Union des Supérieures Majeures du GABON et Vice-présidente de la COSMAM, venue manifester la présence active de la « Vie consacrée » au sein de notre Assemblée ecclésiale sous-régionale.

Merci aux conférenciers qui nous ont aidés à approfondir les différentes questions touchant tel ou tel autre aspect de la famille : Mme la Ministre Emilienne RAOUL, Mgr Bienvenu MANAMIKA BAFOUAKOUAOU, les abbés Jean-Bosco MATAND, Paulin POUCOUTA, Marcus NDONGMO, Yvon Bienvenu MABANZA, la Sr Sidonie OYEMBO, le Professeur MATONDO KUBU TOURE, Mme Thérèse NYBARUKE de la FAAF, et le Père Paul BERE, membre du Secrétariat du Synode, qui nous a « mis la puce à l’oreille » sur la nouvelle méthodologie du Synode extraordinaire.

Merci à ceux qui ont travaillé de manière spéciale à la rédaction du Message : les abbés Paulin POUCOUTA et Marcus NDONGMO, ainsi qu’à celle du Communiqué final : les abbés Secrétaires Généraux de nos Conférences Episcopales.

Merci à vous, couples et délégués laïcs, venus de nos différents pays. Votre présence et vos contributions ont été importantes dans notre réflexion, car, sachez-le, votre expérience concrète est essentielle dans les orientations pastorales que nous aurons à mettre en œuvre.

Merci, enfin, à toutes les commissions mises en place ici à Brazzaville, qui se sont mobilisées avec tant de disponibilité et tant de dévouement pour que les assises de la X^ème Assemblée Plénière de l’ACERAC se déroulent bien.

2) Nous avons abordé un thème fondamental, crucial, essentiel, décisif, eu égard à l’avenir de l’humanité.

Nos échanges, nos discussions, nos partages, nous ont encore convaincus du caractère sublime de la vocation de l’homme et de la femme, et, partant de la mission de la famille, selon le dessein de Dieu. Oui, à la base de tout, il y a l’amour, comme le déclare de manière si lumineuse le Saint Pape Jean-Paul II, dans « Familiaris Consortio » (n°11) :

« Dieu est amour, et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d’amour. En créant l’humanité de l’homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l’être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes à l’amour et à la communion. L’amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain ».

Ainsi donc, ajoute le Pape :

« Si l’essence de la famille et ses devoirs sont définis par l’amour, la mission de la famille sera de garder, de révéler, de communiquer l’amour » (Familiaris Consortio n°17).

Nous sommes donc mis en demeure de mobiliser toutes nos ressources ecclésiales de foi, d’espérance, d’amour, d’intelligence, de courage, d’endurance, de ténacité, pour promouvoir la famille selon le dessein de Dieu, pour aider les familles à redécouvrir leur vocation et leur mission, et ainsi à être de plus en plus, et de mieux en mieux, « reflet vivant et participation réelle de l’amour de Dieu pour l’humanité » (F.C. n°17)   

Oui, l’humanité, pour parvenir à son accomplissement, a besoin que la famille, qui en est la cellule vitale, devienne d’avantage ce qu’elle est et doit être : une communauté de vie et d’amour.

Ce sont les familles, bien formées, bien accompagnées, bien enracinées dans l’amour, qui seront à même de relever les défis de ce raz-de-marée apparemment puissant de l’Ethique dite mondiale qui, depuis l’Occident, est en train de déferler sur toutes les aires culturelles de la Planète.

Et déjà en Occident, en plus des prises de position de l’Eglise, des sages, des intellectuels, élèvent la voix, lançant des appels à un changement de voie, à une réforme de vie. Je me permets de citer un passage du livre d’Edgard MORIN, intitulé « La Voie ».

« Nous nous croyons civilisés alors que la barbarie s’empare intérieurement de nous dans l’égoïsme, l’envie, le ressentiment, le mépris, la colère, la haine. Nos vies sont dégradées et polluées par le niveau lamentable et souvent calamiteux des relations entre individus, sexes, classes, peuples. L’aveuglement sur soi et sur autrui est un phénomène quotidien. L’incompréhension non seulement du lointain mais aussi du prochain est générale. La Possessivité et la jalousie rongent les couples et les familles ; que d’enfers domestiques (…) L’humanité et la barbarie sont sans cesse prêtes à surgir en chaque humain civilisé. Les messages de compassion, de fraternité, de pardon des grandes religions, les messages humanistes des laïcités n’ont qu’à peine ébréché la cuirasse des barbaries intérieures » (L a Voie p.429-430).

Voilà une parole qui peut nous éveiller à une attitude plus circonspecte eu égard aux propositions idéologiques nous venant d’ailleurs.

3) En tenant compte de la dynamique de nos dernières Assemblées Plénières, il faut reconnaitre que le thème de la famille est venu à « point nommé », comme pour réassumer dans une synthèse nouvelle et féconde les fruits de nos réflexions des 12 dernières années.

Cela doit nous amener à revisiter encore une fois les orientations pastorales issues de nos assises antérieures et de les resituer dans le cadre plus englobant d’une pastorale familiale dynamique et efficace.

L’urgence s’impose donc de mettre sur pied dès que possible la Commission ACERAC de la Famille, et en même temps de revisiter les Commissions ACERAC qui n’existent plus que de nom.

Il faudrait aussi veiller, au niveau de notre Conférence régionale, comme au niveau de chaque Conférence nationale, à instituer une structure qui, en lien avec le Forum « Foi-Culture-Développement » du SCEAM, travaillerait à une meilleure connaissance de notre culture et surtout à sa réappropriation critique et créatrice, condition sine qua non pour un vrai développement et un engagement chrétien profond et cohérent.

4) L’UCAC reste encore notre bijou le plus précieux. Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas ne pas remercier, d’une part, le Recteur, le Vice-Recteur, ainsi que le Secrétaire général, tous les trois présents parmi nous, pour la fécondité et le rayonnement de notre université, et d’autre part le Conseil d’Administration et son président Mr Ignace NGANGA. A vous, Mr le Président du Conseil d’Administration de l’UCAC, toute notre profonde gratitude pour cet amour fidèle, ce dévouement admirable dont vous avez fait preuve durant ces 20 ans de présence au Conseil d’Administration et ces 10 ans à la présidence du même Conseil d’Administration. C’est toute l’ACERAC qui vous est redevable ! Que votre parcours professionnel bénéfice toujours du lustre de votre compétence, de votre rigueur et de votre disponibilité.

En réfléchissant encore sur notre Université, il est vivement urgent qu’un lien plus organique s’établisse entre notre institution universitaire et le Conseil Permanent de notre Conférence Régionale (par la présence du Secrétaire général aux réunions du Conseil Supérieur) : la question mérite d’être reposée et rediscutée.

5) Bref, comme plusieurs d’entre nous l’ont souligné, nous avons encore à renforcer et approfondir nos liens de collégialité, pour que celle-ci soit plus affective et plus effective, grâce à une plus grande communion et une plus grande solidarité.

C’est dans ce sens que je voudrais renouveler, à l’endroit de nos frères de la RCA, l’assurance de notre solidarité fraternelle et de notre prière pour que la paix et la réconciliation prévalent.

6) Il ne me reste plus qu’à remercier les membres du Conseil Permanent qui ont été assidus à toutes les rencontres ordinaires et extraordinaires organisées, et avec qui nous avons affronté avec discernement et sérénité, les difficultés qui sont apparues dans l’une ou l’autre structure de l’ACERAC.

Merci au Secrétaire général de l’ACERAC pour sa compétence, son dévouement, sa disponibilité. Il faut reconnaitre que dans la construction du Siège de l’ACERAC, il a été et est encore une cheville ouvrière incontournable, en lien permanent avec Mr le chargé de mission pour ce projet : Jean-Roger NZAMBA. Merci pour cette attention quasi amoureuse manifestée à l’égard de ce bijou, à travers des visites assidues et perspicaces au chantier.

Enfin, merci à vous tous, mes frères Evêques, pour votre confiance et surtout pour votre fraternité. En effet, partout où je suis passé, je me suis senti chez moi, en famille. Merci !

7) Et maintenant, c’est avec joie que je passe le « tablier » à mon frère Mgr Samuel  KLEDA, nouveau Président en exercice de l’ACERAC. C’est le cas de le dire, comme Jean-Baptiste, « Celui qui vient après moi est plus grand que moi » !  A vous donc, tous mes vœux de fécondité spirituelle et pastorale, au service de l’Eglise-Famille de Dieu qui est en Afrique Centrale.

Puisse la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique veiller sur nous et intercéder pour nous.

Je vous remercie !

Mgr Louis PORTELLA MBUYU

Evêque de Kinkala

Président de la CEC

Président de l’ACERAC