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Homélie du 28e dimanche ordinaire A (15 oct 2017)

par Abbé Wenceslas daleb mpassy

Durant tout l’Ancien Testament et jusqu’à l’époque de Jésus, le judaïsme employait le mot  roi  pour désigner Dieu. Dans la parabole rapportée par Matthieu, ce Roi-Dieu est situé dans le Royaume des cieux. Il organise les noces de son Fils. On y mange, boit, chante, parle, danse beaucoup. C’est la fête comme dans l’extrait d’Isaïe. La clef de cette parabole n’est pas le Fils, mais le refus de l’invitation par les premiers invités. Qui sont ces invités ? Israël, mais aussi l’Église des baptisés.
 
C’est nous que le roi du ciel convoque à ses fêtes. Il souhaite réussir ce grand rassemblement où tous les peuples de la terre vivent dans un universel amour. Il n’y aura plus ni esclave, ni homme libre, ni juif, ni païen, ni homme, ni femme, ni roturier, ni noble… mais des frères, des sœurs qui vivront entre eux dans une totale égalité. Mais, non seulement les premiers invités ne répondent-ils pas, ils tuent le Fils qui a été envoyé. Que fait alors, le roi dans sa colère ? Il envoya ses troupes hors de la ville, hors de la communauté. Il les envoie dans la campagne à la rencontre des bons et des mauvais, ceux et celles qui ne sont pas bien en vue dans la société et auquel il n’avait pas pensé d’inviter avant la première convocation. Le message de Matthieu est que le salut est universel. Dans l’Église, dans la salle de noce, nous ne pouvons pas interdire l’accès ou l’entrée sur une base morale, ni sur une question de sexe, de race, de genre ou de culture. Tous sont appelés et invités. Le salut est offert généreusement et gratuitement.
 
Puisque nous sommes tous invités aux noces, alors pourquoi cette exigence de porter un vêtement spécial? C’est une sorte de paradoxe entre la gratuité du salut offert à tous et l’exigence de porter un vêtement de noces pour ceux et celles qui répondent favorablement à l’appel. Cela veut dire que lorsque nous acceptons l’invitation qui nous est gracieusement offerte, y répondre, c’est accepter de célébrer celui pour qui nous nous rassemblons.  Le vêtement de noce est le symbole, non de la foi en Dieu ou de la joie du salut, mais de la justice, d’où les exemples que je me suis permis de citer dans ma parabole. Il s’agit pour Matthieu de souligner l’importance d’accomplir des œuvres bonnes. L’invitation de Dieu est exigeante.
 
C’est de notre discernement que dépend la bonne compréhension de notre réponse positive ou négative à l’invitation de Dieu. Ne sommes-nous pas en permanence invités à réviser notre vie en la mettant en regard, non avec la lettre, mais avec l’esprit de l’Évangile.  Nous faisons aujourd'hui la triste constatation que les invités ne viennent pas, qu’ils ne viennent plus.  La pratique de notre foi ne peut plus être une simple tradition. Elle est un choix et une fidélité à assumer chaque jour. La foi doit nous inciter à oser annoncer et témoigner de l'Évangile autour de nous et dans notre société. « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez- les au repas de noces. » Osons donc inviter et témoigner !
 
Dans le fond, accepter l’invitation, répondre à l’appel, c’est accepter de nous laisser transformer par Dieu.
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